3/13/2007

Personal Jesus


S'il y a un journaliste dont je guette les critiques aux Inrocks, c'est Joseph Ghosn. Il prend de plus en plus rarement la plume pour parler de musique, préférant se consacrer à une passion plus dévorante : la BD. Et quand Joseph Ghosn écrit sur un groupe, cela signifie qu'il l'aime beaucoup. De même quand il met un groupe dans son top 10 de fin d'année, il y a à peu près une chance sur trois pour que je le connaisse. En 2005, il y avait discrètement glissé le nom de Jesu. Je me procure leur disque illico-presto, et écoute ce qu'il décrit comme un sorte de réincarnation indus de My Bloody Valentine. Impossible de savoir si la lecture simultanée de "Lunar Park" de Brett Easton Ellis a joué un rôle, mais je fus assez déçu du résultat. Il y a trois semaines, en flânant dans les rayons d'un disquaire, je suis tombé nez à nez sur le dernier Jesu : "Conqueror", les critiques anglaises étaient suffisamment bonnes pour aiguiser ma curiosité, en dépit d'une expérience préalablement peu concluante. "Conqueror", est un disque de métal, un style qui me laisse d'habitude indifférent : je n'ai guère goûté au Mastodon, et me suis servi du "Pink" de Boris comme d'un défouloir d'après journée exténuante, sans lui trouver autant de mérite que les Pitchforkeux. Pourtant sur ce disque la magie opère : les strates de guitares en fusion, l'atmosphère torride et vaporeuse qui s'en dégage, la voix spectrale du chanteur, tout dans "Conqueror" nous transporte vers un au-delà, une sorte de no man's land paradisiaque où le métal serait devenu le meilleur ami du popeux.

Jesu : Myspace
LP : Conqueror

Plaisir Maximum


Automne 2005: sur les cendres encore fumantes de Libertines sacrifiées telles des vierges suicidées, toute une génération de groupes anglo-saxons se bousculent au portillon pour reprendre le flambeau et porter bien haut les couleurs de l'Union Jack. De Kaiser Chiefs triomphants à des Singes de l'Arctique piaffant d'impatience dans les starting blocks, en passant par Pete Doherty himself et ses Babyshambles, ils sont nombreux à constituer ce qui est, peut-être, la meilleure promotion depuis le "énième retour du rock", réapparu avec le "meilleur-premier-album-de-l'histoire-pour-ma-génération-qui-
n'avait-pas-18-ans-à-la-sortie-du-Velvet-à-la-banane", Is This It des Strokes. De toutes ces formations plus (the Rakes) ou moins (Hard-fi) nerveuses, il n'est pas déraisonnable de penser que c'est Maximo Park la meilleure. Auteur d'un superbe premier Lp (injustement sousestimé et ignoré) où se télescopent urgence, mélodies pop et tubes à ne plus savoir quoi en faire, la formation de Newcastle menée par Paul Smith se payait le luxe de livrer des prestations live fiévreuses et enflammées. En ce printemps qui s'annonce chaud, Maximo Park revient aux affaires avec un nouvel album, Our Earthly Pleasures, à paraître le 2 avril prochain pour occuper la place qui lui revient de droit, celle du leader... Maximo!
Maximo Park: MySpace