10/21/2009

Porno

"J'ai en face de moi une version encore plus ratatinée du Monsieur Murphy de mes souvenirs, si c'est possible. En fait on dirait un matou récemment décédé et déterré par un renard de son lit éternel au fond d'un jardin. Ses yeux ont l'éclair taré du mec qui aurait pris trop de came et de calmants pour que les diverses parties constitutives de son cerveau soient désormais à même de se mettre d'accord sur l'heure qu'il est. Une coquille humaine dépenaillée et rance, propulsée par la drogue d'apparts merdiques ou de pubs pourris jusqu'au repaire de dépravation suivant, en quête de sa prochaine ingestion toxique."

Irvine Welsh - Porno (Points)

10/17/2009

Doctor Robert(s)

Cherry Vanilla : " Tous les branchés se refilaient l'adresse du Dr Roberts comme un cadeau. Les piquouses du bon docteur vous donnaient immédiatement une envie folle de baiser, ce qui lui assurait une bonne part de sa clientèle mondaine : si on aimait quelqu'un, on l'emmenait chez le Dr Roberts, pour lui faire expérimenter la chose. Et si on avait envie de baiser avec quelqu'un, on l'emmenait chez le Dr Roberts; l'effet des piqûres ne se faisait pas attendre, l'envie de baiser nous prenait, et hop! C'était une adresse utile, un lieu de ralliement."

Extrait d'Edie - recueil de témoignages par Jean Stein & George Plimpton ( Christian Bourgeois )

10/09/2009

10/07/2009

Copenhagen

Peut-être la plus belle chanson du monde :

10/06/2009

Un jeune homme chic (3)

" Jeudi 14 avril 1977
Maintenant, le punk s'essoufle ou se commercialise. Une nouvelle période s'amorce, celle de l'After punk qui oscille entre la glace bleue (Ice blue) et le vide le plus total. Parlons du vide, de l'ennui, du désespoir, et encore à quoi bon? Pourquoi ce besoin du vide, cette quête du néant, comme un cigarette qui refuse de se consumer? Seul le désespoir vaut d'être vécu. Aujourd'hui j'ai voulu faire une interview d'Yves Adrien, mais la machine a refusé d'enregistrer sa voix car elle avait de la haine pour lui, alors je suis resté là devant ma feuille blanche, peut-être que c'est ça, après tout, l'After punk."

Alain Pacadis - Un jeune homme chic (Denoël)

10/05/2009

Novövision (2),(3)

"A 11 heures du matin, les réverbères dispensent cette lourde lumière orangée qui s'écrase sur la neige. C'est dans ce décor que je goutte ma première journée d'exil. Et clarté diffuse/ciel métal, je me sens pareil à un extraterrestre visitant une Europe grippée."

"OK, je vais monter un groupe avec Edwige : nous serons les Sonny & Cher synthétiques, nous chanterons les yeux clos, le groupe opérera sous le nom d'Air World et donnera ses interviews dans les aéroports. L'image sera factice et internationale, le son Diskö-Larsen et les lyrics du pur Pulp mutant : confession d'espionne se shootant au cobalt, duel de bolides nucléaires, amours d'été sur plages du 21ème siècle, bref, Air World sera le groupe fun de l'Ère Froide."

Yves Adrien - Novövision (Denoël)

10/03/2009

Playlist week-end

J'écoute en boucle "Synkro" de Luomo, un morceau de deep-house incandescent, fragmenté de sourds échos de dub spatial.



Playlist albums :

Luomo - Vocalcity

Sigur Ros - Agaetis Byrjun
Girls - Album
Washed Out - Life Of Leisure EP

10/02/2009

Novövision

Je suis persuadé d'avoir lu ce passage, à l'identique, dans Un jeune homme chic d'Alain Pacadis : "Iggy Pop, deux soirs de suite, tendit ses muscles, les tendit à vide, prenant sur la scène du Palace une série de poses qu'on eût pu à plus d'un égard qualifier de plastiques : il y a eu des chansons abdominales et des chansons dorsales, un medley moins solaire qu'un plexus, un jeté battu et synthétique, un " en garde de trois quarts " amnésique, et, pour le final, un total assaut frontal du genre " portrait du junkie repenti en gymnaste "." Seulement je ne sais pas où.

Yves Adrien - Novövision (Denoël)

9/30/2009

Un jeune homme chic (2)

"St Mark's Place, un pèlerinage : c'est là au Dom, qu'Andy Warhol et le Velvet Underground ont présenté le premier spectacle total multimédia, The Exploding Plastic Inevitable, en 66, avec Lou Reed, un speed freak qui vous berce en vous décrivant les scènes les plus sordides de la grosse pomme, Lou Reed, aiguilles et champagne, Rolls Royce et poubelles. John Cale qui fait grincer son violon comme une mécanique infernale actionnée non pas par l'électricité mais par du sang humain. Nico, une grande Walkyrie blonde, une cathédrale gothique où Dieu est remplacé par Satan."

Alain Pacadis - Un jeune homme chic (Denoël)

9/24/2009

Un jeune homme chic

Ça commence comme ça : "1977 : une année clef dans l'histoire de notre culture... de notre vie. Depuis plusieurs mois, on sent dans l'air comme une vibration vague : des mouvements qui, il y a un an encore, n'étaient que des épicentres marginaux, des courants underground. Mais maintenant c'est au grand jour que nous allons pouvoir nous afficher, désormais nous allons pouvoir nous afficher, désormais nous allons pouvoir montrer au monde nos faces blafardes et nos coeurs couleur de ténèbres car OUR TIME IS UP."

Alain Pacadis - Un jeune homme chic (Denoël)

9/23/2009

Bang Bang Dance

Une jeunesse

"Et leur rêve était si fort, si violent leur désir d'échapper par la musique à ce qu'ils pressentaient de leur vie, que Bellune percevait souvent les stridences des guitares et les voix qui s'éraillaient comme des appels au secours."

Patrick Modiano - Une jeunesse (Folio)

9/20/2009

Dire




9/18/2009

9/17/2009

Summer LPs

JJ - N°2 : Ecouté, au soleil, sur un transat, un verre de mojito à la main, j'ai trouvé ce disque de synth-pop baléarique ennuyeux comme une bruine écossaise.



God Help The Girl - S/T : Rien à faire, ce projet de Stuart Murdoch de Belle & Sebastian, sent très souvent la pop symphonique naphtalinée.



Bibio - Ambivalence Avenue : Superbe disque d'electronica mélodique, entre folktronica ensoleillée et hip-hop instrumental dans la lignée de Prefuse 73.



Sun Araw - Beach Head : Disque tout en guitares et claviers tourbillonnants, chaud, humide : tropical.



The XX - S/T : Disque de pop diaphane, mélancolique et automnale, entendu en plein coeur de l'été, autant dire dans de mauvaises conditions.



Mondkopf - Galaxy of Nowhere : Entre techno, shoeagaze-electro, symphonies contemporaines et ambient, ce disque n'a pas encore révélé tous ses secrets.

9/15/2009

Le cauchemar climatisé

" Le Désert de Gobi ! Ma tête se mit à tourner. Il n'aurait pu trouver l'image plus exacte pour décrire l'effet que ce son organisé avait sur mon esprit. Ce qu'il y a de curieux dans la musique de Varèse, c'est qu'après l'avoir écoutée, vous gardez le silence. Ce n'est pas une musique à sensation, comme le croient les gens, mais une musique qui vous emplit d'une sorte de crainte respectueuse. C'est une musique qui vous ébranle, certes, si vous tenez à ce que la musique ait sur vous une action apaisante et rien de plus. C'est cacophonique aussi, si vous estimez que la mélodie est tout. C'est une musique qui vous porte sur les nerfs bien sûr si vous êtes incapable de supporter qu'une dissonance ne finisse pas par être résolue. [...] Varèse cherche à provoquer un bouleversement cosmique."

Le cauchemar climatisé - Henry Miller (Folio)

9/11/2009

Carl Craig a présenté

Extrait de la présentation du concert "Carl Craig presents Tribe Records"


"Détroit est une terre fertile en musiques noires-américaines : jazz, soul, hip-hop, funk y ont eu largement droit de cité. C’est aussi là qu’est né Carl Craig en 1969. C’est toujours là que s’inventera la techno et plus largement une bonne partie de la musique électronique, dont Carl Craig fut l’un des pionniers emblématiques. C’était déjà cette fabuleuse scène qu’il honorait en 2003 avec "Detroit Experiment", un album où l’on retrouvait Geri Allen, Doug Carn, Marcus Belgrave… Six ans plus tard, l’esthète des machines à sons prolonge l’expérience en s’associant aux musiciens qui participèrent à l’aventure de Tribe Records, label basé à Detroit, fondé au début des années 70 par le saxophoniste Wendell Harrison et le tromboniste Phil Ranelin, vite rejoints par le trompettiste Marcus Belgrave, le batteur Doug Hammond, le pianiste Harold McKinney et tant d’autres. Tous s’organisèrent et se fédérèrent pour porter au plus haut leur message en musique (du jazz au pluriel de leurs subjectifs). "

A la Cité de la Musique de la Villette, Carl Craig a associé son nom à celui des musiciens de Tribe Records, lors du concert d'hier soir. Et ce fut tout.