4/23/2007

3 Non Blondes


Le groupe italo-japonais ( si si) Blonde Redhead sort ces jours-ci son nouvel album 23, mon âge ou presque, mais c'est une autre histoire, ou alors presque celui auquel je les ai découverts, à 22, à l'époque de Misery is a Butterfly, la tristesse est un papillon, titre à propos, pour décrire un disque aux mélodies éthérées et désesperées donc, dont chaque note embrume les yeux. D'un battement d'aile ce papillon de nuit avait fait pousser du lierre et des lauriers dans mon appartement, apparaître des peintures de Vinci sur ses "murs lézardés", des sculptures de Michel Ange dans la cuisine, des thermes vaporeux en lieu et place de ma salle de bain, Sur le LP 23 c'est encore mieux. A tous ces éléments se sont ajoutées des pochettes de Loveless de My Bloody Valentine et de Treasure des Cocteau Twins, signés chez 4AD comme Blonde Redhead, en d'autres temps. Les nappes de guitares ondoyantes qui règnent en maîtresses sur "23", le morceau d'ouverture, n’y sont pas pour rien. Sur le morceau suivant "Doctor Strangeluv" ce sont des images du génial Peter Sellers qui trônent au dessus de mon lit, un docteur tombé amoureux de la chanteuse japonaise d'un groupe New Yorkais. Comment pourrait-il en être autrement ? Cette voix est belle à attendrir un Materrazzi des grands soirs. "The Dress", ce titre tragique aux synthés empreints de nostalgie, drape de vague à l'âme. "SW" creuse des tranchées, déplace des montagnes dans un espace réduit (4'30). "Spring and By Summer Fall" fait réapparaître le fantôme de Sonic Youth à des heures tardives, entre chien et loup, ténébreux et guerrier. Ce morceau (trans)alpin, ardent comme l'Etna, joué pied au plancher, justifie à lui seul l'achat de 23. La deuxième moitié de 23, dans laquelle le groupe explore la veine mélancolique et spectrale déjà développée dans Misery is a Butterfly, est à peine moins excitante et foisonnante.

Blonde Redhead - 23
(myspace)

Dizzee's la peste !

Dizzee Rascal nous revient avec un nouveau single du niveau de "99 Problems" de Jay-Z ou de "Fix Up Look Sharp", son single devenu hit en deux temps. Dans un premier temps à la sortie de son premier album "Boyz in Da Corner" en 2004, dont il émergeait de manière si évidente, que Dizzee Rascal semblait se la jouer petit bras sur le reste du disque. Dans un second temps, il y a un an environ, pour la sortie de Rize de David La Chapelle, alors qu'il était le titre phare de la bande-originale. Sur "Sirens", son rap , toujours virtuose, fait corps avec un beat monstrueux, et des échantillons de guitares industrielles. Les ricains ont du soucis à se faire... Single of the Week déjà !



Dizzee Rascal - Sirens (myspace)

4/21/2007

We Danced Together (On The Roof Of Paris)


Samedi 21 avril, 10H passé, mon téléphone vibre: j'ai un nouveau message. "Ce soir, 19H Elysée Montmartre, The Rakes en concert. Bisous Christelle". Ce n'était pas la peine de me prévenir. Cela faisait déjà des semaines que j'avais pris mon billet afin de voir si la bande à Donohoe allait confirmer sur scène toutes les belles promesses issues d'un deuxième album méritant et enthousiasmant, et déjà promis à une place dans mon top 10 de fin d'année. Arrivé à l'Elysée Montmartre à 19H30 et déjà première surprise: The Rakes ne s'est pas contenté de venir à Paris avec dix nouveaux messages, mais a également emmené avec lui dans ses bagages les prometteurs Good Shoes afin d'emporter le maximum de suffrages. Après une très bonne premiere partie (une des meilleures à laquelle j'ai pu assister), The Rakes arrivent sur scène aux alentours de 20H30. En cette veille d'élection, il fallait noter une certaine abstention, le concert n'étant pas sold out, et à ma grande surprise, très peu d'anglais dans la salle. Qu'importe, les Londoniens avaient suffisamment de bonnes intentions et de bonnes idées pour enflammer la salle, bien que partiellement remplie. Ouverture du set avec des valeurs sûres, deux chansons du premier album. Une certaine tension est palpable dans la fosse, prête à exploser mais pas encore tout à fait. "Y a trop de monde, on est trop compressé" remarque judicieusement ma petite voisine de gauche. De l'espace, pour faire vivre et sauter une fosse qui ne demande que ça. Des petits trous justement, que la prochaine chanson, la reprise du poinçonneur des lilas interprétée en français s'il vous plait, va creuser un peu partout sur le devant de la fosse. Dès lors, en même temps que les Rakes enchaînaient tubes et morceaux incendiaires, l'ambiance s'en est allait crescendo. A l'hymne Strasbourg ou au dernier single We Danced Together, le public répondait favorablement par slams, sauts de cabri et autres clapements de mains généreux. Fin de la partie principale, le public attend avec impatience de voir si The Rakes va confirmer pendant le rappel. Mais avant même de connaître le résultat du second tour, il ne fait aucun doute, on a assisté à une très bonne performance. Rappel que le groupe clôture par un The World Was A Mess But His Hair Was Perfect dantesque: ce fut en effet le chaos, mais, comme d'habitude, les cheveux de Christelle sont restés parfaits. A l'image d'un excellent concert.

4/20/2007

Single of The Week



"What happens in Vegas stays in Vegas, But what if it don't? What happens in my head stays in my head, But sometimes it won't. What if you knew what I was thinking? Would it make you like "Whoa!"?" Voilà les paroles du premier couplet de "I Wanna Have Your Babies", le dernier single de Natasha Bedingfield, cette anglaise qui s'était fait connaître en 2004 avec son tube planétaire "These Words", le pendant féminin de "My Love" de Justin Timberlake ... avant l'heure. "I Wanna Have Your Babies", chanson pop fraîche comme une brise de printemps, plastronne en haut des charts anglais. On espère simplement que "ce qui se passe Outre-Manche" n'y reste pas et - exprimé autrement- qu'"I Wanna Have Your Babies" devienne un secret de polichinelle du genre à déclencher un baby boom.




Natasha Bedingfield - I Wanna Have Your Babies (myspace)

4/19/2007

Monsieur le Président

Que sont devenus les éphémères We in Music ? Un single qui a du rester deux semaines sur la playlist groove and dance de Fun Radio, le tubesque "Grand Life"... et après ? En googlant à droite et à gauche, j'ai appris que Raw Man du défunt label Crydamoure ( de Guy Man de Homen Christo), à l'origine du projet We In Music, avait remonté un groupe depuis : les Amen Birdmen, sorte de combo house métal, dont la musique est assez difficile à encaisser, pour ne pas être méchant. We in Music n'est donc plus. Et puis par des chemins sinueux, semés d'embuches - le space du défunt label Crydamoure, le space de Kiyoshi - le space de Jacques C est arrivé comme une révélation. Originaire de Stockholm, Jacques C est peut être un fan de notre président, il n'en reste pas moins un sacré cogneur, le Bjorn Borg du dance floor, aussi bon en coup droit qu'en revers, peu résistent aux assauts sonores de son "Wagon". Courbattu mais aux anges, j'ai pris ma claque en deux sets : 6/0- 6/0.

Jacques C - The Wagon (myspace)

4/17/2007

Hit machine


En guise de présentation Hit Parade se contente d'une phrase laconique : "Hit Parade use rickenbacker guitars" "dont le son enjoué spécifique est associé à la pop de la moitié des années 60, et en particulier période Mr Tambourine Man des Byrds"*. Le genre d'accroche qui fait de moi un fan acquis à la cause d'un groupe avant même d'avoir écouté un seul de ses morceaux. Le single "Queen of the Mousehole" ne vient pas démentir cet a priori favorable, tant il fait penser à ces images d'épinal sixties de Californie ensoleillée, d'étudiants insouciants souriant béatement à la vie. C'est le summer hit par excellence. Si ce fut déjà le cas en 2006, sans que je m'en sois aperçu, alors ce sera le mien pour 2007.

Hit Parade -Queen of the Mousehole (myspace)


* définition du Dictionnaire Snob du Rock

4/16/2007

Bloc Party In Da Club


Depuis quelques jours ce morceau tourne en boucle et m'a donné envie de me repasser encore et encore le dernier Bloc Party, que d'aucuns ont déjà relégué en deuxième division des deuxièmes albums en demi-teinte aux côtés de "Neon Bible" d'Arcade Fire et "Room on Fire" des Strokes. Il s'agit de "I Still Got Problems", un mash up de "I Still Remember" de Bloc Party, et de "No Problem" de Lil Scrappy rappeur "gangsta" d'Atlanta, réalisé par DJ Them Jeans, auteur de mash-up plus ou moins réussis de Spank Rock(+) et Spinto Band(-).




Bloc Party / Lil Scrappy "I Still Got Problems" ( DJ Them Jeans Remix) (myspace)

4/14/2007

We Love Life

Gatz avait parlé de cet artiste il y a déjà presque un mois. A l'époque je n'avais pas été touché plus que cela par l'extrait proposé. Mais il faut savoir rendre à César ce qui appartient à César: quand Gatz vous parle d'un groupe, vous pouvez être sûr que ça sera incontournable dans les semaines ou mois à venir... Si à l'époque Acrostico ne m'avait pas marqué outre mesure en raison d'une tendance au spleen trop prononcée, le nouvel extrait de l'album de Gui Boratto disponible à la fin du podcast vol 35 des Inrocks, Beautiful Life, respire la lumière et est tout simplement H-A-L-L-U-C-I-N-A-N-T! Je me suis souvent demandé à quoi ressemblerait la musique parfaite pour accompagner un attérissage sur la Lune, ça y est, j'ai trouvé...


Les Inrocks Podcast vol 35

Single of The Week



Pour situer un peu les acteurs, Steve Aoki du label Dim Mak est un ami de Busy P aka Pedro Winter, qui fait des bangers parties avec Them Jeans, Klaxons et Guns n Bombs. De son côté Young Love est un Rapture mainstream qui servirait de bande-son à une émission du genre Dismissed ou Parental Control, soit la crème de la crème de la MTV Touch. Le remix de Young Love par Steve Aoki provoquera des tendinites aux genoux et aux tendons d'Achille chez ceux qui en abuseront.



Young Love "Discotech" ( Steve Aoki Remix)

PS : Qui a des nouvelles de We In Music ?




We In Music " Grandlife"

Le Péril Jeune


Contrairement à ce que les photos laissent paraître, The Youngs est un trio composé d'un sosie de Terry Richardson avec des cheveux (Tim Young), d'une Super Nanny avec des tatouages sur les bras (Eryn Young), et d'un troisième membre qui n'apparait jamais en photo ( John Schuller Young). Ce dernier a "enregistré" le dernier disque des dronesques Earth du label Southern Lord. Leurs influences vont de Nina Simone à ZZ Top en passant par Blonde Redhead, Grandaddy, et Black Sabbath. Et quand un groupe digère toutes ces influences et se décide à mettre de titres sur son myspace, son folk sonne heavy ( "Walk On By", "Letting The Pressure") ou crépusculaire tendance Beach House ( "The "Last Migration", "In The City"), celle que je préfère chez eux.

http://www.myspace.com/theyoungs

4/07/2007

Pyromanes


Hier le fait de ne pas encore avoir trouvé de single le plus cool du moment à écouter en mode repeat m'avait conduit à souligner les qualités d'un groupe australien sous-estimé qui le méritait. C'était avant d'avoir découvert ce groupe anglais dont tout le monde parle entre deux pintes de Carling : We Start Fires. Le Guardian en est fou, le NME ne sait plus quelle comparaison employer pour faire monter le buzz. Et Everett True , ancien journaliste pour le Melody Maker, fan de Nirvana de la première ligne de basse, confident et ami de Kurt Cobain et Courtney Love, écrivant désormais pour le magazine Plan B, n'en pense pas moins. Leur dernier single "Magazine", furieux, tigresque, concis, joué à 60 miles à l'heure, est de ceux qui mettent le feu à une salle de concert en deux minutes chrono.



We Start Fires "Magazine" (myspace)

4/06/2007

Single of The Week


Quand aucun single ne marque les esprits, et que rien ne suscite l'envie d'écrire, de porter la bonne parole, et de déclencher le buzz qui rayera des annales tous les Klaxons de la planète Terre, et qu'un groupe semble injustement ignoré, il est d'utilité publique de radoter, de répéter à l'envi tout le bien que l'on en pense : Cut Copy est le meilleur groupe sousestimé de l'histoire récente de la dance-pop music. Son album "Bright Like Neon Love" est le meilleur disque de 2004 écouté en 2006, et leur single "Hearts on Fire" est le meilleur single de New Order sorti en 2007.




Cut Copy "Hearts on Fire" (myspace)

4/02/2007

I Should Be So Lucky, Lucky, Lucky, Lucky


Ca a été mon single de l'année 2006. Et à écouter et réécouter Lips Are Unhappy, j'avais compris: je savais déjà quel serait mon album de l'année 2007. Il ne pouvait en être autrement. 40 ans après le fameux Summer Of Love, 2007 sera marqué du sceau de la pop ensoleillée de Lucky Soul qui s'apprête à sortir son premier album, The Great Unwanted. Imaginez Saint Etienne produit par Phil Spector et qui voudrait rivaliser avec les plus grandes compositions de la Motown... N'en jetez plus. Vous aussi vous avez compris. Compris qu'en ces temps incertains ou même la musique ne parvient pas à s'échapper de la morosité ambiante, Lucky Soul était indispensable. Alors Indiekids de tous pays, amoureux d'une certaine idée de la pop, chérissez Lucky Soul, chantez à tue-tête sous la douche One Kiss Don't Make A Summer, faîtes de ce quintette londonien la bande son d'un été parfait, diffusez le à vos proches afin que The Great Unwanted ne se transforme pas en The Great Disappointed. Et que Lucky Soul ne devienne pas un autre de ces trésors cachés de la pop injustement ignorés à cause de la bêtise et de la surdité du monde qui nous entoure.

http://www.luckysoul.co.uk/index.html

4/01/2007

"Vas à ce concert...

... ça va changer ta vie, je te le jure" m'avait dit Natalie Portman à la fin d'un rêve torride et humide... N'aimant pas décevoir les filles, j'y suis allé. The Shins donc. Peut-être le meilleur groupe de pop des années 2000. Le genre de formation qu'on aime chérir et faire partager aux potes, parce que justement, ils ont écrit des chansons qui te changent une vie... Un concert propre, pro, maîtrisé, bien (et rapidement) exécuté. Ils ont couvert les trois albums, ont joué pour la première fois sur scène Caring is creepy, pour moi la plus belle chanson qu'ils aient écrite. Mais voilà, ça a manqué de puissance émotionnelle, de folie, ce petit quelque chose qui fait qu'un concert sorte du lot, te marque, ne soit pas qu'une date de plus dans un agenda déjà bien chargé. Y a bien eu un semblant de début de quelque chose sur So says I, mais c'était déjà trop tard, le concert se terminant dessus. Une bonne déception. Finalement je vais arrêter de passer mes nuits avec Natalie Portman moi...

3/29/2007

Drums not Dead

These New Puritans est un groupe de (post) post-punk frigide du sud de Londres, dont la cote n'a cesser de s'envoler, à coup de rapports enthousiastes d'experts en hype/coolitude. Pour preuve, Hedi Slimane, fort de son pouvoir économique, s'en ai fait le mécène en leur commandant une pièce pour son défilé. Au delà de tout buzz, These New Puritans offre une fraicheur, une urgence, une volonté de se dépasser et de renouveler son genre, à l'image des Liars sur " They Threw Us All in a Trench and Stuck a Monument On Top "."En Papier", mis en images en deuxième partie de cette vidéo, est à ce jour leur titre le plus passionnant :



These New Puritans " C16 / En papier"

3/26/2007

Les grands Rakes


J'avais gardé un souvenir mitigé de "Capture/Release", le premier album des Rakes, dont je retiens surtout "22 Grand Job", et sa minute trente de réjouissances. Je me rappelle aussi d'un concert en première partie de Bloc Party, à Lyon au Transbordeur, en avril 2005. A l'époque j'étais resté à distance de leur prestation, comme pendant l'écoute de "Capture/Release", trop désincarné, trop propre, trop centriste pour émouvoir. Même s'il n'en a ni l'énergie ni la fougue, "10 New Messages" convainc davantage. Sans doute parce que les Rakes ont versé de la pop dans leur post-punk, du sucre dans leur thé : l'émotion est palpable, à fleur de timbre sur "Leave the City and Come Home", on entend des voix féminines sur "Suspicious Eyes", des choeurs discrets ("We danced Together"), un Jonathan Donahoe aux accents Martiniens sur "Time to Stop Talking", et même des minis solos du plus bel effet. On vit des instants précieux, comme au meilleur de "Silent Alarm" de Bloc Party ("Trouble" vers 2'10). On jurerait écouter Franz Ferdinand sur "Down with Moonlight". Mais ce que l'on apprécie avant tout chose c'est cet amour de la mécanique pop de précision, qui prend tout son sens sur "When Tom Cruise Cries" et "Suspicious Eyes", réglées comme des horloges.

The Rakes "We Danced Together" (myspace)


therakes

Vox Populi

Sur la foi d'un maxi, Mothers, Sisters, Daughters & Wives, paru l'année dernière, j'avais fait des Texans de Voxtrot mon espoir 2007. En cette année de coupe du monde de rugby, ils reviennent transformer l'essai avec un premier très bon album de pop, tout en tension retenue à paraître le 22 mai prochain.

3/25/2007

Hérésie

Interprétation diverses donne dix raisons de ne pas aimer Arcade Fire. Face à l'aveuglement de millions d'adeptes, à qui il est devenu impossible de faire entendre raison, la mauvaise foi est de mise :
Extrait :
3 -"Ils ont trop de musiciens sur scène. Quand on ne sait pas trop comment défendre un argument, on fait appel à l'argument d'autorité. Allons-y : "You can't beat two guitars, bass, drums" (Lou Reed)."

3/22/2007

Lady Lastee


Comme réussir à recycler une ligne de basse que l'on jurerait avoir entendu chez Cut Copy et des synthés vintage à la Van Halen, et en faire un tube dance-floor ? La réponse est donnée par l'australienne Ladyhawke :

Ladyhawke : Back in the Van (myspace)

3/20/2007

God is a JD


Une chanson sur le podcast de JD the DJ et me voilà propulsé au paradis . Il s'agit de Soulsavers en duo avec Mark Lanegan ( Queens of the Stone Age, Screeming Trees), un titre d'une beauté à couper le souffle d'un marathonien.

JD the DJ Podcast