5/26/2008

Playlist semaine passée

Flying Saucer Attack - Further
Tim Hecker - Harmony in Ultraviolet
Nico - Chelsea Girl
Desmond Dekker - Rudy Got Soul
The Supremes - Where Did Our Love Go
David Pajo - Pajo
Kanye West - Graduation
Brian Eno - Before and After Science
Animal Collective - Campfire Songs

5/24/2008

Everything Exctatic

Concert de Vampire Weekend lundi. Soirée Fluokids hier. Je n’avais plus d’énergie pour écrire lundi, et c’est avec ce qu’il me reste d’énergie de la soirée de cette nuit que j’essaye d’écrire sur ce qui s’est passé lundi et hier soir. L’ennuyeux dans l’histoire et que j’ai le sentiment d’avoir mieux profité du concert de lundi que de la soirée fluokids, deux événements, je m’en rend compte, que tout oppose. Si mes souvenirs sont bons le concert de Vampire Weekend était bien frais. Je sais pas si çà vous arrive mais des fois j’arrive à un concert d'un groupe et je sais quelles chansons j’aime, quelles chansons je n’aime pas, et je croise les doigts pour que le groupe ne joue que les chansons que j’aime. Comme j’aime toutes les chansons du court premier album (35 min) de Vampire Weekend, et que même les inédits étaient bons, j’ai passé un très agréable moment. Musicalement çà ressemblait à une retranscription live d’un disque que les Talking Heads auraient enregistré en plein air, au mois de juillet en Nouvelle Angleterre, en shorts et tongs. Quant a la soirée fluokids, dire que je préfère les fluokids tendance Hianta, aux fluokids tendance Pharell et Redhotcar devrait suffire.


PS : à l'instant où j'écris la plus belle chanson du monde est le remix de "Heim" de Pole par Four Tet, découverte au cours d'une soirée le week-end dernier. Merci Thomas.

5/22/2008

We own the sky

"Je t'aime lorsque debout sur la pelouse,
Tu regardes quelque chose dans un arbre. " Il s'en est allé.
Il était si petit. Il reviendra peut-être". ( tout cela
Dit dans un murmure plus doux qu'un baiser).
Je t'aime quand tu m'appelles pour admirer
Le sillage rose d'un avion au dessus des feux du
couchant.
Je t'aime lorsque tu fredonnes pendant que tu fais
Une valise ou le sac d'auto ridicule
Avec sa fermeture Eclair aller et retour. Et je t'aime surtout
Quand, d'un signe de tête pensif, tu salues son fantôme,
Et tiens son premier joujou dans sa main; ou quand tu regardes,
Retrouvée dans un livre, une carte postale qu'elle t'avait envoyée. "

Feu pâle - Vladimir Nabokov

5/17/2008

La Party

"Bien souvent je me suis dit que j'aurais du noter toutes les jolies choses que j'ai entendues dans la bouche d'étrangers découvrant, subissant le charme de Paris. Une des plus jolies choses m'a été dites par le "coronel" Bento à qui j'avais demandé ce qu'il pensait de Paris et qui me répondit :
- Paris ? Mais mon cher, j'ai l'impression que Paris est toujours en fête.
- Comment çà, en fête, coronel ?
- Eh ! Mon Dieu, oui. Quand je remonte à pied les Champs-Elysées ou que je flâne sur les boulevards et que je contemple le double flot des voitures, les unes se rendant à une fête, les autres revenant de la fête, j'ai le regret d'être un étranger à Paris et de ne connaitre personne qui m'invite à cette fête qui se donne quelque part en ville, dans une maison remplie d'amis qui s'amusent, maison que je n'ai jamais pu trouver, aussi loin que je sois allé en ville, loin à me perdre"


D'Oultremer à Indigo - Blaise Cendrars

5/06/2008

Moon Safari

Les vacances sont une bonne occasion d’écouter des nouveaux disques de réécouter des disques perdus de vue, mal écoutés. A commencer par le disque du groupe américain Deerhunter, signé sur le label Kranky qui a vu s’épanouir Godspeed You ! Black Emperor à leurs débuts. Je me rappelle avoir écouté « Cryptograms » il y a plus d’un an, les paupières lourdes et les oreilles endormies. J’en étais resté là, jusqu’à cette semaine. Camé jusqu’à l’os, "Cryptograms" sonne comme du Spacemen 3 speedé qui rejouerait avec le feu à la lisière d’une forêt humide après avoir cueilli des champignons. Parfois aussi à une collaboration entre l’électronicien Tim Hecker, parangon de l’ambient laptop, et les métalleux hardcore d’Isis vue/entendue sur youtube. Le coup de cœur de l’album s’appelle « Providence », les guitares éthérées viennent étreindre des synthés venus d’ailleurs, des pianos d’outre-tombe, des bruissements liquides enregistrés en pleine nature. J’ai réécouté le dernier PJ Harvey une fin d’après-midi grisâtre et je ne suis pas loin d’avoir la même opinion que Cocokwaze à la sortie du disque. Je me suis réécouté « Drax » sur l’EP "Too High To Move" de Quiet Village sorti l’année dernière. Un morceau fumeux, pour after drogué dans un vaisseau spatial en orbite entre Düsseldorf et Jupiter. Ce groove tropical, lancinant et répétitif et ces effluves sonores allant et venant constituent un morceau hautement psychotrope. J’ai également écouté et réécouté le splendide disque de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, un disque qui n’est « ni à la mode ni démodé (juste) de la dernière élégance », quarante ans après sa sortie. Il s’agit de « Fairy Tales and Fantasies », rarement un disque n’aura aussi bien porté son nom. Pour finir en beauté, les disques « Getz/Gilberto » de Stan Getz, Jao et Astrud Gilberto, Jobim, et « Wave » de ce dernier sont comme du caviar pour les oreilles.




5/03/2008

Les faucons ne partagent pas.

« Son talent était aussi naturel que les dessins poudrés sur les ailes d’un papillon. Au début il en aussi inconscient que le papillon et, quand tout fut emporté ou saccagé, il ne s’en aperçut même pas. Plus tard, il prit conscience de ses ailes endommagées et de leur dessins, et il apprit à réfléchir, mais il ne pouvait plus voler car il avait perdu le goût du vol et il ne pouvait se rappeler le temps où il s’y livrait sans effort »

Ernest Hemingway à propos de Scott Fitzgerald dans Paris est un fête.

Je suis en train d’écouter The Ideal Copy de Wire. Du « New Order en robe de bure » avait écrit Arnaud Viviant dans le Hors Serie « Trésors cachés » des Inrocks. Mon morceau préféré s’appelle « Up in The Sun », où la voix Walkerienne de Bruce Gilbert flotte sur une luminescente nappe de brouillard synthétique. En relisant cet article sur le mouvement shoegaze dans le premier numéro du magazine Tsugi, je suis tombé sur le nom de Stereolab. Ma surprise fut grande à l’écoute de « Dots and Loops ». Rythmes jazz, mélodies pop 60’s sucrées, textes (incompréhensibles) en français, ce disque donne du baumes aux oreilles. Sorti en 1997, « Dots and Loops » prouve qu’il y a une vie après le shoegaze.

4/29/2008

Playlist

Psychic TV - Dreams Less Sweet
Wire - The Ideal Copy
Antonio Carlos Jobim - Wave
Four Tet - Rounds
Fuck Buttons - Street Horsing

4/27/2008

Mieux vaut tard...



Magnifique chanson, comme aux plus belles heures de la Motown (on y entend un sample de "Ain't No Mountain High Enough" de Marvin Gaye), découverte ce week-end.

4/21/2008

Playlist Weekend Passé

Sly and The Family Stone - Dance To The Music
Sly and The Family Stone - There's a Riot Going On
Deepchord - Deepchord Presents Echospace : The Coldest Season
Burt Bacharach - The Look Of Love ( partiellement)
Caetano Veloso - A Bossa De Caetano
Basic Channel - Basic Channel
Boris With Michio Kurihara - Rainbow
Berry - Mademoiselle
Louis La Roché - Love
MGMT - Oracular Spectacular

PS : Je confirme : je pense que la deuxième moitié de l'album d'MGMT n'est pas moins convaincante que la première, juste moins tubesque.

4/17/2008

Asleep From Day

Dédicace à la copine qui veut écouter « de la bonne musique » en soirée. Ce post ne mentionnera que des noms de groupes ou d’artistes qui jouent de la bonne musique. Je commence par en remettre une couche avec ESG, ce groupe de New Yorkaises que tout le monde connaît, auteur de chansons intemporelles à la croisée du post punk, de la disco et du hip-hop, je pense à Moody dont les premières notes de basse me donnent des fourmis dans les jambes à chaque écoute, n’en déplaise à la copine. Je poursuis avec Cut Copy, dont l’album assez inégal vient de sortir, avec ses mornes plaines de pop Tesco et ses sommets de synth pop haut de gamme, comme le morceau « Strangers In The Wind », ou les cinquantes cinq dernières secondes de « Feel The Love », qui jouées en boucle pendant trois minutes trente feraient un bon tube de l’été indie. MGMT, autre groupe de New York ( des années 2000), joue un excellent single « Electric Feel » sucré comme du Bee-Gees sous acid, que je n’arrête pas de me passer. Merci Cocokwaze. Portishead joue aussi de la bonne musique sur « Third » son troisième album, c’est un avis qui ne sera sans doute pas partagé. Un ami qui m’avait prêté leur live au Roseland Ballroom, m’avait dit que Machine Gun, le lead single du nouvel album, était nul, je le trouve éprouvant mais stimulant. Un titre qui sent la poudre et le souffre, comme l’ensemble du disque, beaucoup plus sombre ( !) que les précédents, comme si le groupe avait mis du Sunn O)))) ( du Earth ?) du Can ( du Scott Walker tendance dernier album ?)( voir l’interview du groupe dans Vox Pop) dans sa soul électronique. Le plus jouissif dans l’histoire est d’imaginer la claque inamicale que vont se prendre ceux qui se délectent déjà à l’idée de s’enchaîner une compil Buddha Bar, le dernier Portishead et un compilation Costes. Samedi dernier j’ai suis rentré pour la première fois chez Colette. Beaucoup de beaux livres, et quelques disques tout au fond, avec en bonne place sur les murs la dernière compilation Colette dont la tracklist concoctée par Michel Gaubert (ancien DJ au Palace, sound designer pour défilés de haute couture) comporte ce qu’il faut pour faire jubiler les nerds en quête de sons obscurs et lumineux, des baladeurs MP3, avec de la bonne musique. Je pense à Deepchord, artiste dont j’avais écouté le disque ( Deepchord Presents Echospace ) il y a quelques mois après avoir fait lu un article sur l’ancien blog de Joseph Ghosn.Un disque de house humide comme le dub de Rythm & Sound, planant comme l’ambient de Brian Eno. Avec un bon casque l’effet est stupéfiant.

4/14/2008

Redacted

4/12/2008

Playlist Week-End

Compilation New York Noise
Cut Copy - In Ghosts Colours
Portishead - Third
Berry- Mademoiselle
The 5th Dimension - Magic Garden
MGMT - Oracular Spectacular

4/05/2008

Daft Punk is Playing In My House

En début de semaine Cocokwaze m’a demandé si j’ai entendu parler de MGMT, la nouvelle sensation New Yorkaise. Alors oui j’en avais entendu parler, mais non je n’avais pas encore écouté. Je ne m’étais pas encore lassé d’écouter Goldfrapp ou Vampire Week-End, la hype (justifiée) du début d’année, et puis d’autres disque moins hype dont j’ai dû parler les semaines précédentes. MGMT vient donc s’ajouter à la longue liste des disques qu’il faut avoir écouté en ce début d’année. D’où ces questions : parmi les disques des artistes suivants dont on n’a pas arrêté de nous parler en bien - Adele, Duffy, Foals, Teenagers, Hot Chip, The Kills, Sébastien Tellier, MGMT – et que je n’ai pas encore écoutés, faute de temps, lequel vaut vraiment la peine d’être écouté ? Si tous ces disques sont si bons, pourquoi éprouve-t-on le besoin de passer à autre chose (de nouveau, tout en sachant qu’il y a une multitude de vieilleries à découvrir, à redécouvrir) la semaine ou la quinzaine suivante ? Suis-je à côté de la plaque ? En attendant d’avoir une réponse à ces questions, je continue d’apprécier le premier album des Vampire Weekend. J’ai pris ma place pour le concert du Trabendo, j’ai hâte d’y être. Je me réécoute en boucle le premier album du musicien japonais Ryoji Ikeda, auteur de morceaux abstraits, mais aussi suffisamment concrets pour que je sois guidé dans ma rêverie. Le dernier morceau avec cette longue note givrée jouée a répétition, et cette espèce de vibration comme surgie des entrailles d’un navire, me donne l’impression à chaque écoute de triper dans un brise-glace au-delà du cercle polaire. D’autres continuent de composer des morceaux comme si rien ne s’était passé depuis 2002, comme si « le retour de la teuf pour la teuf » n’était qu’une escroquerie. Louis Laroche, DJ britannique, est de ceux là : son single « (So Much)Love (To Give) » attribué, par erreur semble-t-il, à Thomas Bangalter de Daft Punk, est une merveille de house cheesy, celle que Bangalter a renoncé à produire, et que l’on rêve d’entendre plus souvent.

3/30/2008

I Was a Lover

Dans le premier numéro de Vox Pop, Miles Robinson, ami musicien de la clique TV On The Radio, dans le cadre d’une interview consacrée à Williamsburg, avait déclaré « Je me souviens de ce concert, il y a deux ans, dans ce petit parc au bord de l’eau sur Grand Street. C’était la meilleure soirée de tous les temps. Les gens dansaient, le soleil se couchait, tandis que jouait Iran (un des groupes de Kyp Malone de TVOTR), Blood On The Wall et Celebration ». Ce qui n’a pas manqué de me donner envie de me repasser le disque de Blood On The Wall, sorti en 2006, dans l’indifférence. Je me demande pourquoi ? En toute subjectivité je trouve que ce disque est la meilleure chose qui soit arrivée au punk rock américain depuis des années. Sur certaines chansons BOTW fait penser à des Pixies de très mauvaise humeur, sur d’autres à du Jesus & Mary Chain bluesy, aucune n’est à jeter. Ce disque est une sorte de best-of à lui tout seul, un best-of harmonieux. Je me suis également empressé de jeter une oreille au disque de Celebration sortie l’année dernière. Mon enthousiasme concernant ce disque se borne pour l’instant à l’écoute de leur tube « Fly the Fly ». Ce groupe joue de cet noisy-pop à guitares aériennes, injectée de soul, qui avait fait tant de ravages chez TVOTR, avec moins de talent. C’est le constant qui s’impose à la réécoute de leur désormais classique « Return To Cookie Mountain ». « Wolf Like Me », qui arrive à rassembler, en quatre minutes, fans de Sonic Youth, de Terry Callier et de Massive Attack, est de ces chansons qui s’adressent autant au cerveau qu’aux tripes. « I Was A Lover » avec ce beat hip-hop et ces guitares maltraitées par Kyp Malone et David Sitek, invente le noiship-pop. « A Method » est un sommet de soul chorale dont la dernière minute sidère par sa beauté.Dans le registre beauté sidérante, le morceau « Le Berceau de Cristal », sur le disque du même nom d’Ash Ra Tempel, se défend très bien, avec ses longues plages de synthés planants sur lesquelles viennent se poser des guitares élégiaques qui n’auraient jamais vu le soleil qu’à travers le reflet de la lune.

3/24/2008

Playlist Week-End

Ash Ra Tempel - Le Berceau de Cristal
Matmos - The Civil War
cLOUDDEAD - Ten
Compilation Maison 2002 ( Ikara Colt, Liars, Idlewild, The Rapture, Radio 4, Von Bondies, The Libertines...)
Grand National - Kicking The National Habit
Scott Walker - Scott 4
The Libertines - S/T
M83 - Before The Dawn Heals Us

3/20/2008

Tropique du cancer

"Debout devant le Dôme, voilà Marlow plein comme une huître. Il est en pleine saoulographie, comme il dit, depuis cinq jours. Cà veut dire une ébriété continue, périgrination de bar en bar nuit et jour sans inturruption, pour finir par un lit à l'Hôpital américain. Le visage osseux, émacié de Marlow n'est rien d'autre qu'un crâne perforé par deux orbites profondes, dans lesquelles sont enterrées une paire de moules mortes. Son dos est couvert de sciures - il vient de faire un petit somme dans les chiottes. Dans la poche de son veston se trouvent les épreuves du prochain numéro de sa revue; il s'en allait chez l'imprimeur, semble-t-il, lorsque quelqu'un l'a enjôlé pour aller boire un coup. Il en parle comme si la chose était arrivé il y a des mois et des mois. Il sort les épreuves et les étale sur le bar; elles sont toutes maculées de café et de salive desséchée. Il essaye de lire un poème qu'il avait écrit en grec, mais les épreuves sont indéchiffrables. Alors il décide de faire un discours, en français, mais le gérant l'arrête. Marlowe prend la mouche : sa seule ambition est de parler un français que même le garçon comprendra. Le vieux français, il le possède à fond; les surréalistes il les a excellemment traduits; mais pour dire une chose extrêmement simple comme " fous-moi le camp d'ici, espèce de con", c'est au delà de ses moyens. Personne ne comprend le français de Marlowe, pas même les grues. Par ailleurs, il est difficile de comprendre son anglais quand il est un peu rond. Il bave et crachote comme un bègue endurci... aucune logique dans ses phrase. "C'est toi qui paye!" est la seule chose qu'il se débrouille de sortir clairement.
Même s'il est cuit jusqu'à l'os, un magnifique instinct de survie avertit toujours Marlowe du moment il faut agir. S'il y a quelque doute dans son esprit sur la question de savoir comment les consommations seront réglées, il ne manquera pas de monter quelque coup".
Henry Miller

3/18/2008

Liste

de disques que j'ai envie d'écouter en ce moment :
- Wire - The Ideal Copy
- The Supremes - Where Did Our Love Go
- The Kills - Midnight Boom
- Lightspeed Champion - Lightspeed Champion
- Adam Green - Sixes & Seven
- Brian Eno - Before & After Science
- Tricky - Maxinquaye
- Massive Attack - Blue Lines
- Celebration - The Modern Tribe
- Suicide - Suicide
- Black Sabbath - Paranoid
- The Stooges - The Stooges
- Hot Chip - Made In Dark
- Hercules and The Love Affair
- Autechre - Tri Repetae
- Scott Walker - 2

3/13/2008

Stories From The Sea

Samedi dernier j’ai été voir le dernier film de Michel Gondry, Be Kind Rewind, film foutraque comme n’importe quelle video de Michel Gondry période MTV, je pense à « Fell in Love With A Girl », « Walkie Talkie Man », pour faire court. J’ai passé un bon moment pendant et après. Surtout après. Je m’explique : le lendemain j’ai eu envie d’écouter « Black On Both Sides » de Mos Def, acteur du film de Gondry. Ce fut une claque monumentale. Une heure dix de bonheur à humer le bitume, à palper le pouls de Brooklyn, à écouter Mos Def raconter des histoires sur un putain de son. « Black On Both Sides » prouve qu’il est sage de laisser vieillir un bon disque, avant d’y revenir une fois l’envie retrouvée. 9 ans après sa sortie ce disque n’a pas pris en ride. Présent sur l’immense « 26 Mixes For Cash », acteur de la scène shoegaze, Seefeel a tout pour plaire sur le papier. Sur disque aussi. En écoutant « Quique » (1993) j’ai l’impression de flotter sur une mer de guitares liquéfiées, entre deux eaux, à me demander qui dans mes artistes favoris a écouté Seefeel bien avant moi. Boards Of Canada, sûrement, The Chemical Brothers peut-être, Aphex Twin obligatoirement.

2/24/2008

Same as it ever was

« Je me retrouvais seul sur un banc. Il y a des endroits qui incitent à la méditation. Les squares par exemple, principautés perdues dans Paris, oasis malingres au milieu du vacarme et de la dureté des hommes » Patrick Modiano. Ronde de nuit.

Depuis quelques semaines je me demande si je ne suis pas en train de devenir un popeux pantouflard, à écouter et réécouter des disques figurant dans la liste des indispensables des hors-séries Inrocks parus en 2004 à l’occasion du cinquantième anniversaire du rock, sans avoir la moindre envie de jeter une oreille à ce qui se fait de nouveau. La dernière compilation parue dans les Inrocks et écoutée hier ne faisait que me renforcer dans ma conviction : autant écouter des classiques dont on sait qu’ils nous décevront rarement, plutôt que des nouveaux disques dont on sait qu’ils nous décevront souvent (trois titres sur un myspace ne font pas un disque). Quelques minutes chez un disquaire, à essayer de trouver « Music For Airports » de Brian Eno, et mon jugement été revu : un disque qui passe à fond, un son qui fait taper du pied inconsciemment, juste parce que c’est bon comme les Talking Heads, frais et sucré comme un instantané de ce début d’année 2008. J’ai l’intuition que c’est Vampire Week-End. Après vérification il s’agit bien eux, et j’ai vraiment hâte de pouvoir écouter leur disque chez moi à sa sortie. Autre élément m’ayant fait envisager mon rapport aux nouveautés différemment : une chronique du dernier Goldfrapp par Christophe Conte dans les Inrocks, qui sait me prendre par les sentiments, en citant Vashti Bunyan, Jean Claude Vannier, Air. Autant d’artistes figurant dans les fameux hors-séries…

PS : Je ne comprends toujours pas celui qui a déposé le hors-série Trésors Cachés des Inrocks, à l’oreille cassée à Brest, en vente au piteux prix de 5€ début Juillet.

2/10/2008

Bonjour tristesse

" Sur ce sentiment inconu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse". Françoise Sagan.

Acheter ma place pour le concert de My Bloody Valentine ( il reste encore des places), acheter ma place pour le concert de Cut Copy au Point Ephémère ( 15 euros seulement), réécouter Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, réécouter Melody Nelson, réécouter These New Puritans, réécouter London Calling, acheter Amours Suprèmes de Daniel Darc et le Best-Of d’Henry Mancini, , réécouter Burial, regarder Juno, tel fut le programme condensé de cette semaine dont je sais que j’en ai vécu de meilleures. L’album de duo de Lee & Nancy est en train de devenir un classique personnel, semaine après semaine, un disque étrange, d’une classe incroyable à cheval entre le New York de Burt Bacharach et l’Amérique de Clint Eastwood.Le disque de These New Puritans ressemble à un concept album after/post/punk non publié des Liars. Navigate longue de plus de 9 minutes dans sa version d’origine, composée à l’époque pour le défile Dior Homme, se trouve amputé de 5 minutes dans sa nouvelle version, et perd son côté hypnotique et entêtant. Chose qui m’avait fait l'adorer et qui me fait chavirer quand j’écoute « Doppleganger ». Cette chanson d’une minute trente tend vers l’abstraction en noir et blanc, et gagnerait à en faire cinq de plus. En Papier, Elvis, C16, réenregistrées, sont moins rêches que dans leur version single, mais n’ont pas perdu en vigueur. En Papier gagne même en substance ( ces guitares slicées ( à 1’40), ces claviers à la Joy Division). Réécouter London Calling et Melody Nelson me donne toujours autant de plaisir. Réécouter Burial, un peu moins. J’ai apprécié écouter le Best-Of d’Henry Mancini, écouter Amour Suprêmes de Daniel Darc un peu moins. Ecouter des morceaux basées sur des boucles de piano empreintes de mélancolie est ce que je préfère en ce moment, dernière découverte « I am Flying » sur Laputa de Susumu Yokota, compositeur japonais auteur de sublimew morceaux basés sur le même principe. Je pense à « Lost Child » « I Imagine » sur Grinning Cat. Aphex Twin avec « Avril 14th » n’est pas en reste. Des morceaux à savourer à la tombée de la nuit, la tête dans les étoiles.