12/31/2007

2007 Sounds Better With Music

1- Ted Leo & The Pharmacists "Living With The Living"
2- Los Chicros "Sour Sick soul"
3- Mai "Sill Need A Kiss"
4- Ultra Orange & Emmanuelle "Ultra Orange & Emmanuelle"
5- Babyshambles "Shotter's Nation"
6- Lucky Soul "The Great Unwanted"
7- PJ Harvey "White Chalk"
8- The Rakes "Ten New Messages"
9- Britney Spears "Blackout"
10- Vietnam "Vietnam"

Top 20 chansons 2007

A partir de la liste des titres que j'ai le plus écoutés sur mon i-tunes depuis mars. Manquent les disques que j'écoute directement sur ma platine.

1 Aphex Twin - April 14th
2 Kanye West - The Glory.
3 Christian Fennesz / Sakamoto - Haru
4 The Crystals - Then He Kissed Me
5 Tangerine Dream - Love on a Real Train ( Fabriclive 33)
6 Vashti Bunyan - Here Before
7 The Pixies - Distance Equale Rate Times Time
8 Gui Boratto - Acrostico
9 The Field - A Paw in My Face
10 Simian Mobile Disco - Hustler
11 New Young Pony Club - Talking Talking
12 The Field - Silent
13 Digitalism - I Want I Want
14 Kathy Diamond - All Woman
15 Babyshambles - Baddies Boogie
16 Digitalism - Pogo
17 The Chromatics - Running up That Hill
18 The Embassy - It Pays To Belong
19 Air - Ce Matin Là
20 Gui Boratto - Beautiful Life

12/26/2007

Top 10 2007 (1/2)

1 - Burial - Untrue
2 - Feist - The Reminder
3 - Panda Bear - Person Pitch
4 - Kanye West - Graduation
5 - The Field - From Here We Go Sublime
6 - Fennesz/Sakamoto - Cendre
7 - Gui Boratto - Chromophobia
8 - Babyshambles - Shotter's Nation
9 - LCD Soundsystem - Sound of Silver
10 - Jesu - Conqueror

12/15/2007

Entertainment Weekly

Pas grand-chose à raconter cette semaine. Mon top 10 de fin d’année se dessine, et je suis en train de finir Triksta de Nik Cohn, livre passionnant, reportage d’un journaliste rock sur le hip-hop de la Nouvelle Orléans avant l’ouragan Katherina. Mais pas seulement : l’auteur se permet une longue digression sur l’histoire du hip-hop du Bronx à la Nouvelle Orleans en milieu de livre. Extraits :

« En 1976 mon club c’était l’Othello, une discothèque noire près de Madisson Square Garden.[…] C’est là que j’ai entendu les premières rumeurs d’un nouveau mouvement dans le sud du Bronx. Personne, pour autant que je m’en souvienne ne l’appelait encore hip-hop, c’était simplement cet autre truc. […] Mon ami Tu Tweet un champion de l’arnaque, m’a expliqué que là bas, ce n’étaient que les gangs armés qui jouaient les durs. Ca me paraissait prometteur. »

« Quatre-vingt-dix pour cent des humains, pour peu qu’on leur en donne l’occasion racontent des conneries. Et dans le hip-hop le pourcentage est probablement plus élevé. Dès le début il a attiré des gens bizarres, et d’autres qui étaient complètement fous. Dix mille langues de Babel, toutes s’agitant en même temps ; les logorrheux, les dingues, les anarchistes verbaux, les clowns et un prophète de temps en temps. Mais tous, c’était là la magie, étaient extraordinairement vivants. »

« Niggaz With Attitude. Quinze ans après j’ai encore dans mes muscles le souvenir de la secousse ressentie en écoutant pour la première fois Straight Outta Compton, l’album qui les a fait connaître, et comprenant la signification de l’acronyme. Nigger – ce mot détesté, symbole de tant de souffrance – était le seul tabou, j’en aurais parié ma chemise, qui ne serait jamais brisé. A présent N.W.A l’avait repêché dans la fange et l’avait renvoyé au visage de l’Histoire, pas seulement en l’énonçant mais en s’en délectant. »

Sinon cette semaine j’ai découvert des émules australiens de Cut Copy : Muscles.

12/10/2007

Gimme More


Allez, c'est bien parce que Gatz a fini par reconnaître que le Babyshambles était un grand album, et histoire de lui prouver que nan, je suis pas mort je vais vous parler de mon dernier coup de coeur. Celui qui me fait remuer le popotin dans le métro bondé de grincheux excité par l'approche de noël, les cadeaux, la dinde et tout ça: X le dernier opus de Kylie Minogue. Je le confesse j'ai toujours eu un faible pour la belle australienne. Dans le genre je l'ai toujours préférée à ses concurrentes. Outre le fait qu'elle a un derrière à rendre jalouse toutes les Gisèle Bundchen de la rue Montorgueil, elle est capable de trousser de sacrés chansons. Et ça fait belle lurette qu'elle a obtenu la reconnaissance du milieu indé par la grâce de son duo fabuleux avec Nick Cave "Where the wild roses grow". Mais pour être honnête, de vous à moi, j'attendais vraiment rien de son nouvel album. Nan sérieux, qu'est-ce qu'on en a à foutre nous, les indés bien pensant, de Kylie? Vaut mieux, comme les inrocks, s'intéressait à Britney, elle au moins elle véhicule une image sulfureuse, sexe, drogue et alcool. Et pourtant. Est-ce la maladie? Un effet de mode (car contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, les artistes hédonistes qui nous font danser ne sont pas français et le soleil se lève bien en Australie, Kylie Minogue donc, mais aussi les prochains et très attendus nouveaux opus de Cut Copy et The Avalanches)? Quoiqu'il en soit Kylie signe un album phénoménal, empli de tubes du niveau de Can't get you out of my head, ce qui n'est pas une mince affaire. Alors oui c'est sûr, tout n'est pas à garder, l'album aurait gagné à être épuré de ses morceaux les plus faibles, histoire de gagner en densité. Mais à côté de ça comment ne pas résister à "2Hearts", "In my arms", "The one"? De la même manière que vous ne pouvez rien contre cette fête horripilante et hystérique qu'est Noël, vous pouvez toujours essayer de jouer les indés intégristes et blasés, crachant à qui veut l'entendre que "nan franchement, Kylie, c'est pas du sérieux, vaut mieux se faire bien chier et se torturer l'esprit avec un bon vieux Animal Collective des familles ou mieux, un petit Devendra Banhart dégôté dans les patûrages". Vous pouvez. Mais vous pouvez mentir aux autres mais pas à vous même. Et bientôt vous ne "pourrez plus vous sortir de la tête" ces ritournelles et ces rythmiques diaboliques.


Le soleil se lève en Australie



12/09/2007

Mea Culpa

Il m’arrive d’émettre des jugements trop hâtivement, comme il y a trois semaines, lorsque j’avais laconiquement détruit le dernier Babyshambles. Les nombreuses écoutes qui ont suivi ce jugement péremptoire ont révélé que j’avais tort : « Shotter’s Nation » est meilleur que « Down In Albion ». Et il tutoie par moments les sommets atteints sur « Up The Braquet » et sur « The Libertines », je pense à toutes ces perles qui s’enfilent en seconde moitié de disque : « Unstookie Titled », « Baddies Boogie », « Lost Art of Murder », autant de « grandes chansons » que devraient écouter tout ceux qui ne voient en Pete Doherty, que le junkie, le compagnon d’infortune d’Amy Winehouse, « le mec qui sort avec Kate Moss, alors qu’il ne ressemble à rien ».A mes yeux Kate Moss s’est servi de lui comme d’un sac Longchamps, d’un accessoire de mode d’une ou deux saison, histoire de se donner une crédibilité destroy, mais c’est une autre histoire. Pour revenir à « Lost Art of Murder », c’est cette chanson qui m’a convaincu de réécouter le disque. Après l’avoir entendu, je me suis dit que c’était exactement le genre de chanson qui suffisent à sauver un album du naufrage, comme « White Chalk » sur le dernier PJ Harvey et « Bodysnatcher » sur « In Rainbows » de Radiohead, une chanson fragile, d’une beauté désarmante, où, guitare sèche à la main, Pete Doherty n’a jamais semblé aussi vulnérable. Impression que ne véhicule pas, loin s’en faut, « Alive 2007 » de Daft Punk, dont je n’arrête pas d’écouter le rappel, où sont mixés des titres de Daft Punk, Together (projet parallèle de Thomas Bangalter), et Stardust ( autre projet parallèle de Thomas Bangalter »). Je n’arrive pas encore à savoir si c’est la science de la synchronisation des beats, breaks, et gimmicks du duo, ou alors mon côté groupie, mais la montée d’acide, suivie de la ligne de basse de « Together », continuent à me donner des frissons.

12/03/2007

Selected Dubstep Works Vol 2.

Samedi dernier, de retour au bercail, j’ai été faire un tour chez mon disquaire préféré. J’ai fait le tour des dernières nouveautés indie-rock sans avoir l’envie d’en écouter un seul, mis à part le dernier PJ Harvey, et il s’agissait d’une réécoute. Il n’y a rien à faire, je ne trouve pas beaucoup de qualités à ce disque. Allez Cocokwaze ne t’en fait pas : il suffit que je dise du mal d’un disque pour que je l’apprécie peu après ( cf le dernier Babyshambles). J’essaye de jeter une oreille pour voir ce que donne un live de Daft Punk sur disque, quand on n’est ni à Bercy ni à Pukkelpop, et faute de borne d’écoute, je me replie. J’écoute le deuxième de Burial, même si j’avais trouvé le premier un trop abstrait et désincarné ( Numero 1 du classement The Wire 2006, Playlist de fin d’année de Joseph Ghosn), trois, quatre morceaux comme çà, avant de voir s’il n’y a pas de bonnes affaires en vinyle. A 28€ le Amazing Grace de Spiritualized ou le Metal Box de P.I.L j’attendrais un peu. Je redescends, reprends Burial, là ou je l’avais laissé, ce qui me donne envie de l’acheter. Seulement le disque est en import et j’apprends auprès du disquaire que le dernier disque disponible dans le magasin tourne sous mes yeux. Et ce qui me ravit c’est qu’il me propose de le sortir du lecteur, de le mettre dans son boitier d’origine, pour que je puisse l’acheter. Je dis merci, car après l’avoir écouté en boucle ce week-end, je pense que c’est le meilleur disque de musique électronique entendu cette année : un disque tout en clair obscur, disque d’aurore, musicalement situé dans un no-man’s land, à équidistance de l’ambient glacial d’Aphex Twin ( on pense tout de suite à ce magnifique morceau sans nom sur Selected Ambient Works vol 2, quand on entend « UK »), du 2-Step du So Solid Crew, et du trip-hop de Massive Attack.


PS :

Top 6 disques que je ramène de chez mes parents :

- The Strokes – Is This It

- Beatles – Revolver

- Nirvana – Nevermind

- Massive Attack – Protection

- Outkast – SpeakerBoxx / The Love Below

- Oasis – What’s The Story Morning Glory.




11/19/2007

Un week-end. Des disques.

Il y a des semaines déjà que je n’ai pas écrit sur un LP, un single. Il faut dire que j’ai moins de temps pour écouter de la musique, depuis que je travaille et passe des heures dans les transports en commun à lire des livres. Ecouter de la musique dans le métro c’est s’assurer une surdité à brève échéance. Et comme j’aime la musique… je l’écoute chez moi au calme. Ce qui m’amène à mes découvertes, ma redécouverte, ma déception, la confirmation. J’ai très récemment découvert l’album de Christian Fennesz et Ryushi Sakamoto, dont le morceau « Haru » me rappelle les Gymnopedies d’Erik Satie, sur un édredon de guitares aériennes, une chanson mélancolique et planante comme on rêve d’en entendre plus souvent. Beau. J’ai également beaucoup aimé le premier disque de Chromatics, de la cold Italo Disco jouée par des américains. Le titre « Running Up That Hill » tourne en boucle chez moi. Le reste de l’album, bien que légèrement en retrait, est de bonne facture. J’ai écouté rapidement le dernier Babyshambles, et loin de partager l’opinion de Cocokwaze, je le trouve plutôt faible, encore davantage que le premier qui n’arrivait déjà pas à la cheville des disques des Libertines. En revanche je le rejoins pour dire que les productions de Spector sont à couper le souffle. Cette semaine j’ai réécouté et redécouvert les Crystals sur la compilation « Back To Mono » de Spector, tout est excellent. Dans un monde idéal les Crystals devraient régner sur les dance-floor et les filles tomber amoureuses sur « Then He Kissed Me ». A la rubrique confirmation, le Panda Bear devrait passer l’hiver en se réservant une place au chaud dans mon top 10 de fin d’année.

11/07/2007

Incipit

Cela doit faire un mois que je n'ai pas mis le nez sur le site du NME.

"C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux évènements qui, pris séparément, ne présentent guère d'intérêt, et qui, considéré ensemble n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux."

Jean-Philippe Toussaint - L'appareil photo.

11/03/2007

Une fois n'est pas coutume....

Et n’ayant pas la foi suffisante pour parler de musique, je vais partager mes passages préférés d’un livre que l’on peut trouver dans le commerce pour 2€ seulement :

Chanson française :

« Dans sa quasi-totalité, c’est une production niaise, faussement littéraire, sous prévertienne, larmoyante et démagogique. La profession est peuplée de faux rebelles, d’hystériques, d’imbéciles fieffés ; quand elle ne dégouline pas de bons sentiments, elle vend de la haine et du ressentiment au kilomètre ».

Journal télévisé :

« Il est beau, quand la mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux nous épargnent » (Lucrèce, De la nature des choses )

Diego Maradona :

« Diego Maradona n’aimait pas lacer ses chaussures pour jouer au football : cela le gênait pour sentir le ballon. A neuf ans il jouait si bien que le recruteur chargé de l’évaluer se crut victime d’une farce ou d’une escroquerie, et lui demanda s’il n’était pas un nain »

Stéphane Audeguy – Petit éloge de la douceur.

10/23/2007

M.I.A Is So Addictive

Encore une fois j’arrive après la bataille, très longtemps après la bataille. Tout le monde a eu le temps de se passer en boucle son disque, de faire crépiter la mitraillette à superlatifs, alors que moi j’écoutais le dernier Kanye West, qui a l’image du disque en question, apporte sa pierre à cet édifice en perpétuelle construction : la pop. Il s’agit bien entendu de Kala le dernier album de M.I.A, anglaise d’origine sri-lankaise, citoyenne du monde avant tout, fille de combattant tamoul, combattante à l’avant-garde de la pop contemporaine elle-même. Telle une Arundhati Roy qui aurait troqué son sari pour un ensemble fluo siglé Cassette Playa (à l’entendre elle aurait été la première ambassadrice de la république fluo), sa plume ( ?) contre un micro, M.I.A livre bataille sur le front de la musique, contre la morosité et les bégaiements de la pop à guitares. A entendre ce disque on est convaincu que la victoire ne semble plus dépendre que de l’adoption de ce disque par un plus grand nombre de fans. La partie n’est pas gagnée d’avance, mais, compte tenu des qualités de ce disque, ceci ne devrait être qu’une question de temps. Kala compte quelques points communs avec des disques ayant rencontré un succès populaire retentissant. Un groove torride, des basses rondes et lourdes, un emploi intensif des percussions, un usage gracieux des synthés, tant d’ingrédients qui ont réussi à des artistes aussi variés qu’Aliyah, Nelly Furtado, Justin Timberlake, et Missy Elliot, tous passés à un moment ou à un autre entre les mains du producteur Timbaland. La dernière ayant perdue un peu de son aura de grand manitou du hip-hop féminin, depuis qu’elle a pris ses distances de Timbo. Avec M.I.A on a non seulement d’entendre des tubes comme s’il en pleuvait, mais aussi d’écouter quelque chose d’encore plus groovy, d’encore plus neuf, un disque que l’on citera peut-être en 2023 en exemple pour donner une vague idée de ce qu’était le son des années 2000 : des éléments communs aux productions de Timbaland, mais aussi une multitude d’éléments musicaux issus des quatre coins du monde. On croit déceler dans les effluves sonores de « Paper Planes » l’influence des Chemical Brothers (« On Too Many Mornings »), on se dit que si la disco proche-orientale devait exister elle ressemblerait fort à « Jimmy » (en lisant AllMusic on apprend qu'il s'agit en fait d'un sample d'une comédie musicale indienne appelée "Disco Dancer").« $20 » est le cousin anglais, élevé dans l’east-end cosmopolite, de « My Love ». « Boyz », bâti sur une section rythmique afro d’une puissance rarement entendue, des samples de bandes-son de comédies bollywoodiennes et un refrain martial, est l’hymne mondial qui devrait faire s’agiter têtes et guibolles de Colombo à Rio en passant par Ris Orangis et Paris Texas. Quant à « Bangoo Banger », il est le tube de Missy Elliot que l’on attend depuis « Pass That Dutch ».

10/09/2007

Dirty Dancing

Bon OK. J'ai dix ans de retard. Pas grave. Mais faut dire qu'à l'époque je le prenais pour un ringard. Et puis à côté de la galaxie Daft Punk, y avait pas trop moyen pour la concurrence d'exister. Justice dernièrement avec Waters Of Nazareth ont réussi (tout du moins je le pensais jusqu'à hier) à apporter un palliatif convenable à l'absence de bombe du style Rollin' & Scratchin'. Mais ce ne sont que des petits joueurs. Ce WE mon frère est rentré à la maison, et comme d'hab' à chacune de ces visites, il y a des nouvelles découvertes en matière de musique et autant de claques que je me prends dans la gueule. Là il s'agit d'un morceau électro, son crade, basses monumentales, montée acide monstrueuse. C'est simple, pour moi c'est du niveau de Rollin' & Scratchin'. Un morceau qui vous prend aux tripes, se répercute dans tout le corps en extase et ne vous lâche plus. Trop violent pour la techtonik. Tant mieux. On est pas chez les amateurs. Au fait, il s'agit de Crispy Bacon de Laurent Garnier.

10/05/2007

Be My Baby


L'autre jour avec Gatz on discutait et on était arrivé au constat que ces derniers temps on écoutait plus que des vieilleries, les albums récents étant loin de nous apporter satisfaction. Mais c'était avant d'avoir découvert deux albums parus dernièrement. Le premier Gatz vous en a déjà parlé, il s'agit du monstrueux Graduation de Kanye West. Que dire si ce n'est qu'il tourne en boucle sur ma platine depuis le début de la semaine et que j'ai rarement autant écouté un album en si peu de temps. Mais si l'album de l'américain est surtout gorgé de tubes (c'est déjà pas mal me direz vous), on ne peut pas vraiment parler de grandes chansons. Vous savez, de celles qui vous renversent l’âme et vous accompagneront encore dans dix ans. A opposer à ces tubes racoleurs qui ne passeront pas l’hiver. Et se retrouveront sur une compil’ Top-Mega-Dance-2007 plutôt qu’au sein d’un coffret Rhino. Heureusement cette rentrée marque aussi le retour du poète maudit Pete Doherty accompagné de ses Babyshambles. La dernière star du rock revient avec Shotter’s Nation, sans aucun doute possible l’album que j’attendais le plus cette année. Depuis un concert inoubliable au Bataclan en 2005, j’entretiens un véritable culte pour le Londonien, au point d’avoir parfois été jaloux de Kate Moss. Car Doherty est pour moi le dernier représentant d’une certaine idée du rock, sincère, fragile, romantique. Cependant je ressentais une certaine crainte à l’égard de ce Shotter’s Nation. La peur d’être déçu, qu’après l’écoute d’un album faiblard la magie ne s’opère plus. C’est ce que je me suis dit après une première écoute. Bof. Mais malgré mon (plus si) jeune âge, je savais qu’il ne fallait pas se fier à cette première impression. Les grands albums se méritent. Et Shotter’s Nation un putain de bon cru. Rock’n’roll, romantique. Du pur Doherty au sommet de sa forme. Un album qui révèle toute sa sève après trois ou quatre écoutes, qui ne vous lache plus, contaminé par ces mélodies magnifiques, éternelles. Pas de tubes, ni d’hymnes, mais le sentiment d’être chez soi, parmi les siens. Je n’ai jamais aimé les phénomènes de groupe, de masse, certainement à cause du côté indé solitaire seul dans sa chambre à broyer du noir en écoutant les Smiths. Pourtant, avec la musique de Pete Doherty j’ai envie de la partager, de faire découvrir au monde ce que doit être le rock en 2007. Je discutais un jour avec des filles qui ne comprenaient pas ce que Kate Moss pouvait bien faire avec « un tacheron comme Pete Doherty ». Certes il se drogue. Mais c’est sa vie bon sang. Il en fait ce qu’il veut. Il est musicien et on a le droit de le juger que sur ce point. Et n’en déplaise à certains, il écrit des putains de chansons, uniques. J’ai donné à mon post le titre d’une chanson écrite par Phil Spector, un autre génie ayant eu des problèmes avec la justice. Et je pense que le mieux ça serait de conclure par une autre de ses chansons : « Baby I Love You ».

10/01/2007

Pop aigre douce

Photo : http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm?fuseaction=viewImage&friendID=3871043&albumID=0&imageID=7394707

Les Softlightes est un groupe californien que j’aime bien et pourtant il ne fait aucun doute que leur album ne figurera pas dans les tops de fin d’année. Pas assez lo-fi pour la Blogothèque, pas assez sérieux/référencé pour Pitchfork, pas assez « distribué en France » pour les Inrocks, pas assez overdose dans les bras de Kate Moss pour Rock n Folk et Vogue. C’est dommage parce que la pop des Softlightes a ce zeste de douceur qui donne des envies de free hug, cette amertume qui rend les yeux humides, cette indolence qui empèse les paupières tard un soir de semaine, cet allant qui fait sauter du lit tard un dimanche matin. Une pop pour âmes sensibles.


http://www.myspace.com/thesoftlightes

Glory Box


photo : http://wc10.allmusic.com/cg/amg.dll

Vendredi soir je suis tombé sur un ancien collègue de job d’été fan de hip-hop avec qui il m’arrivait de parler de NWA et Dr Dre à la machine à café. On a discuté un brin, le temps qu’il me dise qu’il avait aimé le dernier Common, que je lui vante les mérites du dernier Kanye West, et qu’il me rétorque qu’il le trouvait un peu gnangnan. C’est peut-être la raison pour laquelle un disque de hip-hop peut plaire à un fan de pop qui en écoute rarement. Il faut dire que Graduation, le dernier Kanye West, est soulful à souhait comme on dit. Loin des guns, bling bling, bitches, et des grooves de plus en plus putassiers de l’ultra matérialiste 50 Cent, pour qui la réussite semble se mesurer à la quantité d’argent que l’on peut claquer à Monaco, Kanye West fait sa petite cuisine : synthés old-school, samples de soul méticuleusement revisités, beats moelleux, scratches de DJ Premier sur un titre (« Everything I Am »), featurings œcuméniques ( Lil Wayne pour les fans de rap dirty-south, T-Pain pour les fans de R&B à la frontière du gnangnan et du sirupeux, Mos Def pour la crédibilité underground, Chris Martin pour les blancs middle class et les Européens), et même un sample de Daft Punk que tout le monde connaît désormais. Pas grand-chose de neuf au pays de Kanye finalement. A part peut-être que ce disque est son meilleur à ce jour, qu’il compte au minimum une demi-douzaine de singles/hits potentiels.« Glory », avec son sample de voix soul dans la lignée de « Through The Wire », et son groove bondissant, est ma préférée.

http://www.myspace.com/kanyewest

PS : Pour la liste complète des samples utilisés :

http://www.pitchforkmedia.com/article/record_review/45490-graduation


9/27/2007

Queen Of The Modern Age


PJ Harvey, la dernière grande prêtresse du rock, est de retour trois ans après le décevant (comparativement à sa discographie) Uh Huh Her. Mais c'est sur la pointe des pieds qu'elle nous revient, diluant sa rage dans une touchante fragilité. Indéniablement "White Chalk" est très beau. Un magnifique album crépusculaire, intimiste et subversif sur lequel la belle prouve sa volonté de se renouveler et d'évoluer, de ne pas être enfermée dans un carcan de clichés rock. Elle y atteint une plénitude rare et d'une certaine manière me rappelle Billy Corgan, qui, délesté de la batterie de Chamberlain avait su prendre tout le monde à contre pied et livrer Adore, pour moi l'un des cinq meilleurs albums des années 90. Délestée de sa guitare au profit du piano, PJ Harvey n'oublie pas pour autant de livrer des chansons toujours aussi intenses. De sa voix aigüe elle nous invite à emprunter un nouveau chemin. C'est à distance qu'on la suit, nous simples mortels, intimidés par le talent et la classe d'une femme décidemment pas comme les autres...

9/25/2007

L'arche de Noah


Si je devais emporter la discographie d’un groupe des années 2000 sur une île déserte ce serait celle d’Animal Collective. La musique de cette entité américaine à géométrie variable est la plus excitante que j’ai écoutée ces dernières années, depuis Sung Tongs. Sur leur troisième album, le groupe ouvrait de nouvelles perspectives à la musique contemporaine : punk chamanique à grattes sèches, folk aphextwinien, rythmiques africaines, pulsions électroniques et envolées psychédéliques. Pour l’album suivant, le folktronisant Feels, à l’exception de Grass et Turn Into Something , le groupe semble s’être assagi et si on pense à une signature du label Warp, c’est davantage à Boards Of Canada, dont l’album sortait aussi en 2005. C’est un peu tiré par les cheveux mais je me rappelle avoir confondu leurs titres réciproques en fin d’émission de Lenoir à l’époque. Depuis le groupe a tourné, les membres ont travaillé chacun de leur coté. Avey Tare enregistrant des EPs, Panda Bear, aka Noah Lennox, installé à Lisbonne, où vit sa copine, un LP encore non-distribué en France, touché par la grâce, comme si on avait exhumé des bandes d’enregistrements des Beach Boys d’un studio de Lee « Scratch » Perry. Et récemment le groupe s’est donné rendez vous dans le désert de l’Arizona pour accoucher de son cinquième album : Strawberry Jam. Une confiture de fraise que l’on aurait coupée à un je ne sais quoi qui donnerait presque envie de souhaiter tout le bonheur du monde à Sinsemilia, saupoudrée d’electronica, fait dans de vieux pots étiquetés Feels ou Sung Tongs selon les chansons, mais qui a la saveur de l’inédit.
Ma chronique pourrait s’arrêter là, comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui. Mais c’était un peu court, un peu jean foutre sur les bords. Je vais essayer d'étoffer un peu. Je ne promets rien qu'un compte rendu résumé des sensations procurées par ce disque hors-norme. Pour aimer ce disque nul besoin d’être rompu à l’écoute d’oeuvres dites difficiles d’accès, à l’image de celle de My Bloody Valentine ou des premiers Sonic Youth diront certains. L’univers onirique créé par Animal Collective plaira aux enfants de 7 à 77 ans. On y parle de « feux d’artifices », « d’os de la paix », de « cocoricos ». Mais pas seulement, car si le propos à un minimum d’importance, l’art et la manière de le mettre en son fait toute la différence. On imagine mal Nick Drake ou Ian Curtis traiter des mêmes thèmes sur Pink Moon ou Closer. Pour Strawberry Jam, Animal Collective a travaillé à partir de samples de morceaux de freak folk psyché antédiluviens et bribes d’electronica sorties de derrière les fagots. Le tout s’entrechoque dans un joyeux bazar, où tout est à sa place : qu’il s’agisse des samples sus-cités, torturés et triturés par Panda Beardes percussions tribales de Geologist et des incantations chamaniques d’Avey Tare. Et si ce disque plaira autant à votre grand-mère qu’à votre neveu/ cousin c’est aussi tout simplement parce que sans lui le monde serait ennuyeux comme une chanson de James Blunt.

http://www.myspace.com/animalcollectivetheband

photo : http://www.midi-festival.com/?Programmation

9/19/2007

Parce que j'attends avec impatience la suite ...

9/13/2007

The Spanish Apartment


Toute ma vie je n'ai juré que par l'Angleterre. A la rigueur New York. Mais mon coeur est toujours revenu vers cette Perfide Albion qui à la fois m'a tant déçu (cette ribambelle de "next big thing" plus décevant les uns que les autres) et apporté tant d'amour (en vrac: My Bloody, les Smiths,les Libertines, les Beatles, etc...). Londres, Manchester et Liverpool formaient pour moi une sainte trinité en dehors de laquelle il n'était pas bon de partir en pélerinage. Jusqu'à... Jusqu'à ce que je prenne la peine d'écouter un petit album d'un groupe espagnol à la pochette grise comme la tristesse et que j'en revienne bouleversé. Comme les membres de Saint Etienne, Jone Gabarain et Ibon Errazkin ont choisi pour leur groupe le nom d'une ville française, en l'occurence Le Mans. Mais là où je suis tombé amoureux des anglais grâce à leurs mélodies pop et ensoleillées, Saudade de Le Mans sorti en 2004 incarne l'album de spleen absolu. La bande son rêvée d'un automne triste et pluvieux qui rimerait avec drame amoureux. Saudade s'ouvre par un Desacierto magnifique, sorte de Sometimes espagnol apaisé (!), dont la beauté époustouflante donne le ton d'un album sublime. Saudade est entré dans ma vie et n'est pas prêt d'en sortir.

http://www.myspace.com/lemansartist

9/07/2007

From Sweden with Love


Quand je ne suis pas chez moi, et que je n’ai rien emporté à écouter avec moi, je me branche sur myspace pour y trouver de la musique fraiche. Aujourd’hui j’y ai découvert New Moscow. Soit le projet solo de David Fransson, ancien guitariste du groupe suédois Division Of Laura Lee, qui a eu le droit à son quart d’heure de célébrité en figurant en bonne place, parmi tant d’autres groupes à guitare(s), dans un numéro de The Face, il y a cinq ans, quand il était de bon ton de parler du retour du rock. D’après sa bio David Fransson s'est retiré dans sa ville natale, Trollhättan, située aux confins de l’Arctique, ville-usine, une sorte de Detroit Suédois, pour écrire des chansons. Ceux qui s’attendent à « la réponse suédoise aux Stooges » seront déçus car c’est davantage vers une pop californienne fragile et élégiaque à la Death Cab For Cutie, BO idéale des instants les plus mélancoliques de The OC, que penchent les compositions de New Moscow.


8/27/2007

Heterogenic


Y a vraiment à boire et à manger à Rock en Seine. Arrivé pile poil à 17H pour le concert de Kelis, la diva soul nous gratifie d'un set enlevé, parfait pour cette fin d'après-midi ensoleillée, Milk Shake et Trick Me emportent l'adhésion du public. Après un concert anecdotique des Kings Of Leon, on se retrouve de nouveau à la scène de la Cascade pour le concert de Just Jack, la bonne surprise de la journée. Concert bien sympa, les chansons passent mieux que sur l'album, gars souriant, bonne ambiance. Après c'est au tour de Faithless d'avoir les honneurs de la grande scène. Ils ont joué d'entrée Insomnia et God Is A DJ, cool, c'étaient celles que je voulais voir, ça m'a permis de partir chercher à manger avant la fin d'un concert pas terrible: le public sautait dur, mais honnêtement c'est pas très fin comme musique. Bonne pioche d'être parti manger avant, ça m'a permis d'être bien placé pour Björk. Après avoir entendu ma voisine dire le plus grand bien du dernier concert parisien de Mika, apparemment le concert de la décennie voire du siècle ("Putain c'était trop bien! y a eu un lâché de ballons!!!"), la diva venue du froid investit la scène, accompagnée d'instruments à vents et de machines futuristes. C'était marrant le contraste entre la kitscherie du décor et des costumes, et l'ultra modernité des ordis et des jeux de lumière. Pas un concert exceptionnel sur le plan émotionnel (mais je suis pas un grand fan de Björk), mais on en a eu pour notre argent et c'était remarquable sur deux points: sa voix, puissante, d'une pureté absolue, tout pareil que sur CD, et que le grand air n'a pas perturbé; la miss a toujours été à la pointe en matière de sons, et le concert d'hier l'a largement confirmé. Assez impressionnant tant au niveau visuel que sonore, avec Björk les concerts basculent clairement dans le 21ème siècle. L'Islandaise a terminé son show sur fond d'ambiance fin de monde, clôturant la 5ème édition de Rock en Seine en apothéose.

8/26/2007

Back To The Good Old Days


Pour le deuxième jour de Rock En Seine, ce sont de vieilles figures qui sont à l'honneur. Alors que le domaine de Saint Cloud bruisse de la rumeur Justice pour dimanche, rumeur largement alimentée par les Inrocks (mais peut-on faire confiance à un magazine qui confond Roulé et Crydamour?), je me hâte vers la grande scène pour assister au concert de Jarvis Cocker. Le parisien d'adoption (mais pas trop loin de la Gare du Nord, faut pouvoir prendre l'Eurostar à tout moment) n'a pa l'air de faire recette, je n'ai aucun mal à me retrouver devant. En forme, toujours dans sa gestuelle si particulière sur scène, le grand anglais a surtout l'air de vouloir bavarder, faisant beaucoup de blagues entre les chansons. Autour d'un hommage à Lee Hazlewood et de quelques inédits, Jarvis nous offre des chansons de son album solo sorti à l'automne dernier. Malheureusement en raison d'un son saturé et dégueu et des musiciens pas très enthousiaste, la prestation ne restera pas dans les annales. Le temps de manger une tartine lardon-reblochon (que je vous recommande chaudement) en constatant que l'électro-clash acidulée de CSS est toujours aussi efficace, je me retrouve à attendre le concert de Jesus & Mary Chain entouré de fans beaucoup trop jeunes pour que ce soit des vrais. Les écossais ont encore un son énorme, supersonique, noisy à souhait. La plupart de leurs plus grandes chansons sont couvertes mais le public parisien n'a pas eu le droit à la présence de Scarlett Johansson ou même de Hope Sandoval pour le duo Sometimes Always (mais là je rêve beaucoup). Par contre j'aurai bien aimé qu'ils jouent Darklands. Nan le problème surtout c'est qu'ils avaient pas l'air concerné, plus trop l'air d'avoir la foi. A moins que ce soit moi. Rien à dire de spécial sur le concert des Rita Mitsouko, si ce n'est qu'il fallait bien que je m'occupe en attendant Tool et que je pensais que ça serait mieux que ça. Tool que je dois bien avouer que je connaissais pas du tout. Je n'aurais d'ailleurs pas patienter aussi longtemps pour eux si mon frère n'en avait pas fait une pub pas possible. Le show est visuellement très coloré, un peu poseur et le son massif au possible, d'une incroyable clareté. Mais c'est pa strop une musique qui me parle et je suis parti au bout d'une demi-heure. Décidément on a plus trop les même goûts avec mon frère. Et ce n'est pas de la vieille garde que viendra le salut de Rock En Seine cette année. To Be Continued...

8/25/2007

Black & White


Première journée de Rock en Seine 2007 (qui cette année pour la première fois dure trois jours) et ça part plutôt mal: je loupe mon RER, il fait moche, froid, je me retrouve tout seul pour faire les trois jours, la programmation est en régression par rapport aux années précédentes (je trouve) bref j'ai envie d'être partout (en fait surtout chez moi) sauf au domaine de Saint Cloud. Mais bon ça fait des mois que j'ai pris ma place et je me dis qu'en bon fan de musique, c'est l'occasion de voir un paquet de groupes. Je voulais être présent pour le concert de Dinosaur Jr mais ayant déjà trouvé le moyen d'être à la bourre je me gourre en plus de sortie à la bouche de métro. Résultat je loupe 15 bonnes minutes, je me retrouve loin sur un côté, je rentre jamais dans le truc et je décide de partir avant la fin pour aller voir les Ecossais de Mogwaï sur la grande scène. Eux ça faisait six ans que je les avais pas vus, depuis un soir de résultat du bac 2001 et j'en avais gardé un plutôt bon souvenir. Mais là nan, rien à faire, la sauce ne prend pas, il fait moche et se prendre comme ça la puissance sonique de Mogwaï en pleine tronche à 5H de l'aprem en plein jour, nan franchement ça le fait pas. J'enchaîne juste derrière sur le concert de M.I.A. ( au passage l'organisation cette année était pas mal foutu pour les gens comme moi qui voulait tout voir un peu mais rien du tout en particulier, y a quasiment eu aucune attente, ça s'est enchaîné tout au long de l'aprem et de la soirée mais en contrepartie j'ai quasiment vu aucun concert en entier) qui a eu cette année un buzz certain de l'autre côté de la Manche mais en live, nan franchement ça le fait pas. Du coup je susi retourné trainer ma peine du côté de la grande scène où les Shins donnaient leur concert. Rien de spécial à dire, bonne côte de sympathie auprès du public, bonnes chansons, mais pas terrible en live, si vous avez lu ma chronique de leur concert de l'Elysée Montmartre en avril dernier vous savez déjà tout. Avant d'aller manger je vais jeter un oeil au concert d'Emilie Simon, blindé. Elle avait l'air toute mimi dans sa robe blanche immaculée et elle a repris I Wanna Be Your Dog de qui vous savez mais là non plus j'ai pas accroché plus que ça et je suis allait me prendre à manger. Après avoir ingurgité un kebab dégueulasse (franchement à Rock en Seine évitez les kebab) j'assiste au concert des suédois The Hives. Eux en toute honnêteté, si c'est pas dans un festival, tu payes pas pour les voir. Déprimé, mais demandant ce que je faisais là, à deux doigts de me couper la main pour revendre le bracelet solidement attaché à mon poignet, c'est soudain que j'ai vu la lumière: des milliers de personnes sautant les bras en l'air et faisant des "wouhwouh" avec leurs bouches... plus sérieusement le set des 2Many DJ's fut un grand moment de teuf pour la teuf, un set jouissif et hédoniste, avec juste ce qu'il fallait de racoleur, une ambiance de folie. En plus pour foutre encore plus le feu les Belges ont mixé à domicile: Justice, Daft Punk (au passage Rollin' & Scratchin' à l'applaudimètre a largement écraser D.A.N.C.E.), les Rita Mitsouko et Vanessa Paradis, mais également Village People, Eurythmics ou Arcade Fire. C'est à se demander pourquoi tous les DJs ne font pas des sets au moins aussi bien, quand on les voit ça a l'air tellement simple... C'est vraiment à contre coeur que je suis parti avant la fin de leur set pour me rendre à la grande scène. Dans le 20 minutes daté de vendredi, le directeur du festival a parlé de messe à propos du concert de Radiohead ici même l'an dernier. Personnellement, c'est un terme que je réserverai plutôt au concert d'Arcade Fire. Pourtant on peut pas dire que le public était particulièrement enthousiaste ou transporté mais plutôt assoupi, comme assommé à l'opium, et le groupe a un peu perdu de sa fraicheur et de son insouciance, surtout comparé à leur prestation ici même il y a deux ans. Mais c'est pour mieux nous servir un concert impressionnant de maîtrise et de puissance. On est forcément conquis par des chansons qu'on avait déjà adoré sur disque (enfin surtout le premier pour moi) et qui prennent encore plus une dimension mystique en live. En live la musique des Montréalais nous touche en plein coeur, et même les chansons de Neon Bible que j'avais pas trop aimé m'ont scotché. Le concert s'est conclu par un Rebellion Lies d'une intensité folle, avant qu'Arcade Fire ne revienne sur scène pour un rappel porté par des dizaines de milliers de coeurs... Franchement un grand concert. To be continued...

8/19/2007

Rêve éveillé


Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/

Route du Rock, Vendredi Soir : Après une après-midi digestive et réparatrice, au son de Slint, Mogwai, et Sonic Youth, dans la maison de famille de Stan, nous étions frais comme la rosée et prêt à nous prendre des claques en séries. « Rock n Roll » comme dirait le petit frère Stan, né en + 5 après Daydream Nation, déçu de ne pouvoir nous suivre jusqu’au Fort de Saint Père. Tout devait commencer avec Electrelane, quintet féminin brightonien, s’il en est, dont nous avons manqués les deux ou trois premiers morceaux en raison d’un timing approximatif au camping. On attrape le concert à « To The East », mon morceau préféré du dernier album du groupe. Les filles enchaînent leurs chansons avec morgue et sérieux, jouent leur partition avec talent, sans pavoiser, interagissent avec le public à coup de montées et de descentes soniques, maîtrisent l’art du larsen, comme pour montrer que si la vieille garde devait se rendre, la jeune est prête à en découdre. Cas de figure improbable au regard de la prestation livrée par Sonic Youth, venu interpréter son classique« Daydream Nation ». Cocokwaze n’a pas tari d’éloges pour honorer ce concert, qui restera longtemps gravé dans ma mémoire, et je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que les morceaux de « Rather Ripped », joués en rappel, étaient à leur place dans ce set d’anthologie, démontrant à qui pourrait en douter que Sonic Youth continue de composer des albums hors normes, inimitables voire indépassables. Difficile dans ces conditions pour Guillaume Turzi, chouchous de critiques férus de krautrock, de prendre le relais, surtout devant un public clairsemé, le noyau dur d’aucuns pourraient dire. Du fond çà ne manque pas d’air : les guitares furibardes se font menaçantes, les claviers ne sont pas en reste, et le batteur, dans une position que Moe Tucker n’aurait pas reniée, mène tout çà à la baguette. Le mur du son édifié s’élève à des hauteurs stratosphériques, et rassemble à ses pieds quelques curieux en quête de groove, impatients de sautiller sur la ligne de basse de « Losing My Edge ». Las ! James Murphy aka LCD Soundsystem ne jouera pas le morceau qui l’a fait connaître. A l’intro de « Get Innocuous », un spectateur qui connaissait bien sa leçon a dit « et ben nan, ce n’est pas Losing My Edge », et il avait l’air fier de lui. Qu’importe. Le concert de LCD Soundsystem était à la hauteur des attentes suscitées par « Sound Of Silver ». Krautfunky aurait dit Benoit Sabatier de Technikart, avec ce son d’argent, qui scelle l’alliance d’un groove incandescent, d'un krautrock luminescent et d'un punk new yorkais tendance Talking Heads. Ce soir le groove l’avait emporté. Et je ne vais pas m’en plaindre.

"Music is my hot hot sex"



Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/index.php?jour=16

Route du Rock, Jeudi Soir : The Besnard Lakes ouvre les hostilités avec un concert hypnotisant qui n’a pas laissé indifférents les amateurs persévérants de pizzas au feu de bois. A Saint Malo on a coutume de dire que quand la pizza se fait trop désirer et la citrouille pressante, le choix s’impose de lui-même : il faut laisser sa place dans la queue, et rejoindre le flot des fans des Smashing Pumpkins, reformées autour de JC ( Jimmy Chimberlain) et BC ( Billy Corgan). Sans James Iha ni D’Arcy.En théorie aucune personnalité pour faire de l’ombre au grand Billy dans ce groupe qui n’a jamais été que sa chose, en atteste le concert de ce soir. Au public sans doute venu comme moi pour entendre un best-of et quelques titres du dernier album, Billy Corgan a offert un set déroutant, alternant ego-trip métal, rock pompier à la Pink Floyd mauvaise période, messes basses new wave de dix minutes et hymnes de son répertoire repris à tue tête ( « Today », « Tonight », « 39 » « Bullet With Butterfly Wings »).Conclu péniblement par « Heavy Metal Machine », ponctué de flexions de genoux de ses deux guitaristes et de solo de guitares interminables, le concert vire au jeu de massacre pour les citrouilles vraiment pas bandantes ce soir. Contrairement aux deux groupes suivants. New Young Pony Club déboule dans ce champ de ruines avec ses minijupes à paillettes, ses t-shirts Rough Trade et ses mélodies affriolantes. De quoi redonner du baume au cœur aux déçus des Pumpkins et des frissons à ces hordes de teenagers tirés à quatre épingles, pour qui les White Stripes ne sont qu’un lointain souvenir de collège et les Smashing Pumpkins un groupe de vieux croutons. « Get Lucky » donne le sourire, « Ice Cream » , « The Bomb », « The Get Go » enflamment un public qui ne demande rien d’autre que des nappes de synthé ascendantes, et des lignes de basse funky pour exploser, avec ou sans sac à main. S’en suit Cansei de Ser Sexy. L’entre deux concerts annonçait la couleur : ballons fluos gonflés à l’hélium, gandins et gravures de mode gonflés à bloc. Seulement quand CSS investit la scène, et joue les premières notes d’un morceau semble-t-il inédit, çà ne sonne pas ouf. Et même si le set reprend les titres néo-grunge electro-pop (osons le terme !) qui font le succès du groupe ( « Meeting Paris Hilton », « Let’s Make Love and Listen to Death From Above », « Off The Hook »… ), le concert n’est pas aussi jouissif qu’il ne devrait, la faute aux mauvais réglages qui n’ont pas gâché le plaisir de mes voisines pas fatiguées d’être sexy.


8/18/2007

Nuclear Bomb


Attente. Espoir. Crainte. Bougie. Guitares. Historique. Blanc. Noir. Hymne. Soulèvement. Fureur. Rage. Transcendé. Transcendés. Violence. Epique. Classe. Dantesque. Majestueux. Sombre. Inoubliable. Pop. Tremblement de terre. Trilogie. Bonheur. Anthologique. Rock. Sonic Youth. Daydream Nation.


Smashed Potatoes


C'était LA tête d'affiche du festival, en tout cas la plus grande star, du genre de celle à vous faire quitter la queue du stand pizza alors que vous attendez depuis une heure, tout ça pour ne pas louper un seul morceau. Les Smashing Pumpkins ont ouvert leur concert par un United States métalleux, de plus de dix minutes, annonciateur d'un concert qui serait forcément furieux... Mais non. Peut-être libéré par l'absence de Iha et D'Arcy, Billy Corgan a préféré n'en faire qu'à sa tête, livrant un set tout en tension (con)tenue, ou au contraire a revisité ses classiques dans des versions qui ne leur faisaient pas honneur. De longs solos indécents et masturbatoires venaient ponctuer chaque morceau ou presque. Ce fut un concert mégalo et narcissique, indigne d'un des plus grands groupes des années 90 et du génie qui a écrit Adore.

Human After All


Après la bombe Go! Team et dans le souvenir d'un album anecdotique à peine sauvé par waters of nazareth, j'étais déjà en train d'affiner ma plume la plus acerbe dans le but éhonté de tailler le concert de Justice qui clôturait la première journée. Et ma foi, à mon agréable surprise, je dois reconnaître que les protégés d'Ed Banger s'en sont sortis avec brio, tout au long d'un set étonnant de maîtrise et d'efficacité. Bien sûr ils restent inférieurs au Daft, que ce soit en terme de charisme, de composition ou même de prestation scénique, mais Justice a su faire une très bonne relecture live de son album. D.A.N.C.E. a beau avoir été massacrée, derrière ils ont rattrapé le coup par une montée maousse costaud, et constamment un son énorme. Et je suis sûr que certains ne se sont toujours pas remis de We Are Your Friends annoncé par la sirène de From ATlantis To Interzone... En tout cas amis de Justice, n'ayez aucune crainte, à voir la réaction de la foule, vous ne serez plus jamais seuls...

Hey Ho! Let's Go! (Team)


La prestation de the Go! Team à la Route du Rock était le concert que j'attendais le plus du festival. Malheureusement mon plaisir a été un peu gâché par l'éclatement de mes lunettes en mille morceaux très tôt dans le set (au deuxième morceau pour être précis), suite à un mouvement de foule. Privé de la vue, je me suis alors concentré sur ce qui s'offrait à mes oreilles: une fanfare hallucinée sous acide qui livrait une symphonie galactique où les comètes soniques tutoient les super novas mélodiques, un véritable maëllstrom musical irradiant de bonne humeur. Les bras levés, le sourire aux lèvres, les corps ne cessaient de s'entrechoquer, chacun voulant participer à cette orgie popesque. Les membres de the Go! Team ont de la foudre dans les doigts, et après leur passage, les étoiles dans la nuit de Saint Malo n'ont jamais été aussi belles...

Brut De Décoffrage


Mercredi 15 août, la Route du Rock ne commence pas très très bien: entre une violente averse pour guise d'accueil et des premiers concerts certes sympa mais qui avaient plutôt tendance à filer le spleen (Elvis Perkins, Hermann Düne), j'étais à deux doigts de regretter de n'être pas parti à Lacanau avec des potes. Heureusement Art Brut a investi la scène afin de réveiller un Fort de Saint-Père un tant soit peu assoupi. Et les Anglais n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère, livrant un set fiévreux et décomplexé à l'image d'un Eddie Argos déchaîné faisant de la corde à sauter avec son micro ou blaguant sur JayZ! Art Brut a couvert ses deux albums, il y avait une grosse ambiance, dans la fosse ça faisait Bang Bang (Rock'n'Roll) ou NagNagNagNag, esprit bon enfant, c'était très chouette. Concert conclu par un diptyque Good Weekend/ Formed A Band mémorable qui a véritablement retourné la fosse. Le premier moment de folie du festival.

Saint Malo I Love You, But You're Bringing Me Down...


Une affiche moins prestigieuse et moins copieuse que ses concurrents européens ou même français (Eurockéennes, Rock en Seine), une organisation et une logistique perfectibles, des consommations et une nourriture bien trop chères, un climat "bretonnant" (grand soleil alternant avec froides averses); bref, à première vue la Route du Rock n'était pas le premier choix des festivals à faire cet été. Mais c'était sans compter sur une fine sélection des groupes parmi les plus excitant à voir en live actuellement. Petit tour d'horizon de concerts mémorables...

8/13/2007

8/06/2007

Digitalism in Brest

Vendredi soir se déroulait la deuxième soirée du festival brestois Astropolis, à la toute nouvelle salle La Carène, sur le port de commerce. Au programme Zenzile, Au Revoir Simone, Wax Tailor, Goose et Digitalism. Arrivé trop en retard j’ai raté le premier concert, ai pris le concert de Wax Tailor en route. Fidèle à sa carte de visite, Wax Tailor joue un trip-hop à la cool, comme on en a beaucoup entendu depuis la démocratisation du genre. Et comme tout trip-hoper à la cool, Wax Tailor, diffuse des extraits vidéo de films et de documentaires en noir et blanc derrière son groupe, le message étant « peace, unity et Humphrey Bogart ». Cà se laisse écouter, çà fait osciller les hanches de mes voisines, mais çà ne casse pas trois pattes à un canard. Ensuite petit break bière sur la terrasse de la Carène, incontestablement le lieu le plus classe de la côte nord. Après quelques bières du cru, je redescends voir Goose, ce groupe dont on m’avait dit autant de bien que de mal.Et en concert c’est un peu le concept du Dis l’heure de Son : un son KFC, gras, brut de décoffrage qui redonne à l’expression « trop de son, tue le son » toute sa signification. Pourtant le groupe ne va pas sans séduire une grande partie d’un public chauffé à blanc et prêt à en découdre avec la tête d’affiche de la soirée : Digitalism. Le duo de Hambourg, qui rencontre un succès grandissant, donnait à Brest un de ses premiers concerts français, et c’est peu dire que je les attendais avec impatience, voulant goûter au retour de la teuf pour la teuf. Car depuis la montée des buzz Klaxons et Justice, l’essoufflement de la nouvelle vague des groupes en The, on assiste à un regain d’intérêt pour les musiques électroniques, chez les indie kids et dans les médias spécialisés où le T-Shirt Justice à manches courtes par-dessus un T-Shirt Strokes à manches longues est devenu uniforme et le 33t de « Seven Nation Army » des White Stripes est soigneusement caché derrière la dernière compilation Ed Banger. Pour revenir au sujet du jour, assister à un concert de Digitalism c’est un peu comme être au volant d’une Mercedes après avoir conduit une Renault avec sièges baqués siglés Pedro Winter . La mécanique est bien huilée, le show rutilant, et la puissance délivrée phénoménale, les montées d’acide de « Zdarlight » et de « Idealistic » restant sans équivalent de ce côté-ci du Rhin depuis « Dudun-Dun » de Para One. Le concert, expédié en deux temps trois montées et ressuscitant au passage le son de la deuxième moitié des années 90 ( Daft Punk et Underworld notamment), s’est conclu de la plus belle des manières avec « Pogo », ce single popissime qui aurait contribué à la forte croissance des ventes de Synthol au premier semestre et incarne à lui seul le retour de la teuf pour la teuf.

7/24/2007

La clé des champs

Il est rare que je parle aux disquaires. Et c’est souvent pour demander « vous avez reçu machin ?», et avec l’existence d’Internet cette question ne se pose même plus. Seulement aujourd’hui, en compagnie d’un ami bavard, nous avons discuté avec un disquaire, après que ce dernier lui ait demandé ce qu’il « avait aimé récemment en electro », la question à 3 milliards en somme. A laquelle il avait répondu avec fougue : Wax Tailor (pas écouté), The Chemical Brothers avec quelques réserves, Goose (mal écouté), Digitalism, et j’en oublie (ah oui Justice). Il ne manquait plus qu’Au Revoir Simone et le line-up de la soirée du 9 Août d’Astropolis (j’en serai) était dans son top de début d’année, ce qui est d’assez bon augure. Pendant ce temps je glissais que j’avais bien aimé ceci (Apparat) cela (Simian Mobile Disco), finissant par citer l’artiste qui m’a le plus intéressé cette année, The Field, chez Kompakt. Car, en ces temps où l’electro minimale peine à recueillir des suffrages, victime d’une offre pléthorique de sucre, de fluo et d’amour, j’ai suivi le mouvement inverse, rendu diabétique et sourd par une overdose de Klaxons (entre autres), et je suis donc passé du fluo au kaki, du maximal à la minimale. Dans ce registre, les LP de Gui Boratto et de The Field ont fini par prendre racine dans mon quotidien. Peut-être parce que ce ne sont pas des disques dont les chansons se passent en mode repeat jusqu’à satiété, le format ( la longueur, la structure) ne s’y prêtant pas. Les plages des albums de Boratto et The Field s’étirent généralement sur plus de cinq minutes, prennent forme progressivement au grès du va et vient des boucles aériennes et des beats chirurgicaux, et brillent d’une lumière crépusculaire singulière. Celle qui, chez ces deux artistes, rapproche si souvent la mélancolie du Sublime.



Télécharger :
Gui Boratto - Chromophobia
The Field - From Here We Go Sublime



http://www.myspace.com/guiboratto
http://www.myspace.com/thefieldsthlm

7/18/2007

Like A Daydream


J'aime bien la Maroquinerie. C'est vraiment une très bonne salle: petite, chaleureuse, conviviale, très bonne accoustique, éclairage minimaliste voire bicoloreles concerts s'enchainent vite et bien, ce sont les artistes eux-mêmes qui viennent installer et démonter leur matériel. Hier soir c'était grosse affiche à la Maroquinerie. Jugez par vous même: Sebastien Schuller, Gravenhurst et les très cultes et branchés Animal Collective en tête d'affiche. Petite note: après plus de 70 concerts (je dénombre 69 "tickets", festivals compris) et 8 ans après le premier, j'assistais hier à mon premier concert en tant qu'inscrit sur la guest list, merci à Magic et à mon frère. Je pris en cours le set de Sebastien Schuller mais j'en ai vu suffisamment pour apprécier un concert très aérien, éthéré et agréable. Par contre je suis plus circonspect à l'égard de Gravenhurst, pas trop accroché à leur noisy en forme de montagnes russes qui alternaient instants calmes et énervés. Puis les créatures d'Animal Collective sont arrivés sur scène installer leur matos. Que des samplers et des ordinateurs, des bouts de batterie mais pas de guitares. Je n'ai jamais accroché à la musique ni à l'univers d'Animal Collective qui sont loin d'être facile d'accès. Et ce n'est pas ce concert qui va me convertir à la secte Animal Collective. Mais je dois reconnaître qu'il y a indéniablement quelque chose, une ambiance, un univers particuliers, ce n'est pas que de la branlette intellectuelle pour indé branché parisien péte-couille. Et pour quelqu'un comme moi qui vient d'une culture à guitare et à structure classique de chansons (couplet-refrain-mélodie) c'est assurément très rafraichissant. Souvent (tout le temps) barré, parfois très inspiré, les new yorkais ont entrouvert pendant près d'une heure et demi les portes de leur univers étrange où viennent se télescoper dans un maëlstrom sonore les bruits les plus bizzaroïdes. Séduit pendant les 45 premières minutes avant de totalement décroché dans le quart d'heure suivant, j'ai été franchement conquis par les 20 dernière minutes du concert sans rappel (juste après qu'on ait apporté sur scène un gâteau d'anniversaire à l'un des membres du groupe) ainsi que le devant de la fosse littéralement en transe, comme si la teuf pour la teuf s'était immiscé dans la petite salle surchauffée de la Maroquinerie... Ils ont conclu le concert par un morceau du dernier Panda Bear, enfin je crois, n'étant pas un familier de leur musique et vu que je suis devenu très mauvais en blind test il y a des chances que je me trompe. les avis étaient mitigés à la fin du concert, certains ont vécu l'expérience de manière très intense, d'autres ne sont jamais rentrés dans le trip. Pour ma part je suis sorti du concert d'Animal Collective comme on se réveille d'un songe: on ne sait pas trop à quoi on a assisté, si c'était vraiment bien ou pas mais ça va nous travailler quelques heures.

7/16/2007

Another Brick in The Wall


On n’avait plus entendu parler d’Apparat depuis sa collaboration avec Ellen Allien, notre directrice de label préférée, au printemps 2006. Il revient avec un quatrième album qui prouve à qui veut l’entendre qu’il tient toujours le haut de pavé électro, alors que d’autres se vautrent dans les caniveaux. Sur Walls, on se la joue profile bas, on n’est pas du genre à revendiquer des influences chic et choc, on trace sa route, on y sème quelques indices, au mieux, on ne surligne pas, ou alors par maladresse, contre son grès. On pense à cet hommage (in)volontaire ( ?) à M 83, l’antibois le plus reconnu à l’étranger après Picasso, sur « Head Up », un titre qui rendra fous ceux qui reprochent à Interpol de trop ressembler à Joy Division, et Bloc Party. à Gang Of Four, autant de groupes étrangers à l’univers de l’allemand. En effet Apparat a fait ses gammes loin de l’Angleterre punk et post punk, au sein de l’écurie BPitch Control, à Berlin(ette). Il en a gardé la rythmique si particulière à laquelle il incorpore des échantillons du meilleur de la pop synthétique et du post-rock mélancolique : Junior Boys, A Silver Mt Zion respectivement, des groupes à faire geler de plaisir la Méditerranée en plein mois de Juillet. Comme si ce disque était la BO du jour où M 83 pourra se balader, i Pod ( ou Archos) à la main, dans les rues du vieil Antibes sans se coltiner des sosies de David et Cathy Guetta tous les trois pavés.

http://www.myspace.com/apparat

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7/14/2007

Beautiful Life


Aujourd'hui c'est le 14 juillet, et comme tous les ans à cette même date, Sometimes, la plus belle chanson jamais écrite, me berce, compagne fidèle et magnifique de ces instants particuliers et précieux où l'être humain se sent fragile et perdu:
"Close My eyes, Feel Me Now, I Don't Know, How You Could Not Love Me Now..."

7/10/2007

This Is Indie

Commentaire de mon frère: "C'est sûr qu'acheter un Archos plutôt qu'un ipod, c'est comme écouter Daydream Nation plutôt que Nevermind".

7/09/2007

Jolly Jumpers


Cela fait quelques temps que le nom de New Young Pony Club me taraude, un an et des camionettes de CRS gavées de manifestants anti-Sarkozy, depuis l’écoute d’un podcast sur Pardon My Freedom, comme quand un titre parmi tant d’autres obnubile au point de faire passer tous les autres au second plan. Dans les jours qui suivirent je visitais régulièrement le myspace de New Young Pony Club pour pouvoir écouter ces titres introuvables en téléchargement : « The Get Go », « Tight Fit », « Ice Cream » . De ces titres celui qui me plaisait le moins (le dernier) a été utilisé par des « créatifs » pour accompagner un spot de pub pour un fabricant de microprocesseurs, ce qui n’a pas manqué d’en faire le titre le plus populaire du groupe. Par la suite « The Bomb » est apparu sur myspace, avec son clip qui révélait au monde entier la principale qualité extramusicale du groupe : la claviériste, Louise Bourgoin en moins délurée. On pourrait même dire que New Young Pony Club est le meilleur groupe à claviériste sexy du monde. Fantastic Playroom, l’album qui sort ces jours-ci, ne remet pas en cause ce qui précéde : les bons titres glanés sur myspace et sur internet y sont très nombreux, et la claviériste est toujours en poste. Car à une époque où la hype précédent un album est une condition nécessaire (mais non suffisante) de succès, il est presque devenu obligatoire d’entretenir l’appétit des internautes mélomanes avec des titres appelés à constituer l’ossature d’un album à venir. On ne peut leur en vouloir, Klaxons a fait de même, et si mes souvenirs sont bons le premier Bloc Party. avait beaucoup de titres issus de EP précédents dans son tracklisting. Malheureusement cette manière de faire retire une grande partie du plaisir d’écoute qui réside dans l’effet de surprise que peut susciter un album vierge. Myths of The Near Future m’avait séduit parce que des pistes supplémentaires avaient été explorées, je pense surtout aux morceaux les plus tribaux comme « Isle of Her » et « Forgotten Worlds ». En revanche Fantastic Playroom n’est que la confirmation de ce que mes oreilles savaient déjà, ce qui est peu et beaucoup à la fois : New Young Pony Club sait fabriquer des machines à danser, diablement sexy, sans jamais tomber dans le racollage.

New Young Pony Club - The Bomb

http://www.myspace.com/newyoungponyclub

7/07/2007

The Chemical Brothers Are Playing At My House


Après avoir cassé deux types dans la queue du Mcdo ("Trop cool, à ce qui paraît en novembre y a un festival en Belgique où la tête d'affiche c'est Underworld!", moi me retournant:"sans aller jusqu'en Belgique, Underworld passe au Bataclan en novembre. Mais de toute voir Underworld en 2007 après le départ de Darren Emerson ça n'a aucun intérêt, c'est comme voir Daft Punk sans Thomas Bangalter") je me retrouve au Zénith. Alors que toute la planète sport a les yeux rivés sur l'Angleterre et Londres en particulier (départ TdF, Wimbledon et GP F1), les Chemical Brothers ont choisi Paris pour briller. Et sont venus avec la ferme intention de mixer et ne pas se contenter de Push The Button. Ce soir, pas de casques ou de pyramide, mais de nouvelles coupes de cheveux et un jeu de lumière très classe et énergique. Grosse surprise: on a assisté à un vrai concert, et non pas un mégamix de leur tubes. Privilégiant le dernier album dans la première partie du concert et un mix inédit dans la seconde, les Chemical ont lancé doucement leur set, mais dès que ça a été fait, le Zénith était debout et en nage. Longues montées acides et beats explosifs ont fait bouger la foule qui dansaient et levaient les bras le sourire aux lèvres. et qui a littéralement explosé sur Hey Girl Hey Boy! Moi même je m'en suis donné à coeur joie et n'avais pas dansé comme ça depuis lontemps. Si j'avais été un gros blasé j'aurais pu leur reprocher un choix pas toujours judicieux dans la set list (où sont passé Block Rockin' Beat? Setting Sun? les morceaux de Exit Planet Dust?), des transitions parfois interminables et un rappel un brin paresseux, mais non, ne boudons pas notre plaisir. Ce soir c'était bien le retour de la teuf pour la teuf, et le Zénith, la plus grande discothèque du monde.

7/03/2007

Primal Scream?



Vous saviez qu'Iggy Pop avait 60 ans? Né en 47 il est toujours aussi affuté, comme à ses premières heures, plus de trentes ans après les débuts des Stooges... Le concert des Stooges ce soir au palais des sports de la porte de Versailles, un an après celui du Zénith, n'était pas complet, les Djeuns préférant squatter le concert des Arctic Monkeys. Détail amusant, à l'entrée de la salle, les détenteurs de places assises tentaient d'échanger leur billet contre des places dans la fosse. Il faut dire que voir les Stooges assis c'est une hérésie. Après une bonne première partie -un groupe français qui chante en anglais avec une chanteuse à gros seins et dont j'ai pas compris le nom- Iggy et ses Stooges ont investi la scène. Et là c'est comme si il y avait eu une couille dans le paté. J'avais l'impression d'être au cirque. Iggy en faisait trop. Beaucoup trop. Tout comme le public d'ailleurs. Ca sonnait faux, artificiel, l'ambiance comme la musique. Pour une fois le concert ne sonnait pas comme les albums et c'était un tort. On aurait cru que pour le public, si ça avait été un autre artiste ça aurait rien changé. Ils auraient été hystériques de toute façon. Même les muscles de Iggy Pop faisaient faux. Alors bien sûr dans la fosse ça a été bien violent (j'ai d'ailleurs pété mes lunettes), No Fun et Fun House ont été des moments de folies pures. Et puis il y a eu I Wanna Be Your Dog. Malgré Iggy faisant le chien et aboyant(!), rien que les trentes secondes de l'intro valait à elles seules le prix du billet: quel autre morceau en live a une telle puissance? Honnêtement j'en vois aucune. Mais globalement j'ai eu une impression mitigée du concert. Comme il y a un an ils ont joué une seconde fois I Wanna Be Your Dog. Je me souviens qu'alors, j'étais déjà à genoux, exténué, prêt à vomir, lessivé par un concert à la folle intensité sexuelle. Là il n'en fut rien. Je n'étais pas fatigué et j'aurais pu m'infliger 60 I Wanna Be Your Dog que ça n'aurait rien changer, j'en avais juste pas envie. Le concert de ce soir n'avait rien de sexuel (d'ailleurs aucune groupies topless, même si y en avait certaines bien en chaleur...). C'était l'occasion de voir un monument de l'Histoire du rock. Comme on va au musée.

Cher Matthew

photo : Karin+Bruce

« Quand votre chauffeur de taxi vous parle de la Bourse, c’est que c’est le moment de vendre vos actions » avait dit un investisseur à la veille du jeudi Noir d’octobre 1929. « Quand les amies de ta petite soeur commencent à parler du clip « très cool » de Justice, c’est que le moment est venu de vendre tous tes vinyles du duo à la brocante de Chateauneuf du Faou » dit un proverbe finistérien. Avec les produits de la vente on achètera le nouveau Matthew Dear, dont on n’est pas prêt de se séparer. Asa Breed, c’est son nom, n’est pas évident. Bien sur on peut compter sur la spontanéité de « Pom Pom », ou « Pop Pop », à la discrétion de l’auditeur, et dans un registre plus élégiaque « Deserter Song », mais dans l’ensemble on a affaire à un disque hybride qui ne choisit jamais vraiment son camp, entre musique électronique, pop plus ou moins foutraque, et folk pastoral. Comme si ce choix nous était laissé... Entre cLOUDDEAD, TV On The Radio, et Mica P. Hinson, qui a envie de choisir ?


Matthew Dear - Deserter ( mp3 via canyouseethesunset)

http://www.myspace.com/matthewdear

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7/01/2007

New York City Cops


Ce soir j'ai assisté à un moment à la fois historique et injuste. Historique car Sonic Youth, ce monument de l'underground indé américain venait jouer à Cergy, MA ville de banlieue où j'ai grandi et où je vis encore, dans le cadre du Furia Sound Festival. Et une grande injustice car programmer Sonic Youth en "première partie" de Queens Of The Stone Age à 18H50 ça fait pas très sérieux... Mais heureusement les New-yorkais n'en avaient que faire. En une petite heure ils ont prouvé qu'ils étaient encore les sheriffs du rock new yorkais, et ce plus de 20 ans après leurs débuts. Jamais un groupe n'avait aussi bien porté son nom, et aussi peu porté son âge. Sonic Youth. La classe faîte rock'n'roll. Ils n'ont pas joué Daydream Nation dans l'ordre et dans sa globalité. Ils n'en ont pas eu besoin. Plutôt que de se limiter à un seul album, bien que ce soit leur chef d'oeuvre, ils ont couvert une grande partie de leur abondante discographie, au cours d'un concert noisy et incandescent. Kim Gordon était impeccable en grande prêtresse du rock. Thurston Moore très classe et élégant. Et Lee Ranaldo très affuté. Les grandes chansons se sont enchaînées commes des perles qu'ils auraient enfilées aux cordes de leurs guitares. Et pourtant ils en ont oubliées plein. Et pourtant ils n'ont pas joué Teenage Riot. Pas grave ça sera pour la Route du Rock. Le moment en sera d'autant plus historique. Je me répète, mais ce soir ils avaient pas besoin de la jouer. Les 60 minutes intenses de concert ont suffi à mon bonheur et m'ont permis de répondre à une question essentielle: Sonic Youth plus grand groupe de rock encore en activité? Ce soir la réponse fut limpide et cinglante pour la concurrence.

Fire In The Hole


Avant de commencer, je dois vous faire un aveu: le concert de Queens Of The Stone Age au Furia Sound Festival fut mon premier concert complet où j'ai porté des boules quiès. Alors forcément ça a altéré mon jugement, mais après Sonic Youth, et plus de deux semaines après Daft Punk, mes tympans n'étaient pas prêts à se prendre la déflagration sonore de QOTSA. J'ai bien enlevé une ou deux fois mes protections pour m'assurer du son, et rassurez vous les amplis étaient bien réglés au maximum, et le jeu des QOTSA toujours aussi précis et énergique. Ils ont fait la part belle au dernier album, mais en oubliant Sick, Sick, Sick à la grande colère de ma voisine. Le public, essentiellement lycéen, conquis d'avance, sautait gaiement, connaissant par coeur les morceaux. Petite anecdote: tout d'un coup, y a eu que des filles qui ont slamé, toutes en même temps. Une, deux, trois, etc... une bonne dizaine! Mention spéciale à la petite brune, parce que quand on mesure moins d'1m60 et qu'on doit peser moins de 50kg, faut avoir du cran pour aller slammer dans la fosse de QOTSA. Et puis il se mit à pleuvoir. Et ce fut le moment pour Josh Homme et ses comparses de lancer Little Sister. Et il n'y eut plus personne pour slammer. Cela n'aurait pas été téméraire mais suicidaire. Le concert continua, porté par une foule en délire, et se termina par The Lost Art Of Keeping A Secret ou No One Knows, je sais plus. De toute façon c'était le chaos.

Teen Spirit


Comme aujourd’hui, une chanson me revient souvent en tête, sans que je sache réellement pourquoi : « Aneurysm » de Nirvana : « I love it so much it makes me sick , hhein hhheiiiiiin ». Peut être pour me rappeler que je n’ai rien n’entendu d’aussi bruyant et jouissif à la fois depuis des années, et que çà me manque terriblement. Pourtant je n’était pas de ceux qui à dix-sept ansse sont pris en plein gueule les déflagrations sonores de Nirvana. Je n’ai entendu parler de Nirvana qu’en cour de récréation par l'intermédiaire de Sylvain, dont le frère « écoutait AC/DC et Nirvana à fond ». J’avais onze ans, un mois avant le suicide de Kurt Cobain. Un an plus tard une lettre de ma cousine me donne envie d’acheter Unplugged in New York, mon disquaire à qui je demande s’ils ont « Unplujjed in New York » me répond que « non » et m’oriente vers « Nevermind », qui éjectera fissa Dance Machine 6, Doctor Alban et Masterboy de ma platine, y restera scotché pendant des mois. Et maintenant que j’y pense j’ai l’impression que beaucoup de choses ont changé depuis : il n’y a plus de pogos au son de « Smells Like Teen Spirit » pendant les pauses entre les élèves de troisième, les Breeders, Beck, Oasis, Blur et Rage Against The Machine ont déserté les ondes de Skyrock, les filles ne portent plus de Doc Martens et de jeans troués, les garçons encore moins, enfin si mais des jeans troués d’avance par des mains expertes, Doc Martens se sert de l’image de Kurt Cobain pour ses campagnes de pub sans demander à Courtney, Diam’s et Tokio Hotel sont devenus les portes voix de ceux qui ont l’âge auquel j’écoutais « Nevermind » et « In Utero », les Pixies, Smashing Pumpkins et Dinosaur Jr se reforment contre des cachets mirobolants, avec sortie hypothétique d’album. Et certains esprits rigolards font courir des rumeurs sur une reformation de Nirvana dans la même optique, avec Courtney Love au chant, comme quoi finalement tout est possible. On y croit deux secondes, avant de se dire que ce qui manque à l’adolescence ce sont des groupes de jeunes chiens affamés prêts à l’envoyer se jeter contre les murs de sa chambre. Blood Red Shoes, ce duo de Brighton qui devrait renvoyer les White Stripes à leurs études, en fait partie. Il ne reste plus qu’à MTV, Skyrock, Fun Radio, et NRJ de passer « It’s Getting Boring By The Sea » en boucle, entre deux publicités pour le 6 12 12. Ce n’est pas gagné.

http://www.myspace.com/bloodredshoes