11/22/2008

La belle échapée.

Il suffit parfois d'une allusion, d'une mention dans une conversion pour faire surgir des tréfonds de la mémoire une idée d'achat de disque. C'est comme çà que j'ai acheté le dernier disque de The Streets, que j'avais prévu d'acheter depuis septembre, finalement descendu en bas de ma liste des priorités, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Et bien c'est une agréable surprise. "Everything Is Borrowed", album autobiographique s'il en est, Mike Skinner - qui aux Streets ce que James Murphy est à LCD Soundsystem - ayant perdu la quasi-totalité de ses droits d'auteur aux jeux, est un bon disque, certes pas aussi bon que "Original Pirate Material" ou "A Grand Don't Come For Free", mais tout de même un bon disque. Ceux qui ont senti leur gorge se serrer à l'écoute des premières mesures de "Turn The Page" savent de quoi je parle. En résumé, ce disque est comme une longue étape de montagne dont le départ serait donné Mont Ventoux - "Everything Is Borrowed" où Mike Skinner montre que s'il a la plume acérée d'un Eminem qui aurait grandi à Birmingham, il n'a rien non plus à envier à Kanye West côté production - et qui se terminerait à l'Alpe d'Huez - "The Escapist" superbe balade de cinq minutes en mode pop skinnerienne : mélodie pop plutôt classique, beat hip-hop à tempo bas, storytelling geezer (ce qu'il n'a jamais cessé d'être, même si les thèmes abordés sont différents)- avec ses cols et ses vallées, mais une altitude moyenne très au dessus de celle des étapes de plaines. Avec "Everything is Borrowed ", Mike Skinner confirme ce qu'il est déjà pour moi depuis ses deux premiers disques : un des artistes les plus importants de cette décennie.