Il m’arrive d’émettre des jugements trop hâtivement, comme il y a trois semaines, lorsque j’avais laconiquement détruit le dernier Babyshambles. Les nombreuses écoutes qui ont suivi ce jugement péremptoire ont révélé que j’avais tort : « Shotter’s Nation » est meilleur que « Down In Albion ». Et il tutoie par moments les sommets atteints sur « Up The Braquet » et sur « The Libertines », je pense à toutes ces perles qui s’enfilent en seconde moitié de disque : « Unstookie Titled », « Baddies Boogie », « Lost Art of Murder », autant de « grandes chansons » que devraient écouter tout ceux qui ne voient en Pete Doherty, que le junkie, le compagnon d’infortune d’Amy Winehouse, « le mec qui sort avec Kate Moss, alors qu’il ne ressemble à rien ».A mes yeux Kate Moss s’est servi de lui comme d’un sac Longchamps, d’un accessoire de mode d’une ou deux saison, histoire de se donner une crédibilité destroy, mais c’est une autre histoire. Pour revenir à « Lost Art of Murder », c’est cette chanson qui m’a convaincu de réécouter le disque. Après l’avoir entendu, je me suis dit que c’était exactement le genre de chanson qui suffisent à sauver un album du naufrage, comme « White Chalk » sur le dernier PJ Harvey et « Bodysnatcher » sur « In Rainbows » de Radiohead, une chanson fragile, d’une beauté désarmante, où, guitare sèche à la main, Pete Doherty n’a jamais semblé aussi vulnérable. Impression que ne véhicule pas, loin s’en faut, « Alive 2007 » de Daft Punk, dont je n’arrête pas d’écouter le rappel, où sont mixés des titres de Daft Punk, Together (projet parallèle de Thomas Bangalter), et Stardust ( autre projet parallèle de Thomas Bangalter »). Je n’arrive pas encore à savoir si c’est la science de la synchronisation des beats, breaks, et gimmicks du duo, ou alors mon côté groupie, mais la montée d’acide, suivie de la ligne de basse de « Together », continuent à me donner des frissons.
12/09/2007
12/03/2007
Selected Dubstep Works Vol 2.
Samedi dernier, de retour au bercail, j’ai été faire un tour chez mon disquaire préféré. J’ai fait le tour des dernières nouveautés indie-rock sans avoir l’envie d’en écouter un seul, mis à part le dernier PJ Harvey, et il s’agissait d’une réécoute. Il n’y a rien à faire, je ne trouve pas beaucoup de qualités à ce disque. Allez Cocokwaze ne t’en fait pas : il suffit que je dise du mal d’un disque pour que je l’apprécie peu après ( cf le dernier Babyshambles). J’essaye de jeter une oreille pour voir ce que donne un live de Daft Punk sur disque, quand on n’est ni à Bercy ni à Pukkelpop, et faute de borne d’écoute, je me replie. J’écoute le deuxième de Burial, même si j’avais trouvé le premier un trop abstrait et désincarné ( Numero 1 du classement The Wire 2006, Playlist de fin d’année de Joseph Ghosn), trois, quatre morceaux comme çà, avant de voir s’il n’y a pas de bonnes affaires en vinyle. A 28€ le Amazing Grace de Spiritualized ou le Metal Box de P.I.L j’attendrais un peu. Je redescends, reprends Burial, là ou je l’avais laissé, ce qui me donne envie de l’acheter. Seulement le disque est en import et j’apprends auprès du disquaire que le dernier disque disponible dans le magasin tourne sous mes yeux. Et ce qui me ravit c’est qu’il me propose de le sortir du lecteur, de le mettre dans son boitier d’origine, pour que je puisse l’acheter. Je dis merci, car après l’avoir écouté en boucle ce week-end, je pense que c’est le meilleur disque de musique électronique entendu cette année : un disque tout en clair obscur, disque d’aurore, musicalement situé dans un no-man’s land, à équidistance de l’ambient glacial d’Aphex Twin ( on pense tout de suite à ce magnifique morceau sans nom sur Selected Ambient Works vol 2, quand on entend « UK »), du 2-Step du So Solid Crew, et du trip-hop de Massive Attack.
PS :
Top 6 disques que je ramène de chez mes parents :
- The Strokes – Is This It
- Beatles – Revolver
- Nirvana – Nevermind
- Massive Attack – Protection
- Outkast – SpeakerBoxx / The Love Below
- Oasis – What’s The Story Morning Glory.
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Gatz
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9:15 PM
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11/19/2007
Un week-end. Des disques.
Il y a des semaines déjà que je n’ai pas écrit sur un LP, un single. Il faut dire que j’ai moins de temps pour écouter de la musique, depuis que je travaille et passe des heures dans les transports en commun à lire des livres. Ecouter de la musique dans le métro c’est s’assurer une surdité à brève échéance. Et comme j’aime la musique… je l’écoute chez moi au calme. Ce qui m’amène à mes découvertes, ma redécouverte, ma déception, la confirmation. J’ai très récemment découvert l’album de Christian Fennesz et Ryushi Sakamoto, dont le morceau « Haru » me rappelle les Gymnopedies d’Erik Satie, sur un édredon de guitares aériennes, une chanson mélancolique et planante comme on rêve d’en entendre plus souvent. Beau. J’ai également beaucoup aimé le premier disque de Chromatics, de la cold Italo Disco jouée par des américains. Le titre « Running Up That Hill » tourne en boucle chez moi. Le reste de l’album, bien que légèrement en retrait, est de bonne facture. J’ai écouté rapidement le dernier Babyshambles, et loin de partager l’opinion de Cocokwaze, je le trouve plutôt faible, encore davantage que le premier qui n’arrivait déjà pas à la cheville des disques des Libertines. En revanche je le rejoins pour dire que les productions de Spector sont à couper le souffle. Cette semaine j’ai réécouté et redécouvert les Crystals sur la compilation « Back To Mono » de Spector, tout est excellent. Dans un monde idéal les Crystals devraient régner sur les dance-floor et les filles tomber amoureuses sur « Then He Kissed Me ». A la rubrique confirmation, le Panda Bear devrait passer l’hiver en se réservant une place au chaud dans mon top 10 de fin d’année.
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Gatz
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11:06 PM
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11/07/2007
Incipit
"C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux évènements qui, pris séparément, ne présentent guère d'intérêt, et qui, considéré ensemble n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux."
Jean-Philippe Toussaint - L'appareil photo.
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Gatz
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11/03/2007
Une fois n'est pas coutume....
Et n’ayant pas la foi suffisante pour parler de musique, je vais partager mes passages préférés d’un livre que l’on peut trouver dans le commerce pour 2€ seulement :
Chanson française :
« Dans sa quasi-totalité, c’est une production niaise, faussement littéraire, sous prévertienne, larmoyante et démagogique. La profession est peuplée de faux rebelles, d’hystériques, d’imbéciles fieffés ; quand elle ne dégouline pas de bons sentiments, elle vend de la haine et du ressentiment au kilomètre ».
Journal télévisé :
« Il est beau, quand la mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux nous épargnent » (Lucrèce, De la nature des choses )
Diego Maradona :
« Diego Maradona n’aimait pas lacer ses chaussures pour jouer au football : cela le gênait pour sentir le ballon. A neuf ans il jouait si bien que le recruteur chargé de l’évaluer se crut victime d’une farce ou d’une escroquerie, et lui demanda s’il n’était pas un nain »
Stéphane Audeguy – Petit éloge de la douceur.
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Gatz
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9:32 AM
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10/23/2007
M.I.A Is So Addictive
Encore une fois j’arrive après la bataille, très longtemps après la bataille. Tout le monde a eu le temps de se passer en boucle son disque, de faire crépiter la mitraillette à superlatifs, alors que moi j’écoutais le dernier Kanye West, qui a l’image du disque en question, apporte sa pierre à cet édifice en perpétuelle construction : la pop. Il s’agit bien entendu de Kala le dernier album de M.I.A, anglaise d’origine sri-lankaise, citoyenne du monde avant tout, fille de combattant tamoul, combattante à l’avant-garde de la pop contemporaine elle-même. Telle une Arundhati Roy qui aurait troqué son sari pour un ensemble fluo siglé Cassette Playa (à l’entendre elle aurait été la première ambassadrice de la république fluo), sa plume ( ?) contre un micro, M.I.A livre bataille sur le front de la musique, contre la morosité et les bégaiements de la pop à guitares. A entendre ce disque on est convaincu que la victoire ne semble plus dépendre que de l’adoption de ce disque par un plus grand nombre de fans. La partie n’est pas gagnée d’avance, mais, compte tenu des qualités de ce disque, ceci ne devrait être qu’une question de temps. Kala compte quelques points communs avec des disques ayant rencontré un succès populaire retentissant. Un groove torride, des basses rondes et lourdes, un emploi intensif des percussions, un usage gracieux des synthés, tant d’ingrédients qui ont réussi à des artistes aussi variés qu’Aliyah, Nelly Furtado, Justin Timberlake, et Missy Elliot, tous passés à un moment ou à un autre entre les mains du producteur Timbaland. La dernière ayant perdue un peu de son aura de grand manitou du hip-hop féminin, depuis qu’elle a pris ses distances de Timbo. Avec M.I.A on a non seulement d’entendre des tubes comme s’il en pleuvait, mais aussi d’écouter quelque chose d’encore plus groovy, d’encore plus neuf, un disque que l’on citera peut-être en 2023 en exemple pour donner une vague idée de ce qu’était le son des années 2000 : des éléments communs aux productions de Timbaland, mais aussi une multitude d’éléments musicaux issus des quatre coins du monde. On croit déceler dans les effluves sonores de « Paper Planes » l’influence des Chemical Brothers (« On Too Many Mornings »), on se dit que si la disco proche-orientale devait exister elle ressemblerait fort à « Jimmy » (en lisant AllMusic on apprend qu'il s'agit en fait d'un sample d'une comédie musicale indienne appelée "Disco Dancer").« $20 » est le cousin anglais, élevé dans l’east-end cosmopolite, de « My Love ». « Boyz », bâti sur une section rythmique afro d’une puissance rarement entendue, des samples de bandes-son de comédies bollywoodiennes et un refrain martial, est l’hymne mondial qui devrait faire s’agiter têtes et guibolles de Colombo à Rio en passant par Ris Orangis et Paris Texas. Quant à « Bangoo Banger », il est le tube de Missy Elliot que l’on attend depuis « Pass That Dutch ».
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Gatz
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7:51 PM
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10/09/2007
Dirty Dancing
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Cocokwaze
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1:45 PM
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10/05/2007
Be My Baby
L'autre jour avec Gatz on discutait et on était arrivé au constat que ces derniers temps on écoutait plus que des vieilleries, les albums récents étant loin de nous apporter satisfaction. Mais c'était avant d'avoir découvert deux albums parus dernièrement. Le premier Gatz vous en a déjà parlé, il s'agit du monstrueux Graduation de Kanye West. Que dire si ce n'est qu'il tourne en boucle sur ma platine depuis le début de la semaine et que j'ai rarement autant écouté un album en si peu de temps. Mais si l'album de l'américain est surtout gorgé de tubes (c'est déjà pas mal me direz vous), on ne peut pas vraiment parler de grandes chansons. Vous savez, de celles qui vous renversent l’âme et vous accompagneront encore dans dix ans. A opposer à ces tubes racoleurs qui ne passeront pas l’hiver. Et se retrouveront sur une compil’ Top-Mega-Dance-2007 plutôt qu’au sein d’un coffret Rhino. Heureusement cette rentrée marque aussi le retour du poète maudit Pete Doherty accompagné de ses Babyshambles. La dernière star du rock revient avec Shotter’s Nation, sans aucun doute possible l’album que j’attendais le plus cette année. Depuis un concert inoubliable au Bataclan en 2005, j’entretiens un véritable culte pour le Londonien, au point d’avoir parfois été jaloux de Kate Moss. Car Doherty est pour moi le dernier représentant d’une certaine idée du rock, sincère, fragile, romantique. Cependant je ressentais une certaine crainte à l’égard de ce Shotter’s Nation. La peur d’être déçu, qu’après l’écoute d’un album faiblard la magie ne s’opère plus. C’est ce que je me suis dit après une première écoute. Bof. Mais malgré mon (plus si) jeune âge, je savais qu’il ne fallait pas se fier à cette première impression. Les grands albums se méritent. Et Shotter’s Nation un putain de bon cru. Rock’n’roll, romantique. Du pur Doherty au sommet de sa forme. Un album qui révèle toute sa sève après trois ou quatre écoutes, qui ne vous lache plus, contaminé par ces mélodies magnifiques, éternelles. Pas de tubes, ni d’hymnes, mais le sentiment d’être chez soi, parmi les siens. Je n’ai jamais aimé les phénomènes de groupe, de masse, certainement à cause du côté indé solitaire seul dans sa chambre à broyer du noir en écoutant les Smiths. Pourtant, avec la musique de Pete Doherty j’ai envie de la partager, de faire découvrir au monde ce que doit être le rock en 2007. Je discutais un jour avec des filles qui ne comprenaient pas ce que Kate Moss pouvait bien faire avec « un tacheron comme Pete Doherty ». Certes il se drogue. Mais c’est sa vie bon sang. Il en fait ce qu’il veut. Il est musicien et on a le droit de le juger que sur ce point. Et n’en déplaise à certains, il écrit des putains de chansons, uniques. J’ai donné à mon post le titre d’une chanson écrite par Phil Spector, un autre génie ayant eu des problèmes avec la justice. Et je pense que le mieux ça serait de conclure par une autre de ses chansons : « Baby I Love You ».
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Cocokwaze
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7:09 PM
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10/01/2007
Pop aigre douce
Photo : http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm?fuseaction=viewImage&friendID=3871043&albumID=0&imageID=7394707
Les Softlightes est un groupe californien que j’aime bien et pourtant il ne fait aucun doute que leur album ne figurera pas dans les tops de fin d’année. Pas assez lo-fi pour la Blogothèque, pas assez sérieux/référencé pour Pitchfork, pas assez « distribué en France » pour les Inrocks, pas assez overdose dans les bras de Kate Moss pour Rock n Folk et Vogue. C’est dommage parce que la pop des Softlightes a ce zeste de douceur qui donne des envies de free hug, cette amertume qui rend les yeux humides, cette indolence qui empèse les paupières tard un soir de semaine, cet allant qui fait sauter du lit tard un dimanche matin. Une pop pour âmes sensibles.
http://www.myspace.com/thesoftlightes
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Gatz
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12:52 PM
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Glory Box
photo : http://wc10.allmusic.com/cg/amg.dll
http://www.myspace.com/kanyewest
PS : Pour la liste complète des samples utilisés :
http://www.pitchforkmedia.com/article/record_review/45490-graduation
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Gatz
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11:15 AM
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9/27/2007
Queen Of The Modern Age
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Cocokwaze
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9:51 AM
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9/25/2007
L'arche de Noah
Ma chronique pourrait s’arrêter là, comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui. Mais c’était un peu court, un peu jean foutre sur les bords. Je vais essayer d'étoffer un peu. Je ne promets rien qu'un compte rendu résumé des sensations procurées par ce disque hors-norme. Pour aimer ce disque nul besoin d’être rompu à l’écoute d’oeuvres dites difficiles d’accès, à l’image de celle de My Bloody Valentine ou des premiers Sonic Youth diront certains. L’univers onirique créé par Animal Collective plaira aux enfants de 7 à 77 ans. On y parle de « feux d’artifices », « d’os de la paix », de « cocoricos ». Mais pas seulement, car si le propos à un minimum d’importance, l’art et la manière de le mettre en son fait toute la différence. On imagine mal Nick Drake ou Ian Curtis traiter des mêmes thèmes sur Pink Moon ou Closer. Pour Strawberry Jam, Animal Collective a travaillé à partir de samples de morceaux de freak folk psyché antédiluviens et bribes d’electronica sorties de derrière les fagots. Le tout s’entrechoque dans un joyeux bazar, où tout est à sa place : qu’il s’agisse des samples sus-cités, torturés et triturés par Panda Beardes percussions tribales de Geologist et des incantations chamaniques d’Avey Tare. Et si ce disque plaira autant à votre grand-mère qu’à votre neveu/ cousin c’est aussi tout simplement parce que sans lui le monde serait ennuyeux comme une chanson de James Blunt.
http://www.myspace.com/animalcollectivetheband
photo : http://www.midi-festival.com/?Programmation
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Gatz
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2:30 PM
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9/19/2007
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Gatz
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2:20 PM
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9/13/2007
The Spanish Apartment
http://www.myspace.com/lemansartist
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Cocokwaze
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1:58 PM
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Libellés : LP
9/07/2007
From Sweden with Love
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Gatz
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2:49 PM
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8/27/2007
Heterogenic
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Cocokwaze
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12:54 PM
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Libellés : Rock En Seine 2007
8/26/2007
Back To The Good Old Days
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Cocokwaze
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9:52 AM
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Libellés : Rock En Seine 2007
8/25/2007
Black & White
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Cocokwaze
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1:11 PM
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Libellés : Rock En Seine 2007
8/19/2007
Rêve éveillé
Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/
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Gatz
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7:13 PM
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Libellés : Route du Rock 2007
"Music is my hot hot sex"
Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/index.php?jour=16
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Gatz
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10:03 AM
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Libellés : Route du Rock 2007