12/31/2007

Top 20 chansons 2007

A partir de la liste des titres que j'ai le plus écoutés sur mon i-tunes depuis mars. Manquent les disques que j'écoute directement sur ma platine.

1 Aphex Twin - April 14th
2 Kanye West - The Glory.
3 Christian Fennesz / Sakamoto - Haru
4 The Crystals - Then He Kissed Me
5 Tangerine Dream - Love on a Real Train ( Fabriclive 33)
6 Vashti Bunyan - Here Before
7 The Pixies - Distance Equale Rate Times Time
8 Gui Boratto - Acrostico
9 The Field - A Paw in My Face
10 Simian Mobile Disco - Hustler
11 New Young Pony Club - Talking Talking
12 The Field - Silent
13 Digitalism - I Want I Want
14 Kathy Diamond - All Woman
15 Babyshambles - Baddies Boogie
16 Digitalism - Pogo
17 The Chromatics - Running up That Hill
18 The Embassy - It Pays To Belong
19 Air - Ce Matin Là
20 Gui Boratto - Beautiful Life

12/26/2007

Top 10 2007 (1/2)

1 - Burial - Untrue
2 - Feist - The Reminder
3 - Panda Bear - Person Pitch
4 - Kanye West - Graduation
5 - The Field - From Here We Go Sublime
6 - Fennesz/Sakamoto - Cendre
7 - Gui Boratto - Chromophobia
8 - Babyshambles - Shotter's Nation
9 - LCD Soundsystem - Sound of Silver
10 - Jesu - Conqueror

12/15/2007

Entertainment Weekly

Pas grand-chose à raconter cette semaine. Mon top 10 de fin d’année se dessine, et je suis en train de finir Triksta de Nik Cohn, livre passionnant, reportage d’un journaliste rock sur le hip-hop de la Nouvelle Orléans avant l’ouragan Katherina. Mais pas seulement : l’auteur se permet une longue digression sur l’histoire du hip-hop du Bronx à la Nouvelle Orleans en milieu de livre. Extraits :

« En 1976 mon club c’était l’Othello, une discothèque noire près de Madisson Square Garden.[…] C’est là que j’ai entendu les premières rumeurs d’un nouveau mouvement dans le sud du Bronx. Personne, pour autant que je m’en souvienne ne l’appelait encore hip-hop, c’était simplement cet autre truc. […] Mon ami Tu Tweet un champion de l’arnaque, m’a expliqué que là bas, ce n’étaient que les gangs armés qui jouaient les durs. Ca me paraissait prometteur. »

« Quatre-vingt-dix pour cent des humains, pour peu qu’on leur en donne l’occasion racontent des conneries. Et dans le hip-hop le pourcentage est probablement plus élevé. Dès le début il a attiré des gens bizarres, et d’autres qui étaient complètement fous. Dix mille langues de Babel, toutes s’agitant en même temps ; les logorrheux, les dingues, les anarchistes verbaux, les clowns et un prophète de temps en temps. Mais tous, c’était là la magie, étaient extraordinairement vivants. »

« Niggaz With Attitude. Quinze ans après j’ai encore dans mes muscles le souvenir de la secousse ressentie en écoutant pour la première fois Straight Outta Compton, l’album qui les a fait connaître, et comprenant la signification de l’acronyme. Nigger – ce mot détesté, symbole de tant de souffrance – était le seul tabou, j’en aurais parié ma chemise, qui ne serait jamais brisé. A présent N.W.A l’avait repêché dans la fange et l’avait renvoyé au visage de l’Histoire, pas seulement en l’énonçant mais en s’en délectant. »

Sinon cette semaine j’ai découvert des émules australiens de Cut Copy : Muscles.

12/10/2007

Gimme More


Allez, c'est bien parce que Gatz a fini par reconnaître que le Babyshambles était un grand album, et histoire de lui prouver que nan, je suis pas mort je vais vous parler de mon dernier coup de coeur. Celui qui me fait remuer le popotin dans le métro bondé de grincheux excité par l'approche de noël, les cadeaux, la dinde et tout ça: X le dernier opus de Kylie Minogue. Je le confesse j'ai toujours eu un faible pour la belle australienne. Dans le genre je l'ai toujours préférée à ses concurrentes. Outre le fait qu'elle a un derrière à rendre jalouse toutes les Gisèle Bundchen de la rue Montorgueil, elle est capable de trousser de sacrés chansons. Et ça fait belle lurette qu'elle a obtenu la reconnaissance du milieu indé par la grâce de son duo fabuleux avec Nick Cave "Where the wild roses grow". Mais pour être honnête, de vous à moi, j'attendais vraiment rien de son nouvel album. Nan sérieux, qu'est-ce qu'on en a à foutre nous, les indés bien pensant, de Kylie? Vaut mieux, comme les inrocks, s'intéressait à Britney, elle au moins elle véhicule une image sulfureuse, sexe, drogue et alcool. Et pourtant. Est-ce la maladie? Un effet de mode (car contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, les artistes hédonistes qui nous font danser ne sont pas français et le soleil se lève bien en Australie, Kylie Minogue donc, mais aussi les prochains et très attendus nouveaux opus de Cut Copy et The Avalanches)? Quoiqu'il en soit Kylie signe un album phénoménal, empli de tubes du niveau de Can't get you out of my head, ce qui n'est pas une mince affaire. Alors oui c'est sûr, tout n'est pas à garder, l'album aurait gagné à être épuré de ses morceaux les plus faibles, histoire de gagner en densité. Mais à côté de ça comment ne pas résister à "2Hearts", "In my arms", "The one"? De la même manière que vous ne pouvez rien contre cette fête horripilante et hystérique qu'est Noël, vous pouvez toujours essayer de jouer les indés intégristes et blasés, crachant à qui veut l'entendre que "nan franchement, Kylie, c'est pas du sérieux, vaut mieux se faire bien chier et se torturer l'esprit avec un bon vieux Animal Collective des familles ou mieux, un petit Devendra Banhart dégôté dans les patûrages". Vous pouvez. Mais vous pouvez mentir aux autres mais pas à vous même. Et bientôt vous ne "pourrez plus vous sortir de la tête" ces ritournelles et ces rythmiques diaboliques.


Le soleil se lève en Australie



12/09/2007

Mea Culpa

Il m’arrive d’émettre des jugements trop hâtivement, comme il y a trois semaines, lorsque j’avais laconiquement détruit le dernier Babyshambles. Les nombreuses écoutes qui ont suivi ce jugement péremptoire ont révélé que j’avais tort : « Shotter’s Nation » est meilleur que « Down In Albion ». Et il tutoie par moments les sommets atteints sur « Up The Braquet » et sur « The Libertines », je pense à toutes ces perles qui s’enfilent en seconde moitié de disque : « Unstookie Titled », « Baddies Boogie », « Lost Art of Murder », autant de « grandes chansons » que devraient écouter tout ceux qui ne voient en Pete Doherty, que le junkie, le compagnon d’infortune d’Amy Winehouse, « le mec qui sort avec Kate Moss, alors qu’il ne ressemble à rien ».A mes yeux Kate Moss s’est servi de lui comme d’un sac Longchamps, d’un accessoire de mode d’une ou deux saison, histoire de se donner une crédibilité destroy, mais c’est une autre histoire. Pour revenir à « Lost Art of Murder », c’est cette chanson qui m’a convaincu de réécouter le disque. Après l’avoir entendu, je me suis dit que c’était exactement le genre de chanson qui suffisent à sauver un album du naufrage, comme « White Chalk » sur le dernier PJ Harvey et « Bodysnatcher » sur « In Rainbows » de Radiohead, une chanson fragile, d’une beauté désarmante, où, guitare sèche à la main, Pete Doherty n’a jamais semblé aussi vulnérable. Impression que ne véhicule pas, loin s’en faut, « Alive 2007 » de Daft Punk, dont je n’arrête pas d’écouter le rappel, où sont mixés des titres de Daft Punk, Together (projet parallèle de Thomas Bangalter), et Stardust ( autre projet parallèle de Thomas Bangalter »). Je n’arrive pas encore à savoir si c’est la science de la synchronisation des beats, breaks, et gimmicks du duo, ou alors mon côté groupie, mais la montée d’acide, suivie de la ligne de basse de « Together », continuent à me donner des frissons.

12/03/2007

Selected Dubstep Works Vol 2.

Samedi dernier, de retour au bercail, j’ai été faire un tour chez mon disquaire préféré. J’ai fait le tour des dernières nouveautés indie-rock sans avoir l’envie d’en écouter un seul, mis à part le dernier PJ Harvey, et il s’agissait d’une réécoute. Il n’y a rien à faire, je ne trouve pas beaucoup de qualités à ce disque. Allez Cocokwaze ne t’en fait pas : il suffit que je dise du mal d’un disque pour que je l’apprécie peu après ( cf le dernier Babyshambles). J’essaye de jeter une oreille pour voir ce que donne un live de Daft Punk sur disque, quand on n’est ni à Bercy ni à Pukkelpop, et faute de borne d’écoute, je me replie. J’écoute le deuxième de Burial, même si j’avais trouvé le premier un trop abstrait et désincarné ( Numero 1 du classement The Wire 2006, Playlist de fin d’année de Joseph Ghosn), trois, quatre morceaux comme çà, avant de voir s’il n’y a pas de bonnes affaires en vinyle. A 28€ le Amazing Grace de Spiritualized ou le Metal Box de P.I.L j’attendrais un peu. Je redescends, reprends Burial, là ou je l’avais laissé, ce qui me donne envie de l’acheter. Seulement le disque est en import et j’apprends auprès du disquaire que le dernier disque disponible dans le magasin tourne sous mes yeux. Et ce qui me ravit c’est qu’il me propose de le sortir du lecteur, de le mettre dans son boitier d’origine, pour que je puisse l’acheter. Je dis merci, car après l’avoir écouté en boucle ce week-end, je pense que c’est le meilleur disque de musique électronique entendu cette année : un disque tout en clair obscur, disque d’aurore, musicalement situé dans un no-man’s land, à équidistance de l’ambient glacial d’Aphex Twin ( on pense tout de suite à ce magnifique morceau sans nom sur Selected Ambient Works vol 2, quand on entend « UK »), du 2-Step du So Solid Crew, et du trip-hop de Massive Attack.


PS :

Top 6 disques que je ramène de chez mes parents :

- The Strokes – Is This It

- Beatles – Revolver

- Nirvana – Nevermind

- Massive Attack – Protection

- Outkast – SpeakerBoxx / The Love Below

- Oasis – What’s The Story Morning Glory.




11/19/2007

Un week-end. Des disques.

Il y a des semaines déjà que je n’ai pas écrit sur un LP, un single. Il faut dire que j’ai moins de temps pour écouter de la musique, depuis que je travaille et passe des heures dans les transports en commun à lire des livres. Ecouter de la musique dans le métro c’est s’assurer une surdité à brève échéance. Et comme j’aime la musique… je l’écoute chez moi au calme. Ce qui m’amène à mes découvertes, ma redécouverte, ma déception, la confirmation. J’ai très récemment découvert l’album de Christian Fennesz et Ryushi Sakamoto, dont le morceau « Haru » me rappelle les Gymnopedies d’Erik Satie, sur un édredon de guitares aériennes, une chanson mélancolique et planante comme on rêve d’en entendre plus souvent. Beau. J’ai également beaucoup aimé le premier disque de Chromatics, de la cold Italo Disco jouée par des américains. Le titre « Running Up That Hill » tourne en boucle chez moi. Le reste de l’album, bien que légèrement en retrait, est de bonne facture. J’ai écouté rapidement le dernier Babyshambles, et loin de partager l’opinion de Cocokwaze, je le trouve plutôt faible, encore davantage que le premier qui n’arrivait déjà pas à la cheville des disques des Libertines. En revanche je le rejoins pour dire que les productions de Spector sont à couper le souffle. Cette semaine j’ai réécouté et redécouvert les Crystals sur la compilation « Back To Mono » de Spector, tout est excellent. Dans un monde idéal les Crystals devraient régner sur les dance-floor et les filles tomber amoureuses sur « Then He Kissed Me ». A la rubrique confirmation, le Panda Bear devrait passer l’hiver en se réservant une place au chaud dans mon top 10 de fin d’année.

11/07/2007

Incipit

Cela doit faire un mois que je n'ai pas mis le nez sur le site du NME.

"C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux évènements qui, pris séparément, ne présentent guère d'intérêt, et qui, considéré ensemble n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux."

Jean-Philippe Toussaint - L'appareil photo.

11/03/2007

Une fois n'est pas coutume....

Et n’ayant pas la foi suffisante pour parler de musique, je vais partager mes passages préférés d’un livre que l’on peut trouver dans le commerce pour 2€ seulement :

Chanson française :

« Dans sa quasi-totalité, c’est une production niaise, faussement littéraire, sous prévertienne, larmoyante et démagogique. La profession est peuplée de faux rebelles, d’hystériques, d’imbéciles fieffés ; quand elle ne dégouline pas de bons sentiments, elle vend de la haine et du ressentiment au kilomètre ».

Journal télévisé :

« Il est beau, quand la mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux nous épargnent » (Lucrèce, De la nature des choses )

Diego Maradona :

« Diego Maradona n’aimait pas lacer ses chaussures pour jouer au football : cela le gênait pour sentir le ballon. A neuf ans il jouait si bien que le recruteur chargé de l’évaluer se crut victime d’une farce ou d’une escroquerie, et lui demanda s’il n’était pas un nain »

Stéphane Audeguy – Petit éloge de la douceur.

10/23/2007

M.I.A Is So Addictive

Encore une fois j’arrive après la bataille, très longtemps après la bataille. Tout le monde a eu le temps de se passer en boucle son disque, de faire crépiter la mitraillette à superlatifs, alors que moi j’écoutais le dernier Kanye West, qui a l’image du disque en question, apporte sa pierre à cet édifice en perpétuelle construction : la pop. Il s’agit bien entendu de Kala le dernier album de M.I.A, anglaise d’origine sri-lankaise, citoyenne du monde avant tout, fille de combattant tamoul, combattante à l’avant-garde de la pop contemporaine elle-même. Telle une Arundhati Roy qui aurait troqué son sari pour un ensemble fluo siglé Cassette Playa (à l’entendre elle aurait été la première ambassadrice de la république fluo), sa plume ( ?) contre un micro, M.I.A livre bataille sur le front de la musique, contre la morosité et les bégaiements de la pop à guitares. A entendre ce disque on est convaincu que la victoire ne semble plus dépendre que de l’adoption de ce disque par un plus grand nombre de fans. La partie n’est pas gagnée d’avance, mais, compte tenu des qualités de ce disque, ceci ne devrait être qu’une question de temps. Kala compte quelques points communs avec des disques ayant rencontré un succès populaire retentissant. Un groove torride, des basses rondes et lourdes, un emploi intensif des percussions, un usage gracieux des synthés, tant d’ingrédients qui ont réussi à des artistes aussi variés qu’Aliyah, Nelly Furtado, Justin Timberlake, et Missy Elliot, tous passés à un moment ou à un autre entre les mains du producteur Timbaland. La dernière ayant perdue un peu de son aura de grand manitou du hip-hop féminin, depuis qu’elle a pris ses distances de Timbo. Avec M.I.A on a non seulement d’entendre des tubes comme s’il en pleuvait, mais aussi d’écouter quelque chose d’encore plus groovy, d’encore plus neuf, un disque que l’on citera peut-être en 2023 en exemple pour donner une vague idée de ce qu’était le son des années 2000 : des éléments communs aux productions de Timbaland, mais aussi une multitude d’éléments musicaux issus des quatre coins du monde. On croit déceler dans les effluves sonores de « Paper Planes » l’influence des Chemical Brothers (« On Too Many Mornings »), on se dit que si la disco proche-orientale devait exister elle ressemblerait fort à « Jimmy » (en lisant AllMusic on apprend qu'il s'agit en fait d'un sample d'une comédie musicale indienne appelée "Disco Dancer").« $20 » est le cousin anglais, élevé dans l’east-end cosmopolite, de « My Love ». « Boyz », bâti sur une section rythmique afro d’une puissance rarement entendue, des samples de bandes-son de comédies bollywoodiennes et un refrain martial, est l’hymne mondial qui devrait faire s’agiter têtes et guibolles de Colombo à Rio en passant par Ris Orangis et Paris Texas. Quant à « Bangoo Banger », il est le tube de Missy Elliot que l’on attend depuis « Pass That Dutch ».

10/09/2007

Dirty Dancing

Bon OK. J'ai dix ans de retard. Pas grave. Mais faut dire qu'à l'époque je le prenais pour un ringard. Et puis à côté de la galaxie Daft Punk, y avait pas trop moyen pour la concurrence d'exister. Justice dernièrement avec Waters Of Nazareth ont réussi (tout du moins je le pensais jusqu'à hier) à apporter un palliatif convenable à l'absence de bombe du style Rollin' & Scratchin'. Mais ce ne sont que des petits joueurs. Ce WE mon frère est rentré à la maison, et comme d'hab' à chacune de ces visites, il y a des nouvelles découvertes en matière de musique et autant de claques que je me prends dans la gueule. Là il s'agit d'un morceau électro, son crade, basses monumentales, montée acide monstrueuse. C'est simple, pour moi c'est du niveau de Rollin' & Scratchin'. Un morceau qui vous prend aux tripes, se répercute dans tout le corps en extase et ne vous lâche plus. Trop violent pour la techtonik. Tant mieux. On est pas chez les amateurs. Au fait, il s'agit de Crispy Bacon de Laurent Garnier.

10/05/2007

Be My Baby


L'autre jour avec Gatz on discutait et on était arrivé au constat que ces derniers temps on écoutait plus que des vieilleries, les albums récents étant loin de nous apporter satisfaction. Mais c'était avant d'avoir découvert deux albums parus dernièrement. Le premier Gatz vous en a déjà parlé, il s'agit du monstrueux Graduation de Kanye West. Que dire si ce n'est qu'il tourne en boucle sur ma platine depuis le début de la semaine et que j'ai rarement autant écouté un album en si peu de temps. Mais si l'album de l'américain est surtout gorgé de tubes (c'est déjà pas mal me direz vous), on ne peut pas vraiment parler de grandes chansons. Vous savez, de celles qui vous renversent l’âme et vous accompagneront encore dans dix ans. A opposer à ces tubes racoleurs qui ne passeront pas l’hiver. Et se retrouveront sur une compil’ Top-Mega-Dance-2007 plutôt qu’au sein d’un coffret Rhino. Heureusement cette rentrée marque aussi le retour du poète maudit Pete Doherty accompagné de ses Babyshambles. La dernière star du rock revient avec Shotter’s Nation, sans aucun doute possible l’album que j’attendais le plus cette année. Depuis un concert inoubliable au Bataclan en 2005, j’entretiens un véritable culte pour le Londonien, au point d’avoir parfois été jaloux de Kate Moss. Car Doherty est pour moi le dernier représentant d’une certaine idée du rock, sincère, fragile, romantique. Cependant je ressentais une certaine crainte à l’égard de ce Shotter’s Nation. La peur d’être déçu, qu’après l’écoute d’un album faiblard la magie ne s’opère plus. C’est ce que je me suis dit après une première écoute. Bof. Mais malgré mon (plus si) jeune âge, je savais qu’il ne fallait pas se fier à cette première impression. Les grands albums se méritent. Et Shotter’s Nation un putain de bon cru. Rock’n’roll, romantique. Du pur Doherty au sommet de sa forme. Un album qui révèle toute sa sève après trois ou quatre écoutes, qui ne vous lache plus, contaminé par ces mélodies magnifiques, éternelles. Pas de tubes, ni d’hymnes, mais le sentiment d’être chez soi, parmi les siens. Je n’ai jamais aimé les phénomènes de groupe, de masse, certainement à cause du côté indé solitaire seul dans sa chambre à broyer du noir en écoutant les Smiths. Pourtant, avec la musique de Pete Doherty j’ai envie de la partager, de faire découvrir au monde ce que doit être le rock en 2007. Je discutais un jour avec des filles qui ne comprenaient pas ce que Kate Moss pouvait bien faire avec « un tacheron comme Pete Doherty ». Certes il se drogue. Mais c’est sa vie bon sang. Il en fait ce qu’il veut. Il est musicien et on a le droit de le juger que sur ce point. Et n’en déplaise à certains, il écrit des putains de chansons, uniques. J’ai donné à mon post le titre d’une chanson écrite par Phil Spector, un autre génie ayant eu des problèmes avec la justice. Et je pense que le mieux ça serait de conclure par une autre de ses chansons : « Baby I Love You ».

10/01/2007

Pop aigre douce

Photo : http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm?fuseaction=viewImage&friendID=3871043&albumID=0&imageID=7394707

Les Softlightes est un groupe californien que j’aime bien et pourtant il ne fait aucun doute que leur album ne figurera pas dans les tops de fin d’année. Pas assez lo-fi pour la Blogothèque, pas assez sérieux/référencé pour Pitchfork, pas assez « distribué en France » pour les Inrocks, pas assez overdose dans les bras de Kate Moss pour Rock n Folk et Vogue. C’est dommage parce que la pop des Softlightes a ce zeste de douceur qui donne des envies de free hug, cette amertume qui rend les yeux humides, cette indolence qui empèse les paupières tard un soir de semaine, cet allant qui fait sauter du lit tard un dimanche matin. Une pop pour âmes sensibles.


http://www.myspace.com/thesoftlightes

Glory Box


photo : http://wc10.allmusic.com/cg/amg.dll

Vendredi soir je suis tombé sur un ancien collègue de job d’été fan de hip-hop avec qui il m’arrivait de parler de NWA et Dr Dre à la machine à café. On a discuté un brin, le temps qu’il me dise qu’il avait aimé le dernier Common, que je lui vante les mérites du dernier Kanye West, et qu’il me rétorque qu’il le trouvait un peu gnangnan. C’est peut-être la raison pour laquelle un disque de hip-hop peut plaire à un fan de pop qui en écoute rarement. Il faut dire que Graduation, le dernier Kanye West, est soulful à souhait comme on dit. Loin des guns, bling bling, bitches, et des grooves de plus en plus putassiers de l’ultra matérialiste 50 Cent, pour qui la réussite semble se mesurer à la quantité d’argent que l’on peut claquer à Monaco, Kanye West fait sa petite cuisine : synthés old-school, samples de soul méticuleusement revisités, beats moelleux, scratches de DJ Premier sur un titre (« Everything I Am »), featurings œcuméniques ( Lil Wayne pour les fans de rap dirty-south, T-Pain pour les fans de R&B à la frontière du gnangnan et du sirupeux, Mos Def pour la crédibilité underground, Chris Martin pour les blancs middle class et les Européens), et même un sample de Daft Punk que tout le monde connaît désormais. Pas grand-chose de neuf au pays de Kanye finalement. A part peut-être que ce disque est son meilleur à ce jour, qu’il compte au minimum une demi-douzaine de singles/hits potentiels.« Glory », avec son sample de voix soul dans la lignée de « Through The Wire », et son groove bondissant, est ma préférée.

http://www.myspace.com/kanyewest

PS : Pour la liste complète des samples utilisés :

http://www.pitchforkmedia.com/article/record_review/45490-graduation


9/27/2007

Queen Of The Modern Age


PJ Harvey, la dernière grande prêtresse du rock, est de retour trois ans après le décevant (comparativement à sa discographie) Uh Huh Her. Mais c'est sur la pointe des pieds qu'elle nous revient, diluant sa rage dans une touchante fragilité. Indéniablement "White Chalk" est très beau. Un magnifique album crépusculaire, intimiste et subversif sur lequel la belle prouve sa volonté de se renouveler et d'évoluer, de ne pas être enfermée dans un carcan de clichés rock. Elle y atteint une plénitude rare et d'une certaine manière me rappelle Billy Corgan, qui, délesté de la batterie de Chamberlain avait su prendre tout le monde à contre pied et livrer Adore, pour moi l'un des cinq meilleurs albums des années 90. Délestée de sa guitare au profit du piano, PJ Harvey n'oublie pas pour autant de livrer des chansons toujours aussi intenses. De sa voix aigüe elle nous invite à emprunter un nouveau chemin. C'est à distance qu'on la suit, nous simples mortels, intimidés par le talent et la classe d'une femme décidemment pas comme les autres...

9/25/2007

L'arche de Noah


Si je devais emporter la discographie d’un groupe des années 2000 sur une île déserte ce serait celle d’Animal Collective. La musique de cette entité américaine à géométrie variable est la plus excitante que j’ai écoutée ces dernières années, depuis Sung Tongs. Sur leur troisième album, le groupe ouvrait de nouvelles perspectives à la musique contemporaine : punk chamanique à grattes sèches, folk aphextwinien, rythmiques africaines, pulsions électroniques et envolées psychédéliques. Pour l’album suivant, le folktronisant Feels, à l’exception de Grass et Turn Into Something , le groupe semble s’être assagi et si on pense à une signature du label Warp, c’est davantage à Boards Of Canada, dont l’album sortait aussi en 2005. C’est un peu tiré par les cheveux mais je me rappelle avoir confondu leurs titres réciproques en fin d’émission de Lenoir à l’époque. Depuis le groupe a tourné, les membres ont travaillé chacun de leur coté. Avey Tare enregistrant des EPs, Panda Bear, aka Noah Lennox, installé à Lisbonne, où vit sa copine, un LP encore non-distribué en France, touché par la grâce, comme si on avait exhumé des bandes d’enregistrements des Beach Boys d’un studio de Lee « Scratch » Perry. Et récemment le groupe s’est donné rendez vous dans le désert de l’Arizona pour accoucher de son cinquième album : Strawberry Jam. Une confiture de fraise que l’on aurait coupée à un je ne sais quoi qui donnerait presque envie de souhaiter tout le bonheur du monde à Sinsemilia, saupoudrée d’electronica, fait dans de vieux pots étiquetés Feels ou Sung Tongs selon les chansons, mais qui a la saveur de l’inédit.
Ma chronique pourrait s’arrêter là, comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui. Mais c’était un peu court, un peu jean foutre sur les bords. Je vais essayer d'étoffer un peu. Je ne promets rien qu'un compte rendu résumé des sensations procurées par ce disque hors-norme. Pour aimer ce disque nul besoin d’être rompu à l’écoute d’oeuvres dites difficiles d’accès, à l’image de celle de My Bloody Valentine ou des premiers Sonic Youth diront certains. L’univers onirique créé par Animal Collective plaira aux enfants de 7 à 77 ans. On y parle de « feux d’artifices », « d’os de la paix », de « cocoricos ». Mais pas seulement, car si le propos à un minimum d’importance, l’art et la manière de le mettre en son fait toute la différence. On imagine mal Nick Drake ou Ian Curtis traiter des mêmes thèmes sur Pink Moon ou Closer. Pour Strawberry Jam, Animal Collective a travaillé à partir de samples de morceaux de freak folk psyché antédiluviens et bribes d’electronica sorties de derrière les fagots. Le tout s’entrechoque dans un joyeux bazar, où tout est à sa place : qu’il s’agisse des samples sus-cités, torturés et triturés par Panda Beardes percussions tribales de Geologist et des incantations chamaniques d’Avey Tare. Et si ce disque plaira autant à votre grand-mère qu’à votre neveu/ cousin c’est aussi tout simplement parce que sans lui le monde serait ennuyeux comme une chanson de James Blunt.

http://www.myspace.com/animalcollectivetheband

photo : http://www.midi-festival.com/?Programmation

9/19/2007

Parce que j'attends avec impatience la suite ...

9/13/2007

The Spanish Apartment


Toute ma vie je n'ai juré que par l'Angleterre. A la rigueur New York. Mais mon coeur est toujours revenu vers cette Perfide Albion qui à la fois m'a tant déçu (cette ribambelle de "next big thing" plus décevant les uns que les autres) et apporté tant d'amour (en vrac: My Bloody, les Smiths,les Libertines, les Beatles, etc...). Londres, Manchester et Liverpool formaient pour moi une sainte trinité en dehors de laquelle il n'était pas bon de partir en pélerinage. Jusqu'à... Jusqu'à ce que je prenne la peine d'écouter un petit album d'un groupe espagnol à la pochette grise comme la tristesse et que j'en revienne bouleversé. Comme les membres de Saint Etienne, Jone Gabarain et Ibon Errazkin ont choisi pour leur groupe le nom d'une ville française, en l'occurence Le Mans. Mais là où je suis tombé amoureux des anglais grâce à leurs mélodies pop et ensoleillées, Saudade de Le Mans sorti en 2004 incarne l'album de spleen absolu. La bande son rêvée d'un automne triste et pluvieux qui rimerait avec drame amoureux. Saudade s'ouvre par un Desacierto magnifique, sorte de Sometimes espagnol apaisé (!), dont la beauté époustouflante donne le ton d'un album sublime. Saudade est entré dans ma vie et n'est pas prêt d'en sortir.

http://www.myspace.com/lemansartist

9/07/2007

From Sweden with Love


Quand je ne suis pas chez moi, et que je n’ai rien emporté à écouter avec moi, je me branche sur myspace pour y trouver de la musique fraiche. Aujourd’hui j’y ai découvert New Moscow. Soit le projet solo de David Fransson, ancien guitariste du groupe suédois Division Of Laura Lee, qui a eu le droit à son quart d’heure de célébrité en figurant en bonne place, parmi tant d’autres groupes à guitare(s), dans un numéro de The Face, il y a cinq ans, quand il était de bon ton de parler du retour du rock. D’après sa bio David Fransson s'est retiré dans sa ville natale, Trollhättan, située aux confins de l’Arctique, ville-usine, une sorte de Detroit Suédois, pour écrire des chansons. Ceux qui s’attendent à « la réponse suédoise aux Stooges » seront déçus car c’est davantage vers une pop californienne fragile et élégiaque à la Death Cab For Cutie, BO idéale des instants les plus mélancoliques de The OC, que penchent les compositions de New Moscow.