12/15/2009

En rade (2)

"Une alanguissante tristesse l'accabla, une tristesse autre que celle qui l'avait poigné, pendant la route. La personnalité de ses angoisses avait disparu; elles s'étaient élargies, dilatées, avaient perdu de leur essence propre, étaient sorties, en quelque sorte de lui même, pour se combiner à cette indicible mélancolie qu'exhalent les paysages assoupis sous le pesant repos des soirs; cette détresse vague et noyée, excluant la réflexion, détergeant l'âme de ses transes précises, endormant les points douloureux, lénifiant la certitude des exactes souffrances par son mystère, le soulagea."

J-K Huysmans - En rade (folio)

The Cure - Seventeen Seconds

En rade

"Les nuées guerroyantes du ciel s'étaient enfuies; au solennel fracas du couchant en feu, avait succédé le morne silence d'un firmament de cendre; ça et là pourtant, des braises mal consumées rougeoyaient dans la fumée des nuages et éclairaient le château par derrière, projetant l'arête rogue du toit, les hauts corps de cheminée, deux tours coiffées de bonnets en éteignoir, l'une carrée, l'autre ronde. Ainsi éclairé, le château semblait une ruine calcinée, derrière laquelle un incendie mal éteint couvait."

J-K Huysmans - En rade (folio)

Fever Ray - Here Before

12/13/2009

La route de Los Angeles (2) & (3)

""Tu lis tout le temps", il m'a dit. "T'as déjà essayé d'écrire un livre ?"
Ça a fait tilt. Dès cet instant, j'ai voulu devenir écrivain."J'en écris un en ce moment", j'ai dit.
Il a voulu savoir quel genre de livre.
"Ma prose n'est pas à vendre", j'ai répondu. "J'écris pour la postérité".
"J'ignorais ça", il a fait. "T'écris quoi ? Des nouvelles ? Ou de la fiction pure?"
"Les deux. J' suis ambidextre."
"Oh. J'ignorais ça aussi."
Je me suis dirigé vers les rayons acheter un crayon et un calepin. Il voulait savoir ce que j'écrivais actuellement.
"Rien. Je prends seulement des notes pour un ouvrage à venir sur le commerce extérieur. Curieusement, ce sujet m'intéresse. Une sorte de violon d'Ingres.""


"Derrière elle, invisible jusqu'au moment où elle s'est écartée, un petit homme est entré. C'était Shorty Nailor. Il était beaucoup plus petit que moi et très mince. Ses clavicules saillaient. Sa bouche ne contenait aucune dent digne d'être mentionnée, sinon deux ou trois qui étaient pire que rien. Ses yeux évoquaient des huîtres décaties posées sur une feuille de papier. Du jus de tabac séché encroutait les commissures de ses lèvres comme du chocolat. Il avait tout du rat aux aguets. Son visage était si gris que l'on eût juré qu'il n'avait jamais mis les pied au soleil. "

John Fante - La route de Los Angeles (10/18)

12/12/2009

Top albums 2009

Telepathe - Dance Mother :

Peu apprécié en France, le duo de brooklyniennes l'est beaucoup en Angleterre. Il a été classé numéro 2 dans le top de fin d'année du magazine Fact. Ses journalistes ont dit de "Can't Stand It", le meilleur morceau de l'album, qu'il donnait l'impression d'avoir "été enregistré du haut d'un raz de marrée". Pas mieux. L'album de noisy pop à machines de l'année.




Bibio - Ambivalence Avenue

Un album de folktronica à tendance hip-hopissante sorti chez Warp, en 2003, ça vous évoque quelque chose ? Si vous pensez à "One Word Extinguisher" de Prefuse 73, alors à son meilleur, ce disque est pour vous.




Cold Cave - Love Comes Close


Cet album de cold wave industrielle américaine, à cheval entre expérimentation et pop, tentative de séduire et de caresser à rebrousse poil, comporte une poignée de singles fulgurants. On y entend des notes sorties de vieux synthés, des voix au timbre froid qui prononcent des paroles SF du genre "shed a tear of plastic deception".



Fuck Buttons - Tarot Sport
.

Bristol, une ville anglaise de la taille de Nantes a offert au monde Massive Attack, Tricky, Portishead et depuis peu Fuck Buttons, duo œuvrant depuis quelques années derrière d'énormes machines à faire un boucan du tonnerre. Le bruit qu'on y entend est stratifié comme du My Bloody Valetine synthétique, cryogénisé, étiré à l'extrême et donne l'impression d'avancer très vite mais au ralenti, comme embarqué dans un vaisseau à la conquête de contrées extraterrestres. La vidéo du single "Tarot Sport "synthétise ça mieux que moi.



Wave Machines - Wave Machines
Le disque fait partie de ceux que j'ai le plus écoutés cette année. Un disque très minutieusement produit, par ce que d'aucuns appellent " un groupe de studio", qui, pourtant, a fait ses preuves sur scène. En tout cas, c'est après avoir entendu leur concert du festival des Inrocks que j'ai eu envie d'en écouter davantage. Genre : pop à synthés, guitares, boite à rythmes, liverpudlienne à fortes connotations mancuniennes.



Richard Hawley - True Love's Gutter.

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/article/trueloves-gutter/






11/28/2009

Sur la route de Los Angeles (1)

"Non, il n'y avait pas de travail pour Arturo Bandini. Je suis parti le coeur léger, content de ne pas bosser. Je suis rentré à pied, en regrettant de ne pas avoir un avion, un million de dollars, et que les coquillage ne soient pas des diamants. Je ne suis pas encore un mouton. Lis Nietzsche. Sois un surhomme. Ainsi parlait Zarathoustra. Oh, ce Nitzsche ! Ne sois pas un mouton, Bandini. Conserve la sainteté de ton esprit. Va dans le parc et lis le maître sous les eucalyptus."

John Fante - La route de Los Angeles (10/18)

Nirvana - Sliver

11/19/2009

A rebours (2)

"La neige tombait. Aux lumières des lampes, des herbes de glaces poussaient derrière les vitre bleuâtres et le givre, pareil à du sucre fondu, scintillait dans les culs de bouteille des carreaux tiquetés d'or.
Un silence profond enveloppait la maisonnette engourdie dans les ténèbres.
Des Esseintes rêvassait; le brasier chargé de bûches emplissait d'effluves brûlants la pièce ; il entrouvrit la fenêtre.
Ainsi qu'une haute tenture de contre-hermine, le ciel se levait devant lui, noir et moucheté de blanc.
Un vent glacial courut, accéléra le vol éperdu de la neige, intervertit l'ordre des couleurs.
La tente héraldique du ciel se retourna, devint une véritable hermine, blanche, mouchetée de noir, à son tour, par les points de nuit dispersés entre les flocons."

A rebours - J.-K Huysmans (Folio)

Suicide - Cheree

11/15/2009

A rebours

"La verve sauvage, le talent âpre, éperdu de Goya le captait; mais l'universelle admiration que ses œuvres avaient conquise, le détournait néanmoins un peu, et il avait renoncé, depuis des années, à les encadrer, de peur qu'en les mettant en évidence, le premier imbécile, venu ne jugea nécessaire de lâcher des âneries et de s'extasier, sur un mode tout appris, devant elles.
Il en était de même de ses Rembrandt qu'il examinait, de temps à autre, à la dérobée; et en effet, si le plus bel air du monde devient vulgaire, insupportable, dès que le public le fredonne, dès que les orgues s'en emparent, l'œuvre d'art qui ne demeure pas indifférente aux faux artistes, qui n'est point contestée par les sots, qui ne se contente pas de susciter l'enthousiasme de quelques-uns, devient, elle aussi, par cela même, pour les initiés, polluée, banale, presque repoussante.
Cette promiscuité dans l'admiration était d'ailleurs l'un des plus grands chagrins de sa vie; d'incompréhensibles succès lui avaient à jamais gâté des tableaux et des livres jadis chers; devant l'approbation des suffrages, il finissait par leur découvrir d'imperceptibles tares, il les rejetait, se demandant si son flair ne s'épointait pas, ne se dupait point"

A rebours - J.-K. Huysmans (Folio)

11/04/2009

Pylon is Cool

10/21/2009

Porno

"J'ai en face de moi une version encore plus ratatinée du Monsieur Murphy de mes souvenirs, si c'est possible. En fait on dirait un matou récemment décédé et déterré par un renard de son lit éternel au fond d'un jardin. Ses yeux ont l'éclair taré du mec qui aurait pris trop de came et de calmants pour que les diverses parties constitutives de son cerveau soient désormais à même de se mettre d'accord sur l'heure qu'il est. Une coquille humaine dépenaillée et rance, propulsée par la drogue d'apparts merdiques ou de pubs pourris jusqu'au repaire de dépravation suivant, en quête de sa prochaine ingestion toxique."

Irvine Welsh - Porno (Points)

10/17/2009

Doctor Robert(s)

Cherry Vanilla : " Tous les branchés se refilaient l'adresse du Dr Roberts comme un cadeau. Les piquouses du bon docteur vous donnaient immédiatement une envie folle de baiser, ce qui lui assurait une bonne part de sa clientèle mondaine : si on aimait quelqu'un, on l'emmenait chez le Dr Roberts, pour lui faire expérimenter la chose. Et si on avait envie de baiser avec quelqu'un, on l'emmenait chez le Dr Roberts; l'effet des piqûres ne se faisait pas attendre, l'envie de baiser nous prenait, et hop! C'était une adresse utile, un lieu de ralliement."

Extrait d'Edie - recueil de témoignages par Jean Stein & George Plimpton ( Christian Bourgeois )

10/09/2009

10/07/2009

Copenhagen

Peut-être la plus belle chanson du monde :

10/06/2009

Un jeune homme chic (3)

" Jeudi 14 avril 1977
Maintenant, le punk s'essoufle ou se commercialise. Une nouvelle période s'amorce, celle de l'After punk qui oscille entre la glace bleue (Ice blue) et le vide le plus total. Parlons du vide, de l'ennui, du désespoir, et encore à quoi bon? Pourquoi ce besoin du vide, cette quête du néant, comme un cigarette qui refuse de se consumer? Seul le désespoir vaut d'être vécu. Aujourd'hui j'ai voulu faire une interview d'Yves Adrien, mais la machine a refusé d'enregistrer sa voix car elle avait de la haine pour lui, alors je suis resté là devant ma feuille blanche, peut-être que c'est ça, après tout, l'After punk."

Alain Pacadis - Un jeune homme chic (Denoël)

10/05/2009

Novövision (2),(3)

"A 11 heures du matin, les réverbères dispensent cette lourde lumière orangée qui s'écrase sur la neige. C'est dans ce décor que je goutte ma première journée d'exil. Et clarté diffuse/ciel métal, je me sens pareil à un extraterrestre visitant une Europe grippée."

"OK, je vais monter un groupe avec Edwige : nous serons les Sonny & Cher synthétiques, nous chanterons les yeux clos, le groupe opérera sous le nom d'Air World et donnera ses interviews dans les aéroports. L'image sera factice et internationale, le son Diskö-Larsen et les lyrics du pur Pulp mutant : confession d'espionne se shootant au cobalt, duel de bolides nucléaires, amours d'été sur plages du 21ème siècle, bref, Air World sera le groupe fun de l'Ère Froide."

Yves Adrien - Novövision (Denoël)

10/03/2009

Playlist week-end

J'écoute en boucle "Synkro" de Luomo, un morceau de deep-house incandescent, fragmenté de sourds échos de dub spatial.



Playlist albums :

Luomo - Vocalcity

Sigur Ros - Agaetis Byrjun
Girls - Album
Washed Out - Life Of Leisure EP

10/02/2009

Novövision

Je suis persuadé d'avoir lu ce passage, à l'identique, dans Un jeune homme chic d'Alain Pacadis : "Iggy Pop, deux soirs de suite, tendit ses muscles, les tendit à vide, prenant sur la scène du Palace une série de poses qu'on eût pu à plus d'un égard qualifier de plastiques : il y a eu des chansons abdominales et des chansons dorsales, un medley moins solaire qu'un plexus, un jeté battu et synthétique, un " en garde de trois quarts " amnésique, et, pour le final, un total assaut frontal du genre " portrait du junkie repenti en gymnaste "." Seulement je ne sais pas où.

Yves Adrien - Novövision (Denoël)

9/30/2009

Un jeune homme chic (2)

"St Mark's Place, un pèlerinage : c'est là au Dom, qu'Andy Warhol et le Velvet Underground ont présenté le premier spectacle total multimédia, The Exploding Plastic Inevitable, en 66, avec Lou Reed, un speed freak qui vous berce en vous décrivant les scènes les plus sordides de la grosse pomme, Lou Reed, aiguilles et champagne, Rolls Royce et poubelles. John Cale qui fait grincer son violon comme une mécanique infernale actionnée non pas par l'électricité mais par du sang humain. Nico, une grande Walkyrie blonde, une cathédrale gothique où Dieu est remplacé par Satan."

Alain Pacadis - Un jeune homme chic (Denoël)

9/24/2009

Un jeune homme chic

Ça commence comme ça : "1977 : une année clef dans l'histoire de notre culture... de notre vie. Depuis plusieurs mois, on sent dans l'air comme une vibration vague : des mouvements qui, il y a un an encore, n'étaient que des épicentres marginaux, des courants underground. Mais maintenant c'est au grand jour que nous allons pouvoir nous afficher, désormais nous allons pouvoir nous afficher, désormais nous allons pouvoir montrer au monde nos faces blafardes et nos coeurs couleur de ténèbres car OUR TIME IS UP."

Alain Pacadis - Un jeune homme chic (Denoël)

9/23/2009

Bang Bang Dance

Une jeunesse

"Et leur rêve était si fort, si violent leur désir d'échapper par la musique à ce qu'ils pressentaient de leur vie, que Bellune percevait souvent les stridences des guitares et les voix qui s'éraillaient comme des appels au secours."

Patrick Modiano - Une jeunesse (Folio)

9/20/2009

Dire




9/18/2009

9/17/2009

Summer LPs

JJ - N°2 : Ecouté, au soleil, sur un transat, un verre de mojito à la main, j'ai trouvé ce disque de synth-pop baléarique ennuyeux comme une bruine écossaise.



God Help The Girl - S/T : Rien à faire, ce projet de Stuart Murdoch de Belle & Sebastian, sent très souvent la pop symphonique naphtalinée.



Bibio - Ambivalence Avenue : Superbe disque d'electronica mélodique, entre folktronica ensoleillée et hip-hop instrumental dans la lignée de Prefuse 73.



Sun Araw - Beach Head : Disque tout en guitares et claviers tourbillonnants, chaud, humide : tropical.



The XX - S/T : Disque de pop diaphane, mélancolique et automnale, entendu en plein coeur de l'été, autant dire dans de mauvaises conditions.



Mondkopf - Galaxy of Nowhere : Entre techno, shoeagaze-electro, symphonies contemporaines et ambient, ce disque n'a pas encore révélé tous ses secrets.

9/15/2009

Le cauchemar climatisé

" Le Désert de Gobi ! Ma tête se mit à tourner. Il n'aurait pu trouver l'image plus exacte pour décrire l'effet que ce son organisé avait sur mon esprit. Ce qu'il y a de curieux dans la musique de Varèse, c'est qu'après l'avoir écoutée, vous gardez le silence. Ce n'est pas une musique à sensation, comme le croient les gens, mais une musique qui vous emplit d'une sorte de crainte respectueuse. C'est une musique qui vous ébranle, certes, si vous tenez à ce que la musique ait sur vous une action apaisante et rien de plus. C'est cacophonique aussi, si vous estimez que la mélodie est tout. C'est une musique qui vous porte sur les nerfs bien sûr si vous êtes incapable de supporter qu'une dissonance ne finisse pas par être résolue. [...] Varèse cherche à provoquer un bouleversement cosmique."

Le cauchemar climatisé - Henry Miller (Folio)

9/11/2009

Carl Craig a présenté

Extrait de la présentation du concert "Carl Craig presents Tribe Records"


"Détroit est une terre fertile en musiques noires-américaines : jazz, soul, hip-hop, funk y ont eu largement droit de cité. C’est aussi là qu’est né Carl Craig en 1969. C’est toujours là que s’inventera la techno et plus largement une bonne partie de la musique électronique, dont Carl Craig fut l’un des pionniers emblématiques. C’était déjà cette fabuleuse scène qu’il honorait en 2003 avec "Detroit Experiment", un album où l’on retrouvait Geri Allen, Doug Carn, Marcus Belgrave… Six ans plus tard, l’esthète des machines à sons prolonge l’expérience en s’associant aux musiciens qui participèrent à l’aventure de Tribe Records, label basé à Detroit, fondé au début des années 70 par le saxophoniste Wendell Harrison et le tromboniste Phil Ranelin, vite rejoints par le trompettiste Marcus Belgrave, le batteur Doug Hammond, le pianiste Harold McKinney et tant d’autres. Tous s’organisèrent et se fédérèrent pour porter au plus haut leur message en musique (du jazz au pluriel de leurs subjectifs). "

A la Cité de la Musique de la Villette, Carl Craig a associé son nom à celui des musiciens de Tribe Records, lors du concert d'hier soir. Et ce fut tout.

9/07/2009

Chemise

9/05/2009

9/04/2009

9/03/2009

9/02/2009

La vie tranquille

"Août fleurit après tous les arbres, une fois que tous ont leurs fleurs, en une nuit. Comment se tenir au faîte de ce mois, connaître durant une seconde ce vertige d'août avant septembre ? Bois, plaines mures, falaise chauffées, se tenaient immobiles dans une stupeur surnaturelle au sein de laquelle s'élaboraient le septembre et l'octobre."

La vie tranquille - Marguerite Duras ( Folio )

Repris, Beck reprend



via http://twitter.com/josephghosn

Un de mes chansons préférées cette année :

8/31/2009

Bleu comme toi



Playlist Albums :

Cold Cave - Cremation
Richard Hawley - Coles Corner
The Stooges - Raw Power
Four Tet - Ringer

Playlist Singles :
Cold Cave - Life Magazine
Boris - Buzz In ( Optimo Remix )
The MFA - The Difference It Makes

Playlist Livres
Patrick Modiano - Une jeunesse
Henry Miller - Le cauchemar climatisé
Oscar Wilde - Aphorismes

8/23/2009

Cold Cave

En attendant la sortie de "Love Comes Close" de Cold Cave et pour prolonger le joyeux bourdon du concert de Gang Gang Dance à La Route du Rock, je me salis les oreilles en écoutant "Cremations" la compilation de titres édités ou non de Cold Cave. Il n'est question ici que de bruits pop ou abstraits, gris anthracite, industriels sortis de vieux synthés poussiéreux, de voix spectrales qui nous reviennent en échos de tous les hauts fourneaux rouillés du Nord-Est américain. Le son est malingre, béliqueux et moderne pour quelqu'un qui comme moi n'a jamais rien entendu de similaire.


8/05/2009

Ada ou l'Ardeur

"Pour l'heure, Van était tout au plaisir de meubler sa mémoire des images que, plus tard, il se remémorerait. Etalé sur le gazon, il contemplait les grands Bleus hardis, consumé par l'évocation des membres pâles d'Ada dans la lumière bigarrée du berceau de verdure, puis il se dit froidement que le réel serait toujours un peu en deçà de l'imaginé. L'envie le prit de se baigner dans un ruisseau large et profond qui coulait derrière le bosquet. Il en sortit, les cheveux mouillés et la peau vibrante, pour découvrir - faveur précieuse et rare - son rêve, présage d'ivoire vivant, reproduit avec exactitude. "

Ada ou l'Ardeur - Vladimir Nabokov ( Gallimard )

7/23/2009

Definitely Maybe.

Je viens de découvrir Mount Kimbie. Cela ressemble à du Burial diurne.

Chronique de leur premier EP à lire ici.

7/15/2009

Les Yeux Bleus Cheveux Noirs

"A une certaine heure de la nuit il n'y a plus aucun bruit autour de la maison. A la marée basse à cette distance de la chambre, on entend seulement le battement espacé du ressac, sans écho aucun. Dans cette trève il n'y a plus les aboiements des chiens ni la ferraille des camions. C'est après les derniers passages des gens, aux approches du jour, que les heures se vident de toute substance jusqu'à devenir des espaces nus, des sables de pure traversée. Le souvenir du baiser est alors très fort, il brûle leur sang, il fait qu'ils ne parlent pas, ils ne peuvent pas. "


Les Yeux Bleus Cheveux Noirs - Marguerite Duras ( Les Editions de Minuit)

Playlist Albums

Ganglians - Monster Head Room
Kurt Vile - God Is Saying This To You
Tim Hecker - An Imaginary Country

7/07/2009

Je flotte à l'écoute d'un pays imaginaire.

"Tim Hecker is a Canadian-based musician and sound artist, born in Vancouver. Since 1996, he has produced a range of audio works for Kranky, Alien8, Mille Plateaux, Room40, Force Inc, Staalplaat, and Fat Cat. His works have been described as “structured ambient”, “tectonic color plates” and “cathedral electronic music”. More to the point, he has focused on exploring the intersection of noise, dissonance and melody, fostering an approach to songcraft which is both physical and emotive."

Extrait de la biographie de Tim Hecker à lire ici

Imaginary Country son nouveau long format est un trésor d'ambient onirique et planante, dans la lignée de ses travaux précédents.


7/06/2009

Edie (2)

Paul Morrissey : "Billy Name. Un drôle de client. Il a vécu quatre ans dans des chiottes peintes en noir, sans la moindre aération. Tant et si bien qu'à force de ne jamais voir le soleil et de manquer de vitamines, on aurait cru un lépreux couvert de plaies des pieds à la tête. C'est un bon photographe, avec une sensibilité remarquable. Il avait passé tellement de temps en chambre noire ! Il n'en sortait que la nuit, afin que nul ne le voie. De temps en temps, quelqu'un l'entr'apercevait et lançait : "Hé j'ai vu Billy Name : il sortait des chiottes !". Et je mettais toujours Andy en garde, lui disant qu'il allait mourir là dedans et que les journaux titreraient ANDY WARHOL SEQUESTRAIT DEPUIS CINQ ANS UN HOMME DANS DES W-C."

Extrait de "Edie", recueil de témoignages sur Edie Sedgwick, signé Jean Stein, et George Plimpton, édité par Christian Bourgois.

Je commence à écouter Ganglians, groupe découvert ici

7/01/2009

Lo Fi Pnk

C'est l'histoire d'un punk skateur de San Diego, qui n'en a rien à foutre. Il s'appelle Nathan Williams, mais se fait aussi appeler Wavves. Il fait du punk noisy, fuzzé aux entournures, low fidelity definitively, entre skates et planches de surf, les rouleaux du Pacifiques en ligne de mire, avec des potes. On pourrait également écrire qu'il fait de la pop un peu comme à l'époque des Pixies pas encore séparés, pas encore reformés, sans se poser de questions, comme un déglingo, il est trop jeune pour çà. Il n'en a rien à foutre et nous non plus. Son LP Wavvves est sorti récemment.

Bright Lights, Big City (2)

" Tu as toujours rêvé de pratiquer en expert l'art difficile du commentaire sportif. Avec le temps, tu as fini par comprendre que c'était la clé de la camaraderie virile. Tu as douloureusement conscience de ton ignorance; elle fait de toi un exclu, isolé de la grande fraternité populaire. Tu aimerais être le genre de type capable d'entrer dans un bar et de briser la glace en stigmatisant d'une formule lapidaire, à la Damon Runyon, le style d'un demi de mêlée. Un type qui se sentirait à l'aise avec les chauffeurs de poids lourds comme avec les agents de change."

Bright Lights, Big City - Jay McInerney

6/28/2009

Thickfreakness

40°C à l'ombre. Un T-shirt Fat Possum. Des steaks sur le grill. Des gouttes de transpiration plein le front. Du blues plein les veines. Du punk plein la tête. Thickfreakness des Black Keys plein les oreilles.

6/27/2009

Sea and Sky

John Daly est un célèbre joueur de golf dont l'homonyme a produit "Sea and Sky", le meilleur disque de musique électronique cette année. Un disque riche en influences, minutieusement produit. Ce disque doit s'écouter sur les toits, une nuit de pleine lune, la tête perdue dans les étoiles, le corps perdu dans les éléments, entre kosmische musik (Ash Ra Tempel et Tangerine Dream), house ( Carl Craig) et dub spatial (Basic Channel).

6/19/2009

Edie

Patti Smith : "Comme les journaux ne parlaient que de ces boîtes de nuit, je venais trainer à New York devant La Scène ou Chez Arthur, tout comme je serai allée en pellerinage à Hollywood. Un beau soir j'ai forcé l'entrée d'une boîte, en prétendant qu'il fallait que j'aille aux toilettes, et j'ai vu Edie sur la piste. Je me souviens que j'avais une mini-jupe en laine verte, assez audacieuse pour le New Jersey, mais pas tellement dans ces parages. Je me souviens que les autres avaient aussi des boucles d'oreilles. Je trouvais qu'ils dansaient génialement bien, mais de façon assez bizarre. On ne dansait pas comme çà dans le New Jersey. Eux dansaient comme des vilains petits canards. Loin de posséder la grâce fluide que pouvaient avoir mes amis ou moi, dans le quartier noir om j'ai grandi, elle avait une grâce anguleuse bien à elle. Ils étaient tous ultra-maigres, tout en angles, en coudes, en genoux et boucle d'oreilles. Il n'était alors pas question pour moi de vouloir être des leurs. J'étais simplement heureuse qu'ils existent, et heureuse de pouvoir les voir"


Extrait de "Edie", recueil de témoignages sur Edie Sedgwick, signé Jean Stein, et George Plimpton, édité par Christian Bourgois.

Playlist Albums :

Kyle Hall - Mixtape pour Fact Magazine
Lou Reed - Transformer
The Black Keys - Thickfreakness
Subway - Subway II

Playlist Singles :
Kyle Hall - Create Your Own Existence
DJ Kaos - Love The Night Away (Tiedye Mix)
Ciara - Love Sex Magic ( avec Justin Timberlake )
Pony Run Run - Hey You (Mondkopf Remix)

6/06/2009

Le musée des horreurs

L'album des Horrors est sorti il y a quelques semaines. Primary Colors est, comme quasiment tous les disques de rock sortis depuis le début des années 2000, très évocateur. Difficile de s'inventer un futur ex-nihilo quand on est rockeur en 2009. Alors sur ce disque, The Horrors s'approprie la voix caverneuse de Ian Curtis, les guitares tourbillantes de Kevin Shields et Belinda Butcher, la basse de Peter Hook période Joy Division, non sans une certaine réussite, s'il s'agit d'apprécier la récitation d'une leçon d'indie rock.




5/23/2009

Triksta Genesis

Comme un air de déjà lu :

"There was, in rap, a sense of the black world rising. Unlike the blues or soul, which whites found so easy to plunder and castrate, this seemed to me incorruptible. 
Black music, black rhythms - it couldn't be fucked over. Or could it?
What I loved most the first years was the fearlessness. The best and worst thing about unleashing a form in which everyone has a voice is that 90 cent of humans, given the chance, talk absolute rubbish. No, make that 95 per cent. And, in rap, that figure may well have been higher. Right from the start, it attracted the strange and outright mad. Ten thousand tongues of Babel, all blathering at once; windbags and sickos, verbal bombthrowers, as well as the occasional prophet. But all of them ( and this was the magic ) were fantastically alive, and none were affraid to speak their own truth, however warped. This was the hip-hop I loved, and it's still alive, even if hip-hop heads ( that sad bunch of stamp collectors ) like to think otherwise. "

Can Kanye West save hip-hop ? - Nik Cohn - GQ édition anglaise Décembre 2004.


I Need Somebody To Love Tonight

5/21/2009

La ballade de l'impossible (1)

"Elle joua plusieurs bossas-novas. Pendant ce temps j'observais Naoko. Comme elle me l'avait écrit dans sa lettre, elle était en meilleure santé qu'avant, bronzée, le corps musclé par l'exercice et les travaux à l'extérieur. Seuls ses yeux limpides et profonds comme un lac et ses lèvres frémissantes de timidité n'avaient pas changé, mais dans son ensemble, sa beauté n'était pas loin d'être celle d'une femme ayant atteint la maturité. Cette espèce d'acuité qu'elle laissait parfois transparaître auparavant derrière sa beauté, comme le tranchant d'une fine lame qui vous glace, était restée loin derrière remplacée par une tranquillité particulière, faite d'une douce sérénité. Cette beauté me frappa. Et je fus abasourdi par le fait qu'une femme puisse changer à ce point en six mois seulement. La beauté nouvelle de Naoko me séduisait autant que la précédente, et peut-être même encore plus, mais, en même temps, je ne pouvais pas m'empêcher de regretter ce qu'elle avait perdu. Plus jamais ne reviendrait cette splendeur frondeuse, si particulière aux adolescentes lorsqu'elles sont à la veille de voler de leurs propres ailes."

La ballade de l'impossible - Haruki Murakami (10/18)

Bright Lights, Big City (1)

" Tu n'es pas le genre de type à trainer dans un endroit pareil, à une heure aussi tardive. Et pourtant tu es là, sans pouvoir prétendre que le lieu te soit étranger, même si les détails manquent de netteté. Te voilà même en grande conversation avec une fille au crâne rasé. Dans une boite - une boîte que tu connais, sûrement, sans savoir laquelle - le Heartbreak ? Le Lizard Lounge ? Tout pourrait s'éclaircir, si tu filais sniffer un peu de tonique poudre bolivienne aux toilettes. A moins qu'au lieu de s'éclaircir tout se brouille un peu plus. Car une petite voix intérieure te dit que si tu n'avais pas déjà forcé la dose, tu ne souffrirais peut-être pas de cette confusion chronique. La nuit a d'ores et déjà basculé sur quelque imperceptible pivot : de deux heures du matin, te voilà subitement à six. Et sans vouloir encore en convenir, tu sais déjà qu'est passé ce moment où tu as franchi les limites au delà desquelles tout n'est plus que ravages gratuits et incontrôlables tremblements nerveux. Depuis un moment tu aurais dû arrêter les frais mais tu as continué sur ta lancée, accroché à une comète de poudre blanche dont tu cherches à prolonger l'effet. "

Bright Lights, Big City - Jay McInerney ( Points)

Playlist albums :

Grouper - Dragging Up A Dead Deer Up Hill
Philip Jeck - Sand
VA - Studio One Classics

Playlist singles :
Jim O'Rourke & Kahimie Kaire - Wonderer
Spiritualized - Broken Heart

5/06/2009

L'envers du paradis

"Une étoile brilla en février. New York explosa pour lui, au jour anniversaire de Washington, de tout l'éclat d'un événement longtemps attendu. La vision d'une blancheur radieuse sur fond de ciel bleu foncé lui avait laissé une impression de splendeur qui rivalisait avec les cités de rêves des Mille et une Nuits; mais il le vit cette fois à la lumière électrique et il trouva un feu romanesque aux enseignes de Broadway, aux yeux des femmes à l'Astor où il dîna avec le jeune Paskert, de Saint-Regis. Quand ils s'avancèrent dans la salle du théâtre, accueillis par les pincements nerveux, grinçants des violons désaccordés, l'odeur lourde, sensuelle de fards et de poudre, il évoluait dans un univers de ravissement épicurien. La pièce était Le Petit Millionnaire, avec George M. Cohan, et il y avait une ravissante petite brune qui lui remplit les yeux d'extase à la voir danser."

Francis Scott Fitzgerald - L'Envers du Paradis ( Gallimard)

Annie - Anthonio ( Fred Falke Remix )

4/27/2009

Allez Allez (2)

Je suis en train d'écouter le meilleur mix qu'il m'aie été donné d'écouter depuis plusieurs années

ada - forty winks
mit - rauch (luke abbott remix)
paul kalkbrenner - azure
the field - a paw in my face
foals - olympic airways (supermayer remix)
h.o.s.h. - gartenarbeit
matias aguayo - walter neff
coma - choices
cat power - he war
tv on the radio - wolf like me

http://www.allez-allez.co.uk/2009/04/coma-allez-allez-remix-available-on.html

4/25/2009

All You Need Is

Je viens d'écouter "Raindrops" de Basement Jaxx. Cette voix housy vocoderisée , c'est de l'amour à l'état pur projeté sur des nappes psychés traversées de beats disco épileptiques. L'écouter est une nécessité.

Basement Jaxx - Raindrops

4/22/2009

Die slow

Avec cet espèce de noise punk perclus de spasmes électroniques électrisants, ce groupe ne m'évoque rien d'autre que lui même.

4/21/2009

Dino (2)

"Ce même soir du 13 juillet, alors qu'on annonçait l'investiture de Kennedy, Dean commençà une série de représentations au Sands (casino de Las Vegas )
"J'aimerais vous parler de certaines des choses bien que fait la Mafia" dit-il. Le silence s'installa quelques instants, puis une lente et longue vague de rire monta dans l'assistance.
Sa manière de chanter avait commencé à prendre un ton nouveau. Il ne vendait plus seulement le mensonge de l'amour. Ponctuant froidement et violemment ses chansons de remarques méprisantes et désabusées, il mettait au jour sa propre escroquerie, il leur vendait maintenant l'illusion de partager le secret de ce mensonge. C'était un exposé minutieux sur son style authentique et éprouvé, qui consistait à chanter pour les hommes plus que pour les femmes, comme si eux seuls pouvaient réellement le comprendre. C'était également une émanation naturelle de ce qu'il ressentait. Çà ne l'intéressait plus, tout simplement. Il entamait plus de chansons qu'il n'en finissait; il se débarrassait de la plupart à l'aide d'une plaisanterie, en plein milieu. Certaines chansons, avec l'aide du parolier Sammy Cahn, se trouvaient réduite à une vulgaire parodie."





Dino

J'écoute la disco racée de Still Going ( du label DFA) en relisant un de mes passages préférés de la biographie de Dean Martin par Nick Tosches, où ce dernier évoque le début des années 50, époque qui appartint à Dean Martin et à son partenaire comique Jerry Lewis.
"C'était le règne de la télévision, de l'insouciance des pneus à flancs blancs et des ailerons profilés : un monde ivre de médiocrité. [...] Ernest Hemingway [...] était un personnage créé pour la télé. Bientôt, çà n'aurait même plus d'importance. A l'instar de Dean et de Jerry, la plupart des gens ne liraient même plus. Ajax n'était même plus un héros homérique; il était devenu le nettoyant moussant du sponsor de la "Comedy Hour", il n'affrontait plus Ulysse pour les bras d'Achille, c'était le compagnon de Fab, qui avait lui même remplacé les réflexions de Melville sur "la blancheur de la baleine" par le slogan : "Un blanc plus blanc sans eau de Javel"

4/20/2009

Fuir (2)

"Je serrais les hanches de Li Qi devant moi, je me plaquais contre son corps, ma poitrine contre son dos, je respirais l'odeur de sa peau qui allait se mêler à celle de la nuit chaude,et plus je me serrais contre elle, plus je la sentais participer à cette étreinte muette, clandestine et cosmique, d'abord comme ignorante de la promiscuité manifeste de nos corps sur la moto, trop absorbée par la furie du vent et l'urgence de la fuite. Des lueurs blanches glissaient en permanence à côté de nous le long de la route entre le ciel et la terre, le vaste ciel d'été semblable à l'univers ou à un paysage mental de phosphènes, scintillements de minuscules taches électriques rouges et bleues qui clignotaient, linéaments, pointillés et zébrures, et je finis par ne plus regarder la route, les arbres, les lignes blanches continues sur le sol, par ne plus regarder le ciel et les étoiles, j'avais pris la main de Li Qi et je la serrais dans la mienne, fuyant main dans la main dans la nuit cet instant immobile et sans fin."

Jean-Philippe Toussaint - Fuir ( Minuit)

4/19/2009

Playlist Week-End

Albums :
Telepathe - Dance Mother
Sufjan Stevens - Illinois
Phoenix - Kistuné Tabloïd
Loop - Heaven's End

Singles :
Bat For Lashes - Daniel



Une vidéo de Rodney Mullen, un artiste du skate board, que m'a fait découvrir un ami :

4/18/2009

Fuir

"Je marchais dans la nuit tiède, perdu dans mes pensées, remontais Nanjing Road, indifférent au bruit et à l'animation des boutiques illuminées de néons chamarrés. Mes pas aimantés par le fleuve, je finissais toujours par déboucher sur le Bund, accueilli par son air marin et ses embruns. Je traversais le passage souterrain, et je déambulais lentement le long du fleuve, laissant traîner le regard sur la rangée de vieux bâtiments européens aux toits illuminés qui éclairaient la nuit d'un halo de lumière verte dont les pâleurs d'émeraude se réflétaient en tremblant dans les eaux du Huangpu. Sur l'autre rive, par delà les flôts encrassés de déchets végétaux, boues et algues qui stagnaient dans l'obscurité dans un ressac majestueux en suspension à la surface de l'eau, se lisait dans le ciel comme dans les lignes de la main la ligne futuriste des gratte-ciel de Pudong, avec la boule caractéristique de l'Oriental Pearl, et plus loin, sur la droite, comme en retrait, modeste et à peine éclairée, la majestée discrète de la tour Jinmao. Accoudé au parapet, pensif, je regardais la surface noire et ondulante du fleuve dans l'obscurité, et je songeais à Marie avec cette mélancolie rêveuse que suscite la pensée de l'amour quand elle est jointe au spectacle des eaux noires dans la nuit."

Fuir - Jean-Philippe Toussaint ( Minuit)

4/10/2009

Lost in Space.

Pour se perdre, la tête dans les étoiles, avant de partir en week-end, écouter "Can't Stand It", un titre immense de Telepathe fait de strates de guitares shoegaze, de voix lunaires, de tambours surgis de nuées orangées.

4/05/2009

Playlist Week-End

Le 5 avril est le 95e jour de l'année (96e en cas d'année bissextile) du calendrier grégorien.

Il reste 270 jours avant la fin de l'année.

Signe du zodiaque : 16e jour du Bélier.


Playlist Albums, Mixes, Compilations :

The Velvet Underground : White Light / White Heat ( Heroïne Pop)

V/A - Orfeu Negro - OST (Samba / Bossa Nova)

V/A - Studio One Classics ( Rub A Dub Style )

Fly Girls! B-Boys Beware: Revenge Of The Super Female Rappers ( Hip-Hop féminin ancienne école )


Playlist Singles :

Babybird - Because You're Gorgeous

Arrested Development - People Everyday

Fergus and Geronimo - Tell It in My Ear




3/29/2009

In The Light of a Miracle

Hier j'ai téléchargé et écouté un mix de Matt Styles sur le site Fact Magazine, dont le track-listing figure ci-dessous. Le mix est résolument orienté disco, de la fin des années 70 au milieu des années 80, soit une période et un style que je ne connais encore qu'approximativement. Un titre d'Arthur Russell, émerge très largement du set, dont il constitue aussi l'épine dorsale. Un titre long de treize minutes dans sa version originale. Arthur Russell y dessine une voie lactée synthétique scintillante, ponctuée d'apostrophes jazzy, au delà des brulantes percussions discoïdes. Miraculeux.

A commander chez Souljazz Records

01. Shina Williams & His African Percussionists - Agboju Logun (1984)

02. Ronnie Dyson - All Over Your face (edit) (1983)

03. Strafe - Set It Off (1984)

04. Captain Rapp - Bad Times (I can't stand it) (1986)

05. Barbara Mason - Don't I Ever Cross Your Mind (1984)

06. Arthur Russell - In the Light of Miracles (1986?)

07. A Certain Ratio - Kether Hot Knifes (special mix) (1982)

08. Willie Hutch - In and Out (edit) (1983)

09. Imagination - Burning Up (edit) (1981)

10. Robin Hooker Band - Your Cheatin Heart (Styles Edit) (1979)

11. Master Jay & Mikey D - T.S.O.B (1984)


3/28/2009

J'aime voir, à l'occasion d'un clip pop, insouciant et acidulé, Sofia Coppola renouer avec les teintes mordorées de The Virgin Suicides.



Playlist Week-End :

Albums / Mixes

- Siouxie and The Banshees - Singles
- Monolake / Robert Henke - Alaska Melting
- Robert Wyatt - The End of an Ear
- The Velvet Underground - White Light / White Eat
- The Beatles - Revolver
- Matt Styles - Fact Mix 35

Singles :

Shirley Lites - Heat You Up Melt You Down
Scott Grooves - Mothership Reconnection (Daft Punk Remix)
Arthur Russell - In the Light of Miracles ( tiré du mix de Matt Styles )

3/27/2009

Par conséquent.

Il parait que ce groupe est frais et que ses membres portent très bien ces lunettes de soleil de saison, ou alors que ces lunettes de soleil fraiches vont très bien aux membres de ce groupe de saison.
Il parait...

3/22/2009

Ghost World






A 4'33 il y a cette superbe comptine, signée Patience & Prudence, le genre de petit détail qui fait toute la différence.

3/21/2009

Playlist réécoute

Ce week-end je réécoute de disques mal écoutés :
Debussy (Faces A & B) - Satie (Face B) - Mal écouté, au point de croire la face B usée, alors qu'il s'agissait de versions orchestrées des Gymnopédies. Je devais être ailleurs le jour où je l'ai écoutée pour la première fois.
Flying Saucer Attack - Further. Mal écouté, au point de trouver obscur un disque bruyamment rayonnant. Le soleil crépite encore dans mes oreilles.
Antony and The Johnsons - The Crying Light. Mal écouté, parce que je n'ose pas m'avouer deçu après "I am a Bird Now ".

J'écoute également quelques titres du duo américain Cold Cave découvert ici, comme souvent. J'y entends des échos de cold wave éclatée, révigorée, concassée.

3/19/2009

Une beauté russe

"Ivre de la musique italianisante de l'allitération russe, du désir de vivre, de la tentation de redonner vie aux mots archaïques, aux puérils et périssables poèmes qui, dès que le suivant apparaîtrait, seraient déjà fanés, comme s'étaient déjà desséchés les uns après les autres tous ceux précédemment consignés dans le cahier noir - à cet instant je fais confiance aux promesses extatiques du vers qui respire encore, qui tournoie, mon visage est humide de larmes, mon coeur éclate de bonheur et je sais que cette joie est la plus grande que l'on puisse connaître sur terre"

Une beauté russe - Vladimir Nabokov

Je suis moi même trop fané pour écrire ne serait-ce qu'une phrase sur ce que j'écoute en ce moment : Debussy (face A)/Satie (face B) vinyle acheté deux euros.

3/16/2009

Bareback Mountain.

"-Will ...
- Oui ?
- J'voudrais qu'tu me prennes, tu vois, comme çà, sans capote, j'voudrais que tu m'fasses çà comme un bébé, tu comprends ? J'voudrais que tu m'foutes çà dans le ventre, c'est comme un enfant que tu me fais, non ?
- Tu déconnes ?
- Non, c'est vrai, y a plus que çà. Est-ce que tu sais même ce que c'est de baiser sans capote ? Merde, tu te rends comptes, j'ai jamais fait çà...
- C'est clair, et tous ces enculés qui nous font la morale et qui faisaient çà sans rien, eux, merde c'est dégueulasse...
- Fais-moi un gosse, Will, fous-la moi, dans le ventre, la mort, la maladie, tu vois j'pourrais la porter, ce sera un peu à toi.
- C'est clair, y a plus que çà à faire.
- Je t'aime.
- Oh, je t'aime."
C'est comme çà qu'il le racontait."

La meilleure part des hommes - Tristan Garcia ( Gallimard )

3/15/2009

Fun TV

3/09/2009

We're happy here in a happy house.

Certains ont déjà trouvé leur LP de l'année, Merriweather Post Pavilion d'Animal Collective en l'occurence. D'autres ( il doit y en avoir d'autres), comme moi, ont déjà trouvé leur single de l'année. Ils viennent de Brooklyn, ils sont signés chez DFA (depuis plusieurs années), le label de James Murphy du LCD Soundsystem et signent un tube disco-house imparrable :

3/08/2009

Je réécoute le "Magical Musical Box Mix by Greg Acid Girls"

et je flotte dans un cocon stratosféérique.

Delia Derbyshire - Air
Skeeter Davis - My Coloring Book
Cocteau Twins - Cherry Coloured Funk (Seefeel Remix)
Ryuchi Sakamoto - Rain
Del Shannon - Magical Musical Box
Robert Wyatt - Memories of You
Tones on Tails - Lions
Autechre - Kalpol Introl
Herman Dune - Smalltown Boy
B.E.F. - B.E.F. Ident
Roxy Music - A Song for Europe
Ben Watt & Robert Wyatt - A Girl in Winter
A Mountain of One - Freefall
Starkey - Time Traveler
Iggy Pop - Tiny Girls
Fleetwood Mac - Although the Sun is Shining
Flayer - Wanna Get Back Your Love
Johnny Harris - Footprints on the Moon
Dorothy Ashby - By the Time I Get to Phoenix
Hildegard Knef - Ich Liebe Dich (DJ Koze Remix)

A télécharger chez les fluokids.

Playlist du week-end :

Albums :
The Pains of Being Pure At Heart - S/T
Tim Hecker - Norberg
Iggy & The Stooges - The Stooges
Velvet Underground - White Light/White Heat
Robert Henke - Signal To Noise

Singles :
cf. Post précédent

Mixes :
Acid Girls Mix.
Allez-Allez Mix par Sam

3/04/2009

Faire l'amour

C'est le titre d'un livre de Jean-Philippe Toussaint que j'aime beaucoup.

Extrait :


"Marie continuait de me regarder, le visage intense et immobile, le corps paré de sa robe de collection en soie bleue étoilée, strass et satin, laine chinée et organza, son manteau de cuir noir drapé à la manière d'un châle négligemment jeté sur les épaules. Elle fumait en silence, dans une aura embrumée de mélancolie rêveuse qui paraissait sortir nonchalemment de ses lèvres pour partir en fumée vers le plafond".

J'ai lu çà en écoutant des morceaux au piano de Jason "Spaceman" Pierce sur la bande originale de Mr Lonely, une découverte tardive mais précieuse. Je me suis senti partir en fumée.

3/02/2009

Dubstep made in US

Le dubstep a semble-t-il traversé l'Atlantique. On le retrouve sur le mix plutôt downtempo mais néanmoins acide des Acid Girls disponibles chez fluokids. Le groupe s'appelle Starkey. On pourrait résumer le morceau à peu de chose si on avait avalé des trips : des battements de métal urbain nimbés de mélancolie synthétique crépusculaire.

Starkey - Time Traveler

3/01/2009

Playlist week-end

En bon fauché de fin de mois j'ai écouté des podcasts, des mixes, fureté à droite et à gauche , enregistré "la cible sous". Je suis tombé sur deux petites bombinettes de groupes devenus familiers : Phoenix sur le site fluokids (post retiré par blogger depuis), et The Whitest Boy Alive sur 20jazzfunkgreats. 2 singles sucrés en guise d'amuse-bouche avant des albums prévus respectivement pour fin mai et fin mars.

Phoenix - 1901

The Whitest Boy Alive - 1517

PS : J'ai aussi beaucoup écouté ce single disco rétro-futuriste fiévreux signé Ilya Santana, découvert chez 20jazzfunkgreats également.

2/26/2009

Allez Allez

J'aime écouter des mixes, des mixes avec des titres de chansons inconnus, de noms d'artistes inconnus parmi des titres de chansons connus d'artistes familiers. Ainsi je découvre des pépites comme la chanson qui ouvre le mix de Tigersushi pour le site allez-allez.co.uk. C'est un titre résolument disco signé Luke Vibert du label Warp, sous le nom Kerrier District. Les disques de Kerrier District sont tous sortis chez Rephlex, le label d'Aphex Twin.


2/22/2009

Le temps passe.

La preuve :

2004


2009
Valérie Leulliot - Dire aux Enfants ( via La Blogothèque )

2/21/2009

Je me souviens. Je me rappelle.

C'était en 2001, en pleine ère digitale, les références de l'époque s'appelaient Massive Attack, Air, Daft Punk, Portishead, The Chemical Brothers. On osait à peine y croire mais le rock était de retour sous un autre nom : The Strokes.



Je réécoute "Is This It ?" ce matin. Oui c'est çà un classique. Un disque bon du début à la fin, aussi jouissif à la première qu' à la centième écoute.

Playlist :

Albums :
The Strokes - Is This It
The Sex Pistols - Nevermind The Bollocks
Gang Gang Dance - Saint Dymphna
Susumu Yokota - Symbol

Livres :
Ian McEwan - Samedi
Michael Chabon - Les fantastiques aventures de Kavalier et Clay.

Films :
Howard Hawks - Chéri je me sens rajeunir
Nicolas Saada - Espions.

2/17/2009

Je me souviens. Je me rappelle.

Il y a cinq ans environ, la même semaine je découvrais :




2/14/2009

Australian Open

J'ai vraiment envie de détester Empire Of The Sun: nom douteux, pochette détournée de "La Guerre des Etoiles", poses risibles et costumes ridicules, du genre à faire passer le duo MGMT pour des mods. Pourtant j'aime leur single de synth-pop 80's filtrée "Walking On A Dream". La boucle de synthé utilisée sur le morceau me fait vaguement penser à celle de "So Much Love To Give" de Together, projet parallèle de Thomas Bangalter de Daft Punk.



Empire Of The Sun - Walking On A Dream

Séance de rattrapage 2008

Ce week-end j'écoute :

Toumani Diabaté - The Mandé Variations : Un disque de kora, instrument des griots d'Afrique. D'après la légende, ses musiques seraient jouées dans les navettes spatiales.



Sun City Girls & Jason Spaceman - BO de Mister Lonely : BO pour spationautes crashés au milieu de nulle part.

Sun City Girls & J Spaceman - Viola

2/07/2009

Playlist week-end

Animal Collective - Merriweather Post-Pavillion : la semaine dernière les premières écoutes des premiers morceaux m'avaient réellement enthousiasmé, et j'envisageais les écoutes à venir avec envie. Une semaine a passé, des écoutes ont passé et finalement c'est un sentiment de déception qui domine, comme l'impression de voir un de ses groupes favoris, parce que sans compromis, sans concession jusqu'alors, mettre de l'eau dans son vin, couper sa beuh. Le disque est bon. Certains morceaux me donnent envie de retourner en enfance, de ruer dans les brancards. Je pense à "My Girls" et " Summertimes Clothes", tous deux déjà candidats au titre de single de l'année. Le reste de l'album suit une trajectoire à mi -chemin entre les Beach Boys (que j'aime beaucoup) et Boards Of Canada (dont la musique electro-aquatique-buccolique m'a souvent laissé indifférent), et donne le sentiment d'écouter une tentative infructueuse de dépasser l'immense "Person Pitch" de Panda Bear (co-leader d'Animal Collective). J'espère que les prochaines écoutes me donneront tort.

Theo Parrish - Sound Sculptures Vol 1 : En fin d'année dernière, j'avais feuilleté un "slideshow" portant sur les livres, disques, films qu'il fallait avoir lus au cours de l'année, 2008 co-signé par Joseph Ghosn, sur le site internet masculin Menstyle, pendant numérique de GQ, qui compte parmi ses plumes d'anciens journalistes des Inrocks et Technikart. Enfin bref. Joseph Ghosn y parlait du disque de Theo Parrish. Disque de musique électronique, qui, à ses yeux ,ressucitait l'esprit de la Motown. Double LP, disponible en vinyle uniquement, sur un site anglais uniquement, à la date où je lisais l'article. J'ai attendu pour l'acheter. Paru en série limitée, le disque est désormais indisponible, et ne sera pas réédité avant longtemps, je pense. Je l'ai donc obtenu par des moyens détournés. Le disque tient sur deux pistes, une par LP. "Sound Sculptures Vol 1" est un disque fleuve, que j'ai écouté comme un disque fleuve. Tout d'abord parce que le format sous lequel je me le suis procuré interdit toute écoute titre par titre, et surtout parce qu'interrompre l'écoute en aurait cassé la dynamique. Ce serait comme regarder un film un jour le mettre sur pause et y revenir trois jours après. La tonalité du disque est très noire, au sens où ce disque est imprégné de soul, disco, hip-hop, techno et jazz. De ce disque, je retiens surtout cette phase d'une dizaine de minutes, qui commence comme un morceau de techno répétitive et se termine comme un morceau jazz, sur d'élégiaques notes de piano; une phase d'une minute trente sur le deuxième LP, vers la moitié du disque. Une minute trente de songes éthérés, sur un beat techno. Une définition du bonheur parmi tant d'autre.


2/04/2009

Je me souviens. Je me rappelle.

Du garage-punk de 2005, produit par Kevin Shields de My Bloody Valentine:

Danse avec le gang

La semaine dernière je pensais consacrer mon prochain billet à Animal Collective. Mais à l'heure où je noircis ce calepin numérique, j'ai davantage envie d'écrire sur le nouveau disque de Gang Gang Dance, Saint Dymphna. Le disque s'impose de lui même, sans effort. Il brasse des influences multiples, chacun y entendra ce dont il aura envie. En ce qui me concerne, j'ai envie d'y entendre une Björk perdue dans un club de Kinshasa, un morceau d'UK Garage à la So Solid Crew à la sauce new wave, un morceau de My Bloody Valentine cabossé, du world punk, de l'afro ambient, de la disco mutante. Ce disque complètement éclaté, sorti en 2008, est le meilleur disque que j'aie écouté depuis le début de l'année 2009.

Gang Gang Dance - Blue Nile

Gang Gang Dance - House Jam


1/31/2009

Lu ailleurs

François Simon est critique gastronomique au Figaro, Paris Première, GQ, et romancier. Cette chronique, lue sur son blog, est proprement fitzgeraldienne.

"Le middle East en imprimé zèbre à diamants, des brushings blond "coup de vent", coiffures meringue ou choucroutes, des garçons en cheveux, de magnifiques ennuyés, des dépressions carabinées strassées au glamour Montaigne, des vivas en wachi wacha, le clapotis civilisé des applaudissements".

La suite ici :
http://francoissimon.typepad.fr/simonsays/2009/01/chronique-jattendrai-au-relais-plaza.html

1/29/2009

Pavillon Témoin

Je n'ai pas encore écouté le disque en entier. Il tourne toujours sur mon baladeur. Les premiers morceaux me donnent envie de lâcher mon appartement parisien pour une maison à la campagne, pour l'écouter à fond, à la fraîche, en string American Apparel, dans l'herbe, après avoir bien mangé, bien fumé et bien bu. Ce disque c'est le dernier Animal Collective. J'en reparlerai peut-être plus tard, quand je l'aurai digéré et quand je serai moins fatigué.



Animal Collective - Summertime Clothes (concert du Midi Festival 2007)



Animal Collective - My Girls

1/24/2009

Motown sound

J'écoute en boucle ce morceau de Jill Scott, que je n'avais encore jamais écoutée, remixé par Theo Parrish, que je n'avais encore jamais écouté, récupéré sur fluokids. On dirait de la soul old-school digitalisée, cryogénisée, galvanisée. On ne sait pas vraiment si la température idéale d'écoute est 30°C - à Detroit - au mois de juillet, ou -30°C - dans la même ville - au mois de janvier.

Jill Scott - Slowly Surely (Theo Parrish remix)

1/16/2009

Teenage Riot

13 h de travail par jour, pendant une semaine.
Une place de concert d'Animal Collective vendue pour un train que je n'ai pas attrapé.
Une chanson qui soulage :

1/10/2009

Playlist week-end

Cette semaine j'ai passé pas mal de temps sous la couette.
Musiques de circonstance :

"Black Sea" de Fennesz, électronicien autrichien, auteur avec Ryushi Sakamato de "Cendre", très beau disque sorti en 2007. "Black Sea" pourrait s'écouter comme une ode aux friches désolées de l'Ukraine contemporaine. Ce disque navigue à vue, dans une brume digitale, entre Ryoji Ikeda sur les plages les plus apaisées du disque, et Tim Hecker lorsque le son devient plus abrasif, légèrement moins dilatté. La plus belle piste s'appelle "Glide", le morceau dure 9 minutes, le temps de sentir corps et esprit léviter dans un nuage d'ether.
J'ai également écouté "Let's Get It On" de Marvin Gaye, "The Love Below" d'Andre 3000 d'Outkast, "Chelsea Girls" de Nico, lu et regardé le livre "Rock Vinyls", réécouté F*** Buttons ( sans apprécier plus qu'à la première écoute ), écouté l'album des Crystal Stilts ,chouchous de Cocokwaze. Le disque ne s'inscrit dans aucune tendance particulière, pour peu qu'il en existe encore, on pourrait le qualifier d'intemporel tant on a le sentiment d'écouter des morceaux qui convoquent des idoles indés aussi variées que Phil Spector, le Velvet Underground et The Jesus & The Mary Chain. La chanson qui clôt le LP a bercé mes soirées sous doliprane et derinox. Un très beau morceau qui mériterait un clip signé Sofia Coppola.
La semaine dernière j'avais parlé de ce morceau des Wooden Shjips que j'avais entendu sur la compilation Colette N°9. Cette semaine j'ai acheté leur dernier disque en date : "Vol 1", en même temps que celui des Crystal Stilts. Ce disque est complètement psychédélique, comme en 1967 /1987. Ce disque c'est du Stooges sous LSD coupé à du Spacemen 3. Le son est énorme, mélant strates de guitares liquéfiées, basse vaporisée, voix incantatoires surfiltrées, et assauts soniques répétés de guitares sous haute tension.
J'ai également découvert hier un superbe single de pop à papa, très soft rock des années 80 signé Ariel Pink, qui fut à une époque le premier artiste hors AnimalCollective a être signé sur le label d'AC, Paw Tracks. Le titre s'appelle "Can't Hear My Eyes".

Fennesz - Glide

The Crystal Stilts - The City In The Sea

http://www.myspace.com/woodenshjips

Ariel Pink - Can't Hear My Eyes

1/03/2009

Playlist week-end

Il n'y a pas longtemps j'ai écrit "Bon Iver, folk à barbe assez falot". Cette semaine, en attendant un bus pendant plus d'une heure au pied d'une station de ski, dans le froid, sous un ciel étoilé, j'ai réécouté Bon Iver, et j'ai adoré, particulièrement cette chanson : "Skinny Love".



Pour Noël j'ai offert la compilation Colette N°9 à ma soeur, sur lequel figure ce titre magnifique des Flies, "Walking On The Sand", sorte de "Fever" anesthésié, mais aussi le symphonique "This Is Hardcore" de Pulp qui me donne envie d'écouter le disque du même nom, un titre du groupe psyché san franciscain Wooden Shjips qui me fait beaucoup penser aux Stooges, des Stooges sous LSD, un très beau titre de Rufus Wainwright remixé par Super(pitcher)(Michael)mayer. Je pense que je vais également me l'offrir d'ici peu. Une compilation quasi-parfaite.

En préparant les cadeaux j'ai également beaucoup écouté la compilation Fabric 43, signée par le duo new-yorkais, Metro Area, 100 % disco. Je ne connais quasiment aucun des titres. Parce que le groupe a sorti des titres disco de derrière les fagots, comme un titre de Jean-Luc Ponty, violoniste et musicien de jazz actif des années 60 au début des années 80, vraisemblablement reconnu et admiré, ou encore un titre de Premiere Classe, groupe français de synth-pop, dont les disques sont quasi-introuvables sur Internet. Figure également sur la compilation une multitude de titres tubesques. Indispensable.