4/29/2008

Playlist

Psychic TV - Dreams Less Sweet
Wire - The Ideal Copy
Antonio Carlos Jobim - Wave
Four Tet - Rounds
Fuck Buttons - Street Horsing

4/27/2008

Mieux vaut tard...



Magnifique chanson, comme aux plus belles heures de la Motown (on y entend un sample de "Ain't No Mountain High Enough" de Marvin Gaye), découverte ce week-end.

4/21/2008

Playlist Weekend Passé

Sly and The Family Stone - Dance To The Music
Sly and The Family Stone - There's a Riot Going On
Deepchord - Deepchord Presents Echospace : The Coldest Season
Burt Bacharach - The Look Of Love ( partiellement)
Caetano Veloso - A Bossa De Caetano
Basic Channel - Basic Channel
Boris With Michio Kurihara - Rainbow
Berry - Mademoiselle
Louis La Roché - Love
MGMT - Oracular Spectacular

PS : Je confirme : je pense que la deuxième moitié de l'album d'MGMT n'est pas moins convaincante que la première, juste moins tubesque.

4/17/2008

Asleep From Day

Dédicace à la copine qui veut écouter « de la bonne musique » en soirée. Ce post ne mentionnera que des noms de groupes ou d’artistes qui jouent de la bonne musique. Je commence par en remettre une couche avec ESG, ce groupe de New Yorkaises que tout le monde connaît, auteur de chansons intemporelles à la croisée du post punk, de la disco et du hip-hop, je pense à Moody dont les premières notes de basse me donnent des fourmis dans les jambes à chaque écoute, n’en déplaise à la copine. Je poursuis avec Cut Copy, dont l’album assez inégal vient de sortir, avec ses mornes plaines de pop Tesco et ses sommets de synth pop haut de gamme, comme le morceau « Strangers In The Wind », ou les cinquantes cinq dernières secondes de « Feel The Love », qui jouées en boucle pendant trois minutes trente feraient un bon tube de l’été indie. MGMT, autre groupe de New York ( des années 2000), joue un excellent single « Electric Feel » sucré comme du Bee-Gees sous acid, que je n’arrête pas de me passer. Merci Cocokwaze. Portishead joue aussi de la bonne musique sur « Third » son troisième album, c’est un avis qui ne sera sans doute pas partagé. Un ami qui m’avait prêté leur live au Roseland Ballroom, m’avait dit que Machine Gun, le lead single du nouvel album, était nul, je le trouve éprouvant mais stimulant. Un titre qui sent la poudre et le souffre, comme l’ensemble du disque, beaucoup plus sombre ( !) que les précédents, comme si le groupe avait mis du Sunn O)))) ( du Earth ?) du Can ( du Scott Walker tendance dernier album ?)( voir l’interview du groupe dans Vox Pop) dans sa soul électronique. Le plus jouissif dans l’histoire est d’imaginer la claque inamicale que vont se prendre ceux qui se délectent déjà à l’idée de s’enchaîner une compil Buddha Bar, le dernier Portishead et un compilation Costes. Samedi dernier j’ai suis rentré pour la première fois chez Colette. Beaucoup de beaux livres, et quelques disques tout au fond, avec en bonne place sur les murs la dernière compilation Colette dont la tracklist concoctée par Michel Gaubert (ancien DJ au Palace, sound designer pour défilés de haute couture) comporte ce qu’il faut pour faire jubiler les nerds en quête de sons obscurs et lumineux, des baladeurs MP3, avec de la bonne musique. Je pense à Deepchord, artiste dont j’avais écouté le disque ( Deepchord Presents Echospace ) il y a quelques mois après avoir fait lu un article sur l’ancien blog de Joseph Ghosn.Un disque de house humide comme le dub de Rythm & Sound, planant comme l’ambient de Brian Eno. Avec un bon casque l’effet est stupéfiant.

4/14/2008

Redacted

4/12/2008

Playlist Week-End

Compilation New York Noise
Cut Copy - In Ghosts Colours
Portishead - Third
Berry- Mademoiselle
The 5th Dimension - Magic Garden
MGMT - Oracular Spectacular

4/05/2008

Daft Punk is Playing In My House

En début de semaine Cocokwaze m’a demandé si j’ai entendu parler de MGMT, la nouvelle sensation New Yorkaise. Alors oui j’en avais entendu parler, mais non je n’avais pas encore écouté. Je ne m’étais pas encore lassé d’écouter Goldfrapp ou Vampire Week-End, la hype (justifiée) du début d’année, et puis d’autres disque moins hype dont j’ai dû parler les semaines précédentes. MGMT vient donc s’ajouter à la longue liste des disques qu’il faut avoir écouté en ce début d’année. D’où ces questions : parmi les disques des artistes suivants dont on n’a pas arrêté de nous parler en bien - Adele, Duffy, Foals, Teenagers, Hot Chip, The Kills, Sébastien Tellier, MGMT – et que je n’ai pas encore écoutés, faute de temps, lequel vaut vraiment la peine d’être écouté ? Si tous ces disques sont si bons, pourquoi éprouve-t-on le besoin de passer à autre chose (de nouveau, tout en sachant qu’il y a une multitude de vieilleries à découvrir, à redécouvrir) la semaine ou la quinzaine suivante ? Suis-je à côté de la plaque ? En attendant d’avoir une réponse à ces questions, je continue d’apprécier le premier album des Vampire Weekend. J’ai pris ma place pour le concert du Trabendo, j’ai hâte d’y être. Je me réécoute en boucle le premier album du musicien japonais Ryoji Ikeda, auteur de morceaux abstraits, mais aussi suffisamment concrets pour que je sois guidé dans ma rêverie. Le dernier morceau avec cette longue note givrée jouée a répétition, et cette espèce de vibration comme surgie des entrailles d’un navire, me donne l’impression à chaque écoute de triper dans un brise-glace au-delà du cercle polaire. D’autres continuent de composer des morceaux comme si rien ne s’était passé depuis 2002, comme si « le retour de la teuf pour la teuf » n’était qu’une escroquerie. Louis Laroche, DJ britannique, est de ceux là : son single « (So Much)Love (To Give) » attribué, par erreur semble-t-il, à Thomas Bangalter de Daft Punk, est une merveille de house cheesy, celle que Bangalter a renoncé à produire, et que l’on rêve d’entendre plus souvent.

3/30/2008

I Was a Lover

Dans le premier numéro de Vox Pop, Miles Robinson, ami musicien de la clique TV On The Radio, dans le cadre d’une interview consacrée à Williamsburg, avait déclaré « Je me souviens de ce concert, il y a deux ans, dans ce petit parc au bord de l’eau sur Grand Street. C’était la meilleure soirée de tous les temps. Les gens dansaient, le soleil se couchait, tandis que jouait Iran (un des groupes de Kyp Malone de TVOTR), Blood On The Wall et Celebration ». Ce qui n’a pas manqué de me donner envie de me repasser le disque de Blood On The Wall, sorti en 2006, dans l’indifférence. Je me demande pourquoi ? En toute subjectivité je trouve que ce disque est la meilleure chose qui soit arrivée au punk rock américain depuis des années. Sur certaines chansons BOTW fait penser à des Pixies de très mauvaise humeur, sur d’autres à du Jesus & Mary Chain bluesy, aucune n’est à jeter. Ce disque est une sorte de best-of à lui tout seul, un best-of harmonieux. Je me suis également empressé de jeter une oreille au disque de Celebration sortie l’année dernière. Mon enthousiasme concernant ce disque se borne pour l’instant à l’écoute de leur tube « Fly the Fly ». Ce groupe joue de cet noisy-pop à guitares aériennes, injectée de soul, qui avait fait tant de ravages chez TVOTR, avec moins de talent. C’est le constant qui s’impose à la réécoute de leur désormais classique « Return To Cookie Mountain ». « Wolf Like Me », qui arrive à rassembler, en quatre minutes, fans de Sonic Youth, de Terry Callier et de Massive Attack, est de ces chansons qui s’adressent autant au cerveau qu’aux tripes. « I Was A Lover » avec ce beat hip-hop et ces guitares maltraitées par Kyp Malone et David Sitek, invente le noiship-pop. « A Method » est un sommet de soul chorale dont la dernière minute sidère par sa beauté.Dans le registre beauté sidérante, le morceau « Le Berceau de Cristal », sur le disque du même nom d’Ash Ra Tempel, se défend très bien, avec ses longues plages de synthés planants sur lesquelles viennent se poser des guitares élégiaques qui n’auraient jamais vu le soleil qu’à travers le reflet de la lune.

3/24/2008

Playlist Week-End

Ash Ra Tempel - Le Berceau de Cristal
Matmos - The Civil War
cLOUDDEAD - Ten
Compilation Maison 2002 ( Ikara Colt, Liars, Idlewild, The Rapture, Radio 4, Von Bondies, The Libertines...)
Grand National - Kicking The National Habit
Scott Walker - Scott 4
The Libertines - S/T
M83 - Before The Dawn Heals Us

3/20/2008

Tropique du cancer

"Debout devant le Dôme, voilà Marlow plein comme une huître. Il est en pleine saoulographie, comme il dit, depuis cinq jours. Cà veut dire une ébriété continue, périgrination de bar en bar nuit et jour sans inturruption, pour finir par un lit à l'Hôpital américain. Le visage osseux, émacié de Marlow n'est rien d'autre qu'un crâne perforé par deux orbites profondes, dans lesquelles sont enterrées une paire de moules mortes. Son dos est couvert de sciures - il vient de faire un petit somme dans les chiottes. Dans la poche de son veston se trouvent les épreuves du prochain numéro de sa revue; il s'en allait chez l'imprimeur, semble-t-il, lorsque quelqu'un l'a enjôlé pour aller boire un coup. Il en parle comme si la chose était arrivé il y a des mois et des mois. Il sort les épreuves et les étale sur le bar; elles sont toutes maculées de café et de salive desséchée. Il essaye de lire un poème qu'il avait écrit en grec, mais les épreuves sont indéchiffrables. Alors il décide de faire un discours, en français, mais le gérant l'arrête. Marlowe prend la mouche : sa seule ambition est de parler un français que même le garçon comprendra. Le vieux français, il le possède à fond; les surréalistes il les a excellemment traduits; mais pour dire une chose extrêmement simple comme " fous-moi le camp d'ici, espèce de con", c'est au delà de ses moyens. Personne ne comprend le français de Marlowe, pas même les grues. Par ailleurs, il est difficile de comprendre son anglais quand il est un peu rond. Il bave et crachote comme un bègue endurci... aucune logique dans ses phrase. "C'est toi qui paye!" est la seule chose qu'il se débrouille de sortir clairement.
Même s'il est cuit jusqu'à l'os, un magnifique instinct de survie avertit toujours Marlowe du moment il faut agir. S'il y a quelque doute dans son esprit sur la question de savoir comment les consommations seront réglées, il ne manquera pas de monter quelque coup".
Henry Miller

3/18/2008

Liste

de disques que j'ai envie d'écouter en ce moment :
- Wire - The Ideal Copy
- The Supremes - Where Did Our Love Go
- The Kills - Midnight Boom
- Lightspeed Champion - Lightspeed Champion
- Adam Green - Sixes & Seven
- Brian Eno - Before & After Science
- Tricky - Maxinquaye
- Massive Attack - Blue Lines
- Celebration - The Modern Tribe
- Suicide - Suicide
- Black Sabbath - Paranoid
- The Stooges - The Stooges
- Hot Chip - Made In Dark
- Hercules and The Love Affair
- Autechre - Tri Repetae
- Scott Walker - 2

3/13/2008

Stories From The Sea

Samedi dernier j’ai été voir le dernier film de Michel Gondry, Be Kind Rewind, film foutraque comme n’importe quelle video de Michel Gondry période MTV, je pense à « Fell in Love With A Girl », « Walkie Talkie Man », pour faire court. J’ai passé un bon moment pendant et après. Surtout après. Je m’explique : le lendemain j’ai eu envie d’écouter « Black On Both Sides » de Mos Def, acteur du film de Gondry. Ce fut une claque monumentale. Une heure dix de bonheur à humer le bitume, à palper le pouls de Brooklyn, à écouter Mos Def raconter des histoires sur un putain de son. « Black On Both Sides » prouve qu’il est sage de laisser vieillir un bon disque, avant d’y revenir une fois l’envie retrouvée. 9 ans après sa sortie ce disque n’a pas pris en ride. Présent sur l’immense « 26 Mixes For Cash », acteur de la scène shoegaze, Seefeel a tout pour plaire sur le papier. Sur disque aussi. En écoutant « Quique » (1993) j’ai l’impression de flotter sur une mer de guitares liquéfiées, entre deux eaux, à me demander qui dans mes artistes favoris a écouté Seefeel bien avant moi. Boards Of Canada, sûrement, The Chemical Brothers peut-être, Aphex Twin obligatoirement.

2/24/2008

Same as it ever was

« Je me retrouvais seul sur un banc. Il y a des endroits qui incitent à la méditation. Les squares par exemple, principautés perdues dans Paris, oasis malingres au milieu du vacarme et de la dureté des hommes » Patrick Modiano. Ronde de nuit.

Depuis quelques semaines je me demande si je ne suis pas en train de devenir un popeux pantouflard, à écouter et réécouter des disques figurant dans la liste des indispensables des hors-séries Inrocks parus en 2004 à l’occasion du cinquantième anniversaire du rock, sans avoir la moindre envie de jeter une oreille à ce qui se fait de nouveau. La dernière compilation parue dans les Inrocks et écoutée hier ne faisait que me renforcer dans ma conviction : autant écouter des classiques dont on sait qu’ils nous décevront rarement, plutôt que des nouveaux disques dont on sait qu’ils nous décevront souvent (trois titres sur un myspace ne font pas un disque). Quelques minutes chez un disquaire, à essayer de trouver « Music For Airports » de Brian Eno, et mon jugement été revu : un disque qui passe à fond, un son qui fait taper du pied inconsciemment, juste parce que c’est bon comme les Talking Heads, frais et sucré comme un instantané de ce début d’année 2008. J’ai l’intuition que c’est Vampire Week-End. Après vérification il s’agit bien eux, et j’ai vraiment hâte de pouvoir écouter leur disque chez moi à sa sortie. Autre élément m’ayant fait envisager mon rapport aux nouveautés différemment : une chronique du dernier Goldfrapp par Christophe Conte dans les Inrocks, qui sait me prendre par les sentiments, en citant Vashti Bunyan, Jean Claude Vannier, Air. Autant d’artistes figurant dans les fameux hors-séries…

PS : Je ne comprends toujours pas celui qui a déposé le hors-série Trésors Cachés des Inrocks, à l’oreille cassée à Brest, en vente au piteux prix de 5€ début Juillet.

2/10/2008

Bonjour tristesse

" Sur ce sentiment inconu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse". Françoise Sagan.

Acheter ma place pour le concert de My Bloody Valentine ( il reste encore des places), acheter ma place pour le concert de Cut Copy au Point Ephémère ( 15 euros seulement), réécouter Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, réécouter Melody Nelson, réécouter These New Puritans, réécouter London Calling, acheter Amours Suprèmes de Daniel Darc et le Best-Of d’Henry Mancini, , réécouter Burial, regarder Juno, tel fut le programme condensé de cette semaine dont je sais que j’en ai vécu de meilleures. L’album de duo de Lee & Nancy est en train de devenir un classique personnel, semaine après semaine, un disque étrange, d’une classe incroyable à cheval entre le New York de Burt Bacharach et l’Amérique de Clint Eastwood.Le disque de These New Puritans ressemble à un concept album after/post/punk non publié des Liars. Navigate longue de plus de 9 minutes dans sa version d’origine, composée à l’époque pour le défile Dior Homme, se trouve amputé de 5 minutes dans sa nouvelle version, et perd son côté hypnotique et entêtant. Chose qui m’avait fait l'adorer et qui me fait chavirer quand j’écoute « Doppleganger ». Cette chanson d’une minute trente tend vers l’abstraction en noir et blanc, et gagnerait à en faire cinq de plus. En Papier, Elvis, C16, réenregistrées, sont moins rêches que dans leur version single, mais n’ont pas perdu en vigueur. En Papier gagne même en substance ( ces guitares slicées ( à 1’40), ces claviers à la Joy Division). Réécouter London Calling et Melody Nelson me donne toujours autant de plaisir. Réécouter Burial, un peu moins. J’ai apprécié écouter le Best-Of d’Henry Mancini, écouter Amour Suprêmes de Daniel Darc un peu moins. Ecouter des morceaux basées sur des boucles de piano empreintes de mélancolie est ce que je préfère en ce moment, dernière découverte « I am Flying » sur Laputa de Susumu Yokota, compositeur japonais auteur de sublimew morceaux basés sur le même principe. Je pense à « Lost Child » « I Imagine » sur Grinning Cat. Aphex Twin avec « Avril 14th » n’est pas en reste. Des morceaux à savourer à la tombée de la nuit, la tête dans les étoiles.

2/02/2008

Dinosaur Sr

A la rentrée dernière Radiohead annonçait en grande pompe qu’il « leakerait » leur prochain disque sur le Net sans maison de disque, laissant à l’internaute le loisir de fixer lui-même le prix du disque. Seul un groupe soutenu pendant quinze ans par une maison de disque qui lui finançait la production de ses disques, lui assurait des passages en radio, finançait ses campagnes de promotion à gros budget, et nantis d’une large base de fans pouvait se permettre un tel coup -Saul Williams s’y essayera quelques semaines après avec le succès que l’on sait. On apprenait plus tard que le disque sortirait chez Beggars Group en format physique, et qu’EMI avait refusé de renouveler un contrat de 10M£ à Radiohead. En plus de cette histoire de gros sous, le disque (« In Rainbows ») m’avait semblé médiocre.Seule « Bodysnatcher » sortait du lot. Pourtant cette semaine j’ai pris la ferme résolution de réécouter ce disque dont tout le monde a dit du bien, qui au fond ne pouvait pas être foncièrement mauvais. Je pense avoir bien fait. « Bodysnatcher » tout d’abord est, à mon avis, tout simplement la meilleure chanson écrite par le groupe d’Oxford depuis « Paranoid Android », une chanson teigneuse en trois temps : rageuse et tellurique dans sa première partie, éthérée et électrique dans sa deuxième partie, tout à la fois dans sa troisième partie, dont le final n’est pas sans rappeler celui de « Paronoid Android ». On y revient. Je m’aperçois aussi que je suis passé à côté de grandes chansons : « Weird Fishes/Arpeggi » avec ses guitares nébuleuses, arrangées à merveille, se bonifie écoute après écoute ; « All I Need » ou Radiohead joue sur une fibre plus synthétique, à mi-chemin entre Kid A et OK Computer. La voix de Thom Yorke, perdue dans une nuée de cuivres, cordes et piano a rarement sonné aussi juste. Pas assez peut-être pour une sonnerie de portable, pas assez pour un i-Pod écouté dans le métro. C’est peut-être çà le problème au fond : les maisons de disque ne sont plus disposées à dépenser sans compter pour un disque comme « In Rainbows », qui sera très souvent écouté dans de mauvaises conditions. A quoi bon payer pour que les sublimes arrangements d’ « All I Need » soient rendus inaudibles par les bruits de la rue ou du métro ? Dans ce contexte, qui s’étonnera que les majors préfèrent financer des gingles/singles pour sonneries de portable.













1/26/2008

Be My Baby One More Time

Cette semaine je n’ai pas cessé d’écouter les chansons douces d’Astrud Gilberto, en particulier « Aruanda », une chanson solaire d’à peine trois minutes légère et dense, qui réchauffe mon appartement à chaque écoute. Sans pour autant arrêter d’écouter « On the Wee Small Hours of the Morning » de Frank Sinatra. Dans un tout autre genre, un an après sa sortie, le disque de Panda Bear reste un parfait antidote à la grisaille du mois de Janvier, et ne cesse de prouver qu’il est bien plus qu’un disque de Beach Boy fauché, un grand disque dirait l’ami Cocokwaze. Sinon je me suis écouté un disque d’Ash Ra Tempel (toujours sur les conseils de Joseph Ghosn), groupe allemand que l’on range souvent dans le bac krautrock, à côté de Can, Faust, Tangerine Dream ou encore Neu !. Des groupes que j’ai commencés à écouter l’année dernière et je dois admettre que je leur trouve peu de points de commun, outre le fait d’être allemands ou de composer des chansons de seize minutes. A l’exception de Tangerine Dream et Ash Ra Tempel peut-être, mes deux groupes préférés du bac en question. Chacune de leurs chansons est un odyssée cosmique duquel on ressort avec des étoiles, et des comètes plein les oreilles. Je pense particulièrement à « Atem » sur « The Analogue Space Years – 1969- 1973 ». Son intro est impressionnante, physique, une véritable muraille sonique qui étreint jusqu’à donner l’impression à l'auditeur d’être partie prenante de l’histoire qui arrive à ses oreilles. « Night Dust » d’Ash Ra Tempel est physiquement moins prenante, mais tout aussi passionnante, la BO idéale d’un film de science fiction muet, s’il en existait. Position que brigue « Sexual Sportswear » l’écoeurant single de Sébastien Tellier, pourtant produit par Guy Manuel de Homen Christo de Daft Punk que l’on connu plus inspiré. Pour oublier les fans de Cut Copy regarderont le clip de « Light & Music ».

1/21/2008

Don't Punish Me With Brutality

Vendredi soir avec l’ami Cocokwaze, et mon pote à badge Wichita Records sur la veste, je suis allé à la soirée anniversaire de Panik. La programmation était alléchante : Lo Fi Fnk, un très bon groupes de synth pop bubblegum, Etienne de Crecy, Tempovision était un de mes disques préférés en classe de terminale, j’avais bien aimé Motorbass sur mon disque dur il y a trois ou quatre ans, c'est-à-dire quasiment dix ans après tout le monde, et je commençais à goûter le dernier disque de Chloé. Comme je suis parti tard du travail, et que nous sommes partis tard de la présoirée, nous avons raté Lo-Fi Fnk, pour prendre en route Etienne de Crecy, qui rejouait des titres de Superdiscount 2,et si j’ai bien entendu le dernier Sebastien Tellier. Dancey mais sans plus. Pas de quoi décourager les soldats de la hype, à choucroute et lunettes à montures noires extra-larges, aux ordres du colonel Brodinski, aka le charcutier. Vas-y que je t’enquille du tatapoum, vas-y que je te hache « Where’s Your Head At » jusqu’à l’hémorragie. Chloé a enchaîné avec un set minimal, sans convaincre plus que çà un public clairsemé, le plus jeunes étant partis se coucher pour profiter des soldes chez American Apparel le lendemain. Après le concert j’étais tellement déçu que j’en suis arrivé à me demander si j’aimais toujours l’electro. Pour me rassurer je me suis réveillé avec Basic Channel le lendemain. Encore un disque obsur sorti de l’oubli par Joseph Ghosn sur son blog, le seul que je visite quotidiennement ces derniers temps. Rassurées, mais encore meurtries par les décibels, mes oreilles avaient besoin de douceurs : What’s Going On de Marvin Gaye, On The Wee Small Hours of the Morning de Frank Sinatra et The Silver Collection d’Astrud Gilberto, un de ces joyaux haute fidelité du genre à faire passer Feist pour Coco Rosie.

1/15/2008

Hard To Explain


Depuis une soirée inoubliable de printemps 2006, Pete Doherty tient une place à part dans mon univers musical, un statut de star intouchable, injuste, irrationnel. Depuis sa prestation au Bataclan, je n'ai plus jamais vu un concert de la même façon. Et bassiné mon entourage de phrases définitives et stupides ("Qui n'a jamais vu Pete Doherty sur scène n'a jamais assisté à un concert rock", "Tu ne peux prétendre me comprendre si tu n'aimes pas Pete Doherty", etc... j'en passe et des meilleurs). Malgré tout je n'attendais absolument rien de ce concert à l'Olympia. Il faut dire que depuis la dernière -et seule fois- où je l'ai vu sur scène, j'ai acheté deux fois des billets pour assister à un de ces concerts, et à chaque fois il n'a point daigné se montrer. Arrivé mollement à l'Olympia, croisant sur ma route myriade de demoiselles plus charmantes les unes que les autres, j'assiste à l'entrée à une scène qui me donne immédiatement le sourire: un jeune couple trop sursapé pour être honnête se fait refouler après être resorti de la salle pour ranger ses casques de motos. Je patiente en attendant l'Artiste par la lecture du tome 3 de harry Potter et constate que l'indé parisien est toujours aussi drôle et original ("Ils meurent tous à la fin", oui t'es gentil t'es au moins la 5ème personne qui me l'a faite depuis que j'ai pris le rer à 7H du mat') ou fashion ("j'espère qu'il va pas jouer son dernier album, je l'ai pas écouté", encore une qui a voulu se montrer), quand soudain les lumières s'éteignent dans un vacarme assourdissant. Les Babyshambles entrent en scène et ouvrent par Carry on Up The Morning qui tournera court après à peine trente secondes, Pete Doherty invoquant des problèmes de son. Il enchaîne avec Delivery qu'il interrompera là encore pour les mêmes raisons. Cependant il reprendra le premier single isssu de Shotter's Nation pour le mener à son terme. Ca commence pas forcément bien, me dis je, si il nous fait ça pendant tout le concert on va bien rigoler (ou pas). Heureusement il enchaîne sur le magnifique Beg, Steal & Borrow qui donne la tonalité pour le reste du concert: classe, libre, épique, rock'n'roll. Couvrant allégrement les deux albums, Pete Doherty nous gratifie de très grands moments, époustouflants, comme sur Killamangiro, You Talk, Back From the Dead, What Katie Did ou le majestueux Albion, mais globalement il n'y a rien à jeter de ce fantastique concert. Le final dantesque Fuck Forever a retourné la fosse dont s'est échappé un cri primal de bonheur. Le concert s'est fini très vite (1H20), d'autant plus court que c'était bon. Cependant il me faut modérer mes propos, car si pour n'importe quel autre groupe on aurait pu crier au génie, on attend forcément plus, tout du moins une expérience unique, inoubliable, différent de sa part. Hier soir il a juste prouvé qu'en plus d'être un vrai artiste, la seule rock star des années 2000, il était aussi un véritable performer live. ce qui est déjà pas mal, tout le monde ne peut en dire autant. Un petit concert pour Pete Doherty, une grande claque pour la concurrence.

1/13/2008

Wow Wow Wow

Me voilà en week-end. Après une semaine épuisante. Métro, boulot, dîner, vaisselle, dodo, métro… Peu de temps pour lire, écouter, regarder, glander. C’est donc avec soulagement qu’arrive ce putain de week-end, que je célèbre désormais par un « Teenage Riot » tous les vendredi soir, depuis ce week-end. Je pense recommencer la semaine prochaine. Dans ce contexte, je garde en mémoire les savoureux moments passés à lire le Café de la Jeunesse Perdue, le dernier Modiano, dans le train du retour à Paris à la fin de mes vacances, un roman qui semble avoir été écrit pour moi tant je trouve ce qui y est écrit est juste. Un extrait juste comme çà. Un des narrateurs y évoque l'automne et Louki, le personnage principal.« Pour moi l’automne n’est pas une saison triste. Les feuilles mortes et les jours de plus en plus court ne m’ont jamais évoqué la fin de quelque chose mais plutôt une attente de l’avenir. Il y a toujours de l’électricité dans l’air, à Paris, les soirs d’octobre à l’heure où la nuit tombe. Même quand il pleut, Je n’ai pas le cafard à cette heure là, ni le sentiment de la fuite du temps. J’ai l’impression que tout en possible. L’année commence au mois d’octobre. C’est la rentrée des classes et je crois que c’est la saison des projets. Alors, si elle est venue au Condé en octobre, c’est qu’elle a rompu avec toute une partie de sa vie et qu’elle voulait ce que l’on appelle dans les romans : PEAU NEUVE. D’ailleurs un indice me prouve que je ne dois pas avoir tort. Au Condé on lui a donné un nouveau prénom. » Cocokwaze voue un culte à My Bloody Valentine, et comme tout fidèle il respecte un rite : à chaque fois qu’il met le pied chez un disquaire il vérifie si MBV a sorti un nouveau disque. Ce faisant cette semaine Cocokwaze a vu que Loveless et Isn’t Anything étaient en vente à 7 euros pendant les soldes, et m’a prévenu quand il l’a su, ce qui m’a convaincu d’acheter le second hier, avec Loaded du Velvet Underground. Dans la foulée j’ai voulu acheter le disque Frank Sinatra et Jobim, dont avait parlé Joseph Ghosn sur son blog, mais la pochette du CD est tellement laide que j’ai renoncé à l’acheter sous ce format. Je ne me lasse toujours pas d’écouter le mix de Cut Copy téléchargeable chez gorillavsbear, en attendant la sortie du These New Puritans dont d’aucuns disent déjà du mal. Un beat minimal de chez minimal, un arrière son urbain comme seul Mike Skinner sait en produire, six notes de piano en boucle, une histoire racontée avec un accent anglais à couper à la machette, comme seul Mike Skinner sait en raconter: 3 ans après « Empty Cans » de The Streets, sur l’album « A Grand Don’t Come For Free », continue de me déchirer le cœur à chaque écoute. Dans un registre purement hédoniste « Wow », le dernier single de Kylie Minogue, est une grande réussite.

12/31/2007

2007 Sounds Better With Music

1- Ted Leo & The Pharmacists "Living With The Living"
2- Los Chicros "Sour Sick soul"
3- Mai "Sill Need A Kiss"
4- Ultra Orange & Emmanuelle "Ultra Orange & Emmanuelle"
5- Babyshambles "Shotter's Nation"
6- Lucky Soul "The Great Unwanted"
7- PJ Harvey "White Chalk"
8- The Rakes "Ten New Messages"
9- Britney Spears "Blackout"
10- Vietnam "Vietnam"

Top 20 chansons 2007

A partir de la liste des titres que j'ai le plus écoutés sur mon i-tunes depuis mars. Manquent les disques que j'écoute directement sur ma platine.

1 Aphex Twin - April 14th
2 Kanye West - The Glory.
3 Christian Fennesz / Sakamoto - Haru
4 The Crystals - Then He Kissed Me
5 Tangerine Dream - Love on a Real Train ( Fabriclive 33)
6 Vashti Bunyan - Here Before
7 The Pixies - Distance Equale Rate Times Time
8 Gui Boratto - Acrostico
9 The Field - A Paw in My Face
10 Simian Mobile Disco - Hustler
11 New Young Pony Club - Talking Talking
12 The Field - Silent
13 Digitalism - I Want I Want
14 Kathy Diamond - All Woman
15 Babyshambles - Baddies Boogie
16 Digitalism - Pogo
17 The Chromatics - Running up That Hill
18 The Embassy - It Pays To Belong
19 Air - Ce Matin Là
20 Gui Boratto - Beautiful Life

12/26/2007

Top 10 2007 (1/2)

1 - Burial - Untrue
2 - Feist - The Reminder
3 - Panda Bear - Person Pitch
4 - Kanye West - Graduation
5 - The Field - From Here We Go Sublime
6 - Fennesz/Sakamoto - Cendre
7 - Gui Boratto - Chromophobia
8 - Babyshambles - Shotter's Nation
9 - LCD Soundsystem - Sound of Silver
10 - Jesu - Conqueror

12/15/2007

Entertainment Weekly

Pas grand-chose à raconter cette semaine. Mon top 10 de fin d’année se dessine, et je suis en train de finir Triksta de Nik Cohn, livre passionnant, reportage d’un journaliste rock sur le hip-hop de la Nouvelle Orléans avant l’ouragan Katherina. Mais pas seulement : l’auteur se permet une longue digression sur l’histoire du hip-hop du Bronx à la Nouvelle Orleans en milieu de livre. Extraits :

« En 1976 mon club c’était l’Othello, une discothèque noire près de Madisson Square Garden.[…] C’est là que j’ai entendu les premières rumeurs d’un nouveau mouvement dans le sud du Bronx. Personne, pour autant que je m’en souvienne ne l’appelait encore hip-hop, c’était simplement cet autre truc. […] Mon ami Tu Tweet un champion de l’arnaque, m’a expliqué que là bas, ce n’étaient que les gangs armés qui jouaient les durs. Ca me paraissait prometteur. »

« Quatre-vingt-dix pour cent des humains, pour peu qu’on leur en donne l’occasion racontent des conneries. Et dans le hip-hop le pourcentage est probablement plus élevé. Dès le début il a attiré des gens bizarres, et d’autres qui étaient complètement fous. Dix mille langues de Babel, toutes s’agitant en même temps ; les logorrheux, les dingues, les anarchistes verbaux, les clowns et un prophète de temps en temps. Mais tous, c’était là la magie, étaient extraordinairement vivants. »

« Niggaz With Attitude. Quinze ans après j’ai encore dans mes muscles le souvenir de la secousse ressentie en écoutant pour la première fois Straight Outta Compton, l’album qui les a fait connaître, et comprenant la signification de l’acronyme. Nigger – ce mot détesté, symbole de tant de souffrance – était le seul tabou, j’en aurais parié ma chemise, qui ne serait jamais brisé. A présent N.W.A l’avait repêché dans la fange et l’avait renvoyé au visage de l’Histoire, pas seulement en l’énonçant mais en s’en délectant. »

Sinon cette semaine j’ai découvert des émules australiens de Cut Copy : Muscles.

12/10/2007

Gimme More


Allez, c'est bien parce que Gatz a fini par reconnaître que le Babyshambles était un grand album, et histoire de lui prouver que nan, je suis pas mort je vais vous parler de mon dernier coup de coeur. Celui qui me fait remuer le popotin dans le métro bondé de grincheux excité par l'approche de noël, les cadeaux, la dinde et tout ça: X le dernier opus de Kylie Minogue. Je le confesse j'ai toujours eu un faible pour la belle australienne. Dans le genre je l'ai toujours préférée à ses concurrentes. Outre le fait qu'elle a un derrière à rendre jalouse toutes les Gisèle Bundchen de la rue Montorgueil, elle est capable de trousser de sacrés chansons. Et ça fait belle lurette qu'elle a obtenu la reconnaissance du milieu indé par la grâce de son duo fabuleux avec Nick Cave "Where the wild roses grow". Mais pour être honnête, de vous à moi, j'attendais vraiment rien de son nouvel album. Nan sérieux, qu'est-ce qu'on en a à foutre nous, les indés bien pensant, de Kylie? Vaut mieux, comme les inrocks, s'intéressait à Britney, elle au moins elle véhicule une image sulfureuse, sexe, drogue et alcool. Et pourtant. Est-ce la maladie? Un effet de mode (car contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, les artistes hédonistes qui nous font danser ne sont pas français et le soleil se lève bien en Australie, Kylie Minogue donc, mais aussi les prochains et très attendus nouveaux opus de Cut Copy et The Avalanches)? Quoiqu'il en soit Kylie signe un album phénoménal, empli de tubes du niveau de Can't get you out of my head, ce qui n'est pas une mince affaire. Alors oui c'est sûr, tout n'est pas à garder, l'album aurait gagné à être épuré de ses morceaux les plus faibles, histoire de gagner en densité. Mais à côté de ça comment ne pas résister à "2Hearts", "In my arms", "The one"? De la même manière que vous ne pouvez rien contre cette fête horripilante et hystérique qu'est Noël, vous pouvez toujours essayer de jouer les indés intégristes et blasés, crachant à qui veut l'entendre que "nan franchement, Kylie, c'est pas du sérieux, vaut mieux se faire bien chier et se torturer l'esprit avec un bon vieux Animal Collective des familles ou mieux, un petit Devendra Banhart dégôté dans les patûrages". Vous pouvez. Mais vous pouvez mentir aux autres mais pas à vous même. Et bientôt vous ne "pourrez plus vous sortir de la tête" ces ritournelles et ces rythmiques diaboliques.


Le soleil se lève en Australie



12/09/2007

Mea Culpa

Il m’arrive d’émettre des jugements trop hâtivement, comme il y a trois semaines, lorsque j’avais laconiquement détruit le dernier Babyshambles. Les nombreuses écoutes qui ont suivi ce jugement péremptoire ont révélé que j’avais tort : « Shotter’s Nation » est meilleur que « Down In Albion ». Et il tutoie par moments les sommets atteints sur « Up The Braquet » et sur « The Libertines », je pense à toutes ces perles qui s’enfilent en seconde moitié de disque : « Unstookie Titled », « Baddies Boogie », « Lost Art of Murder », autant de « grandes chansons » que devraient écouter tout ceux qui ne voient en Pete Doherty, que le junkie, le compagnon d’infortune d’Amy Winehouse, « le mec qui sort avec Kate Moss, alors qu’il ne ressemble à rien ».A mes yeux Kate Moss s’est servi de lui comme d’un sac Longchamps, d’un accessoire de mode d’une ou deux saison, histoire de se donner une crédibilité destroy, mais c’est une autre histoire. Pour revenir à « Lost Art of Murder », c’est cette chanson qui m’a convaincu de réécouter le disque. Après l’avoir entendu, je me suis dit que c’était exactement le genre de chanson qui suffisent à sauver un album du naufrage, comme « White Chalk » sur le dernier PJ Harvey et « Bodysnatcher » sur « In Rainbows » de Radiohead, une chanson fragile, d’une beauté désarmante, où, guitare sèche à la main, Pete Doherty n’a jamais semblé aussi vulnérable. Impression que ne véhicule pas, loin s’en faut, « Alive 2007 » de Daft Punk, dont je n’arrête pas d’écouter le rappel, où sont mixés des titres de Daft Punk, Together (projet parallèle de Thomas Bangalter), et Stardust ( autre projet parallèle de Thomas Bangalter »). Je n’arrive pas encore à savoir si c’est la science de la synchronisation des beats, breaks, et gimmicks du duo, ou alors mon côté groupie, mais la montée d’acide, suivie de la ligne de basse de « Together », continuent à me donner des frissons.

12/03/2007

Selected Dubstep Works Vol 2.

Samedi dernier, de retour au bercail, j’ai été faire un tour chez mon disquaire préféré. J’ai fait le tour des dernières nouveautés indie-rock sans avoir l’envie d’en écouter un seul, mis à part le dernier PJ Harvey, et il s’agissait d’une réécoute. Il n’y a rien à faire, je ne trouve pas beaucoup de qualités à ce disque. Allez Cocokwaze ne t’en fait pas : il suffit que je dise du mal d’un disque pour que je l’apprécie peu après ( cf le dernier Babyshambles). J’essaye de jeter une oreille pour voir ce que donne un live de Daft Punk sur disque, quand on n’est ni à Bercy ni à Pukkelpop, et faute de borne d’écoute, je me replie. J’écoute le deuxième de Burial, même si j’avais trouvé le premier un trop abstrait et désincarné ( Numero 1 du classement The Wire 2006, Playlist de fin d’année de Joseph Ghosn), trois, quatre morceaux comme çà, avant de voir s’il n’y a pas de bonnes affaires en vinyle. A 28€ le Amazing Grace de Spiritualized ou le Metal Box de P.I.L j’attendrais un peu. Je redescends, reprends Burial, là ou je l’avais laissé, ce qui me donne envie de l’acheter. Seulement le disque est en import et j’apprends auprès du disquaire que le dernier disque disponible dans le magasin tourne sous mes yeux. Et ce qui me ravit c’est qu’il me propose de le sortir du lecteur, de le mettre dans son boitier d’origine, pour que je puisse l’acheter. Je dis merci, car après l’avoir écouté en boucle ce week-end, je pense que c’est le meilleur disque de musique électronique entendu cette année : un disque tout en clair obscur, disque d’aurore, musicalement situé dans un no-man’s land, à équidistance de l’ambient glacial d’Aphex Twin ( on pense tout de suite à ce magnifique morceau sans nom sur Selected Ambient Works vol 2, quand on entend « UK »), du 2-Step du So Solid Crew, et du trip-hop de Massive Attack.


PS :

Top 6 disques que je ramène de chez mes parents :

- The Strokes – Is This It

- Beatles – Revolver

- Nirvana – Nevermind

- Massive Attack – Protection

- Outkast – SpeakerBoxx / The Love Below

- Oasis – What’s The Story Morning Glory.




11/19/2007

Un week-end. Des disques.

Il y a des semaines déjà que je n’ai pas écrit sur un LP, un single. Il faut dire que j’ai moins de temps pour écouter de la musique, depuis que je travaille et passe des heures dans les transports en commun à lire des livres. Ecouter de la musique dans le métro c’est s’assurer une surdité à brève échéance. Et comme j’aime la musique… je l’écoute chez moi au calme. Ce qui m’amène à mes découvertes, ma redécouverte, ma déception, la confirmation. J’ai très récemment découvert l’album de Christian Fennesz et Ryushi Sakamoto, dont le morceau « Haru » me rappelle les Gymnopedies d’Erik Satie, sur un édredon de guitares aériennes, une chanson mélancolique et planante comme on rêve d’en entendre plus souvent. Beau. J’ai également beaucoup aimé le premier disque de Chromatics, de la cold Italo Disco jouée par des américains. Le titre « Running Up That Hill » tourne en boucle chez moi. Le reste de l’album, bien que légèrement en retrait, est de bonne facture. J’ai écouté rapidement le dernier Babyshambles, et loin de partager l’opinion de Cocokwaze, je le trouve plutôt faible, encore davantage que le premier qui n’arrivait déjà pas à la cheville des disques des Libertines. En revanche je le rejoins pour dire que les productions de Spector sont à couper le souffle. Cette semaine j’ai réécouté et redécouvert les Crystals sur la compilation « Back To Mono » de Spector, tout est excellent. Dans un monde idéal les Crystals devraient régner sur les dance-floor et les filles tomber amoureuses sur « Then He Kissed Me ». A la rubrique confirmation, le Panda Bear devrait passer l’hiver en se réservant une place au chaud dans mon top 10 de fin d’année.

11/07/2007

Incipit

Cela doit faire un mois que je n'ai pas mis le nez sur le site du NME.

"C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux évènements qui, pris séparément, ne présentent guère d'intérêt, et qui, considéré ensemble n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux."

Jean-Philippe Toussaint - L'appareil photo.

11/03/2007

Une fois n'est pas coutume....

Et n’ayant pas la foi suffisante pour parler de musique, je vais partager mes passages préférés d’un livre que l’on peut trouver dans le commerce pour 2€ seulement :

Chanson française :

« Dans sa quasi-totalité, c’est une production niaise, faussement littéraire, sous prévertienne, larmoyante et démagogique. La profession est peuplée de faux rebelles, d’hystériques, d’imbéciles fieffés ; quand elle ne dégouline pas de bons sentiments, elle vend de la haine et du ressentiment au kilomètre ».

Journal télévisé :

« Il est beau, quand la mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux nous épargnent » (Lucrèce, De la nature des choses )

Diego Maradona :

« Diego Maradona n’aimait pas lacer ses chaussures pour jouer au football : cela le gênait pour sentir le ballon. A neuf ans il jouait si bien que le recruteur chargé de l’évaluer se crut victime d’une farce ou d’une escroquerie, et lui demanda s’il n’était pas un nain »

Stéphane Audeguy – Petit éloge de la douceur.

10/23/2007

M.I.A Is So Addictive

Encore une fois j’arrive après la bataille, très longtemps après la bataille. Tout le monde a eu le temps de se passer en boucle son disque, de faire crépiter la mitraillette à superlatifs, alors que moi j’écoutais le dernier Kanye West, qui a l’image du disque en question, apporte sa pierre à cet édifice en perpétuelle construction : la pop. Il s’agit bien entendu de Kala le dernier album de M.I.A, anglaise d’origine sri-lankaise, citoyenne du monde avant tout, fille de combattant tamoul, combattante à l’avant-garde de la pop contemporaine elle-même. Telle une Arundhati Roy qui aurait troqué son sari pour un ensemble fluo siglé Cassette Playa (à l’entendre elle aurait été la première ambassadrice de la république fluo), sa plume ( ?) contre un micro, M.I.A livre bataille sur le front de la musique, contre la morosité et les bégaiements de la pop à guitares. A entendre ce disque on est convaincu que la victoire ne semble plus dépendre que de l’adoption de ce disque par un plus grand nombre de fans. La partie n’est pas gagnée d’avance, mais, compte tenu des qualités de ce disque, ceci ne devrait être qu’une question de temps. Kala compte quelques points communs avec des disques ayant rencontré un succès populaire retentissant. Un groove torride, des basses rondes et lourdes, un emploi intensif des percussions, un usage gracieux des synthés, tant d’ingrédients qui ont réussi à des artistes aussi variés qu’Aliyah, Nelly Furtado, Justin Timberlake, et Missy Elliot, tous passés à un moment ou à un autre entre les mains du producteur Timbaland. La dernière ayant perdue un peu de son aura de grand manitou du hip-hop féminin, depuis qu’elle a pris ses distances de Timbo. Avec M.I.A on a non seulement d’entendre des tubes comme s’il en pleuvait, mais aussi d’écouter quelque chose d’encore plus groovy, d’encore plus neuf, un disque que l’on citera peut-être en 2023 en exemple pour donner une vague idée de ce qu’était le son des années 2000 : des éléments communs aux productions de Timbaland, mais aussi une multitude d’éléments musicaux issus des quatre coins du monde. On croit déceler dans les effluves sonores de « Paper Planes » l’influence des Chemical Brothers (« On Too Many Mornings »), on se dit que si la disco proche-orientale devait exister elle ressemblerait fort à « Jimmy » (en lisant AllMusic on apprend qu'il s'agit en fait d'un sample d'une comédie musicale indienne appelée "Disco Dancer").« $20 » est le cousin anglais, élevé dans l’east-end cosmopolite, de « My Love ». « Boyz », bâti sur une section rythmique afro d’une puissance rarement entendue, des samples de bandes-son de comédies bollywoodiennes et un refrain martial, est l’hymne mondial qui devrait faire s’agiter têtes et guibolles de Colombo à Rio en passant par Ris Orangis et Paris Texas. Quant à « Bangoo Banger », il est le tube de Missy Elliot que l’on attend depuis « Pass That Dutch ».

10/09/2007

Dirty Dancing

Bon OK. J'ai dix ans de retard. Pas grave. Mais faut dire qu'à l'époque je le prenais pour un ringard. Et puis à côté de la galaxie Daft Punk, y avait pas trop moyen pour la concurrence d'exister. Justice dernièrement avec Waters Of Nazareth ont réussi (tout du moins je le pensais jusqu'à hier) à apporter un palliatif convenable à l'absence de bombe du style Rollin' & Scratchin'. Mais ce ne sont que des petits joueurs. Ce WE mon frère est rentré à la maison, et comme d'hab' à chacune de ces visites, il y a des nouvelles découvertes en matière de musique et autant de claques que je me prends dans la gueule. Là il s'agit d'un morceau électro, son crade, basses monumentales, montée acide monstrueuse. C'est simple, pour moi c'est du niveau de Rollin' & Scratchin'. Un morceau qui vous prend aux tripes, se répercute dans tout le corps en extase et ne vous lâche plus. Trop violent pour la techtonik. Tant mieux. On est pas chez les amateurs. Au fait, il s'agit de Crispy Bacon de Laurent Garnier.

10/05/2007

Be My Baby


L'autre jour avec Gatz on discutait et on était arrivé au constat que ces derniers temps on écoutait plus que des vieilleries, les albums récents étant loin de nous apporter satisfaction. Mais c'était avant d'avoir découvert deux albums parus dernièrement. Le premier Gatz vous en a déjà parlé, il s'agit du monstrueux Graduation de Kanye West. Que dire si ce n'est qu'il tourne en boucle sur ma platine depuis le début de la semaine et que j'ai rarement autant écouté un album en si peu de temps. Mais si l'album de l'américain est surtout gorgé de tubes (c'est déjà pas mal me direz vous), on ne peut pas vraiment parler de grandes chansons. Vous savez, de celles qui vous renversent l’âme et vous accompagneront encore dans dix ans. A opposer à ces tubes racoleurs qui ne passeront pas l’hiver. Et se retrouveront sur une compil’ Top-Mega-Dance-2007 plutôt qu’au sein d’un coffret Rhino. Heureusement cette rentrée marque aussi le retour du poète maudit Pete Doherty accompagné de ses Babyshambles. La dernière star du rock revient avec Shotter’s Nation, sans aucun doute possible l’album que j’attendais le plus cette année. Depuis un concert inoubliable au Bataclan en 2005, j’entretiens un véritable culte pour le Londonien, au point d’avoir parfois été jaloux de Kate Moss. Car Doherty est pour moi le dernier représentant d’une certaine idée du rock, sincère, fragile, romantique. Cependant je ressentais une certaine crainte à l’égard de ce Shotter’s Nation. La peur d’être déçu, qu’après l’écoute d’un album faiblard la magie ne s’opère plus. C’est ce que je me suis dit après une première écoute. Bof. Mais malgré mon (plus si) jeune âge, je savais qu’il ne fallait pas se fier à cette première impression. Les grands albums se méritent. Et Shotter’s Nation un putain de bon cru. Rock’n’roll, romantique. Du pur Doherty au sommet de sa forme. Un album qui révèle toute sa sève après trois ou quatre écoutes, qui ne vous lache plus, contaminé par ces mélodies magnifiques, éternelles. Pas de tubes, ni d’hymnes, mais le sentiment d’être chez soi, parmi les siens. Je n’ai jamais aimé les phénomènes de groupe, de masse, certainement à cause du côté indé solitaire seul dans sa chambre à broyer du noir en écoutant les Smiths. Pourtant, avec la musique de Pete Doherty j’ai envie de la partager, de faire découvrir au monde ce que doit être le rock en 2007. Je discutais un jour avec des filles qui ne comprenaient pas ce que Kate Moss pouvait bien faire avec « un tacheron comme Pete Doherty ». Certes il se drogue. Mais c’est sa vie bon sang. Il en fait ce qu’il veut. Il est musicien et on a le droit de le juger que sur ce point. Et n’en déplaise à certains, il écrit des putains de chansons, uniques. J’ai donné à mon post le titre d’une chanson écrite par Phil Spector, un autre génie ayant eu des problèmes avec la justice. Et je pense que le mieux ça serait de conclure par une autre de ses chansons : « Baby I Love You ».

10/01/2007

Pop aigre douce

Photo : http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm?fuseaction=viewImage&friendID=3871043&albumID=0&imageID=7394707

Les Softlightes est un groupe californien que j’aime bien et pourtant il ne fait aucun doute que leur album ne figurera pas dans les tops de fin d’année. Pas assez lo-fi pour la Blogothèque, pas assez sérieux/référencé pour Pitchfork, pas assez « distribué en France » pour les Inrocks, pas assez overdose dans les bras de Kate Moss pour Rock n Folk et Vogue. C’est dommage parce que la pop des Softlightes a ce zeste de douceur qui donne des envies de free hug, cette amertume qui rend les yeux humides, cette indolence qui empèse les paupières tard un soir de semaine, cet allant qui fait sauter du lit tard un dimanche matin. Une pop pour âmes sensibles.


http://www.myspace.com/thesoftlightes

Glory Box


photo : http://wc10.allmusic.com/cg/amg.dll

Vendredi soir je suis tombé sur un ancien collègue de job d’été fan de hip-hop avec qui il m’arrivait de parler de NWA et Dr Dre à la machine à café. On a discuté un brin, le temps qu’il me dise qu’il avait aimé le dernier Common, que je lui vante les mérites du dernier Kanye West, et qu’il me rétorque qu’il le trouvait un peu gnangnan. C’est peut-être la raison pour laquelle un disque de hip-hop peut plaire à un fan de pop qui en écoute rarement. Il faut dire que Graduation, le dernier Kanye West, est soulful à souhait comme on dit. Loin des guns, bling bling, bitches, et des grooves de plus en plus putassiers de l’ultra matérialiste 50 Cent, pour qui la réussite semble se mesurer à la quantité d’argent que l’on peut claquer à Monaco, Kanye West fait sa petite cuisine : synthés old-school, samples de soul méticuleusement revisités, beats moelleux, scratches de DJ Premier sur un titre (« Everything I Am »), featurings œcuméniques ( Lil Wayne pour les fans de rap dirty-south, T-Pain pour les fans de R&B à la frontière du gnangnan et du sirupeux, Mos Def pour la crédibilité underground, Chris Martin pour les blancs middle class et les Européens), et même un sample de Daft Punk que tout le monde connaît désormais. Pas grand-chose de neuf au pays de Kanye finalement. A part peut-être que ce disque est son meilleur à ce jour, qu’il compte au minimum une demi-douzaine de singles/hits potentiels.« Glory », avec son sample de voix soul dans la lignée de « Through The Wire », et son groove bondissant, est ma préférée.

http://www.myspace.com/kanyewest

PS : Pour la liste complète des samples utilisés :

http://www.pitchforkmedia.com/article/record_review/45490-graduation


9/27/2007

Queen Of The Modern Age


PJ Harvey, la dernière grande prêtresse du rock, est de retour trois ans après le décevant (comparativement à sa discographie) Uh Huh Her. Mais c'est sur la pointe des pieds qu'elle nous revient, diluant sa rage dans une touchante fragilité. Indéniablement "White Chalk" est très beau. Un magnifique album crépusculaire, intimiste et subversif sur lequel la belle prouve sa volonté de se renouveler et d'évoluer, de ne pas être enfermée dans un carcan de clichés rock. Elle y atteint une plénitude rare et d'une certaine manière me rappelle Billy Corgan, qui, délesté de la batterie de Chamberlain avait su prendre tout le monde à contre pied et livrer Adore, pour moi l'un des cinq meilleurs albums des années 90. Délestée de sa guitare au profit du piano, PJ Harvey n'oublie pas pour autant de livrer des chansons toujours aussi intenses. De sa voix aigüe elle nous invite à emprunter un nouveau chemin. C'est à distance qu'on la suit, nous simples mortels, intimidés par le talent et la classe d'une femme décidemment pas comme les autres...

9/25/2007

L'arche de Noah


Si je devais emporter la discographie d’un groupe des années 2000 sur une île déserte ce serait celle d’Animal Collective. La musique de cette entité américaine à géométrie variable est la plus excitante que j’ai écoutée ces dernières années, depuis Sung Tongs. Sur leur troisième album, le groupe ouvrait de nouvelles perspectives à la musique contemporaine : punk chamanique à grattes sèches, folk aphextwinien, rythmiques africaines, pulsions électroniques et envolées psychédéliques. Pour l’album suivant, le folktronisant Feels, à l’exception de Grass et Turn Into Something , le groupe semble s’être assagi et si on pense à une signature du label Warp, c’est davantage à Boards Of Canada, dont l’album sortait aussi en 2005. C’est un peu tiré par les cheveux mais je me rappelle avoir confondu leurs titres réciproques en fin d’émission de Lenoir à l’époque. Depuis le groupe a tourné, les membres ont travaillé chacun de leur coté. Avey Tare enregistrant des EPs, Panda Bear, aka Noah Lennox, installé à Lisbonne, où vit sa copine, un LP encore non-distribué en France, touché par la grâce, comme si on avait exhumé des bandes d’enregistrements des Beach Boys d’un studio de Lee « Scratch » Perry. Et récemment le groupe s’est donné rendez vous dans le désert de l’Arizona pour accoucher de son cinquième album : Strawberry Jam. Une confiture de fraise que l’on aurait coupée à un je ne sais quoi qui donnerait presque envie de souhaiter tout le bonheur du monde à Sinsemilia, saupoudrée d’electronica, fait dans de vieux pots étiquetés Feels ou Sung Tongs selon les chansons, mais qui a la saveur de l’inédit.
Ma chronique pourrait s’arrêter là, comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui. Mais c’était un peu court, un peu jean foutre sur les bords. Je vais essayer d'étoffer un peu. Je ne promets rien qu'un compte rendu résumé des sensations procurées par ce disque hors-norme. Pour aimer ce disque nul besoin d’être rompu à l’écoute d’oeuvres dites difficiles d’accès, à l’image de celle de My Bloody Valentine ou des premiers Sonic Youth diront certains. L’univers onirique créé par Animal Collective plaira aux enfants de 7 à 77 ans. On y parle de « feux d’artifices », « d’os de la paix », de « cocoricos ». Mais pas seulement, car si le propos à un minimum d’importance, l’art et la manière de le mettre en son fait toute la différence. On imagine mal Nick Drake ou Ian Curtis traiter des mêmes thèmes sur Pink Moon ou Closer. Pour Strawberry Jam, Animal Collective a travaillé à partir de samples de morceaux de freak folk psyché antédiluviens et bribes d’electronica sorties de derrière les fagots. Le tout s’entrechoque dans un joyeux bazar, où tout est à sa place : qu’il s’agisse des samples sus-cités, torturés et triturés par Panda Beardes percussions tribales de Geologist et des incantations chamaniques d’Avey Tare. Et si ce disque plaira autant à votre grand-mère qu’à votre neveu/ cousin c’est aussi tout simplement parce que sans lui le monde serait ennuyeux comme une chanson de James Blunt.

http://www.myspace.com/animalcollectivetheband

photo : http://www.midi-festival.com/?Programmation

9/19/2007

Parce que j'attends avec impatience la suite ...

9/13/2007

The Spanish Apartment


Toute ma vie je n'ai juré que par l'Angleterre. A la rigueur New York. Mais mon coeur est toujours revenu vers cette Perfide Albion qui à la fois m'a tant déçu (cette ribambelle de "next big thing" plus décevant les uns que les autres) et apporté tant d'amour (en vrac: My Bloody, les Smiths,les Libertines, les Beatles, etc...). Londres, Manchester et Liverpool formaient pour moi une sainte trinité en dehors de laquelle il n'était pas bon de partir en pélerinage. Jusqu'à... Jusqu'à ce que je prenne la peine d'écouter un petit album d'un groupe espagnol à la pochette grise comme la tristesse et que j'en revienne bouleversé. Comme les membres de Saint Etienne, Jone Gabarain et Ibon Errazkin ont choisi pour leur groupe le nom d'une ville française, en l'occurence Le Mans. Mais là où je suis tombé amoureux des anglais grâce à leurs mélodies pop et ensoleillées, Saudade de Le Mans sorti en 2004 incarne l'album de spleen absolu. La bande son rêvée d'un automne triste et pluvieux qui rimerait avec drame amoureux. Saudade s'ouvre par un Desacierto magnifique, sorte de Sometimes espagnol apaisé (!), dont la beauté époustouflante donne le ton d'un album sublime. Saudade est entré dans ma vie et n'est pas prêt d'en sortir.

http://www.myspace.com/lemansartist

9/07/2007

From Sweden with Love


Quand je ne suis pas chez moi, et que je n’ai rien emporté à écouter avec moi, je me branche sur myspace pour y trouver de la musique fraiche. Aujourd’hui j’y ai découvert New Moscow. Soit le projet solo de David Fransson, ancien guitariste du groupe suédois Division Of Laura Lee, qui a eu le droit à son quart d’heure de célébrité en figurant en bonne place, parmi tant d’autres groupes à guitare(s), dans un numéro de The Face, il y a cinq ans, quand il était de bon ton de parler du retour du rock. D’après sa bio David Fransson s'est retiré dans sa ville natale, Trollhättan, située aux confins de l’Arctique, ville-usine, une sorte de Detroit Suédois, pour écrire des chansons. Ceux qui s’attendent à « la réponse suédoise aux Stooges » seront déçus car c’est davantage vers une pop californienne fragile et élégiaque à la Death Cab For Cutie, BO idéale des instants les plus mélancoliques de The OC, que penchent les compositions de New Moscow.


8/27/2007

Heterogenic


Y a vraiment à boire et à manger à Rock en Seine. Arrivé pile poil à 17H pour le concert de Kelis, la diva soul nous gratifie d'un set enlevé, parfait pour cette fin d'après-midi ensoleillée, Milk Shake et Trick Me emportent l'adhésion du public. Après un concert anecdotique des Kings Of Leon, on se retrouve de nouveau à la scène de la Cascade pour le concert de Just Jack, la bonne surprise de la journée. Concert bien sympa, les chansons passent mieux que sur l'album, gars souriant, bonne ambiance. Après c'est au tour de Faithless d'avoir les honneurs de la grande scène. Ils ont joué d'entrée Insomnia et God Is A DJ, cool, c'étaient celles que je voulais voir, ça m'a permis de partir chercher à manger avant la fin d'un concert pas terrible: le public sautait dur, mais honnêtement c'est pas très fin comme musique. Bonne pioche d'être parti manger avant, ça m'a permis d'être bien placé pour Björk. Après avoir entendu ma voisine dire le plus grand bien du dernier concert parisien de Mika, apparemment le concert de la décennie voire du siècle ("Putain c'était trop bien! y a eu un lâché de ballons!!!"), la diva venue du froid investit la scène, accompagnée d'instruments à vents et de machines futuristes. C'était marrant le contraste entre la kitscherie du décor et des costumes, et l'ultra modernité des ordis et des jeux de lumière. Pas un concert exceptionnel sur le plan émotionnel (mais je suis pas un grand fan de Björk), mais on en a eu pour notre argent et c'était remarquable sur deux points: sa voix, puissante, d'une pureté absolue, tout pareil que sur CD, et que le grand air n'a pas perturbé; la miss a toujours été à la pointe en matière de sons, et le concert d'hier l'a largement confirmé. Assez impressionnant tant au niveau visuel que sonore, avec Björk les concerts basculent clairement dans le 21ème siècle. L'Islandaise a terminé son show sur fond d'ambiance fin de monde, clôturant la 5ème édition de Rock en Seine en apothéose.

8/26/2007

Back To The Good Old Days


Pour le deuxième jour de Rock En Seine, ce sont de vieilles figures qui sont à l'honneur. Alors que le domaine de Saint Cloud bruisse de la rumeur Justice pour dimanche, rumeur largement alimentée par les Inrocks (mais peut-on faire confiance à un magazine qui confond Roulé et Crydamour?), je me hâte vers la grande scène pour assister au concert de Jarvis Cocker. Le parisien d'adoption (mais pas trop loin de la Gare du Nord, faut pouvoir prendre l'Eurostar à tout moment) n'a pa l'air de faire recette, je n'ai aucun mal à me retrouver devant. En forme, toujours dans sa gestuelle si particulière sur scène, le grand anglais a surtout l'air de vouloir bavarder, faisant beaucoup de blagues entre les chansons. Autour d'un hommage à Lee Hazlewood et de quelques inédits, Jarvis nous offre des chansons de son album solo sorti à l'automne dernier. Malheureusement en raison d'un son saturé et dégueu et des musiciens pas très enthousiaste, la prestation ne restera pas dans les annales. Le temps de manger une tartine lardon-reblochon (que je vous recommande chaudement) en constatant que l'électro-clash acidulée de CSS est toujours aussi efficace, je me retrouve à attendre le concert de Jesus & Mary Chain entouré de fans beaucoup trop jeunes pour que ce soit des vrais. Les écossais ont encore un son énorme, supersonique, noisy à souhait. La plupart de leurs plus grandes chansons sont couvertes mais le public parisien n'a pas eu le droit à la présence de Scarlett Johansson ou même de Hope Sandoval pour le duo Sometimes Always (mais là je rêve beaucoup). Par contre j'aurai bien aimé qu'ils jouent Darklands. Nan le problème surtout c'est qu'ils avaient pas l'air concerné, plus trop l'air d'avoir la foi. A moins que ce soit moi. Rien à dire de spécial sur le concert des Rita Mitsouko, si ce n'est qu'il fallait bien que je m'occupe en attendant Tool et que je pensais que ça serait mieux que ça. Tool que je dois bien avouer que je connaissais pas du tout. Je n'aurais d'ailleurs pas patienter aussi longtemps pour eux si mon frère n'en avait pas fait une pub pas possible. Le show est visuellement très coloré, un peu poseur et le son massif au possible, d'une incroyable clareté. Mais c'est pa strop une musique qui me parle et je suis parti au bout d'une demi-heure. Décidément on a plus trop les même goûts avec mon frère. Et ce n'est pas de la vieille garde que viendra le salut de Rock En Seine cette année. To Be Continued...

8/25/2007

Black & White


Première journée de Rock en Seine 2007 (qui cette année pour la première fois dure trois jours) et ça part plutôt mal: je loupe mon RER, il fait moche, froid, je me retrouve tout seul pour faire les trois jours, la programmation est en régression par rapport aux années précédentes (je trouve) bref j'ai envie d'être partout (en fait surtout chez moi) sauf au domaine de Saint Cloud. Mais bon ça fait des mois que j'ai pris ma place et je me dis qu'en bon fan de musique, c'est l'occasion de voir un paquet de groupes. Je voulais être présent pour le concert de Dinosaur Jr mais ayant déjà trouvé le moyen d'être à la bourre je me gourre en plus de sortie à la bouche de métro. Résultat je loupe 15 bonnes minutes, je me retrouve loin sur un côté, je rentre jamais dans le truc et je décide de partir avant la fin pour aller voir les Ecossais de Mogwaï sur la grande scène. Eux ça faisait six ans que je les avais pas vus, depuis un soir de résultat du bac 2001 et j'en avais gardé un plutôt bon souvenir. Mais là nan, rien à faire, la sauce ne prend pas, il fait moche et se prendre comme ça la puissance sonique de Mogwaï en pleine tronche à 5H de l'aprem en plein jour, nan franchement ça le fait pas. J'enchaîne juste derrière sur le concert de M.I.A. ( au passage l'organisation cette année était pas mal foutu pour les gens comme moi qui voulait tout voir un peu mais rien du tout en particulier, y a quasiment eu aucune attente, ça s'est enchaîné tout au long de l'aprem et de la soirée mais en contrepartie j'ai quasiment vu aucun concert en entier) qui a eu cette année un buzz certain de l'autre côté de la Manche mais en live, nan franchement ça le fait pas. Du coup je susi retourné trainer ma peine du côté de la grande scène où les Shins donnaient leur concert. Rien de spécial à dire, bonne côte de sympathie auprès du public, bonnes chansons, mais pas terrible en live, si vous avez lu ma chronique de leur concert de l'Elysée Montmartre en avril dernier vous savez déjà tout. Avant d'aller manger je vais jeter un oeil au concert d'Emilie Simon, blindé. Elle avait l'air toute mimi dans sa robe blanche immaculée et elle a repris I Wanna Be Your Dog de qui vous savez mais là non plus j'ai pas accroché plus que ça et je suis allait me prendre à manger. Après avoir ingurgité un kebab dégueulasse (franchement à Rock en Seine évitez les kebab) j'assiste au concert des suédois The Hives. Eux en toute honnêteté, si c'est pas dans un festival, tu payes pas pour les voir. Déprimé, mais demandant ce que je faisais là, à deux doigts de me couper la main pour revendre le bracelet solidement attaché à mon poignet, c'est soudain que j'ai vu la lumière: des milliers de personnes sautant les bras en l'air et faisant des "wouhwouh" avec leurs bouches... plus sérieusement le set des 2Many DJ's fut un grand moment de teuf pour la teuf, un set jouissif et hédoniste, avec juste ce qu'il fallait de racoleur, une ambiance de folie. En plus pour foutre encore plus le feu les Belges ont mixé à domicile: Justice, Daft Punk (au passage Rollin' & Scratchin' à l'applaudimètre a largement écraser D.A.N.C.E.), les Rita Mitsouko et Vanessa Paradis, mais également Village People, Eurythmics ou Arcade Fire. C'est à se demander pourquoi tous les DJs ne font pas des sets au moins aussi bien, quand on les voit ça a l'air tellement simple... C'est vraiment à contre coeur que je suis parti avant la fin de leur set pour me rendre à la grande scène. Dans le 20 minutes daté de vendredi, le directeur du festival a parlé de messe à propos du concert de Radiohead ici même l'an dernier. Personnellement, c'est un terme que je réserverai plutôt au concert d'Arcade Fire. Pourtant on peut pas dire que le public était particulièrement enthousiaste ou transporté mais plutôt assoupi, comme assommé à l'opium, et le groupe a un peu perdu de sa fraicheur et de son insouciance, surtout comparé à leur prestation ici même il y a deux ans. Mais c'est pour mieux nous servir un concert impressionnant de maîtrise et de puissance. On est forcément conquis par des chansons qu'on avait déjà adoré sur disque (enfin surtout le premier pour moi) et qui prennent encore plus une dimension mystique en live. En live la musique des Montréalais nous touche en plein coeur, et même les chansons de Neon Bible que j'avais pas trop aimé m'ont scotché. Le concert s'est conclu par un Rebellion Lies d'une intensité folle, avant qu'Arcade Fire ne revienne sur scène pour un rappel porté par des dizaines de milliers de coeurs... Franchement un grand concert. To be continued...

8/19/2007

Rêve éveillé


Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/

Route du Rock, Vendredi Soir : Après une après-midi digestive et réparatrice, au son de Slint, Mogwai, et Sonic Youth, dans la maison de famille de Stan, nous étions frais comme la rosée et prêt à nous prendre des claques en séries. « Rock n Roll » comme dirait le petit frère Stan, né en + 5 après Daydream Nation, déçu de ne pouvoir nous suivre jusqu’au Fort de Saint Père. Tout devait commencer avec Electrelane, quintet féminin brightonien, s’il en est, dont nous avons manqués les deux ou trois premiers morceaux en raison d’un timing approximatif au camping. On attrape le concert à « To The East », mon morceau préféré du dernier album du groupe. Les filles enchaînent leurs chansons avec morgue et sérieux, jouent leur partition avec talent, sans pavoiser, interagissent avec le public à coup de montées et de descentes soniques, maîtrisent l’art du larsen, comme pour montrer que si la vieille garde devait se rendre, la jeune est prête à en découdre. Cas de figure improbable au regard de la prestation livrée par Sonic Youth, venu interpréter son classique« Daydream Nation ». Cocokwaze n’a pas tari d’éloges pour honorer ce concert, qui restera longtemps gravé dans ma mémoire, et je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que les morceaux de « Rather Ripped », joués en rappel, étaient à leur place dans ce set d’anthologie, démontrant à qui pourrait en douter que Sonic Youth continue de composer des albums hors normes, inimitables voire indépassables. Difficile dans ces conditions pour Guillaume Turzi, chouchous de critiques férus de krautrock, de prendre le relais, surtout devant un public clairsemé, le noyau dur d’aucuns pourraient dire. Du fond çà ne manque pas d’air : les guitares furibardes se font menaçantes, les claviers ne sont pas en reste, et le batteur, dans une position que Moe Tucker n’aurait pas reniée, mène tout çà à la baguette. Le mur du son édifié s’élève à des hauteurs stratosphériques, et rassemble à ses pieds quelques curieux en quête de groove, impatients de sautiller sur la ligne de basse de « Losing My Edge ». Las ! James Murphy aka LCD Soundsystem ne jouera pas le morceau qui l’a fait connaître. A l’intro de « Get Innocuous », un spectateur qui connaissait bien sa leçon a dit « et ben nan, ce n’est pas Losing My Edge », et il avait l’air fier de lui. Qu’importe. Le concert de LCD Soundsystem était à la hauteur des attentes suscitées par « Sound Of Silver ». Krautfunky aurait dit Benoit Sabatier de Technikart, avec ce son d’argent, qui scelle l’alliance d’un groove incandescent, d'un krautrock luminescent et d'un punk new yorkais tendance Talking Heads. Ce soir le groove l’avait emporté. Et je ne vais pas m’en plaindre.

"Music is my hot hot sex"



Photo : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/cestlenoir/rdr07/index.php?jour=16

Route du Rock, Jeudi Soir : The Besnard Lakes ouvre les hostilités avec un concert hypnotisant qui n’a pas laissé indifférents les amateurs persévérants de pizzas au feu de bois. A Saint Malo on a coutume de dire que quand la pizza se fait trop désirer et la citrouille pressante, le choix s’impose de lui-même : il faut laisser sa place dans la queue, et rejoindre le flot des fans des Smashing Pumpkins, reformées autour de JC ( Jimmy Chimberlain) et BC ( Billy Corgan). Sans James Iha ni D’Arcy.En théorie aucune personnalité pour faire de l’ombre au grand Billy dans ce groupe qui n’a jamais été que sa chose, en atteste le concert de ce soir. Au public sans doute venu comme moi pour entendre un best-of et quelques titres du dernier album, Billy Corgan a offert un set déroutant, alternant ego-trip métal, rock pompier à la Pink Floyd mauvaise période, messes basses new wave de dix minutes et hymnes de son répertoire repris à tue tête ( « Today », « Tonight », « 39 » « Bullet With Butterfly Wings »).Conclu péniblement par « Heavy Metal Machine », ponctué de flexions de genoux de ses deux guitaristes et de solo de guitares interminables, le concert vire au jeu de massacre pour les citrouilles vraiment pas bandantes ce soir. Contrairement aux deux groupes suivants. New Young Pony Club déboule dans ce champ de ruines avec ses minijupes à paillettes, ses t-shirts Rough Trade et ses mélodies affriolantes. De quoi redonner du baume au cœur aux déçus des Pumpkins et des frissons à ces hordes de teenagers tirés à quatre épingles, pour qui les White Stripes ne sont qu’un lointain souvenir de collège et les Smashing Pumpkins un groupe de vieux croutons. « Get Lucky » donne le sourire, « Ice Cream » , « The Bomb », « The Get Go » enflamment un public qui ne demande rien d’autre que des nappes de synthé ascendantes, et des lignes de basse funky pour exploser, avec ou sans sac à main. S’en suit Cansei de Ser Sexy. L’entre deux concerts annonçait la couleur : ballons fluos gonflés à l’hélium, gandins et gravures de mode gonflés à bloc. Seulement quand CSS investit la scène, et joue les premières notes d’un morceau semble-t-il inédit, çà ne sonne pas ouf. Et même si le set reprend les titres néo-grunge electro-pop (osons le terme !) qui font le succès du groupe ( « Meeting Paris Hilton », « Let’s Make Love and Listen to Death From Above », « Off The Hook »… ), le concert n’est pas aussi jouissif qu’il ne devrait, la faute aux mauvais réglages qui n’ont pas gâché le plaisir de mes voisines pas fatiguées d’être sexy.


8/18/2007

Nuclear Bomb


Attente. Espoir. Crainte. Bougie. Guitares. Historique. Blanc. Noir. Hymne. Soulèvement. Fureur. Rage. Transcendé. Transcendés. Violence. Epique. Classe. Dantesque. Majestueux. Sombre. Inoubliable. Pop. Tremblement de terre. Trilogie. Bonheur. Anthologique. Rock. Sonic Youth. Daydream Nation.


Smashed Potatoes


C'était LA tête d'affiche du festival, en tout cas la plus grande star, du genre de celle à vous faire quitter la queue du stand pizza alors que vous attendez depuis une heure, tout ça pour ne pas louper un seul morceau. Les Smashing Pumpkins ont ouvert leur concert par un United States métalleux, de plus de dix minutes, annonciateur d'un concert qui serait forcément furieux... Mais non. Peut-être libéré par l'absence de Iha et D'Arcy, Billy Corgan a préféré n'en faire qu'à sa tête, livrant un set tout en tension (con)tenue, ou au contraire a revisité ses classiques dans des versions qui ne leur faisaient pas honneur. De longs solos indécents et masturbatoires venaient ponctuer chaque morceau ou presque. Ce fut un concert mégalo et narcissique, indigne d'un des plus grands groupes des années 90 et du génie qui a écrit Adore.

Human After All


Après la bombe Go! Team et dans le souvenir d'un album anecdotique à peine sauvé par waters of nazareth, j'étais déjà en train d'affiner ma plume la plus acerbe dans le but éhonté de tailler le concert de Justice qui clôturait la première journée. Et ma foi, à mon agréable surprise, je dois reconnaître que les protégés d'Ed Banger s'en sont sortis avec brio, tout au long d'un set étonnant de maîtrise et d'efficacité. Bien sûr ils restent inférieurs au Daft, que ce soit en terme de charisme, de composition ou même de prestation scénique, mais Justice a su faire une très bonne relecture live de son album. D.A.N.C.E. a beau avoir été massacrée, derrière ils ont rattrapé le coup par une montée maousse costaud, et constamment un son énorme. Et je suis sûr que certains ne se sont toujours pas remis de We Are Your Friends annoncé par la sirène de From ATlantis To Interzone... En tout cas amis de Justice, n'ayez aucune crainte, à voir la réaction de la foule, vous ne serez plus jamais seuls...

Hey Ho! Let's Go! (Team)


La prestation de the Go! Team à la Route du Rock était le concert que j'attendais le plus du festival. Malheureusement mon plaisir a été un peu gâché par l'éclatement de mes lunettes en mille morceaux très tôt dans le set (au deuxième morceau pour être précis), suite à un mouvement de foule. Privé de la vue, je me suis alors concentré sur ce qui s'offrait à mes oreilles: une fanfare hallucinée sous acide qui livrait une symphonie galactique où les comètes soniques tutoient les super novas mélodiques, un véritable maëllstrom musical irradiant de bonne humeur. Les bras levés, le sourire aux lèvres, les corps ne cessaient de s'entrechoquer, chacun voulant participer à cette orgie popesque. Les membres de the Go! Team ont de la foudre dans les doigts, et après leur passage, les étoiles dans la nuit de Saint Malo n'ont jamais été aussi belles...

Brut De Décoffrage


Mercredi 15 août, la Route du Rock ne commence pas très très bien: entre une violente averse pour guise d'accueil et des premiers concerts certes sympa mais qui avaient plutôt tendance à filer le spleen (Elvis Perkins, Hermann Düne), j'étais à deux doigts de regretter de n'être pas parti à Lacanau avec des potes. Heureusement Art Brut a investi la scène afin de réveiller un Fort de Saint-Père un tant soit peu assoupi. Et les Anglais n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère, livrant un set fiévreux et décomplexé à l'image d'un Eddie Argos déchaîné faisant de la corde à sauter avec son micro ou blaguant sur JayZ! Art Brut a couvert ses deux albums, il y avait une grosse ambiance, dans la fosse ça faisait Bang Bang (Rock'n'Roll) ou NagNagNagNag, esprit bon enfant, c'était très chouette. Concert conclu par un diptyque Good Weekend/ Formed A Band mémorable qui a véritablement retourné la fosse. Le premier moment de folie du festival.