12/09/2007

Mea Culpa

Il m’arrive d’émettre des jugements trop hâtivement, comme il y a trois semaines, lorsque j’avais laconiquement détruit le dernier Babyshambles. Les nombreuses écoutes qui ont suivi ce jugement péremptoire ont révélé que j’avais tort : « Shotter’s Nation » est meilleur que « Down In Albion ». Et il tutoie par moments les sommets atteints sur « Up The Braquet » et sur « The Libertines », je pense à toutes ces perles qui s’enfilent en seconde moitié de disque : « Unstookie Titled », « Baddies Boogie », « Lost Art of Murder », autant de « grandes chansons » que devraient écouter tout ceux qui ne voient en Pete Doherty, que le junkie, le compagnon d’infortune d’Amy Winehouse, « le mec qui sort avec Kate Moss, alors qu’il ne ressemble à rien ».A mes yeux Kate Moss s’est servi de lui comme d’un sac Longchamps, d’un accessoire de mode d’une ou deux saison, histoire de se donner une crédibilité destroy, mais c’est une autre histoire. Pour revenir à « Lost Art of Murder », c’est cette chanson qui m’a convaincu de réécouter le disque. Après l’avoir entendu, je me suis dit que c’était exactement le genre de chanson qui suffisent à sauver un album du naufrage, comme « White Chalk » sur le dernier PJ Harvey et « Bodysnatcher » sur « In Rainbows » de Radiohead, une chanson fragile, d’une beauté désarmante, où, guitare sèche à la main, Pete Doherty n’a jamais semblé aussi vulnérable. Impression que ne véhicule pas, loin s’en faut, « Alive 2007 » de Daft Punk, dont je n’arrête pas d’écouter le rappel, où sont mixés des titres de Daft Punk, Together (projet parallèle de Thomas Bangalter), et Stardust ( autre projet parallèle de Thomas Bangalter »). Je n’arrive pas encore à savoir si c’est la science de la synchronisation des beats, breaks, et gimmicks du duo, ou alors mon côté groupie, mais la montée d’acide, suivie de la ligne de basse de « Together », continuent à me donner des frissons.

12/03/2007

Selected Dubstep Works Vol 2.

Samedi dernier, de retour au bercail, j’ai été faire un tour chez mon disquaire préféré. J’ai fait le tour des dernières nouveautés indie-rock sans avoir l’envie d’en écouter un seul, mis à part le dernier PJ Harvey, et il s’agissait d’une réécoute. Il n’y a rien à faire, je ne trouve pas beaucoup de qualités à ce disque. Allez Cocokwaze ne t’en fait pas : il suffit que je dise du mal d’un disque pour que je l’apprécie peu après ( cf le dernier Babyshambles). J’essaye de jeter une oreille pour voir ce que donne un live de Daft Punk sur disque, quand on n’est ni à Bercy ni à Pukkelpop, et faute de borne d’écoute, je me replie. J’écoute le deuxième de Burial, même si j’avais trouvé le premier un trop abstrait et désincarné ( Numero 1 du classement The Wire 2006, Playlist de fin d’année de Joseph Ghosn), trois, quatre morceaux comme çà, avant de voir s’il n’y a pas de bonnes affaires en vinyle. A 28€ le Amazing Grace de Spiritualized ou le Metal Box de P.I.L j’attendrais un peu. Je redescends, reprends Burial, là ou je l’avais laissé, ce qui me donne envie de l’acheter. Seulement le disque est en import et j’apprends auprès du disquaire que le dernier disque disponible dans le magasin tourne sous mes yeux. Et ce qui me ravit c’est qu’il me propose de le sortir du lecteur, de le mettre dans son boitier d’origine, pour que je puisse l’acheter. Je dis merci, car après l’avoir écouté en boucle ce week-end, je pense que c’est le meilleur disque de musique électronique entendu cette année : un disque tout en clair obscur, disque d’aurore, musicalement situé dans un no-man’s land, à équidistance de l’ambient glacial d’Aphex Twin ( on pense tout de suite à ce magnifique morceau sans nom sur Selected Ambient Works vol 2, quand on entend « UK »), du 2-Step du So Solid Crew, et du trip-hop de Massive Attack.


PS :

Top 6 disques que je ramène de chez mes parents :

- The Strokes – Is This It

- Beatles – Revolver

- Nirvana – Nevermind

- Massive Attack – Protection

- Outkast – SpeakerBoxx / The Love Below

- Oasis – What’s The Story Morning Glory.




11/19/2007

Un week-end. Des disques.

Il y a des semaines déjà que je n’ai pas écrit sur un LP, un single. Il faut dire que j’ai moins de temps pour écouter de la musique, depuis que je travaille et passe des heures dans les transports en commun à lire des livres. Ecouter de la musique dans le métro c’est s’assurer une surdité à brève échéance. Et comme j’aime la musique… je l’écoute chez moi au calme. Ce qui m’amène à mes découvertes, ma redécouverte, ma déception, la confirmation. J’ai très récemment découvert l’album de Christian Fennesz et Ryushi Sakamoto, dont le morceau « Haru » me rappelle les Gymnopedies d’Erik Satie, sur un édredon de guitares aériennes, une chanson mélancolique et planante comme on rêve d’en entendre plus souvent. Beau. J’ai également beaucoup aimé le premier disque de Chromatics, de la cold Italo Disco jouée par des américains. Le titre « Running Up That Hill » tourne en boucle chez moi. Le reste de l’album, bien que légèrement en retrait, est de bonne facture. J’ai écouté rapidement le dernier Babyshambles, et loin de partager l’opinion de Cocokwaze, je le trouve plutôt faible, encore davantage que le premier qui n’arrivait déjà pas à la cheville des disques des Libertines. En revanche je le rejoins pour dire que les productions de Spector sont à couper le souffle. Cette semaine j’ai réécouté et redécouvert les Crystals sur la compilation « Back To Mono » de Spector, tout est excellent. Dans un monde idéal les Crystals devraient régner sur les dance-floor et les filles tomber amoureuses sur « Then He Kissed Me ». A la rubrique confirmation, le Panda Bear devrait passer l’hiver en se réservant une place au chaud dans mon top 10 de fin d’année.

11/07/2007

Incipit

Cela doit faire un mois que je n'ai pas mis le nez sur le site du NME.

"C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux évènements qui, pris séparément, ne présentent guère d'intérêt, et qui, considéré ensemble n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux."

Jean-Philippe Toussaint - L'appareil photo.

11/03/2007

Une fois n'est pas coutume....

Et n’ayant pas la foi suffisante pour parler de musique, je vais partager mes passages préférés d’un livre que l’on peut trouver dans le commerce pour 2€ seulement :

Chanson française :

« Dans sa quasi-totalité, c’est une production niaise, faussement littéraire, sous prévertienne, larmoyante et démagogique. La profession est peuplée de faux rebelles, d’hystériques, d’imbéciles fieffés ; quand elle ne dégouline pas de bons sentiments, elle vend de la haine et du ressentiment au kilomètre ».

Journal télévisé :

« Il est beau, quand la mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux nous épargnent » (Lucrèce, De la nature des choses )

Diego Maradona :

« Diego Maradona n’aimait pas lacer ses chaussures pour jouer au football : cela le gênait pour sentir le ballon. A neuf ans il jouait si bien que le recruteur chargé de l’évaluer se crut victime d’une farce ou d’une escroquerie, et lui demanda s’il n’était pas un nain »

Stéphane Audeguy – Petit éloge de la douceur.

10/23/2007

M.I.A Is So Addictive

Encore une fois j’arrive après la bataille, très longtemps après la bataille. Tout le monde a eu le temps de se passer en boucle son disque, de faire crépiter la mitraillette à superlatifs, alors que moi j’écoutais le dernier Kanye West, qui a l’image du disque en question, apporte sa pierre à cet édifice en perpétuelle construction : la pop. Il s’agit bien entendu de Kala le dernier album de M.I.A, anglaise d’origine sri-lankaise, citoyenne du monde avant tout, fille de combattant tamoul, combattante à l’avant-garde de la pop contemporaine elle-même. Telle une Arundhati Roy qui aurait troqué son sari pour un ensemble fluo siglé Cassette Playa (à l’entendre elle aurait été la première ambassadrice de la république fluo), sa plume ( ?) contre un micro, M.I.A livre bataille sur le front de la musique, contre la morosité et les bégaiements de la pop à guitares. A entendre ce disque on est convaincu que la victoire ne semble plus dépendre que de l’adoption de ce disque par un plus grand nombre de fans. La partie n’est pas gagnée d’avance, mais, compte tenu des qualités de ce disque, ceci ne devrait être qu’une question de temps. Kala compte quelques points communs avec des disques ayant rencontré un succès populaire retentissant. Un groove torride, des basses rondes et lourdes, un emploi intensif des percussions, un usage gracieux des synthés, tant d’ingrédients qui ont réussi à des artistes aussi variés qu’Aliyah, Nelly Furtado, Justin Timberlake, et Missy Elliot, tous passés à un moment ou à un autre entre les mains du producteur Timbaland. La dernière ayant perdue un peu de son aura de grand manitou du hip-hop féminin, depuis qu’elle a pris ses distances de Timbo. Avec M.I.A on a non seulement d’entendre des tubes comme s’il en pleuvait, mais aussi d’écouter quelque chose d’encore plus groovy, d’encore plus neuf, un disque que l’on citera peut-être en 2023 en exemple pour donner une vague idée de ce qu’était le son des années 2000 : des éléments communs aux productions de Timbaland, mais aussi une multitude d’éléments musicaux issus des quatre coins du monde. On croit déceler dans les effluves sonores de « Paper Planes » l’influence des Chemical Brothers (« On Too Many Mornings »), on se dit que si la disco proche-orientale devait exister elle ressemblerait fort à « Jimmy » (en lisant AllMusic on apprend qu'il s'agit en fait d'un sample d'une comédie musicale indienne appelée "Disco Dancer").« $20 » est le cousin anglais, élevé dans l’east-end cosmopolite, de « My Love ». « Boyz », bâti sur une section rythmique afro d’une puissance rarement entendue, des samples de bandes-son de comédies bollywoodiennes et un refrain martial, est l’hymne mondial qui devrait faire s’agiter têtes et guibolles de Colombo à Rio en passant par Ris Orangis et Paris Texas. Quant à « Bangoo Banger », il est le tube de Missy Elliot que l’on attend depuis « Pass That Dutch ».

10/09/2007

Dirty Dancing

Bon OK. J'ai dix ans de retard. Pas grave. Mais faut dire qu'à l'époque je le prenais pour un ringard. Et puis à côté de la galaxie Daft Punk, y avait pas trop moyen pour la concurrence d'exister. Justice dernièrement avec Waters Of Nazareth ont réussi (tout du moins je le pensais jusqu'à hier) à apporter un palliatif convenable à l'absence de bombe du style Rollin' & Scratchin'. Mais ce ne sont que des petits joueurs. Ce WE mon frère est rentré à la maison, et comme d'hab' à chacune de ces visites, il y a des nouvelles découvertes en matière de musique et autant de claques que je me prends dans la gueule. Là il s'agit d'un morceau électro, son crade, basses monumentales, montée acide monstrueuse. C'est simple, pour moi c'est du niveau de Rollin' & Scratchin'. Un morceau qui vous prend aux tripes, se répercute dans tout le corps en extase et ne vous lâche plus. Trop violent pour la techtonik. Tant mieux. On est pas chez les amateurs. Au fait, il s'agit de Crispy Bacon de Laurent Garnier.

10/05/2007

Be My Baby


L'autre jour avec Gatz on discutait et on était arrivé au constat que ces derniers temps on écoutait plus que des vieilleries, les albums récents étant loin de nous apporter satisfaction. Mais c'était avant d'avoir découvert deux albums parus dernièrement. Le premier Gatz vous en a déjà parlé, il s'agit du monstrueux Graduation de Kanye West. Que dire si ce n'est qu'il tourne en boucle sur ma platine depuis le début de la semaine et que j'ai rarement autant écouté un album en si peu de temps. Mais si l'album de l'américain est surtout gorgé de tubes (c'est déjà pas mal me direz vous), on ne peut pas vraiment parler de grandes chansons. Vous savez, de celles qui vous renversent l’âme et vous accompagneront encore dans dix ans. A opposer à ces tubes racoleurs qui ne passeront pas l’hiver. Et se retrouveront sur une compil’ Top-Mega-Dance-2007 plutôt qu’au sein d’un coffret Rhino. Heureusement cette rentrée marque aussi le retour du poète maudit Pete Doherty accompagné de ses Babyshambles. La dernière star du rock revient avec Shotter’s Nation, sans aucun doute possible l’album que j’attendais le plus cette année. Depuis un concert inoubliable au Bataclan en 2005, j’entretiens un véritable culte pour le Londonien, au point d’avoir parfois été jaloux de Kate Moss. Car Doherty est pour moi le dernier représentant d’une certaine idée du rock, sincère, fragile, romantique. Cependant je ressentais une certaine crainte à l’égard de ce Shotter’s Nation. La peur d’être déçu, qu’après l’écoute d’un album faiblard la magie ne s’opère plus. C’est ce que je me suis dit après une première écoute. Bof. Mais malgré mon (plus si) jeune âge, je savais qu’il ne fallait pas se fier à cette première impression. Les grands albums se méritent. Et Shotter’s Nation un putain de bon cru. Rock’n’roll, romantique. Du pur Doherty au sommet de sa forme. Un album qui révèle toute sa sève après trois ou quatre écoutes, qui ne vous lache plus, contaminé par ces mélodies magnifiques, éternelles. Pas de tubes, ni d’hymnes, mais le sentiment d’être chez soi, parmi les siens. Je n’ai jamais aimé les phénomènes de groupe, de masse, certainement à cause du côté indé solitaire seul dans sa chambre à broyer du noir en écoutant les Smiths. Pourtant, avec la musique de Pete Doherty j’ai envie de la partager, de faire découvrir au monde ce que doit être le rock en 2007. Je discutais un jour avec des filles qui ne comprenaient pas ce que Kate Moss pouvait bien faire avec « un tacheron comme Pete Doherty ». Certes il se drogue. Mais c’est sa vie bon sang. Il en fait ce qu’il veut. Il est musicien et on a le droit de le juger que sur ce point. Et n’en déplaise à certains, il écrit des putains de chansons, uniques. J’ai donné à mon post le titre d’une chanson écrite par Phil Spector, un autre génie ayant eu des problèmes avec la justice. Et je pense que le mieux ça serait de conclure par une autre de ses chansons : « Baby I Love You ».

10/01/2007

Pop aigre douce

Photo : http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm?fuseaction=viewImage&friendID=3871043&albumID=0&imageID=7394707

Les Softlightes est un groupe californien que j’aime bien et pourtant il ne fait aucun doute que leur album ne figurera pas dans les tops de fin d’année. Pas assez lo-fi pour la Blogothèque, pas assez sérieux/référencé pour Pitchfork, pas assez « distribué en France » pour les Inrocks, pas assez overdose dans les bras de Kate Moss pour Rock n Folk et Vogue. C’est dommage parce que la pop des Softlightes a ce zeste de douceur qui donne des envies de free hug, cette amertume qui rend les yeux humides, cette indolence qui empèse les paupières tard un soir de semaine, cet allant qui fait sauter du lit tard un dimanche matin. Une pop pour âmes sensibles.


http://www.myspace.com/thesoftlightes

Glory Box


photo : http://wc10.allmusic.com/cg/amg.dll

Vendredi soir je suis tombé sur un ancien collègue de job d’été fan de hip-hop avec qui il m’arrivait de parler de NWA et Dr Dre à la machine à café. On a discuté un brin, le temps qu’il me dise qu’il avait aimé le dernier Common, que je lui vante les mérites du dernier Kanye West, et qu’il me rétorque qu’il le trouvait un peu gnangnan. C’est peut-être la raison pour laquelle un disque de hip-hop peut plaire à un fan de pop qui en écoute rarement. Il faut dire que Graduation, le dernier Kanye West, est soulful à souhait comme on dit. Loin des guns, bling bling, bitches, et des grooves de plus en plus putassiers de l’ultra matérialiste 50 Cent, pour qui la réussite semble se mesurer à la quantité d’argent que l’on peut claquer à Monaco, Kanye West fait sa petite cuisine : synthés old-school, samples de soul méticuleusement revisités, beats moelleux, scratches de DJ Premier sur un titre (« Everything I Am »), featurings œcuméniques ( Lil Wayne pour les fans de rap dirty-south, T-Pain pour les fans de R&B à la frontière du gnangnan et du sirupeux, Mos Def pour la crédibilité underground, Chris Martin pour les blancs middle class et les Européens), et même un sample de Daft Punk que tout le monde connaît désormais. Pas grand-chose de neuf au pays de Kanye finalement. A part peut-être que ce disque est son meilleur à ce jour, qu’il compte au minimum une demi-douzaine de singles/hits potentiels.« Glory », avec son sample de voix soul dans la lignée de « Through The Wire », et son groove bondissant, est ma préférée.

http://www.myspace.com/kanyewest

PS : Pour la liste complète des samples utilisés :

http://www.pitchforkmedia.com/article/record_review/45490-graduation


9/27/2007

Queen Of The Modern Age


PJ Harvey, la dernière grande prêtresse du rock, est de retour trois ans après le décevant (comparativement à sa discographie) Uh Huh Her. Mais c'est sur la pointe des pieds qu'elle nous revient, diluant sa rage dans une touchante fragilité. Indéniablement "White Chalk" est très beau. Un magnifique album crépusculaire, intimiste et subversif sur lequel la belle prouve sa volonté de se renouveler et d'évoluer, de ne pas être enfermée dans un carcan de clichés rock. Elle y atteint une plénitude rare et d'une certaine manière me rappelle Billy Corgan, qui, délesté de la batterie de Chamberlain avait su prendre tout le monde à contre pied et livrer Adore, pour moi l'un des cinq meilleurs albums des années 90. Délestée de sa guitare au profit du piano, PJ Harvey n'oublie pas pour autant de livrer des chansons toujours aussi intenses. De sa voix aigüe elle nous invite à emprunter un nouveau chemin. C'est à distance qu'on la suit, nous simples mortels, intimidés par le talent et la classe d'une femme décidemment pas comme les autres...

9/25/2007

L'arche de Noah


Si je devais emporter la discographie d’un groupe des années 2000 sur une île déserte ce serait celle d’Animal Collective. La musique de cette entité américaine à géométrie variable est la plus excitante que j’ai écoutée ces dernières années, depuis Sung Tongs. Sur leur troisième album, le groupe ouvrait de nouvelles perspectives à la musique contemporaine : punk chamanique à grattes sèches, folk aphextwinien, rythmiques africaines, pulsions électroniques et envolées psychédéliques. Pour l’album suivant, le folktronisant Feels, à l’exception de Grass et Turn Into Something , le groupe semble s’être assagi et si on pense à une signature du label Warp, c’est davantage à Boards Of Canada, dont l’album sortait aussi en 2005. C’est un peu tiré par les cheveux mais je me rappelle avoir confondu leurs titres réciproques en fin d’émission de Lenoir à l’époque. Depuis le groupe a tourné, les membres ont travaillé chacun de leur coté. Avey Tare enregistrant des EPs, Panda Bear, aka Noah Lennox, installé à Lisbonne, où vit sa copine, un LP encore non-distribué en France, touché par la grâce, comme si on avait exhumé des bandes d’enregistrements des Beach Boys d’un studio de Lee « Scratch » Perry. Et récemment le groupe s’est donné rendez vous dans le désert de l’Arizona pour accoucher de son cinquième album : Strawberry Jam. Une confiture de fraise que l’on aurait coupée à un je ne sais quoi qui donnerait presque envie de souhaiter tout le bonheur du monde à Sinsemilia, saupoudrée d’electronica, fait dans de vieux pots étiquetés Feels ou Sung Tongs selon les chansons, mais qui a la saveur de l’inédit.
Ma chronique pourrait s’arrêter là, comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui. Mais c’était un peu court, un peu jean foutre sur les bords. Je vais essayer d'étoffer un peu. Je ne promets rien qu'un compte rendu résumé des sensations procurées par ce disque hors-norme. Pour aimer ce disque nul besoin d’être rompu à l’écoute d’oeuvres dites difficiles d’accès, à l’image de celle de My Bloody Valentine ou des premiers Sonic Youth diront certains. L’univers onirique créé par Animal Collective plaira aux enfants de 7 à 77 ans. On y parle de « feux d’artifices », « d’os de la paix », de « cocoricos ». Mais pas seulement, car si le propos à un minimum d’importance, l’art et la manière de le mettre en son fait toute la différence. On imagine mal Nick Drake ou Ian Curtis traiter des mêmes thèmes sur Pink Moon ou Closer. Pour Strawberry Jam, Animal Collective a travaillé à partir de samples de morceaux de freak folk psyché antédiluviens et bribes d’electronica sorties de derrière les fagots. Le tout s’entrechoque dans un joyeux bazar, où tout est à sa place : qu’il s’agisse des samples sus-cités, torturés et triturés par Panda Beardes percussions tribales de Geologist et des incantations chamaniques d’Avey Tare. Et si ce disque plaira autant à votre grand-mère qu’à votre neveu/ cousin c’est aussi tout simplement parce que sans lui le monde serait ennuyeux comme une chanson de James Blunt.

http://www.myspace.com/animalcollectivetheband

photo : http://www.midi-festival.com/?Programmation

9/19/2007

Parce que j'attends avec impatience la suite ...

9/13/2007

The Spanish Apartment


Toute ma vie je n'ai juré que par l'Angleterre. A la rigueur New York. Mais mon coeur est toujours revenu vers cette Perfide Albion qui à la fois m'a tant déçu (cette ribambelle de "next big thing" plus décevant les uns que les autres) et apporté tant d'amour (en vrac: My Bloody, les Smiths,les Libertines, les Beatles, etc...). Londres, Manchester et Liverpool formaient pour moi une sainte trinité en dehors de laquelle il n'était pas bon de partir en pélerinage. Jusqu'à... Jusqu'à ce que je prenne la peine d'écouter un petit album d'un groupe espagnol à la pochette grise comme la tristesse et que j'en revienne bouleversé. Comme les membres de Saint Etienne, Jone Gabarain et Ibon Errazkin ont choisi pour leur groupe le nom d'une ville française, en l'occurence Le Mans. Mais là où je suis tombé amoureux des anglais grâce à leurs mélodies pop et ensoleillées, Saudade de Le Mans sorti en 2004 incarne l'album de spleen absolu. La bande son rêvée d'un automne triste et pluvieux qui rimerait avec drame amoureux. Saudade s'ouvre par un Desacierto magnifique, sorte de Sometimes espagnol apaisé (!), dont la beauté époustouflante donne le ton d'un album sublime. Saudade est entré dans ma vie et n'est pas prêt d'en sortir.

http://www.myspace.com/lemansartist

9/07/2007

From Sweden with Love


Quand je ne suis pas chez moi, et que je n’ai rien emporté à écouter avec moi, je me branche sur myspace pour y trouver de la musique fraiche. Aujourd’hui j’y ai découvert New Moscow. Soit le projet solo de David Fransson, ancien guitariste du groupe suédois Division Of Laura Lee, qui a eu le droit à son quart d’heure de célébrité en figurant en bonne place, parmi tant d’autres groupes à guitare(s), dans un numéro de The Face, il y a cinq ans, quand il était de bon ton de parler du retour du rock. D’après sa bio David Fransson s'est retiré dans sa ville natale, Trollhättan, située aux confins de l’Arctique, ville-usine, une sorte de Detroit Suédois, pour écrire des chansons. Ceux qui s’attendent à « la réponse suédoise aux Stooges » seront déçus car c’est davantage vers une pop californienne fragile et élégiaque à la Death Cab For Cutie, BO idéale des instants les plus mélancoliques de The OC, que penchent les compositions de New Moscow.


8/27/2007

Heterogenic


Y a vraiment à boire et à manger à Rock en Seine. Arrivé pile poil à 17H pour le concert de Kelis, la diva soul nous gratifie d'un set enlevé, parfait pour cette fin d'après-midi ensoleillée, Milk Shake et Trick Me emportent l'adhésion du public. Après un concert anecdotique des Kings Of Leon, on se retrouve de nouveau à la scène de la Cascade pour le concert de Just Jack, la bonne surprise de la journée. Concert bien sympa, les chansons passent mieux que sur l'album, gars souriant, bonne ambiance. Après c'est au tour de Faithless d'avoir les honneurs de la grande scène. Ils ont joué d'entrée Insomnia et God Is A DJ, cool, c'étaient celles que je voulais voir, ça m'a permis de partir chercher à manger avant la fin d'un concert pas terrible: le public sautait dur, mais honnêtement c'est pas très fin comme musique. Bonne pioche d'être parti manger avant, ça m'a permis d'être bien placé pour Björk. Après avoir entendu ma voisine dire le plus grand bien du dernier concert parisien de Mika, apparemment le concert de la décennie voire du siècle ("Putain c'était trop bien! y a eu un lâché de ballons!!!"), la diva venue du froid investit la scène, accompagnée d'instruments à vents et de machines futuristes. C'était marrant le contraste entre la kitscherie du décor et des costumes, et l'ultra modernité des ordis et des jeux de lumière. Pas un concert exceptionnel sur le plan émotionnel (mais je suis pas un grand fan de Björk), mais on en a eu pour notre argent et c'était remarquable sur deux points: sa voix, puissante, d'une pureté absolue, tout pareil que sur CD, et que le grand air n'a pas perturbé; la miss a toujours été à la pointe en matière de sons, et le concert d'hier l'a largement confirmé. Assez impressionnant tant au niveau visuel que sonore, avec Björk les concerts basculent clairement dans le 21ème siècle. L'Islandaise a terminé son show sur fond d'ambiance fin de monde, clôturant la 5ème édition de Rock en Seine en apothéose.

8/26/2007

Back To The Good Old Days


Pour le deuxième jour de Rock En Seine, ce sont de vieilles figures qui sont à l'honneur. Alors que le domaine de Saint Cloud bruisse de la rumeur Justice pour dimanche, rumeur largement alimentée par les Inrocks (mais peut-on faire confiance à un magazine qui confond Roulé et Crydamour?), je me hâte vers la grande scène pour assister au concert de Jarvis Cocker. Le parisien d'adoption (mais pas trop loin de la Gare du Nord, faut pouvoir prendre l'Eurostar à tout moment) n'a pa l'air de faire recette, je n'ai aucun mal à me retrouver devant. En forme, toujours dans sa gestuelle si particulière sur scène, le grand anglais a surtout l'air de vouloir bavarder, faisant beaucoup de blagues entre les chansons. Autour d'un hommage à Lee Hazlewood et de quelques inédits, Jarvis nous offre des chansons de son album solo sorti à l'automne dernier. Malheureusement en raison d'un son saturé et dégueu et des musiciens pas très enthousiaste, la prestation ne restera pas dans les annales. Le temps de manger une tartine lardon-reblochon (que je vous recommande chaudement) en constatant que l'électro-clash acidulée de CSS est toujours aussi efficace, je me retrouve à attendre le concert de Jesus & Mary Chain entouré de fans beaucoup trop jeunes pour que ce soit des vrais. Les écossais ont encore un son énorme, supersonique, noisy à souhait. La plupart de leurs plus grandes chansons sont couvertes mais le public parisien n'a pas eu le droit à la présence de Scarlett Johansson ou même de Hope Sandoval pour le duo Sometimes Always (mais là je rêve beaucoup). Par contre j'aurai bien aimé qu'ils jouent Darklands. Nan le problème surtout c'est qu'ils avaient pas l'air concerné, plus trop l'air d'avoir la foi. A moins que ce soit moi. Rien à dire de spécial sur le concert des Rita Mitsouko, si ce n'est qu'il fallait bien que je m'occupe en attendant Tool et que je pensais que ça serait mieux que ça. Tool que je dois bien avouer que je connaissais pas du tout. Je n'aurais d'ailleurs pas patienter aussi longtemps pour eux si mon frère n'en avait pas fait une pub pas possible. Le show est visuellement très coloré, un peu poseur et le son massif au possible, d'une incroyable clareté. Mais c'est pa strop une musique qui me parle et je suis parti au bout d'une demi-heure. Décidément on a plus trop les même goûts avec mon frère. Et ce n'est pas de la vieille garde que viendra le salut de Rock En Seine cette année. To Be Continued...

8/25/2007

Black & White


Première journée de Rock en Seine 2007 (qui cette année pour la première fois dure trois jours) et ça part plutôt mal: je loupe mon RER, il fait moche, froid, je me retrouve tout seul pour faire les trois jours, la programmation est en régression par rapport aux années précédentes (je trouve) bref j'ai envie d'être partout (en fait surtout chez moi) sauf au domaine de Saint Cloud. Mais bon ça fait des mois que j'ai pris ma place et je me dis qu'en bon fan de musique, c'est l'occasion de voir un paquet de groupes. Je voulais être présent pour le concert de Dinosaur Jr mais ayant déjà trouvé le moyen d'être à la bourre je me gourre en plus de sortie à la bouche de métro. Résultat je loupe 15 bonnes minutes, je me retrouve loin sur un côté, je rentre jamais dans le truc et je décide de partir avant la fin pour aller voir les Ecossais de Mogwaï sur la grande scène. Eux ça faisait six ans que je les avais pas vus, depuis un soir de résultat du bac 2001 et j'en avais gardé un plutôt bon souvenir. Mais là nan, rien à faire, la sauce ne prend pas, il fait moche et se prendre comme ça la puissance sonique de Mogwaï en pleine tronche à 5H de l'aprem en plein jour, nan franchement ça le fait pas. J'enchaîne juste derrière sur le concert de M.I.A. ( au passage l'organisation cette année était pas mal foutu pour les gens comme moi qui voulait tout voir un peu mais rien du tout en particulier, y a quasiment eu aucune attente, ça s'est enchaîné tout au long de l'aprem et de la soirée mais en contrepartie j'ai quasiment vu aucun concert en entier) qui a eu cette année un buzz certain de l'autre côté de la Manche mais en live, nan franchement ça le fait pas. Du coup je susi retourné trainer ma peine du côté de la grande scène où les Shins donnaient leur concert. Rien de spécial à dire, bonne côte de sympathie auprès du public, bonnes chansons, mais pas terrible en live, si vous avez lu ma chronique de leur concert de l'Elysée Montmartre en avril dernier vous savez déjà tout. Avant d'aller manger je vais jeter un oeil au concert d'Emilie Simon, blindé. Elle avait l'air toute mimi dans sa robe blanche immaculée et elle a repris I Wanna Be Your Dog de qui vous savez mais là non plus j'ai pas accroché plus que ça et je suis allait me prendre à manger. Après avoir ingurgité un kebab dégueulasse (franchement à Rock en Seine évitez les kebab) j'assiste au concert des suédois The Hives. Eux en toute honnêteté, si c'est pas dans un festival, tu payes pas pour les voir. Déprimé, mais demandant ce que je faisais là, à deux doigts de me couper la main pour revendre le bracelet solidement attaché à mon poignet, c'est soudain que j'ai vu la lumière: des milliers de personnes sautant les bras en l'air et faisant des "wouhwouh" avec leurs bouches... plus sérieusement le set des 2Many DJ's fut un grand moment de teuf pour la teuf, un set jouissif et hédoniste, avec juste ce qu'il fallait de racoleur, une ambiance de folie. En plus pour foutre encore plus le feu les Belges ont mixé à domicile: Justice, Daft Punk (au passage Rollin' & Scratchin' à l'applaudimètre a largement écraser D.A.N.C.E.), les Rita Mitsouko et Vanessa Paradis, mais également Village People, Eurythmics ou Arcade Fire. C'est à se demander pourquoi tous les DJs ne font pas des sets au moins aussi bien, quand on les voit ça a l'air tellement simple... C'est vraiment à contre coeur que je suis parti avant la fin de leur set pour me rendre à la grande scène. Dans le 20 minutes daté de vendredi, le directeur du festival a parlé de messe à propos du concert de Radiohead ici même l'an dernier. Personnellement, c'est un terme que je réserverai plutôt au concert d'Arcade Fire. Pourtant on peut pas dire que le public était particulièrement enthousiaste ou transporté mais plutôt assoupi, comme assommé à l'opium, et le groupe a un peu perdu de sa fraicheur et de son insouciance, surtout comparé à leur prestation ici même il y a deux ans. Mais c'est pour mieux nous servir un concert impressionnant de maîtrise et de puissance. On est forcément conquis par des chansons qu'on avait déjà adoré sur disque (enfin surtout le premier pour moi) et qui prennent encore plus une dimension mystique en live. En live la musique des Montréalais nous touche en plein coeur, et même les chansons de Neon Bible que j'avais pas trop aimé m'ont scotché. Le concert s'est conclu par un Rebellion Lies d'une intensité folle, avant qu'Arcade Fire ne revienne sur scène pour un rappel porté par des dizaines de milliers de coeurs... Franchement un grand concert. To be continued...

8/19/2007

Rêve éveillé


Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/

Route du Rock, Vendredi Soir : Après une après-midi digestive et réparatrice, au son de Slint, Mogwai, et Sonic Youth, dans la maison de famille de Stan, nous étions frais comme la rosée et prêt à nous prendre des claques en séries. « Rock n Roll » comme dirait le petit frère Stan, né en + 5 après Daydream Nation, déçu de ne pouvoir nous suivre jusqu’au Fort de Saint Père. Tout devait commencer avec Electrelane, quintet féminin brightonien, s’il en est, dont nous avons manqués les deux ou trois premiers morceaux en raison d’un timing approximatif au camping. On attrape le concert à « To The East », mon morceau préféré du dernier album du groupe. Les filles enchaînent leurs chansons avec morgue et sérieux, jouent leur partition avec talent, sans pavoiser, interagissent avec le public à coup de montées et de descentes soniques, maîtrisent l’art du larsen, comme pour montrer que si la vieille garde devait se rendre, la jeune est prête à en découdre. Cas de figure improbable au regard de la prestation livrée par Sonic Youth, venu interpréter son classique« Daydream Nation ». Cocokwaze n’a pas tari d’éloges pour honorer ce concert, qui restera longtemps gravé dans ma mémoire, et je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que les morceaux de « Rather Ripped », joués en rappel, étaient à leur place dans ce set d’anthologie, démontrant à qui pourrait en douter que Sonic Youth continue de composer des albums hors normes, inimitables voire indépassables. Difficile dans ces conditions pour Guillaume Turzi, chouchous de critiques férus de krautrock, de prendre le relais, surtout devant un public clairsemé, le noyau dur d’aucuns pourraient dire. Du fond çà ne manque pas d’air : les guitares furibardes se font menaçantes, les claviers ne sont pas en reste, et le batteur, dans une position que Moe Tucker n’aurait pas reniée, mène tout çà à la baguette. Le mur du son édifié s’élève à des hauteurs stratosphériques, et rassemble à ses pieds quelques curieux en quête de groove, impatients de sautiller sur la ligne de basse de « Losing My Edge ». Las ! James Murphy aka LCD Soundsystem ne jouera pas le morceau qui l’a fait connaître. A l’intro de « Get Innocuous », un spectateur qui connaissait bien sa leçon a dit « et ben nan, ce n’est pas Losing My Edge », et il avait l’air fier de lui. Qu’importe. Le concert de LCD Soundsystem était à la hauteur des attentes suscitées par « Sound Of Silver ». Krautfunky aurait dit Benoit Sabatier de Technikart, avec ce son d’argent, qui scelle l’alliance d’un groove incandescent, d'un krautrock luminescent et d'un punk new yorkais tendance Talking Heads. Ce soir le groove l’avait emporté. Et je ne vais pas m’en plaindre.

"Music is my hot hot sex"



Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/index.php?jour=16

Route du Rock, Jeudi Soir : The Besnard Lakes ouvre les hostilités avec un concert hypnotisant qui n’a pas laissé indifférents les amateurs persévérants de pizzas au feu de bois. A Saint Malo on a coutume de dire que quand la pizza se fait trop désirer et la citrouille pressante, le choix s’impose de lui-même : il faut laisser sa place dans la queue, et rejoindre le flot des fans des Smashing Pumpkins, reformées autour de JC ( Jimmy Chimberlain) et BC ( Billy Corgan). Sans James Iha ni D’Arcy.En théorie aucune personnalité pour faire de l’ombre au grand Billy dans ce groupe qui n’a jamais été que sa chose, en atteste le concert de ce soir. Au public sans doute venu comme moi pour entendre un best-of et quelques titres du dernier album, Billy Corgan a offert un set déroutant, alternant ego-trip métal, rock pompier à la Pink Floyd mauvaise période, messes basses new wave de dix minutes et hymnes de son répertoire repris à tue tête ( « Today », « Tonight », « 39 » « Bullet With Butterfly Wings »).Conclu péniblement par « Heavy Metal Machine », ponctué de flexions de genoux de ses deux guitaristes et de solo de guitares interminables, le concert vire au jeu de massacre pour les citrouilles vraiment pas bandantes ce soir. Contrairement aux deux groupes suivants. New Young Pony Club déboule dans ce champ de ruines avec ses minijupes à paillettes, ses t-shirts Rough Trade et ses mélodies affriolantes. De quoi redonner du baume au cœur aux déçus des Pumpkins et des frissons à ces hordes de teenagers tirés à quatre épingles, pour qui les White Stripes ne sont qu’un lointain souvenir de collège et les Smashing Pumpkins un groupe de vieux croutons. « Get Lucky » donne le sourire, « Ice Cream » , « The Bomb », « The Get Go » enflamment un public qui ne demande rien d’autre que des nappes de synthé ascendantes, et des lignes de basse funky pour exploser, avec ou sans sac à main. S’en suit Cansei de Ser Sexy. L’entre deux concerts annonçait la couleur : ballons fluos gonflés à l’hélium, gandins et gravures de mode gonflés à bloc. Seulement quand CSS investit la scène, et joue les premières notes d’un morceau semble-t-il inédit, çà ne sonne pas ouf. Et même si le set reprend les titres néo-grunge electro-pop (osons le terme !) qui font le succès du groupe ( « Meeting Paris Hilton », « Let’s Make Love and Listen to Death From Above », « Off The Hook »… ), le concert n’est pas aussi jouissif qu’il ne devrait, la faute aux mauvais réglages qui n’ont pas gâché le plaisir de mes voisines pas fatiguées d’être sexy.