8/27/2007

Heterogenic


Y a vraiment à boire et à manger à Rock en Seine. Arrivé pile poil à 17H pour le concert de Kelis, la diva soul nous gratifie d'un set enlevé, parfait pour cette fin d'après-midi ensoleillée, Milk Shake et Trick Me emportent l'adhésion du public. Après un concert anecdotique des Kings Of Leon, on se retrouve de nouveau à la scène de la Cascade pour le concert de Just Jack, la bonne surprise de la journée. Concert bien sympa, les chansons passent mieux que sur l'album, gars souriant, bonne ambiance. Après c'est au tour de Faithless d'avoir les honneurs de la grande scène. Ils ont joué d'entrée Insomnia et God Is A DJ, cool, c'étaient celles que je voulais voir, ça m'a permis de partir chercher à manger avant la fin d'un concert pas terrible: le public sautait dur, mais honnêtement c'est pas très fin comme musique. Bonne pioche d'être parti manger avant, ça m'a permis d'être bien placé pour Björk. Après avoir entendu ma voisine dire le plus grand bien du dernier concert parisien de Mika, apparemment le concert de la décennie voire du siècle ("Putain c'était trop bien! y a eu un lâché de ballons!!!"), la diva venue du froid investit la scène, accompagnée d'instruments à vents et de machines futuristes. C'était marrant le contraste entre la kitscherie du décor et des costumes, et l'ultra modernité des ordis et des jeux de lumière. Pas un concert exceptionnel sur le plan émotionnel (mais je suis pas un grand fan de Björk), mais on en a eu pour notre argent et c'était remarquable sur deux points: sa voix, puissante, d'une pureté absolue, tout pareil que sur CD, et que le grand air n'a pas perturbé; la miss a toujours été à la pointe en matière de sons, et le concert d'hier l'a largement confirmé. Assez impressionnant tant au niveau visuel que sonore, avec Björk les concerts basculent clairement dans le 21ème siècle. L'Islandaise a terminé son show sur fond d'ambiance fin de monde, clôturant la 5ème édition de Rock en Seine en apothéose.

8/26/2007

Back To The Good Old Days


Pour le deuxième jour de Rock En Seine, ce sont de vieilles figures qui sont à l'honneur. Alors que le domaine de Saint Cloud bruisse de la rumeur Justice pour dimanche, rumeur largement alimentée par les Inrocks (mais peut-on faire confiance à un magazine qui confond Roulé et Crydamour?), je me hâte vers la grande scène pour assister au concert de Jarvis Cocker. Le parisien d'adoption (mais pas trop loin de la Gare du Nord, faut pouvoir prendre l'Eurostar à tout moment) n'a pa l'air de faire recette, je n'ai aucun mal à me retrouver devant. En forme, toujours dans sa gestuelle si particulière sur scène, le grand anglais a surtout l'air de vouloir bavarder, faisant beaucoup de blagues entre les chansons. Autour d'un hommage à Lee Hazlewood et de quelques inédits, Jarvis nous offre des chansons de son album solo sorti à l'automne dernier. Malheureusement en raison d'un son saturé et dégueu et des musiciens pas très enthousiaste, la prestation ne restera pas dans les annales. Le temps de manger une tartine lardon-reblochon (que je vous recommande chaudement) en constatant que l'électro-clash acidulée de CSS est toujours aussi efficace, je me retrouve à attendre le concert de Jesus & Mary Chain entouré de fans beaucoup trop jeunes pour que ce soit des vrais. Les écossais ont encore un son énorme, supersonique, noisy à souhait. La plupart de leurs plus grandes chansons sont couvertes mais le public parisien n'a pas eu le droit à la présence de Scarlett Johansson ou même de Hope Sandoval pour le duo Sometimes Always (mais là je rêve beaucoup). Par contre j'aurai bien aimé qu'ils jouent Darklands. Nan le problème surtout c'est qu'ils avaient pas l'air concerné, plus trop l'air d'avoir la foi. A moins que ce soit moi. Rien à dire de spécial sur le concert des Rita Mitsouko, si ce n'est qu'il fallait bien que je m'occupe en attendant Tool et que je pensais que ça serait mieux que ça. Tool que je dois bien avouer que je connaissais pas du tout. Je n'aurais d'ailleurs pas patienter aussi longtemps pour eux si mon frère n'en avait pas fait une pub pas possible. Le show est visuellement très coloré, un peu poseur et le son massif au possible, d'une incroyable clareté. Mais c'est pa strop une musique qui me parle et je suis parti au bout d'une demi-heure. Décidément on a plus trop les même goûts avec mon frère. Et ce n'est pas de la vieille garde que viendra le salut de Rock En Seine cette année. To Be Continued...

8/25/2007

Black & White


Première journée de Rock en Seine 2007 (qui cette année pour la première fois dure trois jours) et ça part plutôt mal: je loupe mon RER, il fait moche, froid, je me retrouve tout seul pour faire les trois jours, la programmation est en régression par rapport aux années précédentes (je trouve) bref j'ai envie d'être partout (en fait surtout chez moi) sauf au domaine de Saint Cloud. Mais bon ça fait des mois que j'ai pris ma place et je me dis qu'en bon fan de musique, c'est l'occasion de voir un paquet de groupes. Je voulais être présent pour le concert de Dinosaur Jr mais ayant déjà trouvé le moyen d'être à la bourre je me gourre en plus de sortie à la bouche de métro. Résultat je loupe 15 bonnes minutes, je me retrouve loin sur un côté, je rentre jamais dans le truc et je décide de partir avant la fin pour aller voir les Ecossais de Mogwaï sur la grande scène. Eux ça faisait six ans que je les avais pas vus, depuis un soir de résultat du bac 2001 et j'en avais gardé un plutôt bon souvenir. Mais là nan, rien à faire, la sauce ne prend pas, il fait moche et se prendre comme ça la puissance sonique de Mogwaï en pleine tronche à 5H de l'aprem en plein jour, nan franchement ça le fait pas. J'enchaîne juste derrière sur le concert de M.I.A. ( au passage l'organisation cette année était pas mal foutu pour les gens comme moi qui voulait tout voir un peu mais rien du tout en particulier, y a quasiment eu aucune attente, ça s'est enchaîné tout au long de l'aprem et de la soirée mais en contrepartie j'ai quasiment vu aucun concert en entier) qui a eu cette année un buzz certain de l'autre côté de la Manche mais en live, nan franchement ça le fait pas. Du coup je susi retourné trainer ma peine du côté de la grande scène où les Shins donnaient leur concert. Rien de spécial à dire, bonne côte de sympathie auprès du public, bonnes chansons, mais pas terrible en live, si vous avez lu ma chronique de leur concert de l'Elysée Montmartre en avril dernier vous savez déjà tout. Avant d'aller manger je vais jeter un oeil au concert d'Emilie Simon, blindé. Elle avait l'air toute mimi dans sa robe blanche immaculée et elle a repris I Wanna Be Your Dog de qui vous savez mais là non plus j'ai pas accroché plus que ça et je suis allait me prendre à manger. Après avoir ingurgité un kebab dégueulasse (franchement à Rock en Seine évitez les kebab) j'assiste au concert des suédois The Hives. Eux en toute honnêteté, si c'est pas dans un festival, tu payes pas pour les voir. Déprimé, mais demandant ce que je faisais là, à deux doigts de me couper la main pour revendre le bracelet solidement attaché à mon poignet, c'est soudain que j'ai vu la lumière: des milliers de personnes sautant les bras en l'air et faisant des "wouhwouh" avec leurs bouches... plus sérieusement le set des 2Many DJ's fut un grand moment de teuf pour la teuf, un set jouissif et hédoniste, avec juste ce qu'il fallait de racoleur, une ambiance de folie. En plus pour foutre encore plus le feu les Belges ont mixé à domicile: Justice, Daft Punk (au passage Rollin' & Scratchin' à l'applaudimètre a largement écraser D.A.N.C.E.), les Rita Mitsouko et Vanessa Paradis, mais également Village People, Eurythmics ou Arcade Fire. C'est à se demander pourquoi tous les DJs ne font pas des sets au moins aussi bien, quand on les voit ça a l'air tellement simple... C'est vraiment à contre coeur que je suis parti avant la fin de leur set pour me rendre à la grande scène. Dans le 20 minutes daté de vendredi, le directeur du festival a parlé de messe à propos du concert de Radiohead ici même l'an dernier. Personnellement, c'est un terme que je réserverai plutôt au concert d'Arcade Fire. Pourtant on peut pas dire que le public était particulièrement enthousiaste ou transporté mais plutôt assoupi, comme assommé à l'opium, et le groupe a un peu perdu de sa fraicheur et de son insouciance, surtout comparé à leur prestation ici même il y a deux ans. Mais c'est pour mieux nous servir un concert impressionnant de maîtrise et de puissance. On est forcément conquis par des chansons qu'on avait déjà adoré sur disque (enfin surtout le premier pour moi) et qui prennent encore plus une dimension mystique en live. En live la musique des Montréalais nous touche en plein coeur, et même les chansons de Neon Bible que j'avais pas trop aimé m'ont scotché. Le concert s'est conclu par un Rebellion Lies d'une intensité folle, avant qu'Arcade Fire ne revienne sur scène pour un rappel porté par des dizaines de milliers de coeurs... Franchement un grand concert. To be continued...

8/19/2007

Rêve éveillé


Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/

Route du Rock, Vendredi Soir : Après une après-midi digestive et réparatrice, au son de Slint, Mogwai, et Sonic Youth, dans la maison de famille de Stan, nous étions frais comme la rosée et prêt à nous prendre des claques en séries. « Rock n Roll » comme dirait le petit frère Stan, né en + 5 après Daydream Nation, déçu de ne pouvoir nous suivre jusqu’au Fort de Saint Père. Tout devait commencer avec Electrelane, quintet féminin brightonien, s’il en est, dont nous avons manqués les deux ou trois premiers morceaux en raison d’un timing approximatif au camping. On attrape le concert à « To The East », mon morceau préféré du dernier album du groupe. Les filles enchaînent leurs chansons avec morgue et sérieux, jouent leur partition avec talent, sans pavoiser, interagissent avec le public à coup de montées et de descentes soniques, maîtrisent l’art du larsen, comme pour montrer que si la vieille garde devait se rendre, la jeune est prête à en découdre. Cas de figure improbable au regard de la prestation livrée par Sonic Youth, venu interpréter son classique« Daydream Nation ». Cocokwaze n’a pas tari d’éloges pour honorer ce concert, qui restera longtemps gravé dans ma mémoire, et je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que les morceaux de « Rather Ripped », joués en rappel, étaient à leur place dans ce set d’anthologie, démontrant à qui pourrait en douter que Sonic Youth continue de composer des albums hors normes, inimitables voire indépassables. Difficile dans ces conditions pour Guillaume Turzi, chouchous de critiques férus de krautrock, de prendre le relais, surtout devant un public clairsemé, le noyau dur d’aucuns pourraient dire. Du fond çà ne manque pas d’air : les guitares furibardes se font menaçantes, les claviers ne sont pas en reste, et le batteur, dans une position que Moe Tucker n’aurait pas reniée, mène tout çà à la baguette. Le mur du son édifié s’élève à des hauteurs stratosphériques, et rassemble à ses pieds quelques curieux en quête de groove, impatients de sautiller sur la ligne de basse de « Losing My Edge ». Las ! James Murphy aka LCD Soundsystem ne jouera pas le morceau qui l’a fait connaître. A l’intro de « Get Innocuous », un spectateur qui connaissait bien sa leçon a dit « et ben nan, ce n’est pas Losing My Edge », et il avait l’air fier de lui. Qu’importe. Le concert de LCD Soundsystem était à la hauteur des attentes suscitées par « Sound Of Silver ». Krautfunky aurait dit Benoit Sabatier de Technikart, avec ce son d’argent, qui scelle l’alliance d’un groove incandescent, d'un krautrock luminescent et d'un punk new yorkais tendance Talking Heads. Ce soir le groove l’avait emporté. Et je ne vais pas m’en plaindre.

"Music is my hot hot sex"



Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/index.php?jour=16

Route du Rock, Jeudi Soir : The Besnard Lakes ouvre les hostilités avec un concert hypnotisant qui n’a pas laissé indifférents les amateurs persévérants de pizzas au feu de bois. A Saint Malo on a coutume de dire que quand la pizza se fait trop désirer et la citrouille pressante, le choix s’impose de lui-même : il faut laisser sa place dans la queue, et rejoindre le flot des fans des Smashing Pumpkins, reformées autour de JC ( Jimmy Chimberlain) et BC ( Billy Corgan). Sans James Iha ni D’Arcy.En théorie aucune personnalité pour faire de l’ombre au grand Billy dans ce groupe qui n’a jamais été que sa chose, en atteste le concert de ce soir. Au public sans doute venu comme moi pour entendre un best-of et quelques titres du dernier album, Billy Corgan a offert un set déroutant, alternant ego-trip métal, rock pompier à la Pink Floyd mauvaise période, messes basses new wave de dix minutes et hymnes de son répertoire repris à tue tête ( « Today », « Tonight », « 39 » « Bullet With Butterfly Wings »).Conclu péniblement par « Heavy Metal Machine », ponctué de flexions de genoux de ses deux guitaristes et de solo de guitares interminables, le concert vire au jeu de massacre pour les citrouilles vraiment pas bandantes ce soir. Contrairement aux deux groupes suivants. New Young Pony Club déboule dans ce champ de ruines avec ses minijupes à paillettes, ses t-shirts Rough Trade et ses mélodies affriolantes. De quoi redonner du baume au cœur aux déçus des Pumpkins et des frissons à ces hordes de teenagers tirés à quatre épingles, pour qui les White Stripes ne sont qu’un lointain souvenir de collège et les Smashing Pumpkins un groupe de vieux croutons. « Get Lucky » donne le sourire, « Ice Cream » , « The Bomb », « The Get Go » enflamment un public qui ne demande rien d’autre que des nappes de synthé ascendantes, et des lignes de basse funky pour exploser, avec ou sans sac à main. S’en suit Cansei de Ser Sexy. L’entre deux concerts annonçait la couleur : ballons fluos gonflés à l’hélium, gandins et gravures de mode gonflés à bloc. Seulement quand CSS investit la scène, et joue les premières notes d’un morceau semble-t-il inédit, çà ne sonne pas ouf. Et même si le set reprend les titres néo-grunge electro-pop (osons le terme !) qui font le succès du groupe ( « Meeting Paris Hilton », « Let’s Make Love and Listen to Death From Above », « Off The Hook »… ), le concert n’est pas aussi jouissif qu’il ne devrait, la faute aux mauvais réglages qui n’ont pas gâché le plaisir de mes voisines pas fatiguées d’être sexy.


8/18/2007

Nuclear Bomb


Attente. Espoir. Crainte. Bougie. Guitares. Historique. Blanc. Noir. Hymne. Soulèvement. Fureur. Rage. Transcendé. Transcendés. Violence. Epique. Classe. Dantesque. Majestueux. Sombre. Inoubliable. Pop. Tremblement de terre. Trilogie. Bonheur. Anthologique. Rock. Sonic Youth. Daydream Nation.


Smashed Potatoes


C'était LA tête d'affiche du festival, en tout cas la plus grande star, du genre de celle à vous faire quitter la queue du stand pizza alors que vous attendez depuis une heure, tout ça pour ne pas louper un seul morceau. Les Smashing Pumpkins ont ouvert leur concert par un United States métalleux, de plus de dix minutes, annonciateur d'un concert qui serait forcément furieux... Mais non. Peut-être libéré par l'absence de Iha et D'Arcy, Billy Corgan a préféré n'en faire qu'à sa tête, livrant un set tout en tension (con)tenue, ou au contraire a revisité ses classiques dans des versions qui ne leur faisaient pas honneur. De longs solos indécents et masturbatoires venaient ponctuer chaque morceau ou presque. Ce fut un concert mégalo et narcissique, indigne d'un des plus grands groupes des années 90 et du génie qui a écrit Adore.

Human After All


Après la bombe Go! Team et dans le souvenir d'un album anecdotique à peine sauvé par waters of nazareth, j'étais déjà en train d'affiner ma plume la plus acerbe dans le but éhonté de tailler le concert de Justice qui clôturait la première journée. Et ma foi, à mon agréable surprise, je dois reconnaître que les protégés d'Ed Banger s'en sont sortis avec brio, tout au long d'un set étonnant de maîtrise et d'efficacité. Bien sûr ils restent inférieurs au Daft, que ce soit en terme de charisme, de composition ou même de prestation scénique, mais Justice a su faire une très bonne relecture live de son album. D.A.N.C.E. a beau avoir été massacrée, derrière ils ont rattrapé le coup par une montée maousse costaud, et constamment un son énorme. Et je suis sûr que certains ne se sont toujours pas remis de We Are Your Friends annoncé par la sirène de From ATlantis To Interzone... En tout cas amis de Justice, n'ayez aucune crainte, à voir la réaction de la foule, vous ne serez plus jamais seuls...

Hey Ho! Let's Go! (Team)


La prestation de the Go! Team à la Route du Rock était le concert que j'attendais le plus du festival. Malheureusement mon plaisir a été un peu gâché par l'éclatement de mes lunettes en mille morceaux très tôt dans le set (au deuxième morceau pour être précis), suite à un mouvement de foule. Privé de la vue, je me suis alors concentré sur ce qui s'offrait à mes oreilles: une fanfare hallucinée sous acide qui livrait une symphonie galactique où les comètes soniques tutoient les super novas mélodiques, un véritable maëllstrom musical irradiant de bonne humeur. Les bras levés, le sourire aux lèvres, les corps ne cessaient de s'entrechoquer, chacun voulant participer à cette orgie popesque. Les membres de the Go! Team ont de la foudre dans les doigts, et après leur passage, les étoiles dans la nuit de Saint Malo n'ont jamais été aussi belles...

Brut De Décoffrage


Mercredi 15 août, la Route du Rock ne commence pas très très bien: entre une violente averse pour guise d'accueil et des premiers concerts certes sympa mais qui avaient plutôt tendance à filer le spleen (Elvis Perkins, Hermann Düne), j'étais à deux doigts de regretter de n'être pas parti à Lacanau avec des potes. Heureusement Art Brut a investi la scène afin de réveiller un Fort de Saint-Père un tant soit peu assoupi. Et les Anglais n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère, livrant un set fiévreux et décomplexé à l'image d'un Eddie Argos déchaîné faisant de la corde à sauter avec son micro ou blaguant sur JayZ! Art Brut a couvert ses deux albums, il y avait une grosse ambiance, dans la fosse ça faisait Bang Bang (Rock'n'Roll) ou NagNagNagNag, esprit bon enfant, c'était très chouette. Concert conclu par un diptyque Good Weekend/ Formed A Band mémorable qui a véritablement retourné la fosse. Le premier moment de folie du festival.

Saint Malo I Love You, But You're Bringing Me Down...


Une affiche moins prestigieuse et moins copieuse que ses concurrents européens ou même français (Eurockéennes, Rock en Seine), une organisation et une logistique perfectibles, des consommations et une nourriture bien trop chères, un climat "bretonnant" (grand soleil alternant avec froides averses); bref, à première vue la Route du Rock n'était pas le premier choix des festivals à faire cet été. Mais c'était sans compter sur une fine sélection des groupes parmi les plus excitant à voir en live actuellement. Petit tour d'horizon de concerts mémorables...

8/13/2007

8/06/2007

Digitalism in Brest

Vendredi soir se déroulait la deuxième soirée du festival brestois Astropolis, à la toute nouvelle salle La Carène, sur le port de commerce. Au programme Zenzile, Au Revoir Simone, Wax Tailor, Goose et Digitalism. Arrivé trop en retard j’ai raté le premier concert, ai pris le concert de Wax Tailor en route. Fidèle à sa carte de visite, Wax Tailor joue un trip-hop à la cool, comme on en a beaucoup entendu depuis la démocratisation du genre. Et comme tout trip-hoper à la cool, Wax Tailor, diffuse des extraits vidéo de films et de documentaires en noir et blanc derrière son groupe, le message étant « peace, unity et Humphrey Bogart ». Cà se laisse écouter, çà fait osciller les hanches de mes voisines, mais çà ne casse pas trois pattes à un canard. Ensuite petit break bière sur la terrasse de la Carène, incontestablement le lieu le plus classe de la côte nord. Après quelques bières du cru, je redescends voir Goose, ce groupe dont on m’avait dit autant de bien que de mal.Et en concert c’est un peu le concept du Dis l’heure de Son : un son KFC, gras, brut de décoffrage qui redonne à l’expression « trop de son, tue le son » toute sa signification. Pourtant le groupe ne va pas sans séduire une grande partie d’un public chauffé à blanc et prêt à en découdre avec la tête d’affiche de la soirée : Digitalism. Le duo de Hambourg, qui rencontre un succès grandissant, donnait à Brest un de ses premiers concerts français, et c’est peu dire que je les attendais avec impatience, voulant goûter au retour de la teuf pour la teuf. Car depuis la montée des buzz Klaxons et Justice, l’essoufflement de la nouvelle vague des groupes en The, on assiste à un regain d’intérêt pour les musiques électroniques, chez les indie kids et dans les médias spécialisés où le T-Shirt Justice à manches courtes par-dessus un T-Shirt Strokes à manches longues est devenu uniforme et le 33t de « Seven Nation Army » des White Stripes est soigneusement caché derrière la dernière compilation Ed Banger. Pour revenir au sujet du jour, assister à un concert de Digitalism c’est un peu comme être au volant d’une Mercedes après avoir conduit une Renault avec sièges baqués siglés Pedro Winter . La mécanique est bien huilée, le show rutilant, et la puissance délivrée phénoménale, les montées d’acide de « Zdarlight » et de « Idealistic » restant sans équivalent de ce côté-ci du Rhin depuis « Dudun-Dun » de Para One. Le concert, expédié en deux temps trois montées et ressuscitant au passage le son de la deuxième moitié des années 90 ( Daft Punk et Underworld notamment), s’est conclu de la plus belle des manières avec « Pogo », ce single popissime qui aurait contribué à la forte croissance des ventes de Synthol au premier semestre et incarne à lui seul le retour de la teuf pour la teuf.

7/24/2007

La clé des champs

Il est rare que je parle aux disquaires. Et c’est souvent pour demander « vous avez reçu machin ?», et avec l’existence d’Internet cette question ne se pose même plus. Seulement aujourd’hui, en compagnie d’un ami bavard, nous avons discuté avec un disquaire, après que ce dernier lui ait demandé ce qu’il « avait aimé récemment en electro », la question à 3 milliards en somme. A laquelle il avait répondu avec fougue : Wax Tailor (pas écouté), The Chemical Brothers avec quelques réserves, Goose (mal écouté), Digitalism, et j’en oublie (ah oui Justice). Il ne manquait plus qu’Au Revoir Simone et le line-up de la soirée du 9 Août d’Astropolis (j’en serai) était dans son top de début d’année, ce qui est d’assez bon augure. Pendant ce temps je glissais que j’avais bien aimé ceci (Apparat) cela (Simian Mobile Disco), finissant par citer l’artiste qui m’a le plus intéressé cette année, The Field, chez Kompakt. Car, en ces temps où l’electro minimale peine à recueillir des suffrages, victime d’une offre pléthorique de sucre, de fluo et d’amour, j’ai suivi le mouvement inverse, rendu diabétique et sourd par une overdose de Klaxons (entre autres), et je suis donc passé du fluo au kaki, du maximal à la minimale. Dans ce registre, les LP de Gui Boratto et de The Field ont fini par prendre racine dans mon quotidien. Peut-être parce que ce ne sont pas des disques dont les chansons se passent en mode repeat jusqu’à satiété, le format ( la longueur, la structure) ne s’y prêtant pas. Les plages des albums de Boratto et The Field s’étirent généralement sur plus de cinq minutes, prennent forme progressivement au grès du va et vient des boucles aériennes et des beats chirurgicaux, et brillent d’une lumière crépusculaire singulière. Celle qui, chez ces deux artistes, rapproche si souvent la mélancolie du Sublime.



Télécharger :
Gui Boratto - Chromophobia
The Field - From Here We Go Sublime



http://www.myspace.com/guiboratto
http://www.myspace.com/thefieldsthlm

7/18/2007

Like A Daydream


J'aime bien la Maroquinerie. C'est vraiment une très bonne salle: petite, chaleureuse, conviviale, très bonne accoustique, éclairage minimaliste voire bicoloreles concerts s'enchainent vite et bien, ce sont les artistes eux-mêmes qui viennent installer et démonter leur matériel. Hier soir c'était grosse affiche à la Maroquinerie. Jugez par vous même: Sebastien Schuller, Gravenhurst et les très cultes et branchés Animal Collective en tête d'affiche. Petite note: après plus de 70 concerts (je dénombre 69 "tickets", festivals compris) et 8 ans après le premier, j'assistais hier à mon premier concert en tant qu'inscrit sur la guest list, merci à Magic et à mon frère. Je pris en cours le set de Sebastien Schuller mais j'en ai vu suffisamment pour apprécier un concert très aérien, éthéré et agréable. Par contre je suis plus circonspect à l'égard de Gravenhurst, pas trop accroché à leur noisy en forme de montagnes russes qui alternaient instants calmes et énervés. Puis les créatures d'Animal Collective sont arrivés sur scène installer leur matos. Que des samplers et des ordinateurs, des bouts de batterie mais pas de guitares. Je n'ai jamais accroché à la musique ni à l'univers d'Animal Collective qui sont loin d'être facile d'accès. Et ce n'est pas ce concert qui va me convertir à la secte Animal Collective. Mais je dois reconnaître qu'il y a indéniablement quelque chose, une ambiance, un univers particuliers, ce n'est pas que de la branlette intellectuelle pour indé branché parisien péte-couille. Et pour quelqu'un comme moi qui vient d'une culture à guitare et à structure classique de chansons (couplet-refrain-mélodie) c'est assurément très rafraichissant. Souvent (tout le temps) barré, parfois très inspiré, les new yorkais ont entrouvert pendant près d'une heure et demi les portes de leur univers étrange où viennent se télescoper dans un maëlstrom sonore les bruits les plus bizzaroïdes. Séduit pendant les 45 premières minutes avant de totalement décroché dans le quart d'heure suivant, j'ai été franchement conquis par les 20 dernière minutes du concert sans rappel (juste après qu'on ait apporté sur scène un gâteau d'anniversaire à l'un des membres du groupe) ainsi que le devant de la fosse littéralement en transe, comme si la teuf pour la teuf s'était immiscé dans la petite salle surchauffée de la Maroquinerie... Ils ont conclu le concert par un morceau du dernier Panda Bear, enfin je crois, n'étant pas un familier de leur musique et vu que je suis devenu très mauvais en blind test il y a des chances que je me trompe. les avis étaient mitigés à la fin du concert, certains ont vécu l'expérience de manière très intense, d'autres ne sont jamais rentrés dans le trip. Pour ma part je suis sorti du concert d'Animal Collective comme on se réveille d'un songe: on ne sait pas trop à quoi on a assisté, si c'était vraiment bien ou pas mais ça va nous travailler quelques heures.

7/16/2007

Another Brick in The Wall


On n’avait plus entendu parler d’Apparat depuis sa collaboration avec Ellen Allien, notre directrice de label préférée, au printemps 2006. Il revient avec un quatrième album qui prouve à qui veut l’entendre qu’il tient toujours le haut de pavé électro, alors que d’autres se vautrent dans les caniveaux. Sur Walls, on se la joue profile bas, on n’est pas du genre à revendiquer des influences chic et choc, on trace sa route, on y sème quelques indices, au mieux, on ne surligne pas, ou alors par maladresse, contre son grès. On pense à cet hommage (in)volontaire ( ?) à M 83, l’antibois le plus reconnu à l’étranger après Picasso, sur « Head Up », un titre qui rendra fous ceux qui reprochent à Interpol de trop ressembler à Joy Division, et Bloc Party. à Gang Of Four, autant de groupes étrangers à l’univers de l’allemand. En effet Apparat a fait ses gammes loin de l’Angleterre punk et post punk, au sein de l’écurie BPitch Control, à Berlin(ette). Il en a gardé la rythmique si particulière à laquelle il incorpore des échantillons du meilleur de la pop synthétique et du post-rock mélancolique : Junior Boys, A Silver Mt Zion respectivement, des groupes à faire geler de plaisir la Méditerranée en plein mois de Juillet. Comme si ce disque était la BO du jour où M 83 pourra se balader, i Pod ( ou Archos) à la main, dans les rues du vieil Antibes sans se coltiner des sosies de David et Cathy Guetta tous les trois pavés.

http://www.myspace.com/apparat

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7/14/2007

Beautiful Life


Aujourd'hui c'est le 14 juillet, et comme tous les ans à cette même date, Sometimes, la plus belle chanson jamais écrite, me berce, compagne fidèle et magnifique de ces instants particuliers et précieux où l'être humain se sent fragile et perdu:
"Close My eyes, Feel Me Now, I Don't Know, How You Could Not Love Me Now..."

7/10/2007

This Is Indie

Commentaire de mon frère: "C'est sûr qu'acheter un Archos plutôt qu'un ipod, c'est comme écouter Daydream Nation plutôt que Nevermind".

7/09/2007

Jolly Jumpers


Cela fait quelques temps que le nom de New Young Pony Club me taraude, un an et des camionettes de CRS gavées de manifestants anti-Sarkozy, depuis l’écoute d’un podcast sur Pardon My Freedom, comme quand un titre parmi tant d’autres obnubile au point de faire passer tous les autres au second plan. Dans les jours qui suivirent je visitais régulièrement le myspace de New Young Pony Club pour pouvoir écouter ces titres introuvables en téléchargement : « The Get Go », « Tight Fit », « Ice Cream » . De ces titres celui qui me plaisait le moins (le dernier) a été utilisé par des « créatifs » pour accompagner un spot de pub pour un fabricant de microprocesseurs, ce qui n’a pas manqué d’en faire le titre le plus populaire du groupe. Par la suite « The Bomb » est apparu sur myspace, avec son clip qui révélait au monde entier la principale qualité extramusicale du groupe : la claviériste, Louise Bourgoin en moins délurée. On pourrait même dire que New Young Pony Club est le meilleur groupe à claviériste sexy du monde. Fantastic Playroom, l’album qui sort ces jours-ci, ne remet pas en cause ce qui précéde : les bons titres glanés sur myspace et sur internet y sont très nombreux, et la claviériste est toujours en poste. Car à une époque où la hype précédent un album est une condition nécessaire (mais non suffisante) de succès, il est presque devenu obligatoire d’entretenir l’appétit des internautes mélomanes avec des titres appelés à constituer l’ossature d’un album à venir. On ne peut leur en vouloir, Klaxons a fait de même, et si mes souvenirs sont bons le premier Bloc Party. avait beaucoup de titres issus de EP précédents dans son tracklisting. Malheureusement cette manière de faire retire une grande partie du plaisir d’écoute qui réside dans l’effet de surprise que peut susciter un album vierge. Myths of The Near Future m’avait séduit parce que des pistes supplémentaires avaient été explorées, je pense surtout aux morceaux les plus tribaux comme « Isle of Her » et « Forgotten Worlds ». En revanche Fantastic Playroom n’est que la confirmation de ce que mes oreilles savaient déjà, ce qui est peu et beaucoup à la fois : New Young Pony Club sait fabriquer des machines à danser, diablement sexy, sans jamais tomber dans le racollage.

New Young Pony Club - The Bomb

http://www.myspace.com/newyoungponyclub

7/07/2007

The Chemical Brothers Are Playing At My House


Après avoir cassé deux types dans la queue du Mcdo ("Trop cool, à ce qui paraît en novembre y a un festival en Belgique où la tête d'affiche c'est Underworld!", moi me retournant:"sans aller jusqu'en Belgique, Underworld passe au Bataclan en novembre. Mais de toute voir Underworld en 2007 après le départ de Darren Emerson ça n'a aucun intérêt, c'est comme voir Daft Punk sans Thomas Bangalter") je me retrouve au Zénith. Alors que toute la planète sport a les yeux rivés sur l'Angleterre et Londres en particulier (départ TdF, Wimbledon et GP F1), les Chemical Brothers ont choisi Paris pour briller. Et sont venus avec la ferme intention de mixer et ne pas se contenter de Push The Button. Ce soir, pas de casques ou de pyramide, mais de nouvelles coupes de cheveux et un jeu de lumière très classe et énergique. Grosse surprise: on a assisté à un vrai concert, et non pas un mégamix de leur tubes. Privilégiant le dernier album dans la première partie du concert et un mix inédit dans la seconde, les Chemical ont lancé doucement leur set, mais dès que ça a été fait, le Zénith était debout et en nage. Longues montées acides et beats explosifs ont fait bouger la foule qui dansaient et levaient les bras le sourire aux lèvres. et qui a littéralement explosé sur Hey Girl Hey Boy! Moi même je m'en suis donné à coeur joie et n'avais pas dansé comme ça depuis lontemps. Si j'avais été un gros blasé j'aurais pu leur reprocher un choix pas toujours judicieux dans la set list (où sont passé Block Rockin' Beat? Setting Sun? les morceaux de Exit Planet Dust?), des transitions parfois interminables et un rappel un brin paresseux, mais non, ne boudons pas notre plaisir. Ce soir c'était bien le retour de la teuf pour la teuf, et le Zénith, la plus grande discothèque du monde.

7/03/2007

Primal Scream?



Vous saviez qu'Iggy Pop avait 60 ans? Né en 47 il est toujours aussi affuté, comme à ses premières heures, plus de trentes ans après les débuts des Stooges... Le concert des Stooges ce soir au palais des sports de la porte de Versailles, un an après celui du Zénith, n'était pas complet, les Djeuns préférant squatter le concert des Arctic Monkeys. Détail amusant, à l'entrée de la salle, les détenteurs de places assises tentaient d'échanger leur billet contre des places dans la fosse. Il faut dire que voir les Stooges assis c'est une hérésie. Après une bonne première partie -un groupe français qui chante en anglais avec une chanteuse à gros seins et dont j'ai pas compris le nom- Iggy et ses Stooges ont investi la scène. Et là c'est comme si il y avait eu une couille dans le paté. J'avais l'impression d'être au cirque. Iggy en faisait trop. Beaucoup trop. Tout comme le public d'ailleurs. Ca sonnait faux, artificiel, l'ambiance comme la musique. Pour une fois le concert ne sonnait pas comme les albums et c'était un tort. On aurait cru que pour le public, si ça avait été un autre artiste ça aurait rien changé. Ils auraient été hystériques de toute façon. Même les muscles de Iggy Pop faisaient faux. Alors bien sûr dans la fosse ça a été bien violent (j'ai d'ailleurs pété mes lunettes), No Fun et Fun House ont été des moments de folies pures. Et puis il y a eu I Wanna Be Your Dog. Malgré Iggy faisant le chien et aboyant(!), rien que les trentes secondes de l'intro valait à elles seules le prix du billet: quel autre morceau en live a une telle puissance? Honnêtement j'en vois aucune. Mais globalement j'ai eu une impression mitigée du concert. Comme il y a un an ils ont joué une seconde fois I Wanna Be Your Dog. Je me souviens qu'alors, j'étais déjà à genoux, exténué, prêt à vomir, lessivé par un concert à la folle intensité sexuelle. Là il n'en fut rien. Je n'étais pas fatigué et j'aurais pu m'infliger 60 I Wanna Be Your Dog que ça n'aurait rien changer, j'en avais juste pas envie. Le concert de ce soir n'avait rien de sexuel (d'ailleurs aucune groupies topless, même si y en avait certaines bien en chaleur...). C'était l'occasion de voir un monument de l'Histoire du rock. Comme on va au musée.

Cher Matthew

photo : Karin+Bruce

« Quand votre chauffeur de taxi vous parle de la Bourse, c’est que c’est le moment de vendre vos actions » avait dit un investisseur à la veille du jeudi Noir d’octobre 1929. « Quand les amies de ta petite soeur commencent à parler du clip « très cool » de Justice, c’est que le moment est venu de vendre tous tes vinyles du duo à la brocante de Chateauneuf du Faou » dit un proverbe finistérien. Avec les produits de la vente on achètera le nouveau Matthew Dear, dont on n’est pas prêt de se séparer. Asa Breed, c’est son nom, n’est pas évident. Bien sur on peut compter sur la spontanéité de « Pom Pom », ou « Pop Pop », à la discrétion de l’auditeur, et dans un registre plus élégiaque « Deserter Song », mais dans l’ensemble on a affaire à un disque hybride qui ne choisit jamais vraiment son camp, entre musique électronique, pop plus ou moins foutraque, et folk pastoral. Comme si ce choix nous était laissé... Entre cLOUDDEAD, TV On The Radio, et Mica P. Hinson, qui a envie de choisir ?


Matthew Dear - Deserter ( mp3 via canyouseethesunset)

http://www.myspace.com/matthewdear

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7/01/2007

New York City Cops


Ce soir j'ai assisté à un moment à la fois historique et injuste. Historique car Sonic Youth, ce monument de l'underground indé américain venait jouer à Cergy, MA ville de banlieue où j'ai grandi et où je vis encore, dans le cadre du Furia Sound Festival. Et une grande injustice car programmer Sonic Youth en "première partie" de Queens Of The Stone Age à 18H50 ça fait pas très sérieux... Mais heureusement les New-yorkais n'en avaient que faire. En une petite heure ils ont prouvé qu'ils étaient encore les sheriffs du rock new yorkais, et ce plus de 20 ans après leurs débuts. Jamais un groupe n'avait aussi bien porté son nom, et aussi peu porté son âge. Sonic Youth. La classe faîte rock'n'roll. Ils n'ont pas joué Daydream Nation dans l'ordre et dans sa globalité. Ils n'en ont pas eu besoin. Plutôt que de se limiter à un seul album, bien que ce soit leur chef d'oeuvre, ils ont couvert une grande partie de leur abondante discographie, au cours d'un concert noisy et incandescent. Kim Gordon était impeccable en grande prêtresse du rock. Thurston Moore très classe et élégant. Et Lee Ranaldo très affuté. Les grandes chansons se sont enchaînées commes des perles qu'ils auraient enfilées aux cordes de leurs guitares. Et pourtant ils en ont oubliées plein. Et pourtant ils n'ont pas joué Teenage Riot. Pas grave ça sera pour la Route du Rock. Le moment en sera d'autant plus historique. Je me répète, mais ce soir ils avaient pas besoin de la jouer. Les 60 minutes intenses de concert ont suffi à mon bonheur et m'ont permis de répondre à une question essentielle: Sonic Youth plus grand groupe de rock encore en activité? Ce soir la réponse fut limpide et cinglante pour la concurrence.

Fire In The Hole


Avant de commencer, je dois vous faire un aveu: le concert de Queens Of The Stone Age au Furia Sound Festival fut mon premier concert complet où j'ai porté des boules quiès. Alors forcément ça a altéré mon jugement, mais après Sonic Youth, et plus de deux semaines après Daft Punk, mes tympans n'étaient pas prêts à se prendre la déflagration sonore de QOTSA. J'ai bien enlevé une ou deux fois mes protections pour m'assurer du son, et rassurez vous les amplis étaient bien réglés au maximum, et le jeu des QOTSA toujours aussi précis et énergique. Ils ont fait la part belle au dernier album, mais en oubliant Sick, Sick, Sick à la grande colère de ma voisine. Le public, essentiellement lycéen, conquis d'avance, sautait gaiement, connaissant par coeur les morceaux. Petite anecdote: tout d'un coup, y a eu que des filles qui ont slamé, toutes en même temps. Une, deux, trois, etc... une bonne dizaine! Mention spéciale à la petite brune, parce que quand on mesure moins d'1m60 et qu'on doit peser moins de 50kg, faut avoir du cran pour aller slammer dans la fosse de QOTSA. Et puis il se mit à pleuvoir. Et ce fut le moment pour Josh Homme et ses comparses de lancer Little Sister. Et il n'y eut plus personne pour slammer. Cela n'aurait pas été téméraire mais suicidaire. Le concert continua, porté par une foule en délire, et se termina par The Lost Art Of Keeping A Secret ou No One Knows, je sais plus. De toute façon c'était le chaos.

Teen Spirit


Comme aujourd’hui, une chanson me revient souvent en tête, sans que je sache réellement pourquoi : « Aneurysm » de Nirvana : « I love it so much it makes me sick , hhein hhheiiiiiin ». Peut être pour me rappeler que je n’ai rien n’entendu d’aussi bruyant et jouissif à la fois depuis des années, et que çà me manque terriblement. Pourtant je n’était pas de ceux qui à dix-sept ansse sont pris en plein gueule les déflagrations sonores de Nirvana. Je n’ai entendu parler de Nirvana qu’en cour de récréation par l'intermédiaire de Sylvain, dont le frère « écoutait AC/DC et Nirvana à fond ». J’avais onze ans, un mois avant le suicide de Kurt Cobain. Un an plus tard une lettre de ma cousine me donne envie d’acheter Unplugged in New York, mon disquaire à qui je demande s’ils ont « Unplujjed in New York » me répond que « non » et m’oriente vers « Nevermind », qui éjectera fissa Dance Machine 6, Doctor Alban et Masterboy de ma platine, y restera scotché pendant des mois. Et maintenant que j’y pense j’ai l’impression que beaucoup de choses ont changé depuis : il n’y a plus de pogos au son de « Smells Like Teen Spirit » pendant les pauses entre les élèves de troisième, les Breeders, Beck, Oasis, Blur et Rage Against The Machine ont déserté les ondes de Skyrock, les filles ne portent plus de Doc Martens et de jeans troués, les garçons encore moins, enfin si mais des jeans troués d’avance par des mains expertes, Doc Martens se sert de l’image de Kurt Cobain pour ses campagnes de pub sans demander à Courtney, Diam’s et Tokio Hotel sont devenus les portes voix de ceux qui ont l’âge auquel j’écoutais « Nevermind » et « In Utero », les Pixies, Smashing Pumpkins et Dinosaur Jr se reforment contre des cachets mirobolants, avec sortie hypothétique d’album. Et certains esprits rigolards font courir des rumeurs sur une reformation de Nirvana dans la même optique, avec Courtney Love au chant, comme quoi finalement tout est possible. On y croit deux secondes, avant de se dire que ce qui manque à l’adolescence ce sont des groupes de jeunes chiens affamés prêts à l’envoyer se jeter contre les murs de sa chambre. Blood Red Shoes, ce duo de Brighton qui devrait renvoyer les White Stripes à leurs études, en fait partie. Il ne reste plus qu’à MTV, Skyrock, Fun Radio, et NRJ de passer « It’s Getting Boring By The Sea » en boucle, entre deux publicités pour le 6 12 12. Ce n’est pas gagné.

http://www.myspace.com/bloodredshoes

6/30/2007

Dark Side Of The Teen


Trois Français rois de l'été? Cela semble bien improbable. Et pourtant. C'est ce qui pourrait bien arriver de pire à Michael Szpiner, Dorian Dumont et Quentin Delafon, les trois fluos de The Teenagers tant leur single Homecoming est imparable. Un phrasé et un humour irrésistibles qui évoquent le Pulp de Different Class, le tout couplé à une rythmique qui se paye le luxe d'être à la fois emballante et mélancolique. Pas sûr que les filles apprécient (ils emploient le mot cunt et se payent la tronche d'une pom pom girl), mais c'est pas bien grave, les Anglais en sont fous et c'est bien là un gage de la qualité du groupe. A noter que le morceau qui les a révélés, Fuck Nicole, vaut également largement le détour. En dépit de leur volonté affichée de jouer à la Route du Rock, The Teenagers, malheureusement pour nous, ne seront présents cet été qu'à Leeds et Reading. Comme quoi on a beau écrire le single parfait, on en est pas pour autant prophète en son pays.

http://www.myspace.com/THETEENAGERS

6/27/2007

Von Australien


Je me rappelle avoir beacoup aimé "Unconditionnal" le premier single des New Yorkais new new wave The Bravery, un peu moins leurs coiffures et leur hardes. Mais cela commence à dater, environ deux ans. Depuis de l'eau a coulé sous le pont de Brooklyn, le retour du rock est mort, il n'y a qu'à écouter le dernier White Stripes pour s'en persuader, le retour de la teuf pour la teuf aussi, il n'y a qu'à écouter le premier Justice. Dans le même temps les Australiens travaillent pour le retour de la bonne musique. Dans cette cohorte de groupes "durs à la tâche" nous trouvons les excellents Cut Copy qui ne sont plus à présenter, Bumblebeez, mais aussi Van She/ Van She Tech, remixeurs de génie, capable de transformer le plomb en or, et l'or en platine ( "Gravity Rainbow" de Klaxons à tout hasard). Le dernier groupe à être passé entre les mains de ces alchimistes du remix est The Bravery, le résultat est à la hauteur, comme si on assistait en direct au retour de la bonne musique ...

The Bravery - Time Won't Let Go ( Van She Tech Remix)

Jump In The Air


Un de mes premiers souvenirs de concert à la télé fut celui des Beastie Boys enregistré en Ecosse, tournée de 1999 si je ne m'abuse. Je me souviens d'une scène en rond, au milieu de la fosse, au milieu d'un public déchaîné, célébrant trois MCs et un DJ venus de New York. A l'époque je n'avais pas encore usé mes premières Gazelles en concert, et inutile de préciser que j'avais été très impressionné par les images que me diffusait ma télé.Ce 26 juin les Beastie boys étaient de retour au Zénith de Paris. A voir les queues immenses pour accéder au Zénith et le déploiement des forces de l'ordre, je me suis dit que le concert allait être forcément chaud. Les Beasties sont arrivés vers 21H15, lookés façon Blues Brothers. Peut-être trop tirés à quatre épingles dans leurs impeccables costumes, les beasties boys ont commencé mollement leur show. Lorsqu'ils ont annoncé Remote Control, j'y ai vu le signe que le concert allait enfin décoller. Mais non. Ce fut une prestation très chaotique, discontinue, entrecoupée d'intermèdes instrumentaux certainement extrait de The Mix Up à paraître prochainement. Ce qui m'a surtout surpris, ce fut le peu d'ambiance dans la fosse: j'espérais quelque chose de furieux, d'intense, il n'en fut rien. Alors oui, sur les hymnes tels que Body Movin', Intergalatic ou l'immense Sabotage on a assisté à un concours de sauts à celui qui arrivera le premier à toucher le toit du Zénith avec ses mains, mais en dehors de ça ce fut assez pépère. L'audience était sans doute trop assommée par les nombreux Taz qui circulaient. Les lumières ont fini par se rallumer, et je repartis en ayant le sentiment que le concert n'avait jamais réellement débuté.

6/24/2007

"It's Saturday Night, And I Don't Want To Go Out..."


... chante Klima sur You Make Me Laugh. Heureusement pour nous la française exilée en Angleterre ne s'est pas écoutée et est venue en ce samedi 23 juin assurée une jolie première partie toute en apnée, en préambule au concert d'Au Revoir Simone. Après un intermède, à mon goût dispensable, d'Andy Yorke, les trois new-yorkaise se présentent sur la scène du Trabendo et ouvrent par The Lucky One, à mes yeux leur meilleure chanson, mais qui ce soir fut de loin leur plus mauvais morceau. Car les demoiselles, non contentes d'irradier littéralement la scène, ont également enflammer le public grâce à un set frais, malin, printanier qui devait moins à leur physique avantageux (au passage je confirme, pour les avoir vues de près, elles sont VRAIMENT belles) et à leurs légères robes à pois qui laissaient admirer des jambes interminables, qu'à leur charme, leur humour et, bien sûr, leur talent. Bien entendu on était loin du retour de la teuf pour la teuf, et on ne peut plus vraiment dire que les trois brunes soient encore très hype, mais sur scène elles savent donner plus d'envergure à leurs compositions, qu'elles interprètent avec un enthousiasme communicant. A la fin du rappel, les nymphes, qu'on jurerait toutes droit sorties d'un film des années 60, se sont mêlées à leurs fans en toute humilité et simplicité. En grand journaliste que je suis... (sic) je m'approchai pour leur poser quelques questions. Mais intimidé pour ma première interview par tant de gentillesse et de spontanéité, je ne pus obtenir qu'un grand sourire et une immense déception:"excuse me, but are you engaged?" "yes" " you just broke my heart"... Je quittai donc le Trabendo, l'âme en peine mais le sourire aux lèvres, heureux d'avoir assisté à un bien chouette concert. Au Revoir Simone? Bienvenu au royaume de l'indie pop, là où toutes les filles sont belles.

6/20/2007

"If I had enough money to go to the record store I would..."



Jusqu’à très récemment j’ai associé Simian Mobile Disco (duo spin off de Simian) à ces groupes surbuzzés pendant des mois, alimentant la mitraillette à posts blog à coup de remixes et singles sortis à droite et à gauche, un peu comme Sarkozy depuis mai 2002 avec ses amis journalistes, que l’on finit par bouder par rejet du buzz. Outre ses nombreux remixes pour Klaxons, Go ! Team et Air, SMD a vu l’un de ses deux membres, James Ford pour ne pas le nommer, s’illustrer en tant que producteur du deuxième Arctic Monkeys et du premier Klaxons, un de mes disques préférés du premier semestre. Récemment, Cocokwaze, fan des deux disques précités me confiait que la Revue Pop Moderne avait aimé Attack Decay Sustain Release, leur premier LP, alors que Serge en disait du bien, au moment où je commençais à trouver « I Believe » sacrément bien fichue. Avec son rythme nonchalamment chaloupé et ses refrains à la George Michael circa 2007, « I Believe » est un véritable slow synthétique qui devrait cartonner cet été chez les gens de bon goût, j’entends ceux qui étaient au concert d’Ultra Orange, et non au concert de Justice la porte d’à côté ;). Attack Decay Sustain Release, l'album que j'ai fini par écouter, est le décalque amphétaminé d’ « I Believe » (abstraction faite des refrains à la George Michael circa 2007), un disque d’electro castagneuse, hautaine et sans fard, séduisante sans être vulgaire (en dépit de déclarations d’intention), qui va droit au but : “Forget about your seat. It’s the beat […] Your back is to the wall, We are waiting for you, It’s The Beat !” claironne Ninja de Go ! Team sur “It’s The Beat”. Avec des tueries comme « Tits and Acid », « Hustler » et « It’s The Beat », on la rejoint le sourire aux lèvres.

SMD- Hustler

SMD - I Believe (imeem)

http://www.myspace.com/simianmobiledisco

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6/19/2007

Injustice

Cocokwaze a déjà dit le mal qu’il pensait du Justice, et j’ai vraiment envie d’en rajouter une couche. Non pas que ce disque soit mauvais du début à la fin, il a ses bons moments que nous connaissons tous déjà ( « Waters of Nazareth », « D.A.N.C.E »), il me semble juste être largement surestimé. 8,5 dans Pitchfork, couverture de Trax, Technikart, des Inrocks … et celle du fanzine de Vladimir Cosma est sous presse, comme si tout ce beau monde s’agitait autour d’une galette, et que le dernier à faire couler son encre était puni comme il se doit dans ces circonstances. Technikart nous fait le jeu des dix influences, et Pitchfork l’exégèse du son Justice, en se caressant le goitre d’autosatisfaction : « mmm vas-y lecteur prends t’en plein la gueule des références », comme si pour eux le plaisir d’écoute était secondaire, ce qui n’est pas mon cas. En attendant le concert de Daft Punk à Bercy, avant que Justice ne soit retiré des premières parties, et avant d’avoir écouté † je m’étais surpris à rêver d’un passage de relais entre jeune et vieille gardes de l’électro française. Il semblerait que la vieille garde ait (en connaissance de cause ?) gardé le relais en main, n’en déplaise à ceux qui, juste avant le set de Daft Punk, voyaient dans l’engouement suscité par les artistes du label Edbanger « un phénomène sociologique » : le « retour de la teuf pour la teuf ».

6/15/2007

D.A.N.C.E.


Hier soir j'ai assisté à la plus grande partouze de l'année à Paris: le concert de Daft Punk à Bercy. Les vrais-faux robots avaient déjà créé la surprise il y a un an avec des apparitions parcimonieuses mais remarquées dans les festivals et une pyramide rapidement devenue star de youtube. Cette année c'est carrément la tournée événement, Bercy complet depuis des mois et tout le merchandising qui va avec. L'avantage avec les grandes salles et les gros shows, c'est la ponctualité: il était écrit 20H sur le billet, les Klaxons n'ont pas attendu une minute de plus pour investir la scène et assurer la première partie. Prestation très courte (une demi-heure à peine), mal partie (très mauvais son, ambiance frileuse), mais que le combo anglais a su sauver avec des chansons efficaces et un certain savoir pour jouer avec le public. Au final ils ont su chauffer un auditoire qui n'en avait rien à foutre de ces quatre jeunots, et qui, pour les trois quarts ne les connaissaient pas. Car il faut le souligner, on est loin des débuts des Daft Punk, aujourd'hui il ratissent large, très large, auprès d'un public pas toujours au fait des dernières nouveautés. Public qui n'était venu que pour une chose, qui n'attendait qu'une chose, le spectacle son et lumière pharaonique des Daft Punk. Et dès le début ils ont annoncé la couleur: ça allait être puissant, hédoniste et physique. Devant un public conquis d'avance, Thomas et Guy-Man ont livré un set légèrement différent des concerts de 2006 (ce qui lève légérement l'impression que ce soit un cassette pré-enregistrée qui passe avec les Justice en pousse-boutons derrière...) dans l'enchaînement des morceaux, mais certainement pas dans le pilonnage toujours aussi brutal des tympas. Hypnotisé par la pyramide, et, porté par une salle de 10000 personnes en transe, on se laisse faire sans broncher. Le plaisir d'écouter live et sur des enceintes surpuissantes Rollin' & Scratchin' et Da Funk (bien que tronqués) aide aussi pas mal. Lessivés après 1H15 d'un show violent, gatz et moi on était déjà prêt à repartir (ayant assisté au concert à Pukkelpop l'an dernier, on connaissait déjà le show, tout du moins le croyait on) lorsque que notre voisin nous interpella:"attendez, y a quatre jours ils ont fait un rappel de 10 minutes! ils ont joué du Stardust et du Together! c'était énorme!". Alors en effet il y a bien eu un rappel de 10 minutes, encore plus bourrin que précédemment, qui n'a pas apporté grand chose mais qui a eu le mérite d'exister. De toute façon on en avait déjà eu pour notre argent, le rouleau compresseur Daft Punk s'étant montré particulièrement efficace ce soir, à défaut d'être inspiré.




Daft Punk live @ bercy part 2
envoyé par elseprod


6/12/2007

FranZement Bon!


Leur nom renvoie à ce qui est sans doute la décennie la plus honnie de la musique indé. Mais avec leur premier album les 1990s sont résolument modernes et bien ancrés dans leur époque, à l'image de leurs contemporains, jouisseurs et hédonistes. L'été approche, la chaleur pointe le bout de son nez, les jeans slim laissent peu à peu la place aux mini-shorts, vous pensez certainement aux prochaines vacances mais pestez déjà à l'idée des bouchons qui vous attendent sur la route de Saint-Malo... Ca tombe bien, les 1990s vous proposent d'emmener avec vous des Cookies pour rendre le trajet moins long. Mais attention, pas n'importe lesquels, des Cookies deluxe. Originaires de Glasgow comme le fameux groupe d'Alexis Kapranos, avec qui ils avaient formé un groupe, ils partagent également la même profession de foi: faire de la musique pour faire danser les filles. A la manière du dernier film de Tarantino, Cookies n'est que plaisir et good vibrations. Souvent la rythmique s'emballe, devient folle, et embarque son auditeur et les chansons dans des courbes qui n'ont rien à envier aux héroïnes du Boulevard de la mort. Gorgé de tubes à ne plus savoir qu'en faire, c'est un premier album dont chaque morceau est susceptible de faire danser toutes les Christelle du monde sur les chemins des vacances, de Glasgow à Barcelone, de Paris à Berlin. A consommer sans modération.



1990's - You Made Me Like It

1990's - See You At Lights (mp3)

http://www.myspace.com/1990sband

6/11/2007

Digital Love


Mon premier contact avec Digitalism date des premiers jours d’un trop court échange Erasmus, en janvier 2006 vers le 10, dans un cybercafé de Copenhague : « Zdarlight », en hommage à l’un des parrains de la « french touch », Philippe Zdar de Cassius, aussi anodin qu’une roue de bicyclette danoise, ne m’avait pas marqué outre mesure, sans doute parce que mal écouté. Quelques mois après, en août 2006, suite à une journée mémorable au festival Pukkelpop ( Justice, Erol Alkan, Tiefschawarz ( le groupe que ceux qui aiment mépriser Bloc Party. adorent), Mylo, tous en DJ set, Arctic Monkeys, et Daft Punk), j’ai essayé de regarder les vidéos haute fidélité du festival sur Youtube. En tapant Erol Alkan Pukkelpop, je suis tombé sur cette vidéo, avec cette ligne de basse dantesque et - pensais-je alors - inconnue. Je me renseigne, un internaute, qui lui savait écouter de la musique, m’a répondu « c’est « Zdarlight » de Digitalism ». Depuis lors, et nostalgie d’Erasmus oblige, j’ai réévalué les roues de bicyclettes danoises, elles tuent autant que la ligne de basse de « Zdarlight », figurant sur Idealism, le très attendu premier album des hambourgeois Digitalism, chez Kitsuné. Et être idéaliste en 2007, est ce que ce n’est pas rêver d’un concert de Digitalism en forme de partouze sonore célébrant le retour d’un son d’avant « Is This It » des Strokes ? Sur Idealism, selon les morceaux, on a l’impression d’entendre des nappes de synthés, de beats, des gimmicks, ou voix, empruntés à Daft Punk (période Homework et Discovery), Underworld, ou encore Fatboy Slim, et je ne doute pas que d’aucuns citerons d’autres influences. Revisité par Digitalism ce son fait rimer 97 avec 2007, ou 98 avec 2008, pour les plus grands fans qui ne manqueront pas de gigoter sur les hymnes en devenir que sont « Pogo », « I Want I Want » ( climax idéal d’un DJ set ), « Idealistic », « Digitalism in Cairo »…

Digitalism - Pogo

Digitalism - I Want I Want ( mp3)

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6/08/2007

Thursday Evening


Premier choc en arrivant à la Boule Noire: putain, et dire que j'ai loupé les Libertines quand ils y sont passé, il y a déjà quelques années de ça. C'est une toute petite salle, très sympa, très rock'n'roll, parfaite pour assister aux débuts d'un groupe. Ca tombe bien,Ultra Orange & Emmanuelle donnent leur premier concert ce soir. Arrivé parmi les premiers, je notai un public essentiellement masculin (Emmanuelle?) et âgé (j'en soupçonne même certains d'avoir assisté au premier concert du Velvet tant ils me semblent plus tout frais). Il faut dire que l'essentiel des midinettes parisiennes et des jeunes en général (bon sang, ils ont pas un bac à réviser tous ces lycéens?) étaient à la Cigale voisine pour le concert de Justice. J'attendais pas grand chose de ce concert, passé le coup de foudre de Sing Sing et l'achat un peu compulsif de mon billet, l'excitation était vte retombée à l'écoute d'un album agréable mais à qui il manquait ce petit quelque chose qui fait la différence. Mais cette étincelle, ce "mojo", le groupe l'avait gardé pour cette belle soirée de fin de printemps. Ultra Orange & Emmanuelle sont arrivés à 20H30 pour livrer une prestation remarquable, enflammée, rock'n'roll. D'ailleurs ils ne se sont pas trompés en reprenant I'm Sick Of You des Stooges, dans une version d'abord toute en rage contenue avant de libérer leur énergie tel un acteur porno qui se "lâcherait" à la fin d'une partie de jambes en l'air filmé... Aucun morceau ne ressemblait à son enregistrement album, mais au contraire jouissait d'une version live nerveuse, tendue, plus libre et moins policée. Terriblement rock'n'roll. Et Emmanuelle? Tantôt hautaine, électrique, lascive ou épileptique, elle a prouvé qu'elle avait sa place, jouant de tous les registres pour habiter la scène. Définitivement rock'n'roll. Ce qui était le plus étonnant c'est le sentiment que tout cela était naturel chez eux, qu'ils ne se forcaient pas, et qu'au contraire tout coulait de source. Un concert étonnant, qui est allé crescendo, et qui a montré la volonté du groupe d'offrir un vrai concert et pas seulement une tournée de promotion. Assurément sur le podium de ma playlist des meilleurs concerts de l'année. A la fin du concert je me rendis compte que si les copies-papier (glacé) des couvertures de 20 ans ou Cosmo ont préféré aller suer sur Justice, c'était plutôt les créatures classes des podiums ou des plateaux qui se sont rendus à la Boule Noire: en bref, on était entre gens de bon goût.

6/07/2007

Justice For All


Le premier album de Justice sort le 11 juin, et c'est indéniablement un des événements de l'année, pas seulement sur la scène musicale française, mais également internationale, tant ils sont attendus depuis leur fameux We Are Your Friends, entendu ici et là jusqu'à l'écoeurement. A tel point d'ailleurs que l'on peut se demander si ils ne vont pas voler la vedette à leurs glorieux aînés, le 14 juin prochain en première partie deDaft Punk. A l'écoute de ce premier album, la première chose qui me vient à l'esprit est qu'il y a dix ans justement sortait le premier album de Daft Punk. Et que pour leur voler la vedette il faudrait au moins que les Justice occupent la scène de Bercy avec le Phare d'Alexandrie.Parce que dix ans plus tard, des morceaux comme Da Funk, Around The World, Rollin' & Scratchin' ou autre Burning n'ont pas vieilli et enterrent n'importe quel morceaude ce premier opus des nouveaux chouchous de Ed Banger Records, album fade qui n'apporte pas grand chose à la cause électro. Alors en 2007, si vous voulez être hype, ressortez un album de 1997 et faîtes vos devoirs.

6/06/2007

Fridge



Fridge est un trio anglais regroupant Kieran Hebden aka Four Tet, Adem Ilhan aka Adem, et Sam Jeffers. Le groupe existe depuis dix ans et fut signé sur le label Output de Trevor Jackson (Playgroup), pour ses deux premiers disques, puis chez Go Beat ! For Eph, avant de créer leur propre label : Text, chez qui The Sun, leur cinquième, doit sortir le 12 Juin. Pour ceux qui comme moi n'ont écouté que Rounds et Everything Excstatic de Four Tet, sans avoir écouté Adem, on dira simplement que les morceaux en écoute sur le myspace du groupe se rapprochent, pour la plupart, des pistes les plus pastorales et rêveuses de Rounds, mes préférées.

http://www.myspace.com/fridgemusic


6/04/2007

It's A Fucking Life


Première idée qui m'est venue à l'esprit en arrivant à l'Elysée Montmartre pour le concert de Sparklehorse:il doit y avoir moins de spectateur qu'il y en a eu pour le premier concert du Velvet. En effet, assistance clairsemée et rideau noir tiré coupant la salle en deux donnent le ton d'un concert intimiste.Tant mieux après tout, Sparklehorse est de ces groupes chéris que l'on veut garder pour soi tant ils ont su compter dans notre vie et nous accompagner dans d'intenses moments de solitude. Sparklehorse est un groupe qui compte pour moi depuis It's A Wonderful Life (2001) et l'écoute du dernier album n'avait fait que renforcer sa place dans mon coeur. J'avais été très déçu de louper leur venue en décembre dernier pour cause d'études dans le sud, et j'ai accueilli ce rattrapage de juin avec un énorme bonheur. Et ma déception en en aura été plus grande. Non pas que les chansons de Sparklehorse ne soient pas bonnes. Au contraire elles ont été très belles. Mais là où elle révèlent toute leur puissance émotionnelle écoutées après minuit, seul dans une pièce plongée dans l'obscurité, elles semblent inappropriées un samedi soir, entouré de monde, aussi fans soient ils.Je ne suis jamais rentré dans la petite heure de concert que Mark Linkous a constituée en piochant dans les chansons les plus calmes et appaisées (les plus obscures?) de ses premiers albums, négligeant les deux derniers. Une énorme déception. Peu de gens étaient présents ce soir, mais je suis pas sûr qu'il y en ait beaucoup qui veut fonder un groupe pour monter sur scène. Heureusement il reste de magnifiques albums à se réécouter jusqu'à la fin des temps. Tiens, il est minuit passé, je sais ce que je vais écouter...

6/02/2007

En attendant

.... La Route du Rock :

5/25/2007

Diamonds Are Forever


Je l’avoue, je ne sais pas trop comment parler de ce disque que je n’arrête pas d’écouter depuis que j’ai vu ce nom étincelant sur le site américain Stylus. D’abord parce qu’il s’agit de Kathy Diamond et qu’elle a déjà enregistré plusieurs disques que je n’ai pas encore eu le loisir d’écouter. Ensuite parce que sa musique appartient à un style dont je n’ai qu’une connaissance lacunaire qui se limite à Funkadelic, Cymande, Stevie Wonder, et aux morceaux le plus « bass heavy » des Red Hot Chili Peppers. Bien entendu il s’agit du funk, qui chez Kathy Diamond prend des grands airs de diva blonde platine. Un funk qui se serait abreuvé aux sources des musique électroniques des années 90 et 2000, comme si Kompakt avait décidé de signer son premier artiste « funk ». Sur « All You See In a Woman », mon morceau préféré de son dernier LP Miss Diamond To You, on a l’impression d’entendre la ligne de basse du hit « Don’t Mess With My Man » des éphémères Lucy Pearl, sauf que Kathy Diamond fait durer le plaisir pendant plus de six minutes, le temps pour elle de réunir fans d’electro, de pop et de funk sous une boule à facettes remise au goût du jour. Et il faut s’y faire parce que ce sera le leitmotiv de Kathy Diamond sur toute la durée de l’album : faire durer le plaisir, ou du moins repousser le plus tard possible l’échéance de l’orgasme. Sur « Until The Sun Goes Down » (clin d’œil aux Arctic Monkeys, eux aussi issus de Sheffield ? ), il faut attendre quatre minutes. Pour une telle récompense l’attente n’a pas de prix, comme elle le chante si bien dans « Waiting For the Moment ». « Over », le tube cold disco de l’album qui sert de teaser sur le myspace de la chanteuse, est le titre plus immédiat du disque, et sonne comme du Moloko sous Prozac. « Another Life » nous montre le chemin vers un dance floor nimbé d’éther, où les basses flottent sur des édredons de synthés, et les guitares slide surgissent d’outre-tombe. Quant à « I Need You », le titre qui vient conclure l’album de la plus belle des manières, il donne le sentiment que les diamants brillent davantage sur un écrin estampillé Superpitcher.


Kathy Diamond - Over (myspace)

5/18/2007

Good Medication

Ma découverte de ce premier semestre 2007: Living With the Living de Ted Leo & The Pharmacists. Ecouté un peu par hasard en début de semaine, depuis il n'a plus quitté mon Archos. Un album frais, enthousiasmant, où ils se permettent même un (grand) morceau de reggae. Cet album me fait un peu le même effet que le premier Eagles Of Death Metal il y a 3 ans: une certaine insouciance, joie de vivre, l'envie de courir dans les couloirs bien gris du métro parisien... Les new-yorkais en sont à leur cinquième album, ça donne une furieuse envie de découvrir les précédents. Ma bande son rock de cet été assurément.

5/14/2007

Le Feu Sacré


On écoute quoi lorsqu’il n’y a plus rien de récent et d’excitant à écouter ? On réécoute des classiques personnels plus ou moins récents, histoire de ressusciter l’excitation disparue avec les écoutes déçues. On flâne sur la Blogothèque à lire les posts de Jamais Pareil, chercheur d’or pop. On se décide à réécouter des disques que l’on n’a pas aimé, contrairement à presque tout le monde, dans l’espoir de les aimer, comme presque tout le monde.A l’époque où la Blogotheque avait diffusé le Concert à Emporter de l’Olympia, je ne comprenais pas l’enthousiasme fanatique et quasi-unanime des internautes pour Neon Bible. Pourtant j’avais aimé Funeral, et « Haïti » était la bande son de mon printemps 2005. Je ne comprenais pas, et en réaction à ce concert de l’Olympia avec Electrelane en première partie, j’avais envie de dire avec toute ma mauvaise foi : « J’y étais à ce concert et je suis parti en fin de première partie ». Pourtant après avoir réécouté Neon Bible, je comprends mieux, même si je continue d’avoir quelques réserves. Le lyrisme exalté de Funeral est présent sur Neon Bible, et c’est, à mon avis, ce qui en fait un disque attachant, que d’aucuns pourraient trouver chiant l’opposant à l’hédonisme triomphant des Klaxons et CSS. On peut seulement regretter que ce lyrisme à fleur de peau soit parfois noyé sous des océans de violons sur « Black Mirror » par exemple, morceau pataud, qui a priori n’en demandait pas tant. On peut également regretter que « Black Wave/ Bad Vibrations » ne s’appelle pas tout simplement « Bad Vibrations » ou « Good Vibrations », on peut toujours rêver, tant « Black Wave » est laborieuse. En revanche j’écoute sans déplaisir les morceaux qui me font penser à cette époque où Arcade Fire partait à la conquête du monde, avec dans son sillage des adeptes de plus en plus nombreux. Je pense à « Keep The Car Running », à « No Cars Go » ou encore « The Well and The Lighthouse », ces chansons où les violons n’ont plus le droit de veto sur toute velléité mélodique, laissant le feu sacré prendre à son aise. Enfin « Antichrist Television Blues » efface tous les doutes quant à l’origine de cet enthousiasme fanatique et quasi-unanime des internautes : ce groupe est l’opium du peuple indé.

http://www.myspace.com/arcadefireofficial

5/13/2007

Pogism

La toute nouvelle vidéo de "Pogo", le single sautillant de Digitalism, est disponible ici.