4/21/2009

Dino (2)

"Ce même soir du 13 juillet, alors qu'on annonçait l'investiture de Kennedy, Dean commençà une série de représentations au Sands (casino de Las Vegas )
"J'aimerais vous parler de certaines des choses bien que fait la Mafia" dit-il. Le silence s'installa quelques instants, puis une lente et longue vague de rire monta dans l'assistance.
Sa manière de chanter avait commencé à prendre un ton nouveau. Il ne vendait plus seulement le mensonge de l'amour. Ponctuant froidement et violemment ses chansons de remarques méprisantes et désabusées, il mettait au jour sa propre escroquerie, il leur vendait maintenant l'illusion de partager le secret de ce mensonge. C'était un exposé minutieux sur son style authentique et éprouvé, qui consistait à chanter pour les hommes plus que pour les femmes, comme si eux seuls pouvaient réellement le comprendre. C'était également une émanation naturelle de ce qu'il ressentait. Çà ne l'intéressait plus, tout simplement. Il entamait plus de chansons qu'il n'en finissait; il se débarrassait de la plupart à l'aide d'une plaisanterie, en plein milieu. Certaines chansons, avec l'aide du parolier Sammy Cahn, se trouvaient réduite à une vulgaire parodie."





Dino

J'écoute la disco racée de Still Going ( du label DFA) en relisant un de mes passages préférés de la biographie de Dean Martin par Nick Tosches, où ce dernier évoque le début des années 50, époque qui appartint à Dean Martin et à son partenaire comique Jerry Lewis.
"C'était le règne de la télévision, de l'insouciance des pneus à flancs blancs et des ailerons profilés : un monde ivre de médiocrité. [...] Ernest Hemingway [...] était un personnage créé pour la télé. Bientôt, çà n'aurait même plus d'importance. A l'instar de Dean et de Jerry, la plupart des gens ne liraient même plus. Ajax n'était même plus un héros homérique; il était devenu le nettoyant moussant du sponsor de la "Comedy Hour", il n'affrontait plus Ulysse pour les bras d'Achille, c'était le compagnon de Fab, qui avait lui même remplacé les réflexions de Melville sur "la blancheur de la baleine" par le slogan : "Un blanc plus blanc sans eau de Javel"