8/06/2007

Digitalism in Brest

Vendredi soir se déroulait la deuxième soirée du festival brestois Astropolis, à la toute nouvelle salle La Carène, sur le port de commerce. Au programme Zenzile, Au Revoir Simone, Wax Tailor, Goose et Digitalism. Arrivé trop en retard j’ai raté le premier concert, ai pris le concert de Wax Tailor en route. Fidèle à sa carte de visite, Wax Tailor joue un trip-hop à la cool, comme on en a beaucoup entendu depuis la démocratisation du genre. Et comme tout trip-hoper à la cool, Wax Tailor, diffuse des extraits vidéo de films et de documentaires en noir et blanc derrière son groupe, le message étant « peace, unity et Humphrey Bogart ». Cà se laisse écouter, çà fait osciller les hanches de mes voisines, mais çà ne casse pas trois pattes à un canard. Ensuite petit break bière sur la terrasse de la Carène, incontestablement le lieu le plus classe de la côte nord. Après quelques bières du cru, je redescends voir Goose, ce groupe dont on m’avait dit autant de bien que de mal.Et en concert c’est un peu le concept du Dis l’heure de Son : un son KFC, gras, brut de décoffrage qui redonne à l’expression « trop de son, tue le son » toute sa signification. Pourtant le groupe ne va pas sans séduire une grande partie d’un public chauffé à blanc et prêt à en découdre avec la tête d’affiche de la soirée : Digitalism. Le duo de Hambourg, qui rencontre un succès grandissant, donnait à Brest un de ses premiers concerts français, et c’est peu dire que je les attendais avec impatience, voulant goûter au retour de la teuf pour la teuf. Car depuis la montée des buzz Klaxons et Justice, l’essoufflement de la nouvelle vague des groupes en The, on assiste à un regain d’intérêt pour les musiques électroniques, chez les indie kids et dans les médias spécialisés où le T-Shirt Justice à manches courtes par-dessus un T-Shirt Strokes à manches longues est devenu uniforme et le 33t de « Seven Nation Army » des White Stripes est soigneusement caché derrière la dernière compilation Ed Banger. Pour revenir au sujet du jour, assister à un concert de Digitalism c’est un peu comme être au volant d’une Mercedes après avoir conduit une Renault avec sièges baqués siglés Pedro Winter . La mécanique est bien huilée, le show rutilant, et la puissance délivrée phénoménale, les montées d’acide de « Zdarlight » et de « Idealistic » restant sans équivalent de ce côté-ci du Rhin depuis « Dudun-Dun » de Para One. Le concert, expédié en deux temps trois montées et ressuscitant au passage le son de la deuxième moitié des années 90 ( Daft Punk et Underworld notamment), s’est conclu de la plus belle des manières avec « Pogo », ce single popissime qui aurait contribué à la forte croissance des ventes de Synthol au premier semestre et incarne à lui seul le retour de la teuf pour la teuf.