4/27/2007

Voir Bloc Party (Et Mourir)


Presque trois ans déjà que Bloc Party a fait son entrée fracassante sur la scène musicale contemporaine. Sur la foi de premiers maxi époustouflants, le quartette a rapidement été propulsé en tête de gondole des meilleurs (tout du moins les plus lus) magazines musicaux, voire même d'autres (je me souviens notamment d'une interview de Kele Okereke dans... Voici!). Depuis, les Londoniens ont quitté le giron de l'indie pour intégrer la pas-si-longue-que-ça liste des groupes qui comptent: au même titre qu'Arcade Fire, Franz Ferdinand, et sur les pas de Radiohead, Kele, Russell et les autres sont devenus incontournables, la sortie d'un nouvel opus ou le passage dans une salle proche constituant un événement en soi. Comme pour confirmer tout cela, le concert de l'Olympia était complet depuis des mois (c'est d'ailleurs tout à fait par hasard que j'ai pu y assister), et le public qui le remplissait jusqu'à rabord ne ressemblait en rien à celui qui se rend aux concerts de la nouvelle scène rock, qu'elle soit anglaise ou française (comprenez: pas de lycéens pré-ados mais plutôt des étudiants en dernière année de fac, voire des cadres à l'aube de la trentaine). Après une première partie dispensable, Bloc Party. a attaqué son show par un morceau du dernier album, mais par la suite a su piocher de manière judicieuse dans leur répertoire, accordant une grande place au premier. C'était la troisième fois que je les voyais sur scène, et je me demandais bien comment est-ce que je pourrais être surpris. Matt Tong tappe toujours aussi fort et précisément sur sa grosse caisse, Kele Okereke a toujours autant de présence et est même plus à l'aise qu'à leur début, Russell Lissack a toujours autant de classe, bref le tout fait toujours autant preuve d'énergie et d'urgence. Nan ce qui m'a surpris c'est que j'y ai pris du plaisir. Une heure trente de concert généreux; un set parfaitement maîtrisé, habité et expédié; une grosse ambiance dans la fosse, on pouvait en ressentir les vibrations même du fond et en costard-cravate; deux rappels, dont le second à même vu Russell agiter sa frange jusque là impassible. En live les morceaux de Weekend in the city (qui m'avait franchement déçu) prennent une toute autre dimension et révèlent toute leur puissance. Et sur Helicopter, il n'y a pas dû y avoir que l'Olympia, mais bien tout Paris qui a décollé... Un concert puissant, intense, électrique, majestueux. D'ailleurs Guéna avait prévu le coup: elle s'était attachée les cheveux.

Du sommeil et du punk


L'autre jour je suis tombé par hasard, impossible de dire comment, sur le space des Australiens de ZZZ. Tout çà pour dire qu'ils font du bruit et le font bien. Je suis resté scotché par leurs démos et remixes, notamment celui de "Signatune" qui avait été retouché par Thomas Bangalter il y a peu, ce qui est bien suffisant pour justifier la réalisation d'un clip à la (french) tuning touch devenu légendaire sur le blog des Traxeux. Pour revenir aux morceaux, "Lion" est furibard, et promis à un avenir dance-floor radieux. Le remix de "Signatune" par ZZZ est carrément foutraque, du genre à faire transpirer la tente d'un festival organisé en plein hiver à Reikjavik.

ZZZ - Lion (myspace)
DJ Mehdi - Signatune ( ZZZ remix) (mp3)

L'autre jour..... sur le space des anglais Rotters. Ils font du punk, bien dégueulasse, qui ne se joue que dans les sous-sols des bars où les flippers sont poussiéreux et les babyfoots rouillés. On ne sait pas si le groupe a choisi son nom en référence au Rotter's Club ( Bienvenue au Club) de Jonathan Coe (un de mes livres préférés), en revanche on est assez sûr du caractère salace et précoce de leur chanson. Le titre "Japanese Punk" ne dure qu'une minute quinze, suffisamment longtemps pour nous donner satisfaction.

The Rotters - Japanese Punk (myspace)