Cela fait quelques temps que le nom de New Young Pony Club me taraude, un an et des camionettes de CRS gavées de manifestants anti-Sarkozy, depuis l’écoute d’un podcast sur Pardon My Freedom, comme quand un titre parmi tant d’autres obnubile au point de faire passer tous les autres au second plan. Dans les jours qui suivirent je visitais régulièrement le myspace de New Young Pony Club pour pouvoir écouter ces titres introuvables en téléchargement : « The Get Go », « Tight Fit », « Ice Cream » . De ces titres celui qui me plaisait le moins (le dernier) a été utilisé par des « créatifs » pour accompagner un spot de pub pour un fabricant de microprocesseurs, ce qui n’a pas manqué d’en faire le titre le plus populaire du groupe. Par la suite « The Bomb » est apparu sur myspace, avec son clip qui révélait au monde entier la principale qualité extramusicale du groupe : la claviériste, Louise Bourgoin en moins délurée. On pourrait même dire que New Young Pony Club est le meilleur groupe à claviériste sexy du monde. Fantastic Playroom, l’album qui sort ces jours-ci, ne remet pas en cause ce qui précéde : les bons titres glanés sur myspace et sur internet y sont très nombreux, et la claviériste est toujours en poste. Car à une époque où la hype précédent un album est une condition nécessaire (mais non suffisante) de succès, il est presque devenu obligatoire d’entretenir l’appétit des internautes mélomanes avec des titres appelés à constituer l’ossature d’un album à venir. On ne peut leur en vouloir, Klaxons a fait de même, et si mes souvenirs sont bons le premier Bloc Party. avait beaucoup de titres issus de EP précédents dans son tracklisting. Malheureusement cette manière de faire retire une grande partie du plaisir d’écoute qui réside dans l’effet de surprise que peut susciter un album vierge. Myths of The Near Future m’avait séduit parce que des pistes supplémentaires avaient été explorées, je pense surtout aux morceaux les plus tribaux comme « Isle of Her » et « Forgotten Worlds ». En revanche Fantastic Playroom n’est que la confirmation de ce que mes oreilles savaient déjà, ce qui est peu et beaucoup à la fois : New Young Pony Club sait fabriquer des machines à danser, diablement sexy, sans jamais tomber dans le racollage.
New Young Pony Club - The Bomb