8/25/2007

Black & White


Première journée de Rock en Seine 2007 (qui cette année pour la première fois dure trois jours) et ça part plutôt mal: je loupe mon RER, il fait moche, froid, je me retrouve tout seul pour faire les trois jours, la programmation est en régression par rapport aux années précédentes (je trouve) bref j'ai envie d'être partout (en fait surtout chez moi) sauf au domaine de Saint Cloud. Mais bon ça fait des mois que j'ai pris ma place et je me dis qu'en bon fan de musique, c'est l'occasion de voir un paquet de groupes. Je voulais être présent pour le concert de Dinosaur Jr mais ayant déjà trouvé le moyen d'être à la bourre je me gourre en plus de sortie à la bouche de métro. Résultat je loupe 15 bonnes minutes, je me retrouve loin sur un côté, je rentre jamais dans le truc et je décide de partir avant la fin pour aller voir les Ecossais de Mogwaï sur la grande scène. Eux ça faisait six ans que je les avais pas vus, depuis un soir de résultat du bac 2001 et j'en avais gardé un plutôt bon souvenir. Mais là nan, rien à faire, la sauce ne prend pas, il fait moche et se prendre comme ça la puissance sonique de Mogwaï en pleine tronche à 5H de l'aprem en plein jour, nan franchement ça le fait pas. J'enchaîne juste derrière sur le concert de M.I.A. ( au passage l'organisation cette année était pas mal foutu pour les gens comme moi qui voulait tout voir un peu mais rien du tout en particulier, y a quasiment eu aucune attente, ça s'est enchaîné tout au long de l'aprem et de la soirée mais en contrepartie j'ai quasiment vu aucun concert en entier) qui a eu cette année un buzz certain de l'autre côté de la Manche mais en live, nan franchement ça le fait pas. Du coup je susi retourné trainer ma peine du côté de la grande scène où les Shins donnaient leur concert. Rien de spécial à dire, bonne côte de sympathie auprès du public, bonnes chansons, mais pas terrible en live, si vous avez lu ma chronique de leur concert de l'Elysée Montmartre en avril dernier vous savez déjà tout. Avant d'aller manger je vais jeter un oeil au concert d'Emilie Simon, blindé. Elle avait l'air toute mimi dans sa robe blanche immaculée et elle a repris I Wanna Be Your Dog de qui vous savez mais là non plus j'ai pas accroché plus que ça et je suis allait me prendre à manger. Après avoir ingurgité un kebab dégueulasse (franchement à Rock en Seine évitez les kebab) j'assiste au concert des suédois The Hives. Eux en toute honnêteté, si c'est pas dans un festival, tu payes pas pour les voir. Déprimé, mais demandant ce que je faisais là, à deux doigts de me couper la main pour revendre le bracelet solidement attaché à mon poignet, c'est soudain que j'ai vu la lumière: des milliers de personnes sautant les bras en l'air et faisant des "wouhwouh" avec leurs bouches... plus sérieusement le set des 2Many DJ's fut un grand moment de teuf pour la teuf, un set jouissif et hédoniste, avec juste ce qu'il fallait de racoleur, une ambiance de folie. En plus pour foutre encore plus le feu les Belges ont mixé à domicile: Justice, Daft Punk (au passage Rollin' & Scratchin' à l'applaudimètre a largement écraser D.A.N.C.E.), les Rita Mitsouko et Vanessa Paradis, mais également Village People, Eurythmics ou Arcade Fire. C'est à se demander pourquoi tous les DJs ne font pas des sets au moins aussi bien, quand on les voit ça a l'air tellement simple... C'est vraiment à contre coeur que je suis parti avant la fin de leur set pour me rendre à la grande scène. Dans le 20 minutes daté de vendredi, le directeur du festival a parlé de messe à propos du concert de Radiohead ici même l'an dernier. Personnellement, c'est un terme que je réserverai plutôt au concert d'Arcade Fire. Pourtant on peut pas dire que le public était particulièrement enthousiaste ou transporté mais plutôt assoupi, comme assommé à l'opium, et le groupe a un peu perdu de sa fraicheur et de son insouciance, surtout comparé à leur prestation ici même il y a deux ans. Mais c'est pour mieux nous servir un concert impressionnant de maîtrise et de puissance. On est forcément conquis par des chansons qu'on avait déjà adoré sur disque (enfin surtout le premier pour moi) et qui prennent encore plus une dimension mystique en live. En live la musique des Montréalais nous touche en plein coeur, et même les chansons de Neon Bible que j'avais pas trop aimé m'ont scotché. Le concert s'est conclu par un Rebellion Lies d'une intensité folle, avant qu'Arcade Fire ne revienne sur scène pour un rappel porté par des dizaines de milliers de coeurs... Franchement un grand concert. To be continued...