5/31/2008

LA Noise

"Noyé à nouveau dans une brumeuse indécision, il sortit sous la véranda. On sentait dans l'air une neige prématurée et les étoiles semblaient glacées [...]. Le vent soufflait au travers de la haute note blanche qu'il guettait toujours, et les nuages effilochés, rangés pour la bataille, passaient la revue. Le spectacle possédait un éclat, une magnificence sans égale, et seul l'œil exercé du commandant en chef voyait qu'une seule étoile y manquait".

La Fêlure - Francis Scott Fitzgerald

L'album noise de l'année vient de sortir : Nouns de No Age

5/26/2008

Playlist semaine passée

Flying Saucer Attack - Further
Tim Hecker - Harmony in Ultraviolet
Nico - Chelsea Girl
Desmond Dekker - Rudy Got Soul
The Supremes - Where Did Our Love Go
David Pajo - Pajo
Kanye West - Graduation
Brian Eno - Before and After Science
Animal Collective - Campfire Songs

5/24/2008

Everything Exctatic

Concert de Vampire Weekend lundi. Soirée Fluokids hier. Je n’avais plus d’énergie pour écrire lundi, et c’est avec ce qu’il me reste d’énergie de la soirée de cette nuit que j’essaye d’écrire sur ce qui s’est passé lundi et hier soir. L’ennuyeux dans l’histoire et que j’ai le sentiment d’avoir mieux profité du concert de lundi que de la soirée fluokids, deux événements, je m’en rend compte, que tout oppose. Si mes souvenirs sont bons le concert de Vampire Weekend était bien frais. Je sais pas si çà vous arrive mais des fois j’arrive à un concert d'un groupe et je sais quelles chansons j’aime, quelles chansons je n’aime pas, et je croise les doigts pour que le groupe ne joue que les chansons que j’aime. Comme j’aime toutes les chansons du court premier album (35 min) de Vampire Weekend, et que même les inédits étaient bons, j’ai passé un très agréable moment. Musicalement çà ressemblait à une retranscription live d’un disque que les Talking Heads auraient enregistré en plein air, au mois de juillet en Nouvelle Angleterre, en shorts et tongs. Quant a la soirée fluokids, dire que je préfère les fluokids tendance Hianta, aux fluokids tendance Pharell et Redhotcar devrait suffire.


PS : à l'instant où j'écris la plus belle chanson du monde est le remix de "Heim" de Pole par Four Tet, découverte au cours d'une soirée le week-end dernier. Merci Thomas.

5/22/2008

We own the sky

"Je t'aime lorsque debout sur la pelouse,
Tu regardes quelque chose dans un arbre. " Il s'en est allé.
Il était si petit. Il reviendra peut-être". ( tout cela
Dit dans un murmure plus doux qu'un baiser).
Je t'aime quand tu m'appelles pour admirer
Le sillage rose d'un avion au dessus des feux du
couchant.
Je t'aime lorsque tu fredonnes pendant que tu fais
Une valise ou le sac d'auto ridicule
Avec sa fermeture Eclair aller et retour. Et je t'aime surtout
Quand, d'un signe de tête pensif, tu salues son fantôme,
Et tiens son premier joujou dans sa main; ou quand tu regardes,
Retrouvée dans un livre, une carte postale qu'elle t'avait envoyée. "

Feu pâle - Vladimir Nabokov

5/17/2008

La Party

"Bien souvent je me suis dit que j'aurais du noter toutes les jolies choses que j'ai entendues dans la bouche d'étrangers découvrant, subissant le charme de Paris. Une des plus jolies choses m'a été dites par le "coronel" Bento à qui j'avais demandé ce qu'il pensait de Paris et qui me répondit :
- Paris ? Mais mon cher, j'ai l'impression que Paris est toujours en fête.
- Comment çà, en fête, coronel ?
- Eh ! Mon Dieu, oui. Quand je remonte à pied les Champs-Elysées ou que je flâne sur les boulevards et que je contemple le double flot des voitures, les unes se rendant à une fête, les autres revenant de la fête, j'ai le regret d'être un étranger à Paris et de ne connaitre personne qui m'invite à cette fête qui se donne quelque part en ville, dans une maison remplie d'amis qui s'amusent, maison que je n'ai jamais pu trouver, aussi loin que je sois allé en ville, loin à me perdre"


D'Oultremer à Indigo - Blaise Cendrars

5/06/2008

Moon Safari

Les vacances sont une bonne occasion d’écouter des nouveaux disques de réécouter des disques perdus de vue, mal écoutés. A commencer par le disque du groupe américain Deerhunter, signé sur le label Kranky qui a vu s’épanouir Godspeed You ! Black Emperor à leurs débuts. Je me rappelle avoir écouté « Cryptograms » il y a plus d’un an, les paupières lourdes et les oreilles endormies. J’en étais resté là, jusqu’à cette semaine. Camé jusqu’à l’os, "Cryptograms" sonne comme du Spacemen 3 speedé qui rejouerait avec le feu à la lisière d’une forêt humide après avoir cueilli des champignons. Parfois aussi à une collaboration entre l’électronicien Tim Hecker, parangon de l’ambient laptop, et les métalleux hardcore d’Isis vue/entendue sur youtube. Le coup de cœur de l’album s’appelle « Providence », les guitares éthérées viennent étreindre des synthés venus d’ailleurs, des pianos d’outre-tombe, des bruissements liquides enregistrés en pleine nature. J’ai réécouté le dernier PJ Harvey une fin d’après-midi grisâtre et je ne suis pas loin d’avoir la même opinion que Cocokwaze à la sortie du disque. Je me suis réécouté « Drax » sur l’EP "Too High To Move" de Quiet Village sorti l’année dernière. Un morceau fumeux, pour after drogué dans un vaisseau spatial en orbite entre Düsseldorf et Jupiter. Ce groove tropical, lancinant et répétitif et ces effluves sonores allant et venant constituent un morceau hautement psychotrope. J’ai également écouté et réécouté le splendide disque de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, un disque qui n’est « ni à la mode ni démodé (juste) de la dernière élégance », quarante ans après sa sortie. Il s’agit de « Fairy Tales and Fantasies », rarement un disque n’aura aussi bien porté son nom. Pour finir en beauté, les disques « Getz/Gilberto » de Stan Getz, Jao et Astrud Gilberto, Jobim, et « Wave » de ce dernier sont comme du caviar pour les oreilles.




5/03/2008

Les faucons ne partagent pas.

« Son talent était aussi naturel que les dessins poudrés sur les ailes d’un papillon. Au début il en aussi inconscient que le papillon et, quand tout fut emporté ou saccagé, il ne s’en aperçut même pas. Plus tard, il prit conscience de ses ailes endommagées et de leur dessins, et il apprit à réfléchir, mais il ne pouvait plus voler car il avait perdu le goût du vol et il ne pouvait se rappeler le temps où il s’y livrait sans effort »

Ernest Hemingway à propos de Scott Fitzgerald dans Paris est un fête.

Je suis en train d’écouter The Ideal Copy de Wire. Du « New Order en robe de bure » avait écrit Arnaud Viviant dans le Hors Serie « Trésors cachés » des Inrocks. Mon morceau préféré s’appelle « Up in The Sun », où la voix Walkerienne de Bruce Gilbert flotte sur une luminescente nappe de brouillard synthétique. En relisant cet article sur le mouvement shoegaze dans le premier numéro du magazine Tsugi, je suis tombé sur le nom de Stereolab. Ma surprise fut grande à l’écoute de « Dots and Loops ». Rythmes jazz, mélodies pop 60’s sucrées, textes (incompréhensibles) en français, ce disque donne du baumes aux oreilles. Sorti en 1997, « Dots and Loops » prouve qu’il y a une vie après le shoegaze.