7/24/2007

La clé des champs

Il est rare que je parle aux disquaires. Et c’est souvent pour demander « vous avez reçu machin ?», et avec l’existence d’Internet cette question ne se pose même plus. Seulement aujourd’hui, en compagnie d’un ami bavard, nous avons discuté avec un disquaire, après que ce dernier lui ait demandé ce qu’il « avait aimé récemment en electro », la question à 3 milliards en somme. A laquelle il avait répondu avec fougue : Wax Tailor (pas écouté), The Chemical Brothers avec quelques réserves, Goose (mal écouté), Digitalism, et j’en oublie (ah oui Justice). Il ne manquait plus qu’Au Revoir Simone et le line-up de la soirée du 9 Août d’Astropolis (j’en serai) était dans son top de début d’année, ce qui est d’assez bon augure. Pendant ce temps je glissais que j’avais bien aimé ceci (Apparat) cela (Simian Mobile Disco), finissant par citer l’artiste qui m’a le plus intéressé cette année, The Field, chez Kompakt. Car, en ces temps où l’electro minimale peine à recueillir des suffrages, victime d’une offre pléthorique de sucre, de fluo et d’amour, j’ai suivi le mouvement inverse, rendu diabétique et sourd par une overdose de Klaxons (entre autres), et je suis donc passé du fluo au kaki, du maximal à la minimale. Dans ce registre, les LP de Gui Boratto et de The Field ont fini par prendre racine dans mon quotidien. Peut-être parce que ce ne sont pas des disques dont les chansons se passent en mode repeat jusqu’à satiété, le format ( la longueur, la structure) ne s’y prêtant pas. Les plages des albums de Boratto et The Field s’étirent généralement sur plus de cinq minutes, prennent forme progressivement au grès du va et vient des boucles aériennes et des beats chirurgicaux, et brillent d’une lumière crépusculaire singulière. Celle qui, chez ces deux artistes, rapproche si souvent la mélancolie du Sublime.



Télécharger :
Gui Boratto - Chromophobia
The Field - From Here We Go Sublime



http://www.myspace.com/guiboratto
http://www.myspace.com/thefieldsthlm