"Elle joua plusieurs bossas-novas. Pendant ce temps j'observais Naoko. Comme elle me l'avait écrit dans sa lettre, elle était en meilleure santé qu'avant, bronzée, le corps musclé par l'exercice et les travaux à l'extérieur. Seuls ses yeux limpides et profonds comme un lac et ses lèvres frémissantes de timidité n'avaient pas changé, mais dans son ensemble, sa beauté n'était pas loin d'être celle d'une femme ayant atteint la maturité. Cette espèce d'acuité qu'elle laissait parfois transparaître auparavant derrière sa beauté, comme le tranchant d'une fine lame qui vous glace, était restée loin derrière remplacée par une tranquillité particulière, faite d'une douce sérénité. Cette beauté me frappa. Et je fus abasourdi par le fait qu'une femme puisse changer à ce point en six mois seulement. La beauté nouvelle de Naoko me séduisait autant que la précédente, et peut-être même encore plus, mais, en même temps, je ne pouvais pas m'empêcher de regretter ce qu'elle avait perdu. Plus jamais ne reviendrait cette splendeur frondeuse, si particulière aux adolescentes lorsqu'elles sont à la veille de voler de leurs propres ailes."
La ballade de l'impossible - Haruki Murakami (10/18)
5/21/2009
La ballade de l'impossible (1)
Publié par Gatz à 8:17 AM
Libellés : Haruki Murakami, La ballade de l'impossible, Littérature
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